SÉANCE DU 20 THERMIDOR AN II (7 AOÛT 1794) - N° 1 275 De nouveaux Catilinas prétendaient régner sur des hommes libres ? Quel excès d’aveuglement !... O comble des forfaits ! A peine l’arrêt fatal était lancé contr’eux du sommet de la montagne sacrée, que leur fer parricide, soutenu du désespoir, se dirigeait sur la représentation nationale. Les monstres ! Ignoraient-ils que le peuple formerait autour d’elle un rempart inexpugnable ? Ignoraient-ils qu’il a voué une haine profonde à la tiranie ? Mais ils sont disparus. La hache nationale en a fait justice. Législateurs, continués à frap[p]er sans pitié les conspirateurs. En vain l’orage grondera sur vos têtes. En vain il menacera le temple auguste des loix : ses colonnes sont inébranlables. Le génie de la liberté veille sur vos jours précieux. Pères de la patrie, nous jurons de nouveau entre vos mains de sceller de notre sang, s’il le faut, notre dévouement pour elle. Plutôt la mort mille fois que de fléchir sous un tiran ! Vive la République une et indivisible ! Vive la Convention nationale ! Mort aux tirans et aux dictateurs ! Raverac, Garnier, Thomas, Truelle [et une signature illisible]. m' [Le départ ‘ de la Moselle à la Conv.; s.l.n.d.] (1). Législateurs, Une conjuration, plus dangereuse encore pour la liberté qu’aucune de celles qui l’ont menacée, étoit ourdie par des hommes, qui, doués de grands talens, avoient acquis une popularité, à l’aide de laquelle ils exerçoient une fatale influence. Pour assurer le succès de leurs projets, ils avoient épuisé toutes les combinaisons de la perfidie et de la scélératesse. Le département de la Moselle vous rend grâce, législateurs; votre énergie vient encore une fois de sauver la patrie; les conspirateurs ne sont plus : malheur à qui tentera de les imiter ! Comme eux, ils passeront. La République est impérissable. Vive la République ! Vive la Convention ! Les administrateurs du département de la Moselle : A. Loüis (présid.), Giral, Purnon, Lajeunesse [et une signature illisible]. n' [Les administrateurs du départ' de la Haute-Vienne à là Conv.; Limoges, 15 therm. II] (2). C’étoit sous le masque de la vertu, c’étoit encore sous les couleurs du patriotisme qu’un infâme triumvirat avoit osé conjurer la mort de la République et la résur[r]ection de la tyrannie. Ce nouveau forfait manquoit à l’histoire des (1) C 312, pl. 1244, p. 64. Mentionné par B"1, 29 therm. (2e suppl1). (2) C 312, pl. 1244, p. 62. Mentionné par &n, 29 therm. (2e suppl1). traîtres, et peut-être fal[l]oit-il à l’Europe cette preuve nouvelle que la liberté ne périra pas. Représentans, c’est vous qui l’avés sauvée, c’est à l’énergie du caractère auguste que vous avez dévelop[p]é, c’est à l’heureuse et rapide exécution des grandes mesures que vous avés dé-crété[es], que la patrie doit le bonheur de survivre aux tyrans et à leurs complices. Pour-suivés, braves montagnards ! Le peuple vous a confié le soin de ses destinées. Il vous a remis le glaive de ses vengeances, et vous ne descendrez du poste périlleux où il vous a placé[s] qu’après avoir frappé le dernier de ses ennemis. Gay-Vernon, Morin, Bachelerie, F. Dudonnet (présid.), Robineau, P. Longeaud, Le Freche (secrét.gal). o' [Les administrateurs du distr. de la Charente à la Conv.; Angoulême 15 therm. II] (1) Auguste Convention ! Modèle de gouvernement à l’univers entier, tu viens donc de prouver encore une fois que tu es impérissable. Ils ne sont donc plus, ces monstres, dont tu as nommé les noms pour la dernière fois en leur arrachant le masque hypocrite dont ils couvroient leurs passions odieuses et en les envoyant au suplice qu’ils avoient trop justement mérité. Ils ne viendront donc plus au sommet de la montagne radieuse de gloire et de vertus, de cette montagne qui ne cesse de sauver la patrie, s’efforcer d’obscurcir l’éclat de son aurore par les fumées de l’encens que, sur elle, ils se prodiguoient impudemment chaque jour. Ils ne viendront donc plus enfin pourchasser, altérer, matérialiser ces vertueux, ces dignes représentans du peuple français, qui les ont réduits au néant sitôt qu’ils ont parlé. O crime, voilà ta fin ordinaire ! O vertu républicaine, voilà ton triomphe continuel ! Tu dis : je suis à mon poste, je jure d’y mourir ou d’y vivre libre. Aussitôt le crime et son échafaudage s’écroulent et disparaissent. La vérité seule reste; le jour qui suit n’en est que plus beau : le ciel, la terre et les mers sont dans l’admiration, et ils semblent n’attendre plus leur mouvement que de l’impulsion des applaudis-semens universels. O Montagne ! O Convention ! Voilà ta position actuelle : l’un te bénit, l’autre t’admire, le troisième s’enorgueillit de porter aux antipodes ton pavillon sacré, et tous, tous fixent leurs yeux et leurs cœurs sur toi, comme le terme heureux où doivent finir les maux et résider le bonheur universel. Enfin les patriotes respirent, et tout est ton ouvrage. Bon peuple de Paris, digne gardien du dépôt sacré de la France, Argus de la Montagne sainte, reçois de la bouche de nos représentans les témoignages de notre amour et de notre reconnoissance. Mais, incapable de rien t’atri-buer, comme faisoient les monstres disparus, dis-leur en réponse, et pour nous et pour toi : c’est de la montagne que viennent nos vertus, (1) C 312, pl. 1244, p. 20. Bm, 30 therm. (1er suppl1); mentionné par J. Sablier (du soir), n° 1483 (pour 1485). SÉANCE DU 20 THERMIDOR AN II (7 AOÛT 1794) - N° 1 275 De nouveaux Catilinas prétendaient régner sur des hommes libres ? Quel excès d’aveuglement !... O comble des forfaits ! A peine l’arrêt fatal était lancé contr’eux du sommet de la montagne sacrée, que leur fer parricide, soutenu du désespoir, se dirigeait sur la représentation nationale. Les monstres ! Ignoraient-ils que le peuple formerait autour d’elle un rempart inexpugnable ? Ignoraient-ils qu’il a voué une haine profonde à la tiranie ? Mais ils sont disparus. La hache nationale en a fait justice. Législateurs, continués à frap[p]er sans pitié les conspirateurs. En vain l’orage grondera sur vos têtes. En vain il menacera le temple auguste des loix : ses colonnes sont inébranlables. Le génie de la liberté veille sur vos jours précieux. Pères de la patrie, nous jurons de nouveau entre vos mains de sceller de notre sang, s’il le faut, notre dévouement pour elle. Plutôt la mort mille fois que de fléchir sous un tiran ! Vive la République une et indivisible ! Vive la Convention nationale ! Mort aux tirans et aux dictateurs ! Raverac, Garnier, Thomas, Truelle [et une signature illisible]. m' [Le départ ‘ de la Moselle à la Conv.; s.l.n.d.] (1). Législateurs, Une conjuration, plus dangereuse encore pour la liberté qu’aucune de celles qui l’ont menacée, étoit ourdie par des hommes, qui, doués de grands talens, avoient acquis une popularité, à l’aide de laquelle ils exerçoient une fatale influence. Pour assurer le succès de leurs projets, ils avoient épuisé toutes les combinaisons de la perfidie et de la scélératesse. Le département de la Moselle vous rend grâce, législateurs; votre énergie vient encore une fois de sauver la patrie; les conspirateurs ne sont plus : malheur à qui tentera de les imiter ! Comme eux, ils passeront. La République est impérissable. Vive la République ! Vive la Convention ! Les administrateurs du département de la Moselle : A. Loüis (présid.), Giral, Purnon, Lajeunesse [et une signature illisible]. n' [Les administrateurs du départ' de la Haute-Vienne à là Conv.; Limoges, 15 therm. II] (2). C’étoit sous le masque de la vertu, c’étoit encore sous les couleurs du patriotisme qu’un infâme triumvirat avoit osé conjurer la mort de la République et la résur[r]ection de la tyrannie. Ce nouveau forfait manquoit à l’histoire des (1) C 312, pl. 1244, p. 64. Mentionné par B"1, 29 therm. (2e suppl1). (2) C 312, pl. 1244, p. 62. Mentionné par &n, 29 therm. (2e suppl1). traîtres, et peut-être fal[l]oit-il à l’Europe cette preuve nouvelle que la liberté ne périra pas. Représentans, c’est vous qui l’avés sauvée, c’est à l’énergie du caractère auguste que vous avez dévelop[p]é, c’est à l’heureuse et rapide exécution des grandes mesures que vous avés dé-crété[es], que la patrie doit le bonheur de survivre aux tyrans et à leurs complices. Pour-suivés, braves montagnards ! Le peuple vous a confié le soin de ses destinées. Il vous a remis le glaive de ses vengeances, et vous ne descendrez du poste périlleux où il vous a placé[s] qu’après avoir frappé le dernier de ses ennemis. Gay-Vernon, Morin, Bachelerie, F. Dudonnet (présid.), Robineau, P. Longeaud, Le Freche (secrét.gal). o' [Les administrateurs du distr. de la Charente à la Conv.; Angoulême 15 therm. II] (1) Auguste Convention ! Modèle de gouvernement à l’univers entier, tu viens donc de prouver encore une fois que tu es impérissable. Ils ne sont donc plus, ces monstres, dont tu as nommé les noms pour la dernière fois en leur arrachant le masque hypocrite dont ils couvroient leurs passions odieuses et en les envoyant au suplice qu’ils avoient trop justement mérité. Ils ne viendront donc plus au sommet de la montagne radieuse de gloire et de vertus, de cette montagne qui ne cesse de sauver la patrie, s’efforcer d’obscurcir l’éclat de son aurore par les fumées de l’encens que, sur elle, ils se prodiguoient impudemment chaque jour. Ils ne viendront donc plus enfin pourchasser, altérer, matérialiser ces vertueux, ces dignes représentans du peuple français, qui les ont réduits au néant sitôt qu’ils ont parlé. O crime, voilà ta fin ordinaire ! O vertu républicaine, voilà ton triomphe continuel ! Tu dis : je suis à mon poste, je jure d’y mourir ou d’y vivre libre. Aussitôt le crime et son échafaudage s’écroulent et disparaissent. La vérité seule reste; le jour qui suit n’en est que plus beau : le ciel, la terre et les mers sont dans l’admiration, et ils semblent n’attendre plus leur mouvement que de l’impulsion des applaudis-semens universels. O Montagne ! O Convention ! Voilà ta position actuelle : l’un te bénit, l’autre t’admire, le troisième s’enorgueillit de porter aux antipodes ton pavillon sacré, et tous, tous fixent leurs yeux et leurs cœurs sur toi, comme le terme heureux où doivent finir les maux et résider le bonheur universel. Enfin les patriotes respirent, et tout est ton ouvrage. Bon peuple de Paris, digne gardien du dépôt sacré de la France, Argus de la Montagne sainte, reçois de la bouche de nos représentans les témoignages de notre amour et de notre reconnoissance. Mais, incapable de rien t’atri-buer, comme faisoient les monstres disparus, dis-leur en réponse, et pour nous et pour toi : c’est de la montagne que viennent nos vertus, (1) C 312, pl. 1244, p. 20. Bm, 30 therm. (1er suppl1); mentionné par J. Sablier (du soir), n° 1483 (pour 1485). 276 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE c’est à la montagne qu’en sont dus les produits. Vive la Montagne, vive la République ! Voilà notre gloire ! Voilà la mort que nous portons aux tyrans. Que nous faut-il de plus ? Michelon, Tremeau, Duval (secrét.-gal), Després, E. Quichquod, Dupuy L’Epine, Mellereau, Lassée. P' [Les administrateurs du départ1 de Maine-et-Loire à la Conu.; Angers, 13 therm. II] (1). Le gouf[f]re était ouvert où devait s’engloutir la liberté publique. Catilina, à la tête des conjurés, se frayait sur vos corps sanglans un chemin à la dictature. Une municipalité conspiratrice, d’intelligence avec les traîtres, leur donnait azile et égarait l’opinion. Le tocsin sonne par son ordre. Des canons, dirigés contre la Convention, annnonçaient l’horreur de cette journée. Un chef de la force armée, son état-major parcouraient les rues et provoquaient le peuple à l’insurrection. Contre qui ? Contre la représentation nationale ! Mais, ô génie de la patrie, tu veillais sur ses destinées ! Immortels représentans, du haut de la montagne, vous lanciez la foudre et combattiez pour nous ! Braves Parisiens, peuple toujours grand dans les crises politiques, tu servais de rempart aux pères de la patrie, et les poignards n’ont atteint que les conspirateurs. Jour à jamais fameux dans les fastes de la révolution, tu apprendras à nos arrière-neveux que Robespierre, trop longtems l’idole du peuple, en devint l’horreur lorsqu’il conçut le projet d’asservir son pays; qu’à l’instant où il voulut l’exécuter, il trouva l’échaffaud; que ses complices subirent le même sort; Tu leur apprendras que le peuple français n’aura pas fait couler tout le sang des Capet, celui des Custine, des Danton, des Ronsin, pour recevoir les loix d’un ambitieux. Notre haine pour la tyrannie s’est changée en fureur et doit être transmise à nos enfants. La République une et indivisible, la liberté, l’égalité, la Convention nationale : voilà notre cri de ralliement, celui qui fait trembler les despotes et fuir leurs esclaves devant nos armées. Représentans, c’est à votre courage au milieu du péril, à votre énergie dans la poursuitte des monstres qui voulaient étouffer la liberté, que nous devons son triomphe et le salut de la République. Achevez votre ouvrage, et, s’il existe des ramifications de cet horrible complot, extirpés-les par la mort de tous les coupables. Les administrateurs du département de Maine-et-Loire vous félicitent sur vos travaux, s’identifient à vous et partageront toujours vos dangers. F.M. Chauvin, Dorgigné, Loterme Saulnier, Thubert, Bodinier (présid.), R. Reyneaud (se-crét.gal), Tixier. (1) C 312, pl. 1244, p. 19. Mentionné par B m, 29 therm. (2e suppl'). Q' [Les administrateurs du départ 1 du Nord à la Conu.; s.l.; 12 therm. II] (l). Représentans du peuple français, Votre énergie a sauvé la République, vous avez abattu le dominateur audacieux, dont les projets liberticides étaient prêts d’éclater. Recevez, de la part des administrateurs composant le directoire du département du Nord, l’expression des sentimens de la reconnaissance, et du plus entier dévouement aux décrets de la Convention nationale. Nous apprîmes à la fois la découverte de l’horrible conspiration qui a failli perdre la représentation nationale, et les événements heureux qui l’ont déjouée. En éprouvant le regret de n’avoir pu partager les périls de la Convention, et concourir à l’anéantissement des traîtres, chacun de nous s’est transporté avec le plus vif empressement dans le sein de la société populaire. Nous y avons renouvellé le serment sacré de uiure libres ou mourir, de maintenir l’égalité, la liberté, l’unité, lïndiuisibilité de la République démocratique, et de rester toujours unis à la Conuention. Nous avons éprouvé la satisfaction bien douce de voir nos sentimens partagés par les citoïens de la commune de Douai. L’allégresse s’est emparée de tous les cœurs, et nous avons réitéré le serment solem-nel au pied de l’arbre de la liberté. Continuez, législateurs, d’affermir le gouvernement démocratique sur les bases éternelles de la justice : que des êtres corrompus n’emploient plus impunément le langage austère de la vertu, lorsque la corruption est dans leurs cœurs. Appesantissez surtout le niveau de l’égalité sur ces têtes orgueilleuses qui aspirent à la domination, sous mille formes diverses : et bientôt, fuïant les regards des vrais républicains, les suppôts de la tyrannie laisseront à la France régénérée la paix et le bonheur. Vive la République démocratique, une et indivisible! Vive la Convention nationale ! Ainsi fait en séance du directoire du département du Nord, le 12 thermidor, à midi, aussitôt la lecture faite d’une lettre du citoyen Merlin, représentant du peuple. D essarte, Gautier (secrét.-gal), E. Douty, Sacons (présid.), Varlet. r' [Les membres composant le tribunal du distr. de Laual (2) à la Conu.; Laual, 15 therm. 717(3). Citoyens, Au milieu des victoires les plus signalées, au moment où la nation s’élève, par les triomphes les plus éclatans, à ses glorieuses destinées, des (1) C 312, pl. 1244, p. 22; autre copie, n° 23, signée: GAUTIER (secrét.-ffl) et VARLET (pour le présid.). Mentionné par Bn, 29 therm. (2e suppl1). ,(2) Mayenne. (3) C 312, pl. 1244, p. 14. Mentionné par B", 29 therm. (2' suppl').