Séance du 25 brumaire an III (samedi 15 novembre 1794) Présidence de LEGENDRE (de Paris) (1) La séance s’ouvre à midi. Un secrétaire, en l’absence du président, occupe le fauteuil (2). 1 Un membre, au nom du comité des Dépêches, donne lecture de la correspondance. Les administrateurs du district de Bordeaux [Bec-d’Ambès] témoignent à la Convention leur joie et leur reconnois-sance pour le décret qu’elle a rendu le 12 de ce mois, et par lequel elle rapporte celui du 6 août 1793 (vieux style). La Convention nationale décrète la mention honorable de cette adresse au procès-verbal et l’insertion en entier au bulletin (3). [Les administrateurs du district de Bordeaux à la Convention nationale, le 18 brumaire an III\ (4) Liberté, Égalité. Citoyens Législateurs, Il est donc rapporté le décret terrible du 6 août 1793!... Bordeaux que l’on égara un moment, mais qui ne respira jamais que pour la liberté, pour le succès de la révolution et l’indivisibilité de la république, peut enfin reprendre toute son énergie. Heureux jour du 12 brumaire ! par toi, quinze mois de douleurs et d’humiliations sont effacés. Grâces, mille fois vous soient rendues, Législateurs, pour ce nouveau triomphe de la justice ! Qu’elle jouissance pour les administrateurs du district de Bordeaux, (1) P.-V., XLIX, 226. (2) P.-V., XLIX, 168. (3) P.-V., XLIX, 168. (4) C 324, pl. 1397, p. 14. Bull., 25 brum. d’avoir a vous exprimer leur vive reconnois-sance et d’être en même temps auprès de vous les interprètes et les garans des sentimens de leurs concitoyens! Naguères des tirans mettoient, disoient-ils, la vertu et la justice à l’ordre du jour, tandis que par eux le crime couvroit de toutes ses horreurs, la surface de la France, l’homme de bien, le véritable ami de la patrie, ne pouvoit se promettre de ne verser jamais son sang que pour elle : l’échafaud s’étoit élevé pour lui! aujourd’hui la justice, la vertu ne sont plus de vains noms. Vous les mettez en pratique. Que l’univers l’entende; Bordeaux le publie. Votre décret du 12 brumaire ajoute à votre gloire comme il fait la nôtre, il enchaîne les mains des scélérats qui nous ont si long-temps et si cruellement maltraités, qu’ils baissent maintenant leur front audacieux ou plutôt qu’ils aillent s’ensevelir dans les égouts honteux d’où on les vit sortir, hommes vils, ces fripons, ces monstres qui comme des oiseaux de proie, s’étoient répandus sur notre territoire désolé pour épouvanter des citoyens malheureux, s’abreuver de leur sang et se gorger de leur or : leur règne n’est plus. Vive la république ! vive la Convention nationale. Viette, président, Girard, secrétaire et 8 autres signatures des administrateurs. 2 Les administrateurs du district de Luxeuil, département de la [Haute-] Saône0, les membres composant le tribunal civil du district de Xantes [ci-devant Saintes], département de la Charente-Inférieure6, les juges du tribunal de commerce du district de Bourg, séant à Blaye, département du Bec-d’Ambès0, les communes de Choisy-sur-Seine [ci-devant Choisy-le-Roi], département de Paris0*, de Courtenay, département du Loiret6, d’Abreschviller,