[Convention nationale-j ARCHIVÉS PARLEMENTAIRES. { �novembre 606 habitants, leur peu de besoins, l’habitude de la fatigue, la quantité de haies, de ruisseaux, tout leur donne la facilité de soutenir leur rage. Cependant, de Mortagne à Saint -Florent, de Saint-Florent à Saumur, des cendres et des ca¬ davres couvrent la terre. Il faut donner de nou¬ veaux besoins à ces furieux, afin de les sou¬ mettre. V Je propose de décréter que le département de la Vendée se nommera désormais départe¬ ment Vengé; que toutes les séparations, les haies, les buissons qui divisent les propriétés, seront abattus d’ici à la fin du mois et remplacés par bornes; des représentants se transporteront dans la Vendée pour y distribuer les héritages ou les biens de ceux qui n’ont pas encore renoncé à leurs erreurs. Ces héritages seront donnés à des patriotes ou à des réfugiés mayençais. Fayau. Que l’on cesse de nous dire que les brigands de la Vendée ne sont plus. Le peuple français est libre; il doit tout savoir. Il faut l’avouer : une colonne aux ordres de Charette occupe encore plusieurs districts, si ce n’est en tout, c’est en partie, et je ne crois pas que le projet de Merlin soit suffisant. Je ne vois qu’un seul moyen à employer contre ces rebelles, c’est d’envoyer une armée incendiaire qui ne laisse ni arbre, ni chaumière dans tous les lieux où seront les rebelles. L’Assemblée renvoie le projet de Merlin à son comité. N° 5. Compte rendu du Journal de la Montagne (1). Merlin (de TMonville) propose de nommer le département de la Vendée, le département Vengé, et de prendre des mesures pour distri¬ buer les terres des rebelles à des patriotes qui sauront et les cultiver et les défendre. Fayau croit au contraire que, loin de s’oc¬ cuper du soin de repeupler ce pays, il vaudrait mieux y envoyer une armée incendiaire. « La flamme a trop épargné, dit-il, les repaires des brigands. Vous n’en viendrez à bout qu’en ra¬ sant tout ce qui peut leur offrir une retraite. D’ailleurs, on ne peut se dissimuler que le sol de la Vendée n’est pas entièrement purgé de ces monstres. Montaigu, les Sables, Paimbœuf, Clisson, etc., en sont toujours infectés et l’on sait que la colonne de Charette est encore in¬ tacte. Je demande que le projet du préopinant soit renvoyé à quelqu’un de vos comités. Merlin sollicite lui-même cet examen. Renvoyé au comité de Balut public. (1) Journal de la Montagne [n° 160 du 19® jour ud 2® mois de Tan II (samedi 9 novembre 1793), p. 1177, col. 2]. ' III. Admission a— la barre d’une députation de la Société populaire de Corbeil (1). Suit le texte du discours prononcé par l'ora¬ teur de la députation, d'après un document des Archives nationales (2) : La Société populaire de Corbeil, aux représentants du petiple français. Notre existence commence, nous vous de¬ vons l’hommage de nos principes et de nos pre¬ miers travaux qui peuvent aider l’immensité des vôtres. Vivre et mourir républicains français, voilà notre devise. Maintenir par tous les moyens qui sont en nous l’unité et l’indivisibilité de la République. Respecter et faire respecter la majesté souve¬ raine du peuple français, dont le siège est essen¬ tiellement inséparable de la représentation na¬ tionale : voilà nos serments. Quand vous aurez exprimé dans une loi ce que vous aurez jugé le plus utile à tous, en assu¬ rer l’exécution, voilà nos devoirs principaux. Vous faire part de nos vues, observations et recherches locales, soit pour l’intérêt particu¬ lier, soit pour l’intérêt général, voilà nos droits, nous en usons. Avant de fixer le maximum des objets de première nécessité, vous aviez fixé celui des grains. Par le rapprochement que nous avons fait des fixations respectives, nous avons aperçu que le maximum du prix des grains était trop haut. Nous avons vu que fixé à 10 livres le quintal, il correspondait mieux aux autres prix. Nous vous demandons de renvoyer l’examen de cette question à celui de vos comités qui a été chargé de vous présenter les bases sur lesquelles vous avez fixé le prix des objets de première nécessité. Législateurs, le citoyen Levacher, membre de notre société, qui, depuis le 21 avril 1789 jus¬ qu’au 21 avril 1791, a été occupé comme membre de l’administration municipale de la commune de Paris, et qui, depuis cette époque, s’est rendu utile dans le district de Corbeil, nous a exposé que, possédant encore un discours gravé sur satin blanc qui lui avait été donné, comme aux autres officiers municipaux de Paris, d’alors, par Louis-le-Raccourci avec des médailles relatives aux traits de la Révolution de 1789; il avait été mille fois tenté de livrer le tout aux flammes, mais qu’il avait préféré en rendre la Société dépositaire. Nous avons reçu ce dépôt. Nous vous l’ap¬ portons, il nous a paru un chef-d’œuvre typo-(1) L’admission à la barre de la députation de la Société populaire de Corbeil n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 18 brumaire an II. Mais en marge du discours prononcé par l’orateur de la députation, discours dont le texte original existe aux Archives nationales, on lit » « Mention honorable; insertion au Bulletin, séance du 18 bru¬ maire. Philippeaux. » En outre, il est fait allu¬ sion à cette députation dans les comptes rendus de la séance du 18 brumaire an II publiés par V Audi¬ teur national et les Annales patriotiques et littéraires . (2) Archives nationales, carton C 280, dossier 766,