SÉANCE DU 22 BRUMAIRE AN III (12 NOVEMBRE 1794) - N° 1 135 rons que vous, nous n’écouterons que vous et s’il le faut, nous mourrons pour vous. Suivent 90 signatures. j [La commune de Vitteaux à la Convention nationale, le 7 brumaire an III] (14) Liberté, Égalité. Grâces immortelles vous soient rendues, pères de la patrie, pour la fermeté et l’énergie avec les quelles vous avez terassé les modernes tyrans qui vouloient établir sur les débris du trône un despotisme plus affreux et plus sanglant que celui que nous avions renversé; il vous reste encore bien des factions à anéantir, votre adresse au peuple nous assure que vous ne ferez grâce à aucune ; nous l’avons couverte d’applaudissements, cette adresse où vous exprimez d’une manière si énergique, votre amour pour nous, votre haine pour nos oppresseurs; elle vous méritera les bénédictions de tous les français ; car ils ne le sont pas les barbares dont les âmes ne s’épanouissent pas aux idées consolantes de probité, de vertu, et d’humanité qui vont désormais gouverner la République : La justice remplace donc enfin cette terreur qui nous comprimoit depuis si long-tems; notre voeu le plus cher est rempli. Restez au poste où vous remplissez si dignement les augustes fonctions qui vous ont été confiées ; et nous fidels à nos engagemens, nous vous serons toujours unis, la Convention sera toujours notre seul point de ralliement, nous jurons de ne reconnoître jamais qu’elle et nous ne cesserons de répéter. Vive la République, vive la Convention, et rien que la Convention. Bordotligerel, président et 72 autres signatures. k [Le conseil général de la commune de Saint-Far-geau à la Convention nationale, le 5 brumaire an III] (15) Législateurs, Le conseil général de cette commune à proclamé votre adresse au peuple français; nos concitoyens l’ont entendüs avec enthousiasme, ils ont manifestés la plus vive reconnoissance par les acclamations réitérés de vive la République, vive la Convention. Représentants, nous vous rendons grâce d’avoir détruit ce sisthême de terreur qui comprimoit les âmes, faisoit le bien des agita-(14) C 326, pl. 1416, p. 36. (15) C 324, pl. 1396, p. 23. teurs, ruinoit la République et facilitoit les projets de nos ennemis. Restés fermes au poste important qui vous est confié, faites taire la malveillance qui à le patriotisme sur les lèvres, et la contre-révolution dans le coeür. Nous ne reconnoissons que vous pour centre unique du pouvoir, et comptez sur les bras de nos concitoyens pour le faire connaitre et respecter ; comptez egallement sur nos efforts pour maintenir le calme dont nous avons toujours joüis par notre soumission et notre respect pour vos sages lois. Vive la Republique, vive la Convention. Salut et fraternité. Careau, maire, Dhumiez, agent national, Frany, Veé, Coulloy, officiers municipaux. I [Le conseil général épuré de Poligny à la Convention nationale, le 6 brumaire an III] (16) Liberté, Égalité Citoyens Representans, Nous avons lu dans les assemblées de la commune et les jours décadaires, votre adresse aux français; vous avez voulu montrer à notre raison des vérités salutaires et echauflfer notre coeur de l’amour de la patrie; votre intention bienfaisante est remplie. Votre adresse nous à éclairé sur les dangers qui menacent la liberté publique et sur les moyens de les ecarter. Èlle nous à convaincu que la puissance des français est établie sur leur union entr’eux et leur ralliement en masse à la Convention nationale ; que le mouvement général qui fut necessaire pour fonder la Révolution, seroit bientôt destructeur de son ouvrage, s’il étoit prolongé : que la liberté qui nous à délivré de tant d’abus oppresseurs, et l’égalité dont la jouissance nous est devenue necessaire, ne peuvent être maintenus que dans le calme des passions turbulentes et par le régné des loix. Nous y avons reconnu que la Convention nationale veut fortement et uniquement le bonheur du peuple et l’assurer par l’organisation d’un gouvernement, qui aura toute l’energie qu’exigent les circonstances, qui sera juste sans cruauté et humain sans foiblesse. Enfin elle nous désigné ceux qui ont usurpés l’opinion publique sous des dehors trompeurs, et ceux qui méritent la confiance du peuple par la pureté de leurs moeurs, leur travaux civiques et leur modestie. Ainsi que le fanal qui marque les ecueils et trace aux vaisseaux avec evidence et sûreté le chemin du port, nous présenterons sans cesse a nos concitoyens les principes de cette adresse (16) C 324, pl. 1396, p. 28. Institut dHistoire 136 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE affïn qu’ils règlent leurs sentimens et leurs conduites, qu’ils leurs indiquent le terme de la Révolution et les moyens de l’atteindre promptement. Vous avés citoyens représentans, pris l’engagement de demeurer a votre poste jusqu’à l’affermissement de la Republique ; et nous aussi nous jurons de vous y maintenir de tout notre pouvoir et par tous les moyens que l’amour de la liberté et la haine des tirans peuvent inspirer. Se pourroit-il que nous ne fussions pas fidèles à notre serment quand vous avés déjà vous-mêmes rempli envers nous une partie de vos principes. Quand vous avés envoyés dans ce departement vos collègues Besson, Pelletier, Sevestre et Foucher (du Cher) qui y ont mis la justice à l’ordre du jour ; qui savent épargner l’erreur et frapper le crime; qui ont épurés et organisés les autorités constituées en rappellant a leur fonctions les patriotes de 1789, les vieux amis du peuple, et en rejettant ceux qui les avoient surprises dans les tems d’aveuglement et de terreur, ceux qui apartenoient aux deux castes implacables ennemies du peuple. Avant la mission des répresentans, une stupeur générale accabloit tous les esprits; un deuil universel glaçoit tous les coeurs et les maisons de détentions renfermoient grand nombre de peres de famille et de citoyens inocens ou égarés par leur bonne foi. Aujourd’hui ils sont rendus a la liberté, a leur famille et a leurs affaires ; toutes les réclamations ont été examinées avec attention et jugées sans retard. Les relations commerciales et les communications fraternelles ont repris leur cours necessaire a la prospérité publique. Les divisions, les querelles particulières ont fait place au sentiment du bonheur commun. Les montagnes du Jura retentissent des actions de grâce, des bénédictions adressées a la Convention nationale, aux Représentans Besson, Pelletier, Sevestre et Foucher (du Cher). Nous nous empressons de vous en porter l’hommage quand nous vous devons tant de biens reunis, pouvons nous séparer notre recon-noissance du sentiment actif de notre bonheur. Poligny le 6 brumaire 3e année de la République française une et indivisible. Vive la République ! Vive la Convention nationale ! Joy, maire, Fromond, agent national, François, officier principal et 17 autres signatures. m [Extrait du registre des délibérations de la commune de Coutances contenant une adresse à la Convention nationale, le 16 fructidor an II\ (17) (17) C 324, pl. 1396, p. 22. Cette adresse et la suivante ont été reçues le 22 brumaire. Citoyens Représentans, Vous continuez à terrasser cette hydre à cent têtes toujours renaissantes, ces monstres altérés de sang, ces cannibales, qui a l’ombre d’un patriotisme usurpé, veulent fonder leur domination sur les cadâvres des vrais amis de la liberté, la justice et la vertu sont sans cesse sur leur levres et a l’abri de ces sentimens sacrés de l’âme, la dévastation, la violation des propriétés et la terreur se sont rependuës avec efifroy sur toute la surface de la république, il n’est pas un endroit qui n’ait courbé sous le poids de leur fer assassin, votre courâge, fortifié de votre amour décidé pour la liberté, l’égalité et l’unité de la République, triomphe enfin de ces modernes Catilinats dont la tête étoit au milieu de vous, mais dont la queue existe encore par toute la France. Oüi! Citoyens représentans, poursuivez votre carrière, continuez a bien mériter de la patrie, faite toujours regner la justice, et la vertu, avec la sévérité des loix ; le voeu du peuple n’est pas douteux. Comme lui vous voulez la liberté dans toute sa plénitude, continuez donc vos travaux et ne quittez votre poste que lorsque nous n’aurons plus d’ennemis a vaincre, nous vous jurons un attachement inviolable et jamais nous n’aurons d’autre réunion qu’a la Convention. Notre commune à eut aussy ses victimes de la tyrannie passée, nous ne prétendons pas les innocenter mais taxés d’avoir participé à l’ar-rété du représentant du peuple Le Carpentier qui les a envoyés au cidevant tribunal sanguinaire, nous voulons nous en justifier aux yeux de nos concitoyens et les assurer que nous n’y avons pris aucune part, nous avons en conséquence demandé par écrit à l’administration de notre district, une expédition de cet arrêté et de l’extrait de leur jugement, l’administration ne nous les a pas accordés, nous vous demandons, si notre réclamation est fondée et si elle peut s’y refuser. Certifié conforme. LAOMONT, président et la signature illisible d’un officier municipal. [Le conseil général et la commune de Coutances à la Convention nationale, le 5 brumaire an III] (18) Citoyens, Qu’elle est grande et majestueuse l’âttitude que vous avez pris dans les mémorables journées des neuf et dix thermidor. Quel imposant spectacle vous avez donné à toutte l’Europpe étonnée! des conspirateurs couverts du manteau de la justice et des vertus méditoient les plus sinistres projets contre ce bon peuple qui verse son sang pour consolider les fondements d’une république que vous avez fondée pour son bonheur; et ces hommes de sang avoient aiguisé leurs poignards jusques dans votre sanctuaire pour lui percer le sein. (18) C 324, pl. 1396, p. 21. Bull., 23 brum.