[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { Jir .dJSeÏÏSrttwa 443 que quelques juifs se déjudaïsent, car Tréfous ( 1 ) {sic) de Belfort qui a fourni 20.000 aunes de bon drap à la République, vient de lui faire remise de dix mille livres et de 2 livres par aune du drap écarlate parce que les assignats ont pris quelque faveur eu Suisse; fais insérer ce trait dans le Bulletin avec mention honorable, et je suis comme assuré qu’il nous vaudra de nouvelles remises. » Compte rendu du Journal de Berlet (2). Le représentant du peuple Bernard {de Saintes ) annonce que l’ex-député Noël, du Jura (3), décrété d’accusation, vient d’être arrêté sur les frontières de la Suisse. {On ap¬ plaudit.) Les administrateurs du district de Saint-Far-geau informent la Convention nationale que les trésors mystiques de trois communes, et les har¬ nais du fanatisme, ont été déposés à l’adminis¬ tration; et bientôt le seront tous les hochets du district. « La pairie remplace enfin les ministres du culte, disent-ils; la philosophie éclaire lesmo-meries, la République s’affermit; encore un pas, elle est consolidée, et ses ennemis anéantis. » Mention honorable, insertion au « Bulletin » (4) . Suit la lettre des administrateurs du district de Saint-Far geau (5). Les administrateurs du district de Saint-Far geau, au Président de la Convention nationale. « Saint -Fargeau, 7 frimaire, l’an II de la République une et indivisible. « Législateurs, « Nous avons reçu, le 4 de ce mois, l’arrêté du département de l’Yonne, pris le trois, sur la suppression, réunion et inscription des pa¬ roisses : nous l’avons mis sur-le-champ à exé¬ cution et aujourd’hui les trésors mystiques de trois communes ont été déposés à l’administra¬ tion, ainsi que les harnais du fanatisme. Sous peu de jours nous comptons être dépositaires de tous les boehets de notre district, et e’est avec la dernière satisfaction que nous vous apprenons que nos concitoyens ont vu ces en¬ lèvements sans le moindre murmure. La patrie remplace enfin les mystères du culte, la philo¬ sophie éclaire ses mômerjes, la République s’affermit : encore un pas, elle est consolidée et ses ennemis sont anéantis, et ça va. » (Suivent 9 signatures.) (1) D’après M. Aulard, qui donne un résumé de la lettre de Bernard (de Saintes ) dans son Recueil des actes et de la correspondance du comité de Salut public (t. 8, p. 707), ce nom s’écriait Dre v fous. (2) Journal de Perlai jn° 436 du 12 frimaire an II (lundi 2 décembre 1793), p. 121 m C’test une erreur ; Noël était député des Vosges. (4) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 289. (5) Archives nationales, carton G 284, dossier 821. Une députation 4e la Société des Anus de ln. liberté et de l’égalité de Brest, témoigne à la Convention nationale son indignation contre la-férocité et les forfaits de l’Anglais barbare, à Toulon, cruellement lâche à Gênes. « Nous avons juré de l’anéantir. Haine éternelle, disent-ils, et exécration aux traîtres et aux lâches, et <kr hommes libres tiennent leurs serments. » Cette Société annonce que la frégate la Carmagnole a conduit dans le port de Brest la frégate anglaise la Tamise ; elle en offre le pavillon à la Conven¬ tion nationale, et l’invite de rester à son poste jusqu’à la paix, pour l’intérêt des bons sans-cu¬ lottes et l’effroi des méehants. Mention honorable, insertion au « Bulletin »-■ et, en outre, sur la motion d’un membre [Guerno (1)], le décret suivant est rendu: « La Convention nationale accepte l’hommage; du yacht ( sic) que les braves marins composant l’équipage de la frégate de la République la Car¬ magnole, ont fait amener à La frégate anglaise la Tamise, et décrète que ce signe de leur triom¬ phe sur les esclaves du despote britannique sera suspendu à la voûte du balcon du salon de la liberté; et que l’expédition du présent décret sera envoyée au capitaine de eette frégate, qui en fera faire lecture à l’équipage (2). » Suit V adresse de la députation de la Société des Amis de la liberté et de V égalité de Brest (3 ).. A la Convention nationale. « Citoyens représentants, « C’est en vain que les tyrans et leurs esclaves réunissent leurs efforts et leurs crimes pour détruire la République. Le Français, en brisant ses chaînes, ressemble à un ressort qui se détend et dont la force est incalculable. Le féroce insulaire qui n’a su vaincre qu’avec do l’or*. en achetant la trahison et soudoyant les as¬ sassinats, l’infâme Anglais qui, barbare à Tou¬ lon, n’y est eonnu que par ses forfaits et qui* cruellement lâche à Gênes, a fait frémir l’hu¬ manité en massacrant nos frères, sera anéanti. Nos marins l’ont juré : haine éternelle et exé¬ cration aux traîtres et aux lâches. « La Carmagnole, frégate de la République française, a conduit dans le port de Brest la frégate anglaise la Tamise. Le pavillon de ce pré¬ tendu dieu des mers est abattu. Qu’il apprenne* par la défaite, que le pavillon tricolore est in¬ vincible quand il n’est point trahi. Qu’il voie ses dépouilles surmontées de la pique républi¬ caine; qu’il pâlisse et qu’il tremble, nous l’avons promis, et des hommes libres tiennent leurs ser¬ ments. Encore quelques heures, et le bonnet de la liberté dominera tous les drapeaux des ty¬ rans: il sera le symbole fraternel de l’nniver& (1) D’après la minute du décret qui se trouve aux Archives nationales, carton C 284, dossier 789. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 289. (3) Archives nationales, carton G 285, dossier 831.. Supplément au Bulletin de la Convention du 1er jour de la 2e décade du 3e mois de l’an II (dimanche-1er décembre 1793).