SÉANCE DU 15 VENDÉMIAIRE AN III (6 OCTOBRE 1794) - N08 34-36 347 Citoyen président, Nous te prions d’apprendre à la Convention nationale, que demain 14, les élèves de Mars quittent le camp des Sablons, pour aller camper près la commune de Carrière-les-Poissy. Ce changement de position se fait en vertu de l’arrêté du comité de Salut public, qui consacre ce mois à l’enseignement des grandes manoeuvres. Les enfans de Mars vont s’exercer là aux marches militaires, aux reconnoissances du ter-rein; il apprendront à se retrancher, à se placer de manière à ne pouvoir être surpris par l’ennemi. Nous emploierons huit jours à ces dif-férens exercices, et nous serons de retour au camp des Sablons, du 22 au 24. Salut et fraternité, Moreau. 34 Le citoyen Courteille, peintre, fait hommage à la Convention nationale d’un ouvrage qui retrace le dévouement de Scé-vola : cet artiste forme des voeux pour que son travail augmente, s’il est possible, la haine des tyrans et le désir de les combattre. Mention honorable de l’offre, insertion au bulletin (55). [Le citoyen Courteille à la Convention nationale, de Paris, le 13 vendémiaire an 7/Z] (56) Législateurs, Les arts vous doivent leur régénération et leur véritable gloire. Vous avez encouragé ceux qui les cultivent à ne célébrer désormais que les triomphes de la Liberté et les généreux sacrifices qu’elle inspire. Pénétré de ces senti-mens, je vous offre l’hommage d’un premier essai. Puisse cette esquisse, en retraçant l’hé-roique dévouement de Scaevola, augmenter, s’il est possible la haine pour les tyrans et le désir de combattre. Salut et fraternité. Courteille, peintre. 35 Les membres du conseil-général de la commune de Rouen [Seine-Inférieure] demandent le maintien du gouvernement révolutionnaire, mais soumis à ses vrais principes; ils veulent la République, mais ils ne souffriront aucune atteinte aux lois, aucun partage d’autorité. (55) P.-V., XLVI, 325. Bull., 17 vend, (suppl.). (56) C 322, pl. 1351, p. 32. Mention honorable, et insertion au bulletin (57). [Le conseil général de la commune de Rouen à la Convention nationale, du 9 vendémiaire an III] (58) Représentans du Peuple, Fidèles à l’honorable mandat que vous avez reçu vous terrassez à la fois les dominateurs ambitieux, l’aristocratie délirante et la ligue des tyrans couronnés; c’est combler les voeux du peuple, c’est assurer le règne de la liberté et de l’égalité. Législateurs, la République naissante vous doit ses premiers triomphes et votre constance énergique nous en garantit la durée. Nous demandons avec tous nos frères habitants de cette grande commune le maintien du gouvernement révolutionnaire, mais soumis à ses vrais principes et que vous avez jugé n’être qu’un mouvement de justice accéléré. Nous voulons tous la République parceque c’est la seule forme de gouvernement qui convienne à des hommes jaloux de la plénitude de leurs droits; nous ne souffrirons enfin aucune atteinte aux loix, aucun partage d’autorité, parceque la formation des loix et l’exercice de l’autorité souveraine vous ont été confiés exclusivement à tout individu, à toute corporation. Dévouement à la patrie; haine et guerre à tous les tyrans, soumission entière à tous vos décrets, voeux constants pour l’affermissement de la République ; voilà ce que nous avons juré, ce que nous maintiendrons jusqu’à la mort, et ce que nos exemples, bien mieux que nos discours, sauront inspirer à la génération qui nous suit. Vive la République une et indivisible. Vive la Convention nationale. L. Boucher, maire et une page de signatures. 36 La société populaire de la même commune se plaint de ce que la Vendée existe encore. Elle invite la Convention nationale à prendre de grandes mesures pour terminer enfin cette guerre désastreuse. Elle lui soumet des moyens qui tendent à ce but. Renvoyé au comité de Salut public (59). (57) P.-V., XLVI, 325. Bull., 24 vend, (suppl.); Moniteur, XXII, 170; Gazette Fr., n° 1009; J. Fr., n° 741; J. Paris, n° 16; J. Perlet, n” 743; M. U., XLIV, 234. (58) C 321, pl. 1345, p. 10. (59) P.-V., XLVI, 325. Moniteur, XXII, 170; F. de la Ré-publ., n” 16; J. Fr., n" 741; J. Perlet, n" 743; Mess. Soir, n” 779; M. U., XLTV, 234.