204 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Eh quoi ! pourrions-nous craindre la destruction des sociétés populaires, lorsque la Convention nationale s’occupe au contraire à les affranchir du joug des intriguans qui vou-droient tourner contre le peuple lui-même ces sages institutions, les plus fermes boulevards de sa liberté ? redouterions-nous le triomphe de l’aristocratie et l’oppression du patriotisme? lors que les loix contre les conspirateurs subsistent dans toute leur force, lors que dans le tribunal chargé de punir les attentats liberti-cides, à la place du tygre qui s’abreuvoit du sang des patriotes, la justice siège à coté de l’égalité, lors que nous la voyons distinguer l’erreur du crime, le fait de l’intention et n’être inflexible que pour les ennemis du Peuple. Non, le patriotisme n’est point opprimé ici; l’aristocratie n’y domine pas, et nous voyons sans terreur rendus à la liberté quelques individus que l’erreur, la foiblesse ou les préjugés avoient égarés; mais nos yeux sont ouverts sur eux; nous sommes là pour écraser le premier reptile, qui voudrait piquer le sein généreux qui l’a réchauffé. Pleins de confiance en la représentation nationale, nous nous reposons sur son expérience du soin de diriger le gouvernail de la révolution, et nous nous appliquons à éxécuter ponctuellement les manoeuvres qu’elle commande. Nous ne nous effrayons pas des clameurs que poussent à outrance quelques passagers d’accord avec cette légion de corsaires coalisés contre nous, et qui voudraient fixer toute notre attention sur certains écueils, pour nous faire tomber dans leurs embuscades. Sentinelles vigilantes, nous surveillerons tous vos ennemis et nous leur livrerons un combat à mort sous quelque pavillon qu’ils se présentent. Législateurs ! continuez à diriger avec énergie le gouvernement révolutionnaire ; que la justice soit votre unique fanal! restez fermes au poste où le peuple vous a placés : ne craignez pas les vains bruits de quelques vagues impuissantes; elles se briseront contre le rocher de l’unité de la République, tous les véritables amis de la überté sont rangés autour de vous ; ils vous couvriront de leurs corps ; tous n’ont que ce seul mot d’ordre : Vive la République ! Vive la Convention nationale! Vivent les sociétés populaires et tous les bons citoyens! A bas les traitres! A bas les intriguans ! A bas les meneurs ! Suivent 93 signatures. 10 La société populaire de Grasse [Var] demande le maintien du gouvernement révolutionnaire jusqu’à la paix, félicite la Convention nationale sur ses travaux et l’invite à poursuivre sa glorieuse carrière. Mention honorable, insertion au bulletin (50). (50) P.-V., XL VIII, 108-109. [La société populaire de Grasse à la Convention nationale, le 14 vendémiaire an III ] (51) Liberté, Egalité. Représentans du peuple Tandis que nos phalanges victorieuses foulent partout le territoire des esclaves, les restes impurs de la cour de Néron Robespierre, semblent méditer une insurrection dans le sein de la République, pour favoriser les vües de Cobourg et de Pitt. Ce parti d’intrigans réclame insolemment la terreur à l’ordre du jour, lorsque la masse générale de la population françoise applaudit au maintien de la justice. Pères de la patrie, vos decrets depuis le 9 thermidor ont atterré cette secte de malveillans. Nous vous conjurons de poursuivre votre glorieuse carrière ; maintenés le gouvernement révolutionnaire jusqu’à la paix, garantissés la liberté des opinions, etablissés l’institution nationale, honnorés l’agriculture, ressuscités le commerce, protégés les sciences, encouragés les arts et vous aurés accéléré l’arrivée du siecle d’or après lequel nous soupirons. Tels sont les voeux et les espérances d’une société restée incorruptible à travers tous les orages politiques qui ont affligé le midi et qui vous jure de nouveau de n’avoir jamais d’autre cri de ralliement que celui de : Vive la République, Vive la Convention. J. Lambert, président et 188 signatures. 11 La société populaire d’Issoire [Puy-de-Dôme] félicite la Convention nationale sur son Adresse aux Français, applaudit avec enthousiasme aux principes qu’elle renferme et l’invite à soutenir avec énergie le gouvernement révolutionnaire. Mention honorable, insertion au bulletin (52). [La société populaire d’Issoire à la Convention nationale, le 26 vendémiaire an III ] (53) Citoyens Représentans, Nous venons de lire votre adresse aux Français ; nous avons applaudi avec enthousiasme à tous les principes qu’elle renferme ; ils réjouissent les vrais républicains, et désolent les intrigans, les fripons, ces monstres, qui aiment à se gorger du sang de leurs semblables. Nous nous félicitons du serment que vous avez fait, dignes Représentans, de ne point quitter (51) C 325, pl. 1406, p. 14. Bull., 16 brum. (suppl.); J. Fr., n° 774; Moniteur, XXII, 457; M. U. XLV, 296. (52) P.-V., XL VIII, 109. J. Fr., n° 765. (53) C 325, pl. 1406, p. 19. Adresse imprimée à Issoire chez Granier et Froin.