106 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. « ™.™ an n tionnel poux être distribués dans les communes, et que tout instituteur réfractaire soit des¬ titué et mis en état d’arrestation comme sus-pect. » Le conseil permanent du district de Rethel adopte le réquisitoire du procureur syndic et arrête qu’il sera exécuté et envoyé au dépar¬ tement pour y être approuvé. Signé au registre : Watellier ; Goulet, Pothier et Landragin le jeune, pro¬ cureur syndic. Pour expédition : Monnot. Extrait du registre des délibérations du conseil permanent du district de PethH (1). Ce jourd’hui 2 frimaire, l’an II de la Ré¬ publique française, une et indivisible. Nous, administrateurs et procureur syndic du directoire du district, nous sommes, en con¬ séquence de notre délibération du 26 bru¬ maire, portant qu’il sera fait une fête civique le 30 du même mois, jour de décade, dans toutes les municipalités du ressort et que les titres et papiers de l’ancienne féodalité, de manière qu’il n’en reste aucun vestige, trans¬ portés en la maison commune de cette muni¬ cipalité, où nous avons trouvé réunis toutes les autorités constituées, un grand nombre de citoyens assemblés sur la place, et un chœur de jeunes filles toutes habillées en blanc et décorées du ruban tricolore, avec lesquels nous avons parcouru les rues de cette commune, accompagnés d’une musique guerrière, en chan¬ tant des hymnes patriotiques au milieu des cris redoublés de: « Vive la République ! Vive la Montagne ! » Ensuite, nous étant rendus devant la maison commune, tous les titres et papiers concernant les ci-devant droits féodaux et autres de l’ancien régime ayant été assemblés sur un échafaud dressé à cet effet, le feu y a été mis à l’envi par tous les citoyens présents au milieu des mêmes cris de joie, et tous ces titres ont été à l’instant consumés et réduits en poussière. De tout quoi il a été fait et rédigé le présent procès-verbal. Signé au registre : Goulet, Pothier, Wa¬ tellier et Landragin le jeune, procureur syndic. Pour copie conforme : Monnot. Les membres du comité révolutionnaire de Saint-Dizier font part à la Convention que leurs concitoyens s’empressent de déposer leurs offran¬ des patriotiques pour les défenseurs de la patrie. iDs prient la Convention nationale de leur indi¬ quer promptement le moyen de faire parvenir ces offrandes à leur destination. Mention honorable, insertion au « Bulletin » et renvoi au comité de la guerre (2). (1) Archives nationales, carton C 286, dossier 835. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 56. Les sans-culottes de Digne manifestent leur indignation de la trahison de Toulon. Ils deman¬ dent que, quand cette ville rebelle sera tombée sous les armes françaises, elle soit détruite ; qu’il soit dressé un poteau sur ses décombres, portant cette inscription : Toulon se vendit à l’or de l’An¬ gleterre; peuples, la liberté est vengée, Toulon n’est plus, et qu’il soit élevé un superbe monument pour perpétuer la mémoire de Beauvais. Insertion au « Bulletin », renvoyé au comité d’instruction publique (1). Suit la lettre des sans-culottes de Digne (2).. Les sans-culottes de Digne , à la Convention nationale. « Représentants delà nation française, « Il était donc réservé à Toulon d’étonner l’univers par les forfaits les plus noirs; il ne suffisait point à son infamie d’avoir livré à l’ennemi du genre humain un arsenal riche et immense, des forteresses dont la hardie structure étonna le génie qui en conçut le dessin, de su¬ perbes vaisseaux dont les flancs hérissés de canons devaient faire respecter sur les mers la majesté d’un peuple rendu à la nature. De sombres cachots renfermaient les victimes inno¬ centes auxquelles de lâches habitants repro¬ chaient d’être vertueux et libres dans leurs fers ; le sang des plus chaleureux patriotes y arrosait les places publiques. Ah ! funeste souvenir, peut-être il coule encore ! Tous ces crimes dont l’idée seule effraye la nature n’étaient donc point le terme où devaient s’arrêter des tigres masqués sous une forme humaine, il leur tardait de reculer les limites de la scélératesse. Le symbole de la liberté française a été converti par eux en infâme poteau, leurs mains sacrilèges y ont traîné inhumainement un représentant fidèle, et là, ils ont consommé le grand crime de lèse-nation. Beauvais y a perdu la vie. O rage ! ô dou¬ leur ! les lâches ont eux-mêmes effacé leur nom du catalogue des peuples. Eh bien ! cessez de traiter avec les égards dus à l’humanité ceux qui, en transgressant les lois qui lient les nations,. ont déclaré ne plus appartenir à la race des hommes. Vengez la majesté nationale indigne¬ ment outragée, que ce peuple fier qui osa faire un pas vers la liberté et qui croit être libre sous la verge d’un roi, voit pleurer et pâlir sur son trône ce despote dont il sert l’ambition et les caprices. Que son infâme ministre Pitt, cet agent du crime sur la terre soit déchiré par le sentiment de la douleur, si toutefois il est encore accessible aux traits de la nature, après en avoir violé les lois. « Représentants d’une nation outragée la prospérité des armes françaises a mis sous votre pouvoir le beau-frère de Georges et une parente de Pitt. Ordonnez qu’ils seront traduits sous les murs de Toulon et que leur sang y sera une héca¬ tombe de vengeance aux mânes de Beauvais. « Pour cette ville rebelle que nous pouvons appeler la manufacture des crimes de Pitt lors¬ qu’elle sera tombée sous les armes françaises, n’épargnez que la maison du sans-culotte et les (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 56» (2) Archives nationales, carton F17 1008’, dos¬ sier 1412.