498. [CowycBtTOgflatienale.] AftüHlVES RAM.ffliHagnAJBÆS, . | i Suit la lettre du mairede RiHySainte-Syre (L). « Rilly-Sainte-Syre, 8 frimaire, 2e année de la République française, une et indi¬ visible: « Citoyen Président, Je te prie de présenter à la Convention natio¬ nale la pétition ci-jointe. Nôtre commune demande entre autres choses que son nom soit changé en celui de Rilly -la-Raison, motivé sur ce que la prétendue sainte Syre, contenue ici" dans une grande et lourde châsse, était, pour la presque totalité des bonnes gens d’un très grand nombre de villages environnant, le nôtre, dans mr état de sainteté physique et de la plus brillante carnation. Je n’ai pas besoin de te dire que c’en était. plus qm’il ne fallait pour lui vouer la plus extrême dévotion. Des miracles étonnants avaient, par elle, été opérés autre¬ fois; de temps à autre elle en faisait encore quelques-uns, aux yeux des sots, cela, s’entend. Cètte espèce d'orviétan religieux appartenait à dès jongleurs ci -devant chanoines ds l’église de Ti’ôyes. Ces charlatans accrochaient les sols des crédules, chaque armée, pendant le cours du mois de juin, que se faisait le pèlerinage. En-fîn, pour te parler le langage de la vérité, c’est que tous les grands saints de nos pays n’étaient que dè très petits marmots auprès de notre très-grande sainte Syre. Mais le citoyen Garni-chou, officier de santé, membre de notre conseil général; accusé par quelques-uns, naguère, de prêtres surtout ; dhncrédulité et de philosophie, ayant embrassé l’apostolat de la raison, nous détermina dimanche dernier de faire l’ouver¬ ture de cette châsse, ce qui s’est effectué avec calme, au milieu de 300 personnes au moins. Eh bien! qn’ avons-nous trouvé dans ce reli¬ quaire? Tu le devines aisément, citoyen Pré¬ sident, des os vermoulus, deux têtes, un humérus, un cubitus, une-côte, une portion de fémur, un os de la hanche et deux tibias d’adultes. Une très grande portion de l’humérus, un os de la hanche et un sacrum d’un individu de 10 à 12ans. Le même citoyen Gamichou est monté aussitôt en chaire, lequel a fait ostensiblement la dé¬ monstration du tout aux spectateurs, et a pro¬ noncé un discours improvisé relatif à la circons¬ tance. Ce nouveau thaumaturge est un franc sans -culotte, il y a eu ce jour -là un miracle évident, beaucoup recouvrèrent la lumière,, et disaient, en, s’en retournant : je suis venu,, j'ai. vu*, je suis vaincu par. la. force de lavéritéj e& je suis. détrompé. « Pardonnermoi, citoyen Président, je t’ën. conjura, dè t’avoir entretenu, si longtemps par la récit que je te fais.- J’âii cru ne pouvoir. m’en dispenser pour obtenir la. dénomination que nous demandons. « Salut et fraternité, « Roujaux, maire. » (1) Archives nationales, carton F” 1008A, dos¬ sier' 1386» Sur la pétition des ex-administrateurs et se¬ crétaire du département du Finistère, présente¬ ment détenus .on la maison d’arrêt à Rennes, em< exécution du décret du 19 juillet demier, qui demandent à être renvoyés dans leurs domiciles respectifs, pour y rester provisoirement libres sous la seule surveillance des autorités consti¬ tuées, en attendant la décret définitif qui doit être prononcé sur leur affaire d’après le rapport du comité de sûreté générale. La Convention nationale renvoie cette demande aux représentants: du peuple qui sont mainte¬ nant dans le département du Finistère, pour prendre les renseignements nécessaires et y sta¬ tuer (1). OoiiBTE RENDU de V Auditeur national (2). Les . administrateurs destitués du départe¬ ment du Finistère écrivent: de Rennes, où ils sont en arrestation, pour se justifier sur les causes de l’égarement qui les a fait, pendant quelque temps,, méconnaître l’autorité de la représentation nationale. « C’est Kervélégan, disent -ils, . c’est la. correspondance officielle avec la ville de Quimpear; c’est la correspon¬ dance confidentielle, plus perfide encore, de ce conspirateur avec son frère Legoazre, 77e mem¬ bre de notre administration; ce sont les opi¬ niâtres et insidieuses provocations, ce sont les productions et les relations empoisonnées de Pétion, Salles, Barbaroux, Gôrsas, Saladin et Louvet ; ce sont les rapports mensongers et les harangues volcaniques de oe Lacaille, en¬ voyé du Calvados et des-agents de la com¬ mission soi-disant populaire de là Gironde; ce sont les véhémentes adresses et les arrêtés in¬ cendiaires de T Assemblée centrale de Caen. « C’est la détestable assurance que nous rece¬ vions que la statue de la liberté était renversée et foulée aux pieds, que la représentation natio¬ nale était entourée du poignard; c’est enfin l’exécrable cri-qu’on faisait retentir à nos oreil¬ les, que le gouvernement républicain n’était; déjà plus et que le dictateur était nommé et connu. « Voilà, citoyens-représentants, l’exacte vérité; voilà les vraies causes de notre malheur; voilà ce qui a un instant obscurci la gloire d’un département jusque là si pur; voilà ce qui nous a momentanément-abusés sur la mémorable ré¬ volution du. 31 mai que nous avions tous dans (1) Procès-verbaux de la Convenlion, t. 26, p. 300. (2) Auditeur national [n° 437 du 13 frimaire an II (mardi 3 décembre 1793), p. 1]. D’autre part, le Moniteur universel [n° 74 du 14 frimaire an II (mercredi 4 décembre 1793', p. 299, col. I] rend compté de la pétition des admrmistratetirs du Fi¬ nistère dans-les-tewnes suivants » lie» administrateurs dit département du Finistère demandent à jouir de la même faveur que celle; ac¬ cordée à un de leurs collègues, de leur liberté pro¬ visoire; s’ils ont réclamé contre les opérations de la Convention* ils-avaient, été induits, en : erreur; on leur' avait persuadé que l’ Assemblée n’était pas li-bre, et que ses membres délibéraient sous les poi¬ gnards; ils protestent de leur entière soumission à tous les décrets et de leur ardent patriotisme. Renvoyé aux représentants du peuple qui sont à Brest.