396 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Elle demande, au nom du bien public, que Borie reste encore quelque temps dans ce département, pour consolider son ouvrage. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Lasalle, s.d.] (2) . « Représentans, Le Montagnard Borie fait la joie des amis de la patrie, des véritables Sans culottes; grâces à ses soins et à ses mesures salutaires, la cause de la liberté et de l’égalité triomphe dans le département du Gard; il a mis ses ennemis hors d’état de nuire, il a fait disparaître toutes les craintes sur les subsistances, et il a déchiré le voile du fanatisme et de la superstition. L’on ne voit aujourd’hui dans ce département que des autorités régénérées, des Gardes nationales et des Sociétés populaires rigoureusement épurées, qui par leur union, leur zèle et leur attachement à la République, une, indivisible et impérissable et à la Convention nationale, en imposent à tous les malveillans. Mais, citoyens représentans, autant les ennemis de la patrie dans ce département désirent le départ de Borie, autant les patriotes sont intéressés à ce qu’il y reste encore quelque temps pour cimenter d’autant mieux son ouvrage; l’intérêt public l’exige : et vous ajouterés à notre reconnoissance en répondant favorablement à nos vœux à cet égard. » Guion (présid.), L. Viala (secret), Pierre Viala (commissaire), Viala (comre), François Cau-mel( secret.), J.J. Moutier (secret.). 18 La société populaire de Langlade, district de Nismes, département du Gard, félicite la Convention nationale d’avoir encore une fois sauvé la patrie, en déjouant les odieuses trames que des scélérats avoient ourdies pour anéantir la liberté, et détruire les augustes Montagnards qui se sacrifient pour la soutenir et consolider le bonheur du peuple. « Législateurs, dit-elle, restez à votre poste; nous vous en conjurons; tant que vous y serez fermes, tous les conspirateurs seront déjoués et punis, les tyrans anéantis, et la République triomphera, et sera bientôt consolidée sur des bases inébranlables ». Mention honorable, insertion au bulletin (3). I Langlade , s.d .] (4) . « Représentans du peuple français, Des complots liberticides ne cessent de se tramer par les ennemis de la chose publique. Tous ces complots liberticides ne cessent d’être déjoués par la force et l’énergie de nos braves représentans montagnards. (1) P.V., XXXIX, 86. Bln, 23 prair. (2) D III 344, doss. Borie. (3) P V XXXIX 87 (4) C 306, pl. 1162, p. 7. La lettre authentique ne comporte pas le paragraphe cité entre guillemets dans le P.V. C’est en vain que des scélérats emploient toutes leurs forces et tous leurs moyens à avilir la République française. C’est en vain qu’ils cherchent à désunir le peuple; les bons sans-culottes, les vrais républicains en se ralliant autour de ces braves représentans, en obéissant à ces décrets vont bientôt faire évanouir tous ces êtres impurs qui souillent encore le sol de la liberté. Que les conspirateurs et les traîtres tremblent ! le glaive de la loi est prêt à tomber sur leurs têtes et bientôt ils n’auront d’autre espoir dans ce monde que la mort. Continuez donc, Citoyens représentans, à bien mériter de la patrie. Restez fermes à votre poste, restez-y et que rien ne puisse vous en ébranler qu’après avoir exterminé les derniers rois et despotes, et tous les germes de cette race exécrable et le bonheur, le triomphe du peuple français assuré à jamais. Vive la Convention, Vive la Montagne, Vivent les sans-culottes. S. et F. » Guérard ( présid.), Bousquet, Varier, Jaufrès. 19 La société populaire de Fourques, département du Gard, écrit à la Convention nationale que le coup qui a écrasé le fédéralisme dans ce département, n’avoit pas atteint tous ses nombreux partisans; mais que Borie, Représentant du peuple, y a opéré une prompte régénération, en épurant et organisant révolu-tionnairement les sociétés populaires et les corps administratifs, en faisant arrêter les contre-révolutionnaires, dont les plus coupables ont déjà porté leur tête sur l’échafaud. La même société ajoute que Borie est le fléau des aristocrates, la consolation des patriotes, et elle finit par inviter la Convention nationale à ne pas le rappeler dans son sein, jusqu’à ce qu’il ait entièrement régénéré le département du Gard. Mention honorable, insertion au bulletin et renvoi au comité de salut public (1) . [Fourques, s.d.] (2) . « Citoyens, Notre département est un de ceux qui furent le plus en proye au fédéralisme, le coup qui l’écrasa n’avoit pas atteint ses nombreux partisans, leur esprit a présidé jusqu’à aujourd’hui dans les administrations et sociétés populaires, et par conséquent paralisé toutes les loix révolutionnaires. Borie, ce fidèle représentant du peuple, a paru; de suite une prompte régénération s’est opérée dans notre département; les Sociétés populaires, les administrations on été épurées et organisées révolutionairement, les contre révolutionnaires ont été arrêttés et les plus coupables ont déjà porté leur tête sur l’échafaud; ceux qui ne sont pas pris pâlissent en voyant le sort de leurs complices, enfin (1) P.V., XXXIX, 87. Bin, 23 prair. (2) D III 344, doss. Borie. 396 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Elle demande, au nom du bien public, que Borie reste encore quelque temps dans ce département, pour consolider son ouvrage. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Lasalle, s.d.] (2) . « Représentans, Le Montagnard Borie fait la joie des amis de la patrie, des véritables Sans culottes; grâces à ses soins et à ses mesures salutaires, la cause de la liberté et de l’égalité triomphe dans le département du Gard; il a mis ses ennemis hors d’état de nuire, il a fait disparaître toutes les craintes sur les subsistances, et il a déchiré le voile du fanatisme et de la superstition. L’on ne voit aujourd’hui dans ce département que des autorités régénérées, des Gardes nationales et des Sociétés populaires rigoureusement épurées, qui par leur union, leur zèle et leur attachement à la République, une, indivisible et impérissable et à la Convention nationale, en imposent à tous les malveillans. Mais, citoyens représentans, autant les ennemis de la patrie dans ce département désirent le départ de Borie, autant les patriotes sont intéressés à ce qu’il y reste encore quelque temps pour cimenter d’autant mieux son ouvrage; l’intérêt public l’exige : et vous ajouterés à notre reconnoissance en répondant favorablement à nos vœux à cet égard. » Guion (présid.), L. Viala (secret), Pierre Viala (commissaire), Viala (comre), François Cau-mel( secret.), J.J. Moutier (secret.). 18 La société populaire de Langlade, district de Nismes, département du Gard, félicite la Convention nationale d’avoir encore une fois sauvé la patrie, en déjouant les odieuses trames que des scélérats avoient ourdies pour anéantir la liberté, et détruire les augustes Montagnards qui se sacrifient pour la soutenir et consolider le bonheur du peuple. « Législateurs, dit-elle, restez à votre poste; nous vous en conjurons; tant que vous y serez fermes, tous les conspirateurs seront déjoués et punis, les tyrans anéantis, et la République triomphera, et sera bientôt consolidée sur des bases inébranlables ». Mention honorable, insertion au bulletin (3). I Langlade , s.d .] (4) . « Représentans du peuple français, Des complots liberticides ne cessent de se tramer par les ennemis de la chose publique. Tous ces complots liberticides ne cessent d’être déjoués par la force et l’énergie de nos braves représentans montagnards. (1) P.V., XXXIX, 86. Bln, 23 prair. (2) D III 344, doss. Borie. (3) P V XXXIX 87 (4) C 306, pl. 1162, p. 7. La lettre authentique ne comporte pas le paragraphe cité entre guillemets dans le P.V. C’est en vain que des scélérats emploient toutes leurs forces et tous leurs moyens à avilir la République française. C’est en vain qu’ils cherchent à désunir le peuple; les bons sans-culottes, les vrais républicains en se ralliant autour de ces braves représentans, en obéissant à ces décrets vont bientôt faire évanouir tous ces êtres impurs qui souillent encore le sol de la liberté. Que les conspirateurs et les traîtres tremblent ! le glaive de la loi est prêt à tomber sur leurs têtes et bientôt ils n’auront d’autre espoir dans ce monde que la mort. Continuez donc, Citoyens représentans, à bien mériter de la patrie. Restez fermes à votre poste, restez-y et que rien ne puisse vous en ébranler qu’après avoir exterminé les derniers rois et despotes, et tous les germes de cette race exécrable et le bonheur, le triomphe du peuple français assuré à jamais. Vive la Convention, Vive la Montagne, Vivent les sans-culottes. S. et F. » Guérard ( présid.), Bousquet, Varier, Jaufrès. 19 La société populaire de Fourques, département du Gard, écrit à la Convention nationale que le coup qui a écrasé le fédéralisme dans ce département, n’avoit pas atteint tous ses nombreux partisans; mais que Borie, Représentant du peuple, y a opéré une prompte régénération, en épurant et organisant révolu-tionnairement les sociétés populaires et les corps administratifs, en faisant arrêter les contre-révolutionnaires, dont les plus coupables ont déjà porté leur tête sur l’échafaud. La même société ajoute que Borie est le fléau des aristocrates, la consolation des patriotes, et elle finit par inviter la Convention nationale à ne pas le rappeler dans son sein, jusqu’à ce qu’il ait entièrement régénéré le département du Gard. Mention honorable, insertion au bulletin et renvoi au comité de salut public (1) . [Fourques, s.d.] (2) . « Citoyens, Notre département est un de ceux qui furent le plus en proye au fédéralisme, le coup qui l’écrasa n’avoit pas atteint ses nombreux partisans, leur esprit a présidé jusqu’à aujourd’hui dans les administrations et sociétés populaires, et par conséquent paralisé toutes les loix révolutionnaires. Borie, ce fidèle représentant du peuple, a paru; de suite une prompte régénération s’est opérée dans notre département; les Sociétés populaires, les administrations on été épurées et organisées révolutionairement, les contre révolutionnaires ont été arrêttés et les plus coupables ont déjà porté leur tête sur l’échafaud; ceux qui ne sont pas pris pâlissent en voyant le sort de leurs complices, enfin (1) P.V., XXXIX, 87. Bin, 23 prair. (2) D III 344, doss. Borie. SÉANCE DU 19 PRAIRIAL AN II (7 JUIN 1794) - N08 20 ET 21 397 Borie est le fléau des aristocrates et la consolation des patriotes; le terme de sa mission est fini. Nous vous engageons au nom du Salut public, de laisser encore quelque tems dans notre département ce digne représentant jusqu’à ce qu’il l’aie entièrement régénéré. » J. Sarnegue (présid.), Soubour (secrét.), Benet ( secrét .). 20 La société populaire de Wassy, district de rizier, département de la Haute-Marne, annonce à la Convention nationale que le 10 floréal, les statues de Marat, Lepeletier et Châlier ont été placées dans le lieu de ses séances, aux acclamations des habitans de Wassy. Elle invite la Convention nationale à reléguer dans des parages lointains les femmes des émigrés qui appartiennent à nos plus cruels ennemis. Ces femmes, dit cette société, deviennent furieuses lorsqu’on leur annonce que la République a remporté des victoires; elles sourient au récit des avantages éphémères de nos ennemis; elles appellent les satellites des despotes; elles voient déjà les patriotes massacrés, et le trône des tyrans se relever sur ses débris dispersés. Ce ne sont pas des citoyennes gémissant du crime de leurs époux; ce sont des comtesses, des marquises, des dames de haut parage; ces noms odieux, elles les conservent : elles se les donnent entr’elles, et ce qui les approche à la bassesse de les appeler ainsi. Cette société termine par manifester la plus grande horreur contre le tyran de l’Autriche, sans morale et sans foi; contre le tyran de Berlin, qui, dans un siècle éclairé, a bien osé dire aux tigres coalisés : Payez-moi, et je ferai battre mes valets contre la vertu et la liberté; ne me payez pas, je fuis et vais me cacher à Potzdam; et contre les Anglais couverts de tous les crimes, qui ne sont vainqueurs que par l’or, et toujours vaincus par le fer. Le reste, dit-elle, ne vaut pas la peine d’être nommé : il fuit devant nos phalanges triomphantes. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Wassy, s.d.] (2). « Représentons, Les bustes révérés de Brutus, Marat, Lepel-letier et Chalier ont été placés le décadi 10 floréal dans le lieu de nos séances, aux acclamations de nos frères de Wassy. Nous avons sous nos yeux les images des martyrs de la liberté, nous serons dignes d’eux. La loi du 27 germinal est sortie de vos mains, les commissaires populaires vont s’organiser. Les ennemis d’une patrie qui nous devient d’autant plus chère que des traîtres cherchent plus à la déchirer vont enfin sentir toute la sévérité de la justice nationale qu’ils bravent depuis trop longtemps. Législateurs, que font sur le sol de la liberté ces femmes royalistes dont les maris perfides, (1) P.V., XXXIX, 88. Bln, 23 prair. (2) C 306, pl. 1162, p. 8. déserteurs de la République, ont armé leurs bras coupables contre nos braves défenseurs. Voyez ces femmes dans les maisons de détention épier la nouvelle des évènemens divers d’une guerre qui va consolider à jamais notre liberté. Nous sommes vainqueurs ! leur fureur s’ac-croit. L’ennemi a-t-il quelques avantages éphémères, elles sourient au récit de ces triomphes du moment; elle appellent les satellites des despotes, elles voient déjà les patriotes massacrés et le trône du tyran se relever sur ses débris dispersés. Ce ne sont pas des citoyennes gémissant du crime de leurs époux, ce sont des comtesses, des marquises, des dames de haut parage. Ces noms odieux elles les conservent, elles se les donnent entre elles, et ce qui les approche a la bassesse de les appeler ainsi. Représentans, d’une ville assiégée on fait sortir tout ce qui ne peut la défendre, tout ce qui peut lui être nuisible. Attaquée par une monstrueuse coalition, aux Alpes, aux Pyrénées, sur le Var, sur le Rhin, sur la Sambre, sur la Meuse et sur le vaste océan, la France entière est assiégée. Le courage, la vertu, la liberté, qui centuplent les forces, la défendent. Chassez loin de nous l’incivisme, la malveillance, la trahison et la fureur. Que les femmes de nos plus cruels ennemis aillent loin de nos parages fonder une colonie qui leur ressemble et que l’immensité des mers nous en sépare. Ce dernier coup porté aux ennemis de l’intérieur, frappons le tyran de l’Autriche sans morale et sans foi. Frappons le tyran de Berlin qui, dans un siècle de lumière, ose sans rougir de honte, dire aux tigres coalisés : payez-moi et je fais battre mes valets contre la vertu et la liberté, ne me payez pas et je fuis et vais me cacher à Postdam. Frappons ces insolens insulaires couverts ignominieusement de tous les crimes, vainqueurs avec de l’or, vaincus avec le fer. Le reste ne vaut pas la peine d’être nommé, il fuit devant nos phalanges triomphantes. L’union dans nos foyers, la foudre sur les frontières. Vive la République ! » Leblanc (présid.), Rabiet, Demongeot. 21 Le président et plusieurs citoyens de la section du Fauxbourg-du-Nord, de la commune de Paris, viennent annoncer à la Convention nationale que la société populaire de cette section s’est dissoute dès le 13 germinal; qu’elle aurait exécuté cette mesure plus tôt, si les zélés patriotes qui l’ont amenée, n’eussent cru indispensable de la préparer de longue-main, pour l’opérer sans commotion dangereuse pour la chose publique; et que si la section s’est déterminée à rompre le silence qu’elle a gardé jusqu’à ce jour sur cette salutaire détermination (silence qui n’étoit que la persuasion que cette société n’avoit fait que son devoir), c’est la crainte que le défaut de publicité de cet acte SÉANCE DU 19 PRAIRIAL AN II (7 JUIN 1794) - N08 20 ET 21 397 Borie est le fléau des aristocrates et la consolation des patriotes; le terme de sa mission est fini. Nous vous engageons au nom du Salut public, de laisser encore quelque tems dans notre département ce digne représentant jusqu’à ce qu’il l’aie entièrement régénéré. » J. Sarnegue (présid.), Soubour (secrét.), Benet ( secrét .). 20 La société populaire de Wassy, district de rizier, département de la Haute-Marne, annonce à la Convention nationale que le 10 floréal, les statues de Marat, Lepeletier et Châlier ont été placées dans le lieu de ses séances, aux acclamations des habitans de Wassy. Elle invite la Convention nationale à reléguer dans des parages lointains les femmes des émigrés qui appartiennent à nos plus cruels ennemis. Ces femmes, dit cette société, deviennent furieuses lorsqu’on leur annonce que la République a remporté des victoires; elles sourient au récit des avantages éphémères de nos ennemis; elles appellent les satellites des despotes; elles voient déjà les patriotes massacrés, et le trône des tyrans se relever sur ses débris dispersés. Ce ne sont pas des citoyennes gémissant du crime de leurs époux; ce sont des comtesses, des marquises, des dames de haut parage; ces noms odieux, elles les conservent : elles se les donnent entr’elles, et ce qui les approche à la bassesse de les appeler ainsi. Cette société termine par manifester la plus grande horreur contre le tyran de l’Autriche, sans morale et sans foi; contre le tyran de Berlin, qui, dans un siècle éclairé, a bien osé dire aux tigres coalisés : Payez-moi, et je ferai battre mes valets contre la vertu et la liberté; ne me payez pas, je fuis et vais me cacher à Potzdam; et contre les Anglais couverts de tous les crimes, qui ne sont vainqueurs que par l’or, et toujours vaincus par le fer. Le reste, dit-elle, ne vaut pas la peine d’être nommé : il fuit devant nos phalanges triomphantes. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Wassy, s.d.] (2). « Représentons, Les bustes révérés de Brutus, Marat, Lepel-letier et Chalier ont été placés le décadi 10 floréal dans le lieu de nos séances, aux acclamations de nos frères de Wassy. Nous avons sous nos yeux les images des martyrs de la liberté, nous serons dignes d’eux. La loi du 27 germinal est sortie de vos mains, les commissaires populaires vont s’organiser. Les ennemis d’une patrie qui nous devient d’autant plus chère que des traîtres cherchent plus à la déchirer vont enfin sentir toute la sévérité de la justice nationale qu’ils bravent depuis trop longtemps. Législateurs, que font sur le sol de la liberté ces femmes royalistes dont les maris perfides, (1) P.V., XXXIX, 88. Bln, 23 prair. (2) C 306, pl. 1162, p. 8. déserteurs de la République, ont armé leurs bras coupables contre nos braves défenseurs. Voyez ces femmes dans les maisons de détention épier la nouvelle des évènemens divers d’une guerre qui va consolider à jamais notre liberté. Nous sommes vainqueurs ! leur fureur s’ac-croit. L’ennemi a-t-il quelques avantages éphémères, elles sourient au récit de ces triomphes du moment; elle appellent les satellites des despotes, elles voient déjà les patriotes massacrés et le trône du tyran se relever sur ses débris dispersés. Ce ne sont pas des citoyennes gémissant du crime de leurs époux, ce sont des comtesses, des marquises, des dames de haut parage. Ces noms odieux elles les conservent, elles se les donnent entre elles, et ce qui les approche a la bassesse de les appeler ainsi. Représentans, d’une ville assiégée on fait sortir tout ce qui ne peut la défendre, tout ce qui peut lui être nuisible. Attaquée par une monstrueuse coalition, aux Alpes, aux Pyrénées, sur le Var, sur le Rhin, sur la Sambre, sur la Meuse et sur le vaste océan, la France entière est assiégée. Le courage, la vertu, la liberté, qui centuplent les forces, la défendent. Chassez loin de nous l’incivisme, la malveillance, la trahison et la fureur. Que les femmes de nos plus cruels ennemis aillent loin de nos parages fonder une colonie qui leur ressemble et que l’immensité des mers nous en sépare. Ce dernier coup porté aux ennemis de l’intérieur, frappons le tyran de l’Autriche sans morale et sans foi. Frappons le tyran de Berlin qui, dans un siècle de lumière, ose sans rougir de honte, dire aux tigres coalisés : payez-moi et je fais battre mes valets contre la vertu et la liberté, ne me payez pas et je fuis et vais me cacher à Postdam. Frappons ces insolens insulaires couverts ignominieusement de tous les crimes, vainqueurs avec de l’or, vaincus avec le fer. Le reste ne vaut pas la peine d’être nommé, il fuit devant nos phalanges triomphantes. L’union dans nos foyers, la foudre sur les frontières. Vive la République ! » Leblanc (présid.), Rabiet, Demongeot. 21 Le président et plusieurs citoyens de la section du Fauxbourg-du-Nord, de la commune de Paris, viennent annoncer à la Convention nationale que la société populaire de cette section s’est dissoute dès le 13 germinal; qu’elle aurait exécuté cette mesure plus tôt, si les zélés patriotes qui l’ont amenée, n’eussent cru indispensable de la préparer de longue-main, pour l’opérer sans commotion dangereuse pour la chose publique; et que si la section s’est déterminée à rompre le silence qu’elle a gardé jusqu’à ce jour sur cette salutaire détermination (silence qui n’étoit que la persuasion que cette société n’avoit fait que son devoir), c’est la crainte que le défaut de publicité de cet acte