[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. ® frnimvapire,an ” 201 N° 63. La Société 'populaire de Bomorantin, à la Convention nationale (1). « Romorantin, le 5e jour de la 3e décade du 1er mois de la 2e année de la Répu¬ blique française, une et indivisible. « Citoyens législateurs, « Les républicains composant la Société populaire de la ville de Romorantin, invaria¬ blement attachés aux principes de la liberté et de l’égalité dont vous avez jeté, d’une main hardie, les premiers fondements, n’ont point encore cédé à l’enthousiasme dont cent fois vous les avez embrasés, en vous voyant cou¬ rageusement braver les orages politiques aux¬ quels vous êtes en proie, pour suivre d’un pas ferme au milieu des écueils vos augustes travaux. Mais ils peuvent et doivent aujour¬ d’hui vous rendre un hommage qui doit d’au¬ tant plus vous honorer, qu’il est bien mérité de votre part et qu’il est de la nôtre le fruit d’une réflexion lente, approfondie, éclairée. « Suivez donc, législateurs, votre honorable carrière; n’abandonnez le gouvernail qu’ après avoir surmonté et renversé tous les obstacles qui s’opposent à l’heureuse destinée de la France : vos succès sont assurés. « Le génie des Français qui ne les trompa jamais se fait entendre en ce moment d’un pôle à l’autre. Il dit à toute la terre que le flux impétueux des ennemis du genre humain viendra se briser aux pieds de la Montagne sainte, qui sera désormais le palladium de la République et que cette nouvelle arche d’al¬ liance du premier peuple vraiment libre sera un jour la divinité de tous les peuples. L’oracle a parlé, vous connaissez vos heureuses desti¬ nées; accomplissez-les, législateurs, et revenez ensuite au milieu de vos concitoyens jouir, à l’ombre des lois que vous avez créées, de la paix et de l’abondance qui seront votre ou¬ vrage. « Peüdhomme; Meunier, secrétaire; Porche, secrétaire. » N° 64. Barjols, département du Var (2). « Barjols, chef-lieu de district, départe¬ ment du Yar, 15 octobre 1793, l’an II de la République française une et indivisible. « Représentants du peuple, « Nous vous supplions itérativement de ne point abandonner le vaisseau de l’Etat tant que le gros temps durera. Parlons sans figure : vous êtes par nous derechef très instamment priés de demeurer à vos postes jusqu’à ce (Il Archives nationales, carton C 281. dossier 779. (2 )Jbid. que la Constitution du 24 juin dernier, ait été réduite (sic) en pratique, jusqu’à ce que nous ayons conclu une paix honorable avec les ennemis extérieurs de la République et jusqu’à ce que les ennemis intérieurs aient été réduits, à l’impuissance de nuire. « Les membres composant la Société antisec-tionnaire des défenseurs de la Constitution du 24 juin 1793. « Guigon, président; Cavalier, vice-prési¬ dent; Mathieu, secrétaire; Raud, secré¬ taire; Blanc, secrétaire. » N° 65. La Société populaire de Nanteuil-le-Haudouin, chef-lieu de canton du district de Crépy, département de l’Oise, à la Convention natio¬ nale (1). « Quand d’une main hardie vous avez tracé le contrat social des Français ou l’évangMe des hommes libres, que de l’autre vous avez ren¬ versé l’hydre du fédéralisme, vous avez cru sans doute votre tâche remplie, mais le même dieu qui créa le soleil, créa aussi la terre pour en recevoir la lumière, et c’est à vous qu’il appartient de la créer. � « Restez donc fermes à votre poste, con¬ tinuez vos glorieux travaux, n’abandonnez les rênes du gouvernement que lorsque vous aurez anéanti toutes les coalitions tyranniques ou qu’elles auront rendu un éclatant témoignage à la liberté. Alors, vous aurez doublement mérité des humains. « Gouilliard, président; Lemire fils, secrétaire. * N* 66. Les républicains de Martigues, à la Convention nationale (2). « Représentants, « Ils ne sont plus parmi vous ces hommes qui, méprisant leurs serments, avaient conçu le noir projet d’asservir leur patrie. Les fou¬ dres de la sainte Montagne ont enfin dissipé les brouillards qui s’élevaient de ce marais fangeux, dans lequel la République fut sur le point d’être engloutie. Quelques instants de plus, et c’en était fait de la j bercé. « Hommes vertueux du 14 juillet, soldats intrépides du 10 août ! il vous était réservé de créer une troisième époque à jamais mémo¬ rable : le 31 mai arrive. Vous vous ébranlez pour la troisième fois et, ce jour, vous renversez le colosse hideux du fédéralisme et nous délivrez de ces traîtres que la justice nationale poursuit et qu’attend la vengeance du peuple. « Et vous, représentants fidèles, c’est vous (1) Archives nationales , carton G 281, dossier 779, (2) Ibid. 202 qui préparâtes cette insurrection salutaire. A cette insurrection, nous devons notre salut. Cependant n’attendez pas de nous des louan¬ ges. Des républicains n'en donnent point; mais avec cette simplicité qui convient et à vous et à nous, nous vous dirons : en faisant votre devoir, vous avez bien mérité de la patrie. « C’est en vain que vous avez donné à la France une Constitution républicaine, que vous avez facilité à l’indigent les moyens de subsistance, que l’avare accapareur ou l’ennemi de la chose publique lui avaient rendus im¬ possibles, si vous ne consolidez vous -mêmes l’ouvrage que vous avez si heureusement com¬ mencé. « Jetez un moment vos regards sur l’état politique de la France, et jugez si, sans lâcheté et sans vous rendre coupables, vous pourriez quitter le poste qui vous est confié. Non! ce que vous avez fait pour la patrie nous est un gage de ce que vo is ferez -pour elle. « Apaisez dans l’intérieur les mouvements contre-révolutionnaires, repoussez cette horde d’esclaves qui souillent le territoire de la Répu¬ blique, assurez au Français la liberté et l’éga¬ lité, et venez ensuite recueillir au sein de vos familles les bénédictions du peuple que vous aurez servi. Mais que jusqu’alors nous vous voyions immobiles au poste que vous occupez d’après le vœu de vos concitoyens et de vos frères, prenez-en l’engagement solennel et rece¬ vez le nôtre qui est de mourir au pied de la Montagne plutôt que de la voir souillée par les traîtres qui voudraient la renverser. « Les membres composant la Société répu¬ blicaine de Martigues, « Meiffau, président; Pol fils: J. Martin, secrétaire; G-. Boyer, secrétaire. No 67. Les autorités constituées ' réunies et la Société populaire de Sentis, aux représentants du peuple français (1). « Senlis, le 28 du 1er mois de la 2e année de la République une et indivisible. « Législateurs, « Il est donc arrivé, ce moment heureux, où des lâches fédéralistes qui siégeaient parmi vous ont été renversés dans la poussière et traînés au fond des cachots. Il est arrivé, ce moment si doux où la hache nationale a frappé l’infâme Autrichienne et purgé la terre d’une seconde Médicis, si célèbre par ses forfaits. Enfin, ils sont arrivés ces temps heureux où la foudre des peuples gronde sur la tête des rois et leur pré¬ sage le sort qui les attend tous. « Législateurs, les patriotes de Senlis vous témoignent leur vive allégresse sur vos mesures énergiques; elles seules sont capables de sauver la liberté française; ne désemparez plus le vais¬ seau de la République qu’il ne soit bien ancré dans le port; n’en quittez pas le gouvernail f 6 frimaire an II ( 26 novembre 1793 qu’ après avoir chassé du territoire français, tous les soldats de l’esclavage et les vils satellites des bourreaux couronnés. Législateurs, nos espérances seront alors remplies et nous vous appellerons les pères de la patrie ot les libéra¬ teurs du peuple français.» (Suivent 21 signatures.) N° 68. Adresse de la Société populaire de Brie-la-Viîle à la Convention nationale (1). « 2e jour de la lre décade du 2e mois de l’an II de la République française, une et indivisible. « Législateurs, « La Société populaire de Brie-la-Ville, péné¬ trée de reconnaissance des travaux auxquels vous consacrez tous vos instants pour le bonheur de la République, « A arrêté, en assemblée générale et à l’una¬ nimité, que la présente adresse vous serait re¬ mise. Elle proteste de son entier dévouement et de son adhésion à tous vos décrets, elle vous invite à rester à votre poste et à ne le quitter qu’après la paix. Elle vous demande d’éviter le numéraire or et argent qui, ne pouvant être qu’un moyen de corruption, doit être anéanti. Elle applaudit au parti que vous avez pris d’écraser les infects du marais. « Et vive la Montagne, à laquelle elle a tou¬ jours été réunie ! « LeBlond, président; Doguet, secrétaire. » N° 69. Les membres des comités de surveillance des deux sections de la ville