SÉANCE DU 25 THERMIDOR AN II (12 AOÛT 1794) - N° 1 517 Girard ( notable ), F5018 Proust ( off. mun. ), Ducrocq, Delarue ( off. mun), La Bretonniere ( off. mun. ), Renaudeau ( notable ), Baugier fils ( off. mun), Pierre Massé ( off. mun.), Gros-Grain ( notable ), Charrier ( notable ), A. Martin ( notable ), N. David ( off. mun. ), Dubois ( off. mun.), Lairs {notable), Pinoteau (notable ), Lepau ( off. mun. ), R. Rocheteau ( notable), Ouillat fils ( notable), Cuir Blanc ( notable), L. Christin l’aîné {notable), Savignac jeune ( notable ), Delarue oncle ( notable ), Gros-Grain Ph. ( secrét. ), Brillout, Disleaux, Cabien {notable), Bastard {notable), Clerc Lasalle ( agent nat. ). P' [Les cns composant la sté popul. des amis de la liberté et de l’égalité, séant à Commune-d’Armes{\), à la Conv.; Commune-d’Armes, 17 therm. II] (2) Représentants du peuple, Le voile est déchiré; le masque de l’hipocrisie est tombé; le monstre de la tirannie a paru dans toutte sa laideur et sa cruauté. La vengeance nationale l’a frappé et le th[r]ône de la liberté est cimenté du sang de ses ennemis. Le cri de victoire poussé du sein de la Convention est parvenu jusqu’à nous avec tout son éclat; nos montagnes sauvages l’ont multiplié par leurs échos; le marteau du forgeron s’est trouvé un instant suspendu pour jouir de l’agréable nouvelle; mais bientôt il retombe et frappe avec plus d’ardeur pour forger le foudre de la liberté. Les citoyens de Commune-d’Armes ont connu le danger qu’a couru la chose publique et les fidèles représentans du peuple. Ils ont frémi de crainte et de fureur. Ils n’ont pu partager les périls d’une si glorieuse journée. Leurs bras nerveux, habitués à manier le fer ardent, vous auroient aidé à terrasser les ennemis de la patrie. Encore une fois la nature et la liberté ont triomphé de leurs ennemis. Fidèles représentans du peuple, intrépides deffenseurs de ses droits, il ne vous suffit pas d’avoir précipité dans les ténèbres de la mort les nouveaux Catilina qui vouloient nous plonger dans les fers, les monstres affamés de sang et de domination ! L’orage est passé, mais il a partout laissé des traces de sa dévastation et l’odeur infecte du carnage et de la tirrannie, les principes de l’égoïsme et de la persécution. Rattachés les liens de la société, rompus par ces hommes de sang; rendez touts ses droits à la nature, toutte la puissance à la liberté, touts ses charmes à l’égalité. De touttes ces bases d’un gouvernement libre, il ne nous restoit plus, hélas, que l’espoir de les récupérer. Votre courage les a rétablis; votre vertu les conservera. Permettés à l’homme de bien d’exprimer toutte sa pensée. Permetés aux citoyens de Commune-d’Armes d’exprimer leurs transports et leurs vœux. (1) Ci-devant Saint-Etienne-en-Forez, Loire. (2) C 316, pl. 1266, p. 32; Mentionné par B‘n, 1er fruct. (1er suppl1). C’est dans cet instant que vous entendrés la vérité toute entière. Mettés à proffit cet enthousiasme national. Frappés sans pitié touts les ennemis de la patrie. Ecoutés avec une bonté paternelle les gémissemens et les soupirs des vieux soldats de la liberté sortants du péril où ils étoient entraînés avec elle. Opprimés par le despotisme d’un nouveau triumvirat, vous aviés abandonné les principes éternels, sur lesquels repose le gouvernement républicain. Vous n’étiés plus la Convention, et bientôt le peuple n’eût plus été qu’un vil troupeau d’esclaves. Rétablissés tous les principes méconnus, insultés ou travestis. Rétablissés surtout parmi vous la liberté la plus absolue des opinions. Craignés qu’une longue habitude de pouvoirs ne donne à vos comités le désir d’imiter les tirans qui ne sont plus. Observés de près les hommes qui, par leurs liaisons et leurs habitudes, doivent être justement soupçonnés d’avoir partagé les forfaits des traîtres, qu’ils flattoient avec tant d’engouement et de bassesse. Epurés rigoureusement les créatures vendues au triumvirat. Ne craignés rien : la liberté étoit sur les frontières quand le despotisme habitoit au milieu de vous. Maintenés dans toute sa vigueur le gouvernement révolutionnaire, l’effroi de nos ennemis extérieurs et intérieurs, et, avec lui, la victoire en permanence. Remués sans crainte les cendres des hommes que le glaive de la loi a frappés. Recherchés attentivement s’il n’en est pas d’immolés à la froide vengeance du Néron de la France. Ne craignés pas de rendre à leur mémoire la gloire que la postérité leur prépare. Que la mort frappe impitoyablement touts les ennemis du peuple et de la liberté. Qu’une salutaire terreur enchaîne la malveillance et l’aristocratie. Que la vertu, la probité, la liberté épouvantent le crime, l’intrigue et l’hipocrisie. Donnés à l’opinion publique cette puissante impulsion dont vous êtes capables, et bientôt les hommes foibles et timides marcheront dans le torrent révolutionnaire avec les véritables amis de la patrie, quand vous en aurés chassé touts les fourbes pygmées qui vouloient écraser les vieux athlètes. Que l’ennemi du peuple ne puisse trouver aucun homme de bien pour le défendre devant la justice nationale, mais que le bon citoyen, que le patriote intègre puisse, s’il le faut, être deffendu par touts ses semblables. Nous sommes loin de vous demander de l’indulgence, mais nous vous demandons d’ouvrir à l’innocent opprimé touttes les portes du temple de la justice. Représentans du peuple, répandés l’instruction; rendés-nous capables d’exercer nos droits et de remplir nos devoirs; mettés-nous à l’abri de l’erreur causée par l’ignorance. Bientôt la superstition, qui agite encore quelques âmes timorées, les préjugés, qui arrêtent la marche triomphante de l’esprit public, disparaitront sans retour. Représentans du peuple, les citoyens de Commune-d’Armes ne vous féliciteront pas de votre courage. Vous avés rempli votre devoir; ils se féliciteront d’avoir des représentans dignes SÉANCE DU 25 THERMIDOR AN II (12 AOÛT 1794) - N° 1 517 Girard ( notable ), F5018 Proust ( off. mun. ), Ducrocq, Delarue ( off. mun), La Bretonniere ( off. mun. ), Renaudeau ( notable ), Baugier fils ( off. mun), Pierre Massé ( off. mun.), Gros-Grain ( notable ), Charrier ( notable ), A. Martin ( notable ), N. David ( off. mun. ), Dubois ( off. mun.), Lairs {notable), Pinoteau (notable ), Lepau ( off. mun. ), R. Rocheteau ( notable), Ouillat fils ( notable), Cuir Blanc ( notable), L. Christin l’aîné {notable), Savignac jeune ( notable ), Delarue oncle ( notable ), Gros-Grain Ph. ( secrét. ), Brillout, Disleaux, Cabien {notable), Bastard {notable), Clerc Lasalle ( agent nat. ). P' [Les cns composant la sté popul. des amis de la liberté et de l’égalité, séant à Commune-d’Armes{\), à la Conv.; Commune-d’Armes, 17 therm. II] (2) Représentants du peuple, Le voile est déchiré; le masque de l’hipocrisie est tombé; le monstre de la tirannie a paru dans toutte sa laideur et sa cruauté. La vengeance nationale l’a frappé et le th[r]ône de la liberté est cimenté du sang de ses ennemis. Le cri de victoire poussé du sein de la Convention est parvenu jusqu’à nous avec tout son éclat; nos montagnes sauvages l’ont multiplié par leurs échos; le marteau du forgeron s’est trouvé un instant suspendu pour jouir de l’agréable nouvelle; mais bientôt il retombe et frappe avec plus d’ardeur pour forger le foudre de la liberté. Les citoyens de Commune-d’Armes ont connu le danger qu’a couru la chose publique et les fidèles représentans du peuple. Ils ont frémi de crainte et de fureur. Ils n’ont pu partager les périls d’une si glorieuse journée. Leurs bras nerveux, habitués à manier le fer ardent, vous auroient aidé à terrasser les ennemis de la patrie. Encore une fois la nature et la liberté ont triomphé de leurs ennemis. Fidèles représentans du peuple, intrépides deffenseurs de ses droits, il ne vous suffit pas d’avoir précipité dans les ténèbres de la mort les nouveaux Catilina qui vouloient nous plonger dans les fers, les monstres affamés de sang et de domination ! L’orage est passé, mais il a partout laissé des traces de sa dévastation et l’odeur infecte du carnage et de la tirrannie, les principes de l’égoïsme et de la persécution. Rattachés les liens de la société, rompus par ces hommes de sang; rendez touts ses droits à la nature, toutte la puissance à la liberté, touts ses charmes à l’égalité. De touttes ces bases d’un gouvernement libre, il ne nous restoit plus, hélas, que l’espoir de les récupérer. Votre courage les a rétablis; votre vertu les conservera. Permettés à l’homme de bien d’exprimer toutte sa pensée. Permetés aux citoyens de Commune-d’Armes d’exprimer leurs transports et leurs vœux. (1) Ci-devant Saint-Etienne-en-Forez, Loire. (2) C 316, pl. 1266, p. 32; Mentionné par B‘n, 1er fruct. (1er suppl1). C’est dans cet instant que vous entendrés la vérité toute entière. Mettés à proffit cet enthousiasme national. Frappés sans pitié touts les ennemis de la patrie. Ecoutés avec une bonté paternelle les gémissemens et les soupirs des vieux soldats de la liberté sortants du péril où ils étoient entraînés avec elle. Opprimés par le despotisme d’un nouveau triumvirat, vous aviés abandonné les principes éternels, sur lesquels repose le gouvernement républicain. Vous n’étiés plus la Convention, et bientôt le peuple n’eût plus été qu’un vil troupeau d’esclaves. Rétablissés tous les principes méconnus, insultés ou travestis. Rétablissés surtout parmi vous la liberté la plus absolue des opinions. Craignés qu’une longue habitude de pouvoirs ne donne à vos comités le désir d’imiter les tirans qui ne sont plus. Observés de près les hommes qui, par leurs liaisons et leurs habitudes, doivent être justement soupçonnés d’avoir partagé les forfaits des traîtres, qu’ils flattoient avec tant d’engouement et de bassesse. Epurés rigoureusement les créatures vendues au triumvirat. Ne craignés rien : la liberté étoit sur les frontières quand le despotisme habitoit au milieu de vous. Maintenés dans toute sa vigueur le gouvernement révolutionnaire, l’effroi de nos ennemis extérieurs et intérieurs, et, avec lui, la victoire en permanence. Remués sans crainte les cendres des hommes que le glaive de la loi a frappés. Recherchés attentivement s’il n’en est pas d’immolés à la froide vengeance du Néron de la France. Ne craignés pas de rendre à leur mémoire la gloire que la postérité leur prépare. Que la mort frappe impitoyablement touts les ennemis du peuple et de la liberté. Qu’une salutaire terreur enchaîne la malveillance et l’aristocratie. Que la vertu, la probité, la liberté épouvantent le crime, l’intrigue et l’hipocrisie. Donnés à l’opinion publique cette puissante impulsion dont vous êtes capables, et bientôt les hommes foibles et timides marcheront dans le torrent révolutionnaire avec les véritables amis de la patrie, quand vous en aurés chassé touts les fourbes pygmées qui vouloient écraser les vieux athlètes. Que l’ennemi du peuple ne puisse trouver aucun homme de bien pour le défendre devant la justice nationale, mais que le bon citoyen, que le patriote intègre puisse, s’il le faut, être deffendu par touts ses semblables. Nous sommes loin de vous demander de l’indulgence, mais nous vous demandons d’ouvrir à l’innocent opprimé touttes les portes du temple de la justice. Représentans du peuple, répandés l’instruction; rendés-nous capables d’exercer nos droits et de remplir nos devoirs; mettés-nous à l’abri de l’erreur causée par l’ignorance. Bientôt la superstition, qui agite encore quelques âmes timorées, les préjugés, qui arrêtent la marche triomphante de l’esprit public, disparaitront sans retour. Représentans du peuple, les citoyens de Commune-d’Armes ne vous féliciteront pas de votre courage. Vous avés rempli votre devoir; ils se féliciteront d’avoir des représentans dignes 518 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE du peuple français; ils se rappelleront sans cesse la journée à jamais mémorable du 10 thermidor. Ils vous diront de rester à votre poste où le peuple vous a placés jusqu’à ce que vous jugiés qu’il est possible de vous remplacer sans danger pour la chose publique. Ils se souviendront que l’engouement et l’adulation pour des individus sont des sentiments indignes des républicains. Ils répéteront chaque jour : vivent la liberté, l’égalité, le gouvernement républicain, vive les représentants fidèles au peuple et à leurs devoirs ! Périssent les tirans et les traîtres ! (1). Boyer ( commissaire nat. des armes), Benoit ( secrét. et juge), F. Pioche ( ex-directeur g1 des relais militaires), J. Rivet ( administrateur ), Ladromaye (?) (maire), Laforest ( agent nat. du distr. ), Catelan fils jeune ( présid. ), Montagne ( vice-présid. ), Barrouilhet ( secrét. ) [et plus de 150 autres signatures]. Q' [Les administrateurs composant le directoire du départ 1 de la Marne, à la Conv.; Châlons, 12 therm. II] (2) De toutes les conspirations tramées contre l’unité et l’indivisibilité de la République, aucune sans doute ne fut plus scélérate que celle qui vient d’être découverte, puisqu’elle était ourdie par des monstres qui abusaient de la confiance du peuple. Encore une fois, montagne sainte, grâces te soient rendues ! Tu viens de sauver la patrie, par l’exécution bien méritée des Brissotins qui voulaient la perdre; les projets infâmes de ces conspirateurs étaient ramifiés avec tous les tirans contre lesquels nous livrons des combats à mort. La montagne s’est levée; son mouvement terrible a été comme l’irruption d’un volcan, et elle a fait disparaître pour toujours du sol de la liberté l’hipocrite Cromwel et tous ses frères rouges. Oui, législateurs, il n’est aucun Français ami de la patrie, qui ne vous doive la liberté pour laquelle il combat depuis cinq ans. Eh ! Qui pourrait douter encore de l’affermissement de la République, après tant de victoires remportées sur nos cruels ennemis, sous telle forme qu’ils se soient montrés ! La liberté, par ce nouveau triomphe, est établie sur des bases immuables; il ne vous reste plus, pour consolider notre bonheur, que de rester à votre poste aussi longtems qu’il existera sur la terre des traîtres que votre imperturbable courage saura exterminer, et des hommes égarés que vos vertus républicaines rappelleront à la douce fraternité et à l’égalité. Signé à la minute, Josse, Sayart, Depaquit, Carré et Langesin, administrateurs. Pour ampliation, Depaquit ( présid. ), Matz ( pour le secrét .-çfl). (1) Ce dernier paragraphe, ainsi que les 2 premiers du texte sont accompagnés de la mention marginale : à insérer. Des crochets ont été placés au début et à la fin de l’incidente : « jusqu’à ce que vous jugiés qu’il est possible de vous remplacer sans danger pour la chose publique ». (2) C 313, pl. 1249, p. 53; Mentionné par ff", 1er fruct. (1er suppl1); Moniteur ( réimpr.), XXI, 481; J.FR., n° 687; J. Sablier, n° 1496. r' [ Les administrateurs du distr. de Dun-sur-Loir( 1), à la Conv.; Dun-sur-Loir, 19 therm. II] (2) Législateurs, Elle est donc encore une fois sauvée, notre chère patrie, dont la ruine étoit méditée par de vils conspirateurs ! Elle est aussi sauvée, cette précieuse liberté, que de nouveaux tyrans vou-loient nous ravir ! Grâces vous soient rendues, sauveurs de la patrie ! C’est votre œil surveillant qui a pénétré les ténébreux complots de ces nouveaux Catilina. C’est par votre courage et votre justice que leurs têtes criminelles sont tombées sous le glaive de la loi. Continuez, législateurs, à purger le sol de la liberté des monstres, amis de la tyrannie. Frappez les têtes coupables, et prenez des mesures répressives contre les malveillans. Pour nous, dont les regards sont constamment fixés sur la Convention, fidèles à notre poste, nous saurons mourir, s’il le faut, pour l’unité et l’indivisibilité de la République. Navier, Fousset ( agent nat. ), Dazard, Carou-geau, Poirier, Foraxcelle aîné ( secrét. ). s' [Le conseil gal de la comm. de Montagne-du-bon-Air(Z), à la Conv.; s.d. ] (4) Représentans du peuple, De tous les monstres que la nature a produit, le plus hideux et le plus dangereux est le tiran. Un de ces monstres, dont la plume se refuse de retracer le nom, a habité parmi vous, et s’est assi sur la montagne sacrée. Il y a habité trop longtems pour le malheur du peuple, mais, grâce à l’énergie et à la sollicitude de ses vrais représentans, le tiran est rentrée dans le néant aussi-tôt que sa tête hydeuse, qu’il avoit sçu cacher parmis les fleurs, a voulu paraître au milieu des hommes libres. Le conseil général de la commune de Monta-gne-bon-Air (ci-devant Saint-Germain-en-Laye) vous en félicite, par mon organne, en vous assurant que le cavalier jacobin, que l’on est venu pour vous présenter en son nom le 21, approche des frontières. Le rapport sur nos victoires, ainsi que l’affaire de Fouquet-Tin ville ( sic), ont tant occupé l’assemblée qu’il a été privé de son admission à votre barre. Il brûle de se mesurer avec l’en-(1) Ci-devant Chateaudun, Eure-et-Loir. (2) C 313, pl. 1249, p. 52; Mentionné par B*", 1er fruct. (1er suppl1). (3) Seine-et-Oise. (4) C 313, pl. 1249, p. 50; J. Sablier, n° 1496 (le journal ajoute que plusieurs citoyens de la commune de Monta-gne-du-bon-Air présentent des réclamations relatives à la loi sur les rentes viagères, qui sont renvoyées au comité des finances). Mentionné par 1er fruct. (1er suppl1). 518 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE du peuple français; ils se rappelleront sans cesse la journée à jamais mémorable du 10 thermidor. Ils vous diront de rester à votre poste où le peuple vous a placés jusqu’à ce que vous jugiés qu’il est possible de vous remplacer sans danger pour la chose publique. Ils se souviendront que l’engouement et l’adulation pour des individus sont des sentiments indignes des républicains. Ils répéteront chaque jour : vivent la liberté, l’égalité, le gouvernement républicain, vive les représentants fidèles au peuple et à leurs devoirs ! Périssent les tirans et les traîtres ! (1). Boyer ( commissaire nat. des armes), Benoit ( secrét. et juge), F. Pioche ( ex-directeur g1 des relais militaires), J. Rivet ( administrateur ), Ladromaye (?) (maire), Laforest ( agent nat. du distr. ), Catelan fils jeune ( présid. ), Montagne ( vice-présid. ), Barrouilhet ( secrét. ) [et plus de 150 autres signatures]. Q' [Les administrateurs composant le directoire du départ 1 de la Marne, à la Conv.; Châlons, 12 therm. II] (2) De toutes les conspirations tramées contre l’unité et l’indivisibilité de la République, aucune sans doute ne fut plus scélérate que celle qui vient d’être découverte, puisqu’elle était ourdie par des monstres qui abusaient de la confiance du peuple. Encore une fois, montagne sainte, grâces te soient rendues ! Tu viens de sauver la patrie, par l’exécution bien méritée des Brissotins qui voulaient la perdre; les projets infâmes de ces conspirateurs étaient ramifiés avec tous les tirans contre lesquels nous livrons des combats à mort. La montagne s’est levée; son mouvement terrible a été comme l’irruption d’un volcan, et elle a fait disparaître pour toujours du sol de la liberté l’hipocrite Cromwel et tous ses frères rouges. Oui, législateurs, il n’est aucun Français ami de la patrie, qui ne vous doive la liberté pour laquelle il combat depuis cinq ans. Eh ! Qui pourrait douter encore de l’affermissement de la République, après tant de victoires remportées sur nos cruels ennemis, sous telle forme qu’ils se soient montrés ! La liberté, par ce nouveau triomphe, est établie sur des bases immuables; il ne vous reste plus, pour consolider notre bonheur, que de rester à votre poste aussi longtems qu’il existera sur la terre des traîtres que votre imperturbable courage saura exterminer, et des hommes égarés que vos vertus républicaines rappelleront à la douce fraternité et à l’égalité. Signé à la minute, Josse, Sayart, Depaquit, Carré et Langesin, administrateurs. Pour ampliation, Depaquit ( présid. ), Matz ( pour le secrét .-çfl). (1) Ce dernier paragraphe, ainsi que les 2 premiers du texte sont accompagnés de la mention marginale : à insérer. Des crochets ont été placés au début et à la fin de l’incidente : « jusqu’à ce que vous jugiés qu’il est possible de vous remplacer sans danger pour la chose publique ». (2) C 313, pl. 1249, p. 53; Mentionné par ff", 1er fruct. (1er suppl1); Moniteur ( réimpr.), XXI, 481; J.FR., n° 687; J. Sablier, n° 1496. r' [ Les administrateurs du distr. de Dun-sur-Loir( 1), à la Conv.; Dun-sur-Loir, 19 therm. II] (2) Législateurs, Elle est donc encore une fois sauvée, notre chère patrie, dont la ruine étoit méditée par de vils conspirateurs ! Elle est aussi sauvée, cette précieuse liberté, que de nouveaux tyrans vou-loient nous ravir ! Grâces vous soient rendues, sauveurs de la patrie ! C’est votre œil surveillant qui a pénétré les ténébreux complots de ces nouveaux Catilina. C’est par votre courage et votre justice que leurs têtes criminelles sont tombées sous le glaive de la loi. Continuez, législateurs, à purger le sol de la liberté des monstres, amis de la tyrannie. Frappez les têtes coupables, et prenez des mesures répressives contre les malveillans. Pour nous, dont les regards sont constamment fixés sur la Convention, fidèles à notre poste, nous saurons mourir, s’il le faut, pour l’unité et l’indivisibilité de la République. Navier, Fousset ( agent nat. ), Dazard, Carou-geau, Poirier, Foraxcelle aîné ( secrét. ). s' [Le conseil gal de la comm. de Montagne-du-bon-Air(Z), à la Conv.; s.d. ] (4) Représentans du peuple, De tous les monstres que la nature a produit, le plus hideux et le plus dangereux est le tiran. Un de ces monstres, dont la plume se refuse de retracer le nom, a habité parmi vous, et s’est assi sur la montagne sacrée. Il y a habité trop longtems pour le malheur du peuple, mais, grâce à l’énergie et à la sollicitude de ses vrais représentans, le tiran est rentrée dans le néant aussi-tôt que sa tête hydeuse, qu’il avoit sçu cacher parmis les fleurs, a voulu paraître au milieu des hommes libres. Le conseil général de la commune de Monta-gne-bon-Air (ci-devant Saint-Germain-en-Laye) vous en félicite, par mon organne, en vous assurant que le cavalier jacobin, que l’on est venu pour vous présenter en son nom le 21, approche des frontières. Le rapport sur nos victoires, ainsi que l’affaire de Fouquet-Tin ville ( sic), ont tant occupé l’assemblée qu’il a été privé de son admission à votre barre. Il brûle de se mesurer avec l’en-(1) Ci-devant Chateaudun, Eure-et-Loir. (2) C 313, pl. 1249, p. 52; Mentionné par B*", 1er fruct. (1er suppl1). (3) Seine-et-Oise. (4) C 313, pl. 1249, p. 50; J. Sablier, n° 1496 (le journal ajoute que plusieurs citoyens de la commune de Monta-gne-du-bon-Air présentent des réclamations relatives à la loi sur les rentes viagères, qui sont renvoyées au comité des finances). Mentionné par 1er fruct. (1er suppl1).