132 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE la représentation, nationale dans la personne des membres du comité de salut public et de sûreté générale. L’Etre Suprême qui veille sans cesse sur les destinées de la France, n’a pas permis que l’infâme projet des assassins réussît. Il n’a pas permis que les enfans de la patrie aient encore à pleurer la mort de fidèles et intrépides représentans. C’est encore trop pour eux d’avoir à regretter celles des martyrs de la liberté, Chalier, Le Pelletier, Marat, et Beauvais, dont la mémoire leur est aussi chère que leur amour pour la République est sincère. L’assassin est saisi. Vive la République ! qu’il reçoive bientôt le prix de ses forfaits, comme le brave Geoffroy a obtenu de la reconnaissance nationale la récompense de son généreux dévouement à défendre, au risque de ses jours, ceux du digne représentant, Collot d’Herbois. Législateurs, recevez, pour les mesures sévères, mais plus que jamais nécesaires que vous avez prises dans cette circonstance, l’expression de la reconnaissance d’une Société de sans culottes qui ne respirent que pour les succès de la République indivisible, et la mort ignominieuse du dernier des tyrans abominables ins-trumens qui font mouvoir les assassins de la patrie. » Faber, Caron, Guillotte, Bâclé, Lemaire. P [La Sté popul. de Champlitte à la Conv.; s.d .] (1). « Législateurs, Vous venez de fixer la révolution par votre décret qui consacre l’Etre Suprême, l’immortalité de l’âme, la morale publique et la probité; par cette loi sublime vous avez élevé la statue de la vertu sur l’autel de la patrie; vous avez vaincu le crime, terrassé l’intrigue, anéanti les projets perfides de la malveillance intérieure, et les odieux complots des despotes couronnés, nous vous félicitons en hommes libres; continuez de bien mériter de la patrie pendant que nos braves républicains mettent la terreur dans les camps ennemis; tandis que les bayonnettes françaises arrosent et fortifient du sang impur de l’esclavage le territoire auguste de la liberté, vous écrasez l’hydre des factions, vous triomphez du vice, vous honorez les mœurs, vous dégagez la divinité des brouillards impurs de la superstition, et l’Etre Suprême, souriant à vos travaux, commande à la nature de multiplier ses trésors en faveur d’un peuple vertueux, telle est, Législateurs, la récompense de vos veilles ! Courage, énergie, fermeté, nos destinées sont entre vos mains; déjà nous sommes le premier peuple du monde, achevez votre ouvrage, bientôt nous en serons l’exemple et le modèle. Vive la République et la Montagne ! Arabaud, Namen, Leüvret. « Législateurs, Dans le moment où nous signons cette adresse individuellement, l’agent national du district arrive et nous annonce que malgré la détresse (1) C 306, pl. 1158, p. 14. connue de notre district il n’a pu obtenir aucune diminution sur les 21.700 quintaux de grains que l’on nous redemande. Non ! Législateurs, nous nous sommes réduits avec joie à une livre de pain par personne, nous avons fourni tout ce qui était en notre pouvoir pour l’approvisionnement des Vosges, pour celui de Besançon et surtout pour l’armée du Rhin; rien n’a coûté à notre patriotisme, nous ne calculons pas aucuns sacrifices, nous nous faisons gloire d’avoir été, l’exemple de tous les districts du département. Toujours les premiers à nous dévouer sans réserve dans tous les genres, ne sachant qu’obéir à la voix de la patrie, la portant toujours dans nos cœurs, par quelle fatalité donc sommes [nous] écrasés par une répartition inégale, lorsque les districts voisins, plus étendus, plus riches, moins en mesure que nous, n’ont eu que la moitié de notre livraison à fournir. Législateurs, nous vous demandons justice en hommes libres. L’administration de notre district adresse sa pétition au comité de salut public; elle lui témoigne ses inquiétudes; nous appuyons sa pétition auprès de vous, vous êtes les pères du peuple, vous êtes la protection des patriotes; nous vous promettons les derniers efforts comme de vrais républicains, nous partagerons ce qui nous reste de pain avec nos frères, mais nous ne pouvons l’impossible, nous ne vous demandons que la vie pour vous aimer, pour récolter nos moissons et pour bénir éternellement la République. » Robert, Gerbault, Briard [et une page de signatures illisibles]. Q [Le distr. de Vézelise à la Conv.; 6 prair. II] (1). « Législateurs, Ce n’était pas assez d’avoir vaincu l’aristocratie, étouffé le fédéralisme, anéanti la superstition, il vous restait encore une nouvelle victoire à obtenir, un monstre plus dangereux et plus terrible, né de la bave, inspiré de toutes les passions; l’impiété semblait menacer l’état d’une ruine totale, en pervertissant la morale publique sans laquelle aucun gouvernement ne peut subsister. L’exécrable secte des Hébertistes niait l’existence d’un Dieu et l’immortalité de l’âme pour détruire d’un seul coup deux mobiles des actions humaines, la crainte et l’espérance laissant l’homme de bien sans consolation et le méchant sans remords. Elle avait tenté d’établir une doctrine abominable dans son principe et funeste dans ses conséquences, capable de rendre les français odieux à tous les peuples qui conservent quelques notions d’une vérité utile qui s’est fait connaître aussitôt que l’homme a eu la faculté de penser et de réfléchir. Cette nouvelle faction n’a pas existé longtemps; pour l’anéantir il vous a suffi de proclamer solennellement l’existence de l’Etre Suprême et l’immortalité de l’âme. Vous avez aussi foudroyé ces nouveaux Encélades qui, d’une (1) C305, pl. 1145, p. 8. Bln, 12 prair. (suppl4). 132 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE la représentation, nationale dans la personne des membres du comité de salut public et de sûreté générale. L’Etre Suprême qui veille sans cesse sur les destinées de la France, n’a pas permis que l’infâme projet des assassins réussît. Il n’a pas permis que les enfans de la patrie aient encore à pleurer la mort de fidèles et intrépides représentans. C’est encore trop pour eux d’avoir à regretter celles des martyrs de la liberté, Chalier, Le Pelletier, Marat, et Beauvais, dont la mémoire leur est aussi chère que leur amour pour la République est sincère. L’assassin est saisi. Vive la République ! qu’il reçoive bientôt le prix de ses forfaits, comme le brave Geoffroy a obtenu de la reconnaissance nationale la récompense de son généreux dévouement à défendre, au risque de ses jours, ceux du digne représentant, Collot d’Herbois. Législateurs, recevez, pour les mesures sévères, mais plus que jamais nécesaires que vous avez prises dans cette circonstance, l’expression de la reconnaissance d’une Société de sans culottes qui ne respirent que pour les succès de la République indivisible, et la mort ignominieuse du dernier des tyrans abominables ins-trumens qui font mouvoir les assassins de la patrie. » Faber, Caron, Guillotte, Bâclé, Lemaire. P [La Sté popul. de Champlitte à la Conv.; s.d .] (1). « Législateurs, Vous venez de fixer la révolution par votre décret qui consacre l’Etre Suprême, l’immortalité de l’âme, la morale publique et la probité; par cette loi sublime vous avez élevé la statue de la vertu sur l’autel de la patrie; vous avez vaincu le crime, terrassé l’intrigue, anéanti les projets perfides de la malveillance intérieure, et les odieux complots des despotes couronnés, nous vous félicitons en hommes libres; continuez de bien mériter de la patrie pendant que nos braves républicains mettent la terreur dans les camps ennemis; tandis que les bayonnettes françaises arrosent et fortifient du sang impur de l’esclavage le territoire auguste de la liberté, vous écrasez l’hydre des factions, vous triomphez du vice, vous honorez les mœurs, vous dégagez la divinité des brouillards impurs de la superstition, et l’Etre Suprême, souriant à vos travaux, commande à la nature de multiplier ses trésors en faveur d’un peuple vertueux, telle est, Législateurs, la récompense de vos veilles ! Courage, énergie, fermeté, nos destinées sont entre vos mains; déjà nous sommes le premier peuple du monde, achevez votre ouvrage, bientôt nous en serons l’exemple et le modèle. Vive la République et la Montagne ! Arabaud, Namen, Leüvret. « Législateurs, Dans le moment où nous signons cette adresse individuellement, l’agent national du district arrive et nous annonce que malgré la détresse (1) C 306, pl. 1158, p. 14. connue de notre district il n’a pu obtenir aucune diminution sur les 21.700 quintaux de grains que l’on nous redemande. Non ! Législateurs, nous nous sommes réduits avec joie à une livre de pain par personne, nous avons fourni tout ce qui était en notre pouvoir pour l’approvisionnement des Vosges, pour celui de Besançon et surtout pour l’armée du Rhin; rien n’a coûté à notre patriotisme, nous ne calculons pas aucuns sacrifices, nous nous faisons gloire d’avoir été, l’exemple de tous les districts du département. Toujours les premiers à nous dévouer sans réserve dans tous les genres, ne sachant qu’obéir à la voix de la patrie, la portant toujours dans nos cœurs, par quelle fatalité donc sommes [nous] écrasés par une répartition inégale, lorsque les districts voisins, plus étendus, plus riches, moins en mesure que nous, n’ont eu que la moitié de notre livraison à fournir. Législateurs, nous vous demandons justice en hommes libres. L’administration de notre district adresse sa pétition au comité de salut public; elle lui témoigne ses inquiétudes; nous appuyons sa pétition auprès de vous, vous êtes les pères du peuple, vous êtes la protection des patriotes; nous vous promettons les derniers efforts comme de vrais républicains, nous partagerons ce qui nous reste de pain avec nos frères, mais nous ne pouvons l’impossible, nous ne vous demandons que la vie pour vous aimer, pour récolter nos moissons et pour bénir éternellement la République. » Robert, Gerbault, Briard [et une page de signatures illisibles]. Q [Le distr. de Vézelise à la Conv.; 6 prair. II] (1). « Législateurs, Ce n’était pas assez d’avoir vaincu l’aristocratie, étouffé le fédéralisme, anéanti la superstition, il vous restait encore une nouvelle victoire à obtenir, un monstre plus dangereux et plus terrible, né de la bave, inspiré de toutes les passions; l’impiété semblait menacer l’état d’une ruine totale, en pervertissant la morale publique sans laquelle aucun gouvernement ne peut subsister. L’exécrable secte des Hébertistes niait l’existence d’un Dieu et l’immortalité de l’âme pour détruire d’un seul coup deux mobiles des actions humaines, la crainte et l’espérance laissant l’homme de bien sans consolation et le méchant sans remords. Elle avait tenté d’établir une doctrine abominable dans son principe et funeste dans ses conséquences, capable de rendre les français odieux à tous les peuples qui conservent quelques notions d’une vérité utile qui s’est fait connaître aussitôt que l’homme a eu la faculté de penser et de réfléchir. Cette nouvelle faction n’a pas existé longtemps; pour l’anéantir il vous a suffi de proclamer solennellement l’existence de l’Etre Suprême et l’immortalité de l’âme. Vous avez aussi foudroyé ces nouveaux Encélades qui, d’une (1) C305, pl. 1145, p. 8. Bln, 12 prair. (suppl4).