[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { 6 Wmaire an II 1 1 { 26 novembre 1793 212 et la gloire du peuple français. Agréez pour un si grand bienfait le tribut de reconnaissance que vous offrent les amis de la République de la ville de Saint -Lizier. « Mais le fruit de tous les glorieux travaux serait perdu pour nous, si, dans cet instant cri¬ tique, vous abandonniez le poste où la confiance nationale vous a placés, si vous livriez à des mains inexpérimentées le vaisseau de l’État, exposé depuis quatre ans sur une mer orageuse et luttant sans cesse contre les tempêtes qu’excitent les ennemis intérieurs et extérieurs de la République. N’écoutez pas la voix de ces hommes égarés ou coupables qui vous disent que votre mission est finie, que vous devez, dès cet instant, appeler une nouvelle législature. Ces perfides ne parlent de mettre en activité la Constitution que pour la détruire; ils ne récla¬ ment la liberté que pour l’assassiner, les prin¬ cipes que pour les violer tous. Il est, d’ailleurs, dans les révolutions des empires, des circons¬ tances impérieuses où les principes ordinaires doivent se taire et faire place à des mesures extraordinaires : le salut du peuple, voilà la pre¬ mière des lois, le premier de vos devoirs. Quand nous aurons chassé les ennemis qui souillent le territoire français, que nous aurons rendu à la liberté les villes que la trahison leur a livrées, que tous les partisans du fédéralisme et de l’aris¬ tocratie ne seront plus, qu’il n’existera dans toute la République que de vrais sans-culottes, quand les peuples et les tyrans qui les gouver¬ nent auront reconnu notre indépendance et que la liberté reposera sur des bases solides, alors il vous sera permis de vous dessaisir des rênes de l’État et de faire place à une nouvelle légis¬ lature. « Tel est le vœu des citoyens composant la Société républicaine de la ville de Saint-Lizier, département de l’ Ariège, district de Saint-Girons. « Dupré, président; Dampierre, secrétaire; Belleffère, membre du comité de cor¬ respondance; Dehausy, membre du comité de correspondance. » N° 92. Ouitre ( Guitres), département de la Gironde (1). « Guitre, district de Libourne, le 4 octobre 1793 l’an II de la République française. « Citoyen Président, y Dans ce moment de crise où le vaisseau de l’État est plus que jamais assailli par les tem¬ pêtes qui semblent s’élever de toutes parts, la Société de Guitres croit qu’il intéresse essentiel¬ lement au bonheur public que la Convention ne quitte pas son poste avant d’avoir assuré par sa sagesse et sa fermeté l’indépendance française. Elle espère donc, citoyen Président, que vous voudrez bien transmettre à nos législateurs le vœu qui se trouve consigné dans l’adresse que nous avons l’avantage de vous adresser. « Nous sommes, avec respect, « Les membres de la Société de la République française une et indivisible séant à Guitres, dépar¬ tement de la Gironde. « Richon, président ; Tulliac, Brachet ; D. Loizeau. secrétaire. » Société des Amis de la République une et indivi¬ sible séant à Guitre [Guitres], . département de la Gironde (1), à la Convention nationale. « Législateurs, « D’un côté les fatales divisions des Français, de l’autre les efforts coalisés des esclaves et des tyrans; ici, les trahisons successives de nos gé¬ néraux, là, l’or corrupteur faisant des progrès funestes, tel est le tableau de notre situation présente, et tels sont les moyens sur lesquels comptent nos ennemis pour asservir notre pays. Le vaisseau de l’État voguant ainsi au milieu des tempêtes, a besoin, plus que jamais, de pilotes sages et éclairés. « Qui peut mieux que vous, législateurs fran¬ çais, conjurer l’orage et écarter les maux qui s’amoncellent sur nos têtes? Mais nous ne les craignons plus, ces maux : votre fermeté cons¬ tante, inaltérable, sera le salutaire écueil où viendront se briser les dernières tentatives du despotisme. « Restez donc, nous vous [en] conjurons, au nom du salut public, restez au poste où la patrie vous a placés jusqu’à ce que la patrie reconnais¬ sante goûte enfin le calme et la tranquillité qu’elle attend de vos courageux efforts. « Vos devoirs, nous le savons, sont immenses, autant qu’importants, mais vous les* connaissez tous, c’est dire assez qu’ils seront tous remplis. « Richon, président; Tulliac Brachet; D. Loizeau, Besson ; Lartigue, secrétaires .» N° 93. Adresse de la Société populaire de Saint-Antonin, à la Convention nationale (2). « Législateurs, « La commune de Saint-Antonin, qui est de¬ bout depuis le 29 juillet 1789, jour où elle arbora la cocarde nationale, n’a cessé, depuis ce moment, de faire de continuels efforts pour conquérir et assurer la liberté, chérie de tous les Français. Elle donna l’exemple à tout son dépar¬ tement de l’organisation d’une garde nationale. Tous ses jeunes gens de 18 à 40 ans et plusieurs pères de famille ont volé les premiers à la défense de la patrie, et nous en avons dans plusieurs de nos armées. Aussi la dernière réquisition des deux premières classes, n’a trouvé que peu de personnes, mais tous les citoyens, qui ont juré (1) Archives nationales, carton C 281, dossier 776. (1) Archives nationales, carton C 281, dossier 776. (2) Archives nationales, carton C 281, dossier 775.