SÉANCE DU 17 THERMIDOR AN II (4 AOÛT 1794) - Nos 112-113 171 effrayer le patriotisme. C’est sur le tombeau de ce tiran que nous avouons que, dans ce département, qui, par son énergie, avoit mérité le titre de la Montagne du Nord, nous avions ressenti les effets d’une influence oppressive. Mais, deffenseurs inébranlables de la liberté, recevez le serment que nous faisons de poursuivre à outrance l’audacieux qui voudrait comprimer désormais les sentimens d’une âme libre. Continuez à sévir contre tous les agens de l’oppression, et croyez que nous resterons toujours unis à cette assemblée rendue célèbre par les luttes qu’elle a soutenues victorieusement contre tous les genres de tirannie qui se sont ligués pour l’annéantir. Unité de la République, anathème à tous ceux qui veuillent dépasser le niveau de l’égalité, voilà le serment que notre cœur a fait depuis longtems et qu’il réitère aujourd’hui. P.c.c. Barbe, Baudouin. 112 La société populaire de Lille, département du Nord, félicite la Convention nationale sur la conduite qu’elle a tenue dans la mémorable journée du 9 au 10. Elle dit : vous êtes dignes du peuple que vous représentez, et nous vous déclarons que vous avez fait votre devoir. Mention honorable, insertion en entier au bulletin (1). [Séance du 13 therm. II\ (2) Il est donc déjoué l’affreux projet de l’infâme triumvirat; de ces traîtres qui, sous le masque hypocrite d’un patriotisme à toute épreuve, forgeaient dans l’ombre des fers pour leur patrie; les monstres ignoraient-ils que ce sont encore les hommes du 14 Juillet, du 10 Août et du 31 May qui entouraient la Convention nationale ? Ignoraient-ils que nous avons juré de mourir libres, et que le peuple debout anéantira tous ceux qui voudraient attenter à son pouvoir souverain ? Depuis longtems, citoyens représentans, nos âmes étaient profondément blessées de voir la justice nationale paralisée par l’influence d’un seul homme; nous savions que la voix du peuple lillois ne parvenoit plus jusqu’à vous; mais, sûrs de nos consciences, nous attendions sans inquiétude, et avec la fierté d’un peuple républicain, que de nouveaux forfaits portassent à lechaffaud le dictateur et ses complices. Enfin le peuple les a écrasés de sa puissance, et il ne reste d’eux que leur affreuse mémoire et le pénible souvenir des maux qu’ils nous ont causés. Non, représentans, non, cinq années de travaux et de peines ne seront point perdus; (1) P.-V., XLIII, 40. Mentionné par J. Sablier, n° 1 479. (2) C 315, pl. 1 260, p. 27; Bm, 23 therm, (1er suppl1). nous aurons la liberté; et, si quelque Catilina nouveau vouloit rétablir le trône que nous avons abattu, qu’il apprenne que chacun de nous se disputeroit l’honneur de lui percer le sein; que nous ne voulons et ne reconnoissons d’autre souveraineté que celle du peuple; que nous tenons à la Convention nationale par la reconnoissance et la confience la plus absolue; que nous sommes tous prêts à mourir pour la défendre; que ses ennemis sont ceux de la patrie et les nôtres, et que, tôt ou tard, notre vengeance les attend. Nous vous l’avons déjà dit dans d’autres tems : c’est avec indignation que nous voyons quelques nobles, quelques prêtres, et quelques étrangers privilégiés occuper des fonctions publiques. C’est sur ces hommes douteux et perfides que le nouveau Cromwel avoit fondé ses espérances; et ce sont eux qui sont les auteurs ou les agens de toutes les factions. Citoyens représentans, nous vous demandons que tous ces hommes dangereux pour la liberté soient privés des fonctions qu’ils occupent. Il nous reste à vous féliciter sur la conduite que vous avez tenue dans ce jour, qui sera à jamais mémorable, dans les annales de la République : C’est votre sage énergie qui a déconcerté les complots de ces nouveaux tirans; Vous êtes dignejs] du peuple que vous représentez, et nous vous déclarons que vous avez fait votre devoir. Vive la République. Duhem ( secrét .), Lesage ( secrét .), Dufour ( se - crét.), Wacrenier aîné ( présid .). 113 La société populaire de la commune d’Ar-genton, département de l’Indre, félicite la Convention nationale de ses éclatans triomphes, et jure à tous les despotes et à leurs vils agens une haine implacable. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Argenton, 14 therm. II] (2) Représentans du peuple, Parmi les adresses de félicitations qui vous parviendront, de toutes les parties de cette vaste République, sur le complot détestable dont vous venez de coupper la trame, vous n’en recevrez aucune qui l’emporte sur celle-cy, en sentiments d’admiration, de reconnoissance et d’amour. La société populaire d’Argenton a frémi jusqu’au fond de l’âme des dangers que vous avez courrus pour sauver la chose publique; il n’en est point qu’elle n’affrontât pour deffendre (1) P.-V., XLIII, 41. Mentionné par Bm, 26 therm. (2e suppl1). (2) C 315, pl. 1 260, p. 26. SÉANCE DU 17 THERMIDOR AN II (4 AOÛT 1794) - Nos 112-113 171 effrayer le patriotisme. C’est sur le tombeau de ce tiran que nous avouons que, dans ce département, qui, par son énergie, avoit mérité le titre de la Montagne du Nord, nous avions ressenti les effets d’une influence oppressive. Mais, deffenseurs inébranlables de la liberté, recevez le serment que nous faisons de poursuivre à outrance l’audacieux qui voudrait comprimer désormais les sentimens d’une âme libre. Continuez à sévir contre tous les agens de l’oppression, et croyez que nous resterons toujours unis à cette assemblée rendue célèbre par les luttes qu’elle a soutenues victorieusement contre tous les genres de tirannie qui se sont ligués pour l’annéantir. Unité de la République, anathème à tous ceux qui veuillent dépasser le niveau de l’égalité, voilà le serment que notre cœur a fait depuis longtems et qu’il réitère aujourd’hui. P.c.c. Barbe, Baudouin. 112 La société populaire de Lille, département du Nord, félicite la Convention nationale sur la conduite qu’elle a tenue dans la mémorable journée du 9 au 10. Elle dit : vous êtes dignes du peuple que vous représentez, et nous vous déclarons que vous avez fait votre devoir. Mention honorable, insertion en entier au bulletin (1). [Séance du 13 therm. II\ (2) Il est donc déjoué l’affreux projet de l’infâme triumvirat; de ces traîtres qui, sous le masque hypocrite d’un patriotisme à toute épreuve, forgeaient dans l’ombre des fers pour leur patrie; les monstres ignoraient-ils que ce sont encore les hommes du 14 Juillet, du 10 Août et du 31 May qui entouraient la Convention nationale ? Ignoraient-ils que nous avons juré de mourir libres, et que le peuple debout anéantira tous ceux qui voudraient attenter à son pouvoir souverain ? Depuis longtems, citoyens représentans, nos âmes étaient profondément blessées de voir la justice nationale paralisée par l’influence d’un seul homme; nous savions que la voix du peuple lillois ne parvenoit plus jusqu’à vous; mais, sûrs de nos consciences, nous attendions sans inquiétude, et avec la fierté d’un peuple républicain, que de nouveaux forfaits portassent à lechaffaud le dictateur et ses complices. Enfin le peuple les a écrasés de sa puissance, et il ne reste d’eux que leur affreuse mémoire et le pénible souvenir des maux qu’ils nous ont causés. Non, représentans, non, cinq années de travaux et de peines ne seront point perdus; (1) P.-V., XLIII, 40. Mentionné par J. Sablier, n° 1 479. (2) C 315, pl. 1 260, p. 27; Bm, 23 therm, (1er suppl1). nous aurons la liberté; et, si quelque Catilina nouveau vouloit rétablir le trône que nous avons abattu, qu’il apprenne que chacun de nous se disputeroit l’honneur de lui percer le sein; que nous ne voulons et ne reconnoissons d’autre souveraineté que celle du peuple; que nous tenons à la Convention nationale par la reconnoissance et la confience la plus absolue; que nous sommes tous prêts à mourir pour la défendre; que ses ennemis sont ceux de la patrie et les nôtres, et que, tôt ou tard, notre vengeance les attend. Nous vous l’avons déjà dit dans d’autres tems : c’est avec indignation que nous voyons quelques nobles, quelques prêtres, et quelques étrangers privilégiés occuper des fonctions publiques. C’est sur ces hommes douteux et perfides que le nouveau Cromwel avoit fondé ses espérances; et ce sont eux qui sont les auteurs ou les agens de toutes les factions. Citoyens représentans, nous vous demandons que tous ces hommes dangereux pour la liberté soient privés des fonctions qu’ils occupent. Il nous reste à vous féliciter sur la conduite que vous avez tenue dans ce jour, qui sera à jamais mémorable, dans les annales de la République : C’est votre sage énergie qui a déconcerté les complots de ces nouveaux tirans; Vous êtes dignejs] du peuple que vous représentez, et nous vous déclarons que vous avez fait votre devoir. Vive la République. Duhem ( secrét .), Lesage ( secrét .), Dufour ( se - crét.), Wacrenier aîné ( présid .). 113 La société populaire de la commune d’Ar-genton, département de l’Indre, félicite la Convention nationale de ses éclatans triomphes, et jure à tous les despotes et à leurs vils agens une haine implacable. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Argenton, 14 therm. II] (2) Représentans du peuple, Parmi les adresses de félicitations qui vous parviendront, de toutes les parties de cette vaste République, sur le complot détestable dont vous venez de coupper la trame, vous n’en recevrez aucune qui l’emporte sur celle-cy, en sentiments d’admiration, de reconnoissance et d’amour. La société populaire d’Argenton a frémi jusqu’au fond de l’âme des dangers que vous avez courrus pour sauver la chose publique; il n’en est point qu’elle n’affrontât pour deffendre (1) P.-V., XLIII, 41. Mentionné par Bm, 26 therm. (2e suppl1). (2) C 315, pl. 1 260, p. 26.