[Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [1er mars 1791.] 588 éloigués, et il a eu le bonheur de voir que ses soins n’étaient pas inutiles. Une proclamation a été aussi publiée pour éclairer les citoyens trompés. Nous vous en adressons une copie. « Nos soins, nos dispositions, le courage, la prudence de M. d’Albignac, la bonne conduite de nos commissaires, la contenance ferme des g odes nationales, la bonne volonté des troupes de ligne, et surtout le patriotisme éclatant de nos voisins en ont singulièrement imposé aux malveillants et aux malintentionnés. Déjà un grand n >mbre des émigrants d’Uzès est rentré. L’assemblée du château de Jalès est, dit-on, dissipée par les précautions sages du département de l’Ardèche, dont nous avions réclamé les bons offices, et l’on assure que le rassemblement considéiable des factieux a diminué; nous venons enfin d’apprendre qu’ils ont évacué la ville de Barjax. « Telle est, Messieurs, la position où nous sommes, en ce moment nous espérons qu’à chaque instant elle deviendra meilleure; nous nous estimons très heureux, si nous parvenons à ramener la paix, en ménageant le sang; elles moyens de douceur seront toujours mis en usage conformement à vos intentions. Nous aurons soin de vous instruit eexuetement des faitsultéreurs etdes mesures que nous jugerons convenables. « Nous sommes avec un profond respect, Messieurs, etc., etc. « Signé : Les membres composant le directoire du département du Gard. » Je dois également vous donner lecture d’une lettre des officiers municipaux de la ville de Marseille, au \ quels lus administrateurs du departement du Gard ont eu recours p air réclamer, un renfort de leurs troupes nationales et de ligue. Elle mérite d'être conuue de l’Assemblée; la voici ; « Messieurs, « Vous devez être persuadés que non seulement nous ne mettrons aucun obstacle au départ de la compagnie de canonniers qui est en garnison dans notre ville, mais que nos volontaires artilleurs et les bataillons de notre garde nationale s’empresseront de voler à votre secours, si nous en recevons la réquisition légale du directoire du département des Bouches-du-Rhône. G’est à ce corps administratif de prescrire leur marche; ils n’oui besoin que de cet ordre; le nôtre sera donné d’avance, car nous n’avons pas vainement juré de mai tenir la Constitution; et depuis que le royaume est agité par les intrigues des ennemis publics, nous n’avons cessé d'avoir les yeux sur le département qui vous est confié, et”où uous prévoyions que le fanatisme et le délire des ci-devant privilégiés occasionneraient quelque fâcheuse explosion. « Soyez tranquilles sur le succès d’une expédition commandée au nom de la liberté : b-s patriotes sauront mou-ir pour la défendre, et 20,U00 Marseillais sont pi êts à verser 1 ur rang pour une cause aussi belle. (Applaudissements.) Nous écrivons au même instant au département des Bou-ches-du-Rdôue, pour lui aun meer que notre garde nationale et prête à marcher au prem er signal, et le prier de requérir les troupes de ligne de se jo ndreà elle, si les circonstances l’exigent. » ( Applaudissements répétés.) J’ai cru uevoir, Messieurs, vous doaner connaissance de cette lettre, où vous trouverez avec plaisir les sentiments qui caractérisent les vrais Français, amis des lois et généreux défenseurs de la Constitution. On a cherché, dans le cours de la discussion de la malheureuse affaire de Nîmes, à rappeler des événements qui se sont passés à Marseille, et qu’ou avait l’air de vouloir assimiler à ceux qui ont eu lieu dans nos infortunées contrées; on a comparé la conduite des officiers municipaux de Marseille, dans certaines circonstances, à la conduite des municipaux de Nîmes dans les troubles qui ont éclaté à différentes époques; et certes la différence ne saurait être plus frappante. Aux jours des malheurs de la ville de Nîmes, celle de Marseille envoya àNimes cinquante charges de blé, et en confia la distribution destinée aux malheureux qui avaient le plus souffert des désordres du mois de juin dernier, à la société des amis de la Constitution, calomniée par ceux dont ( Ile a déjoué les complots et démasqué l’hypocrisie. Un si bel exemple de générosité ne fut pas sans effet sur les membres qui composent cette société patriotique; jaloux de l’imiter, ils ouvrirent une souscription bienfaisante, qui fournit dans l’ins ant un fonds de dix mille livres : cette somme fut versée parmi lus infortunés dont les besoins furent reconnus les plus pressants. Que lit pour eux la municipalité, dont vous avez enfin délivré la ville de Nîmes?... Rien. Un de MM. les secrétaires fait lecture des adresses suivantes : Adresses des districts de Pont-à-Mousson, de l’état-major de Rouen, de la société de-Amis de la Constitution, séanie à Douay, de celle séante à Aigueperse, contenant divers avis et mesures à prendre' dans les dreonst onces actuelles, et l’adhésion laplusentière aux décrets de l’Assemblée. Adresses du sieur de Toicy, prêtre et recteur de Saint Orner, département du Pas-de-Calais; des sieurs curé de Noire-Terre, Giézières, Saint— Georges de ViHennes, des officiers municipaux de la ville du Port-Louis, de Samt-La ds-le-Cha-1 1, et communauté de Ravigny, contenant que la presque totalité ces fonctionnaires publies ecclésiastiques, a prêté le serment de maintenir la con titution civile du clergé. Adresse des fabriciens et habitants de la paroisse de Saint-Saturnin de la ville de Tours, et une autre d’uu grand nombre de citoyens de la même ville, tendant à obtenir la conservation des paroisses Saini-SaturninelSaint-Pierre-le-Puel-lier. Un membre fait leclure à l’Assemblée d’une adresse des négociants d’Auxerre, dans laquelle ils lui annoncent qu’ils viennent d’organiser leur tribunal de commerce, d’après le mode et les principes décrétés par l’Assemblée. Un membre annonce que, dans le district de Saint-Dié, département des Vosges, la grande majorité des fonctionnairesecclésiasliques a prêté le serment sans restriction; il joint la liste qui en a été faite. Les administrateurs du département de Paris sont introduits à la barre. M.