[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { � janvfei-mî 667 pour assurer les subsistances de ce département. Elle termine par se plaindre de ce que les riches ne paient pas les taxes révolutionnaires auxquelles ils ont été imposés, et sollicite des mesures pour les y contraindre. La Convention ordonne la mention honorable de la conduite de ce département, et renvoie la pétition au comité de Salut public. Le procureur syndic du district de Saint-Gau-dens adresse 11 décorations militaires; il instruit la Convention des sentiments civiques qui ani¬ ment les citoyens de ce district, et des offrandes qu’il reçoit, chaque jour, pour les défenseurs de la liberté. Mention honorable, insertion au » Bulle¬ tin » (1). Suit la lettre du procureur syndic du district de Saint-Gaudens (2). Le procureur syndic du district de Saint-Gaudens, département de la Haute-Garonne, au Président de la Convention nationale. « Citoyen Président, « Tu peux dire à la Convention nationale que la commune de Saint-Gaudens, dégagée du pre-tige de l’erreur et du fanatisme vient de signaler son triomphe en consacrant un temple à la rai¬ son dans l’église ci-devant paroissiale sur les débris des autels et des idoles du fanatisme; une montagne y a été élevée: jamais fête ne fut plus par le représentant du peuple Fouché, avaient été destinées à des travaux d’utilité publique qui ali¬ mentaient les sans-culottes, et que si ces taxes ces¬ sent d’être perçues, les travaux ne pourront être continués et que les citoyens indigents resteront sans ouvrage. Renvoyé au comité de Salut public. IV. Compte rendu du Mercure universel. La Convention admet à sa barre des députés du département de t Allier. «Nous avons déposé, disent-ils, au comité d’inspec¬ tion 1 18,000 livres provenant d’un ostensoir de luxe garni de pierreries et 4,000 marcs d’argent venant des églises. Le département de l’Ailier a toujours marché d’un pas ferme dans la carrière de la Révo¬ lution. La ville de Moulins en a donné des preuves le 24 juin en arrêtant l’infàme Brissot, et elle en donne encore journellement; les gens suspects sont incar¬ cérés, les secours promis aux épouses des défenseurs de la patrie sont accordés; les ateliers sont ouverts à tous les sans-culottes; les pauvres sont soulagés; des commissaires patriotes de la Société populaire vont dans les campagnes réchauffer le feu du répu-blictnisme; ils y prêchent l’amour de la liberté. Les taxes révolutionnaires, sagement imposées par le représentant du peuple Fouché, et fidèlement admi¬ nistrées par les comités révolutionnaires, suffisent à ces dépenses patriotiques. Continuez, législateurs continuez la marche dans le sentier de la Révolution. La victoire couronne partout nos armées. Les sans-culottes, qui seuls ont fait la Révolution, seuls la soutiendront.» (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 297. (2) Archives nationales, carton C 287, dossier 869, pièce 28. . majestueuse quoique simple. A la cime de ce sacré monument, la liberté, représentée par une jeune fille a donné le drapeau au 9e bataillon de la Haute-Garonne, levé dans notre district. Tous les braves guerriers qui le composent ont défilé devant les trois déesses : la liberté, la rai¬ son et l’humanité, et sont descendus de la cime de la sainte montagne au son d’une musique guerrière. Une semblable fête sera renouvelée à la prochaine décade. Point de fripons, plus de fourbes, plus de prêtres, notre culte sera désor¬ mais celui de la raison. « Dis, Président, à la Convention, que depuis que Saint-Gaudens a donné l’exemple, les autres communes de ce district marchent d’un pas rapide pour se mettre à la hauteur des cir¬ constances « A peine leur ai-je fait sentir les besoins de la patrie qu’elles me portent journellement les croix, les calices, les vases sacrés, les saints d’ar¬ gent et vermeil pour les envoyer au creuset et les convertir en numéraire. « La Convention verra par l’état que je joins ici que je viens de recevoir tous ces signes de fanatisme, formant 589 marcs, 4 gros d’argen-. terie et vermeil que j’envoie dans un tonneau à la Monnaie de Toulouse, où j’en avais déjà en¬ voyé 305 marcs, ce qui porte le total à 894 marcs. Chaque citoyen s’empresse d’aller échanger chez le receveur du district l’or et l’argent pour des assignats républicains. H est entré déjà dans la caisse de ce receveur 162,000 livres de numé¬ raire pour l’échange et 88,000 livres pour l’em¬ prunt volontaire. Les cloches, le fer. le cuivre me sont envoyés de toutes parts. Environ 12,000 hommes du district ont grossi nos diverses armées. Les sans-culottes qui n’ont pu les suivre viennent à leur secours par des dons journaliers: ils m’ont déjà remis en pur don patriotique : 37 habits, 63 vestes, 112 paires de culottes, 1,435 chemises, 770 paires de bas, 444 paires de souliers, 82 roupes, 37 capotes, 27 man¬ teaux, 96 couvertures, 202 cols, 98 chapeaux, 354 paires de guêtres, 31 paires de bottes, 55 linceuls, 76 serviettes. Chaque jour des com¬ missaires recueillent de pareils effets remis vo¬ lontairement et destinés à nos frère d’armes de l’armée des Pyrénées-Orientales. « Je t’envoie enfin 11 croix de Louis l’impos¬ teur, soi-disant saint, qui m’ont été remises successivement par les ci-devant chevaliers Sas-sere, Dastorg, Lastic, Berthier oncle, Thibaud, Comeiras, commandant du 1er bataillon des chasseurs ci-devant Provence, Dupeillon, capi¬ taine audit bataillon, Noé, Bordes D’Arcisas, Sauvan, Saint-Jean. « Vive la Convention ! Périssent les traîtres, les tyrans et les despotes, et la République est sauvée ! « Salut et frarernité. « Le procureur syndic Gaudens, du district de Saint-« M amande. 3