SÉANCE DU 18 THERMIDOR AN II (5 AOÛT 1794) - Nü 3 187 comme lui, ont voulu faire de la plus belle révolution l’instrument de leurs forfaits, nous ne connoissons qu’un patriotisme, c’est celui qui étouffe l’intérêt particulier, en rapportant tout au bonheur public. Vous êtes animés, législateurs, de cet esprit véritablement républicain, et votre énergie, ainsi que l’attitude imposante que vous déployés dans ces circonstances périlleuses, sèment partout la consolation et l’espérance. Continués à frapper avec une sévérité terrible les conspirateurs; restés au poste qui vous est assigné par nos besoins et par notre confiance; exercés l’empire de la loi, et faites plier sous la volonté toute puissante d’une grande nation, les téméraires qui tenteroient de la méconnoître; faites respecter la souveraineté indivisible du peuple, dont vous êtes la représentation; que les têtes des ambitieux et des intriguans disparoissent, et ne souillent plus la terre de la liberté; que les vertus, compagnes de la sainte égalité, assurent la marche du seul gouvernement qui convienne à des hommes libres, et que son éternelle durée soit le résultat de vos immortels travaux. Législateurs ! Tels sont nos vœux et vous les comblerés. Comptés sur notre dévouement pour la patrie et sur notre soumission à tous vos décrets. Nous sommes debout, et nous resterons fermes à notre poste jusqu’à ce que les droits sacrés de l’homme et la régénération qui assure le bonheur des Français soyent universellement reconnus. Dupuis, Leroy, Aubry, Lefebvre, Douïn, Cour-tin, Duchateau, Lajoÿe, Joannes, Mathé, De-mancey, Bedeau, Honcelaine, autre Honce-laine, Aldin, Lesseudre, Blanc, Seguin, Michel, Bourg, Huet, Poisson, David fils, Millet, David, Gaulat, Biot, Badoulleau, Niel, Mei-gneaux, Cote, Edenberger, Renault, Bezine, Meunier, Rigollot, Moine, Dorlin, ViAL, Chan-toy, Bocquet, Arbrefaille, autre Meunier, Foulon, Huët, Goubert, Léon Masson, Bailly, Channetton (ve-secrét.), Vaché, Leduc, Duclos père, Patte, Cosme Chelin [et 2 signatures illisibles], 3 Le citoyen Goudrau, chef de brigade du 20e régiment de dragons, commandant provisoirement la cavalerie de la division de gauche au siège de Landrecies, écrit à la Convention nationale, qu’en entrant dans la commune de Solesmes à la tête de douze ou quinze de ses frères d’armes, il a éprouvé, ainsi que ses camarades, la plus douce jouissance; que le spectacle le plus intéressant les a émus jusqu’aux larmes : Un peuple immense assemblé sur la principale place, dit-il, célébroit une fête à la liberté avec une joie générale et avec cette candeur qui n’appartient qu’aux habitans des campagnes : l’arbre de la liberté venoit d’y être réintégré. A notre apparition, des cris de vive la République française ! vive la Montagne ! vivent les Carmagnoles ! s’élevèrent jusqu’à l’Eternel. Nous étions les premières troupes de la République, que ce bon peuple voyoit depuis près d’un an : nous eûmes peine à nous arracher de ses embrassemens pour nous porter dans les communes voisines où le même intérêt nous attendoit. Toutes les coëffures étoient parées des couleurs nationales. Quel contraste de ce bon peuple des campagnes avec celui des cités perfides qui nous entourent ! Sur l’observation des fatigues qu’éprou-voient nos frères aux travaux du siège de Landrecies, et de la soif qu’ils pouvoient y endurer, tous ces bons citoyens s’écrièrent : nous irons partager leurs travaux, et nous porterons de quoi les désaltérer. Il fut arrêté à l’instant que, pendant la durée du siège, ils feroient porter tous les jours 6 tonnes de bière. Insertion au bulletin (1). [Armée du Nord, division Jacob, s.d.] (2) Citoyens représentants, Que vous eussiez eut de jouissance, si, du sommet de la Montagne, entourré de vos galeries tutélaire, vous eussiez put voir mon entré inopé(sic), à la tête de douze ou quinze de mes frères d’armes, dans le bourg de Solesmes, justement célèbre. Le spectacle le plus interres-sant eut frappé vos yeux et vos oreilles, vous eut émus jusqu’aux larmes. Un peuple immense, assemblé sur la principale place, célébrant une fête à la Liberté, avec une joie et une candeur générale, qui ne peut appartenir qu’au campagne; l’arbre de la Liberté venoit d’y être réintégré; à notre apparution, dis-je, des cris, tenant de l’entousiasme, s’élevoient jusqu’à l’Eternel : vive la République française, vive la montagne, vive les Carmagnolles ! Nous étions les premières trouppes de la République que ce bon peuple voyoit depuis près d’un an; Il en étoient presque dans le délire; nous eûmes de la peine à nous arracher de leurs embrassements pour nous porter dans les communes voisines, où le même intérêts nous attendoit. Les couleurs nationnal rêgnoient d’une manière générale sur toutes les coeffures. Quel contraste, citoyens représentants, de ce bon peuple des campagnes d’avec celui des cittés perfide qui nous entourrent. Le cit (sic) lui-même, le plus beau de la nature, vous eut interressé par son aspect; sur l’observation des fatigues qu’éprouvoient nos frères, aux travaux du siège de Landrecies, et de la soif qu’ils pouvoient y endurer, ils s’écrièrent tous, par un mouvement spontanné : nous irons partager leurs travaux et nous porterons avec nous de quoi les désaltérés; il fut arretté à l’instant que tout le temps que dureroit le siège, Il y seroit porté tous les jours 6 tonnes de bierre. S. et F. Goudrau (chef de brigade). (1) P.-V.. XLIII, 52. B‘", 25 therm. (21’ suppl1). (2) C 315, pl. 1 261, p. 6.