[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, f j| décembre iras î'78 Sîdletin, qu’il soit étendu à toute la République et que cette insertion serve de promulgation. (Décrété.) ANNEXE X-9 A. Fft séanee de la Convention nationale do ■ « Bivtae an II. (Dimanche 99 décembre 1 993.) Pièces lues par Barère et auxquelles le « Journal des Débats et des Décrets » fait allusion dans son compte-rendu (1). I. Le représentant du peuple près la division de Vaxmée du Nord contre les rebelles de la Vendée, aux représentants du peuple composant le eomité de Salut publie (2). « Alençon, le 30 frimaire, l’an II de la Répu¬ blique, une et indivisible, à 8 heures du soir . « Citoyens collègues, » Je montais à cheval pour passer la revue des 10,000 républicains du Nord, lorsqu’à deux heures après-midi, votre courrier extraordinaire m’a Ternis vos dépêches et, votre arrêté du jour d’hier. « Comme la troupe était sous les armes et m’attendait, je me suis empressé d’abord d’aller électriser son courage, et m’assurer de ses dis¬ positions guerrières. « Ce n’est pas sans raison, citoyens collègues, que cette division porte le nom terrible de « co¬ lonne infernale ». La présence du représentant du peuple a paru la flatter singulièrement. J’ai parcouru tous les rangs; j’ai harangué plus de vingt fois la colonne en détail ; j’ai faitpasser dans leurs âmes le feu brûlant du patriotisme dont je suis embrasé. Ton» m’ont promis de sauver la liberté et d’exterminer les brigands. Ils veulent leur faire payer cher les mauvais chemins qu’ils leur font parcourir presque pieds nus, car, citoyens collègues, je vous le dirai avec l’amer¬ tume de la douleur la plus profonde, au milieu des cris répétés de Vive la République! Vive la Convention nationale! j’ai entendu mille voix fémissantes qui me demandaient des souliers. >ans le fait, une grande partie en manque, une autre marche en sabots, et la plupart ont besoin de bas ou de guêtres et de chemises. D’aussi braves soldats méritent cependant bien leur nourriture et leurs vêtements. Veuillez, citoyens collègues, nous envoyer au plus tôt, au nom de la patrie que nous allons défendre, ces effets de première nécessité; de mon côté, je mets de toute part en réquisition les souliers que je peux rencontrer. Garnier me seconde de toutes ses forces et il a aussi requis tous les souliers des districts circonvoisins. « Ne croyez cependant pas, citoyens collègues, (1) Voy. ci-dessus, même séance, p. 168, le compte rendu du Journal des Débats et des Décrets. (2) Archives du ministère de la guerre, armée des côtes de Brest, carton 5 /14. Aulard : Recueil des actes et de ta correspondance du comité de Salut public, l. 9, p. 547. que cet affligeant dénuement abatte le courage de cette brave armée; ils vaincront en quelque , état qu’ils se trouvent, mais dans une saison semblable, à travers les bones et les mauvais chemins. Le défaut de souliers triple le nombre des traîneurs et des malades : aussi j’aurai soin, dans toute la route, de mettre partout en réqui¬ sition toutes les voitures possible pour soulager nos soldats qui les monteront. « Immédiatement après cette revue, eitoyens collègues, j’ai communiqué votre lettre et votre arrêté à l’état-major de l’armée. D’après la déli¬ bération la plus approfondie, le résultat a été de vous observer qu’il n’était pas possible de faire faire à la cavalerie plus de célérité. Songes qu’ après des marches longues et forcées depuis le Nord jusqu’à Alençon, après, avoir laissé en route plus de 50 chevaux excédés de fatigue, elle fait régubèrement 10 lieues par jour. D’Alençon elle va se porter dans trois jours à Angers. Certes c’est bien marcher, puisqu’il y a plus de 30 lieues de distance, à moins de vou¬ loir la mettre hors d’état de service par une marche plus accélérée, il n’est pas possible d’ exi¬ ger d’elle davantage. «•Vous parlez, dans votre arrêté, citoyens col¬ lègues, de détacher sans délai lés 900 hommes de notre cavalerie d’avec l’infanterie; mais je vous observe encore que l’infanterie a tant de cou¬ rage qu’elle marche aussi vite que la cavalerie et qu’à son exemple, elle fait 10 à 12 lieues par jour. «. Notre direction sur Angers est une preuve de nos efforts et de nos désirs pour rejoindre l’armée de l’Ouest et combiner ensemble nos mouvements. « La copie ci-jointe de la lettre du général en chef Turreau vous démontrera que nous n’avons pas d’autre route à prendre. En effet, oh les rebelles ont passé la Loire, ou ils se sont jetés dans le Morbihan. Dans le premier cas, nous nous mettons en mesure pour les poursuivre; dans le second cas, nous irons leur couper tous les passages et les adosser à la mer pour les y précipiter. « Je pense comme vous, citoyens collègues, que cette guerre doit finir à l’arme blanche. Nous avons été jusqu’ici ou battus ou entravés par nos propres canons. Aussi, j’espère bien livrer la première bataille au pas de charge, la baïonnette dans les reins des brigands. Sur ce, je vous embrasse de tout mon cœur, « Salut et fraternité, « Le représentant du peuple, « Laplanche. » IL Francastel, représentant du peuple près l’armée de V Ouest, au comité de Salut publie (1). « Angers, 28 frimaire, an II de la Répu¬ blique française, une et indivisible. « Les brigands, après leur déroute du Mans, se sont portés avec une célérité inconcevable à Laval, Craon, Pouancé ’ et Ancenis. Il paraît ( 1 ) Archives du ministère de la Guerre : armée de l'Ouest, carton 5/5.