684 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 35 Le comité de surveillance d’ Auty (1) , district de Montauban, demande qu’on lui envoie le bulletin, pour être instruit des décrets; il annonce qu’il a fait mettre en réclusion le ci-devant curé de cette commune, et que les cloches de l’église sont descendues; il joint un arrêté qu’il a pris pour faire abattre le clocher du temple de la Raison, et demande à tenir ses séances dans la maison du ci-devant presbytère. Insertion au bulletin, et renvoi au comité de sûreté générale et au comité d’instruction publique (2) . [Auty, 20 flor. II] (3). « Montagnards, Nous avons été nommés pour composer un Comité de Surveillance, le 28e pluviôse, en vertu de la loi du 21 mars, stile réprouvé. Nous désirons recevoir votre Bulletin pour être instruits de vos sages décrets; veuillés nous le faire parvenir. Nous avons été les 1ers de notre district à mettre notre ci devant curé en réclusion, qui est le seul de notre commune, même il est étranger. Nous avons été les 1ers à faire dessen-dre le clocher; nous ne sommes pas letterés mais notre civisme nous a donné l’estime de nos compatriotes. La municipalité ni eux n’avait pas de local comode pour nos séances : veuillez nous autho-riser à prendre possession de la cidevant maison presbitérale. Nous avons célébré aujourd’hui la victoire de nos braves frères d’armes; encore un peu de temps et le triomphe de la République est complet. S. et F. ». Pélissier ( présid .), Dupin ( secrét .). 36 La société populaire d’Arzano, département du Finistère, écrit à la Convention nationale qu’elle n’est composée que de laboureurs, qui tous brûlent du patriotisme le plus pur, et désirent ardemment le triomphe de la République; elle la félicite sur la découverte et la punition des conspirateurs, et l’invite à rester à son poste jusqu’à ce que le dernier des tyrans et des traîtres soit anéanti; elle termine par annoncer que les préjugés disparaissent devant le flambeau de la philosophie; que l’église est convertie en temple de la Raison, où, les jours de décade, chaque famille va entendre la lecture des décrets, et le récit des actions héroïques de nos guerriers, et du succès des armées de la République. Mention honorable, insertion au bulletin (4) . (1) Lot. (2) P.V., XXXIX, 357. Mon., XXI, 13. (3) D XL, 21, doss. 47. (4) P.V. XXXIX, 357. Mon., XXI, 13. [Arzano, 15 flor. II. Au présid. de la Conv.] (1). « Citoyen President, Nous te prévenons que nous avons formé une société populaire composée de presque tous les laboureurs qui brûlent du patriotisme le plus pur et désirent ardament le triomphe de la Liberté sous les loix de la Republique. Nous avons besoin de lumière. Eclaire nous. Nous te jurons de marcher sur la voie que ton patriotisme et ton zele nous indiquera. Nous sommes avec un parfait dévouement tes frères les membres de la société populaire D’Arzano ». Penverne (présid.), Père Lelievre (secrét.). « Citoyen président, L’Assemblée populaire apres avoir entendu lecture de la présente s’est appercuë qu’elle a manqué trop éssentiellement a la reconnoissance quelle doit a ses representans sur la decouverte de linfame trâme ourdie contre la sûreté de la Republique. Les traitres, les scélérats conspirateurs ont été punis de leurs forfaits. Grâces vous vous soient milles fois renduës; nos remerciements sonts tardifs et nos expressions faibles, mais nous vous prions de les recevoir du fond de nos cœurs et de rester à l’honorable poste ou vous mérités si justement notre confiance, ne l’abandonnés jamais, ne le quittés jamais enfin qu’après la destruction et l’aneantissement de tous nos tyrans et conspirateurs contre la liberté du peuple français. Comptés toujours jusqu’à la mort sur nos moyens secondaires. Les vieux préjugés d’un peuple induis en erreur par le fanatisme des prêtres s’étengnent déjà. Dans le canton on ne connoit plus de dimanche de messe ni de prône, le réceptacle des dogmes mensongers est converti en temple de la Raison ou chaque décadi, chaque famille vient entendre la lecture des decrets, et y recevois avec anthousiasme le recis des actions héroïques de nos gueriers et du succès des armées de la République ». Père Le Lièvre (secrét.) . 37 L’agent national près le district de Beauvais (2) écrit à la Convention nationale, que le décadi 20 floréal, l’administration du département de l’Oise, les membres composant le conseil-général permanent du district de Beauvais, et la municipalité de cette commune, ainsi que le peuple et la société populaire, se sont réunis sur la place nationale, et que de-là, avec la garde nationale de ladite commune, ils ont formé un cortège funèbre pour se rendre dans le temple de la Raison, afin d’y célébrer et honorer la mémoire du représentant du peuple Beauvais; mort victime des traîtres Toulonnais et des suppôts infâmes des tyrans coalisés; il annonce aussi que la vente des biens nationaux se fait dans ce district avec succès; plusieurs lots, estimés 151,371 liv., ont (1) C 306, pl. 1166, p. 7. (2) Oise. 684 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 35 Le comité de surveillance d’ Auty (1) , district de Montauban, demande qu’on lui envoie le bulletin, pour être instruit des décrets; il annonce qu’il a fait mettre en réclusion le ci-devant curé de cette commune, et que les cloches de l’église sont descendues; il joint un arrêté qu’il a pris pour faire abattre le clocher du temple de la Raison, et demande à tenir ses séances dans la maison du ci-devant presbytère. Insertion au bulletin, et renvoi au comité de sûreté générale et au comité d’instruction publique (2) . [Auty, 20 flor. II] (3). « Montagnards, Nous avons été nommés pour composer un Comité de Surveillance, le 28e pluviôse, en vertu de la loi du 21 mars, stile réprouvé. Nous désirons recevoir votre Bulletin pour être instruits de vos sages décrets; veuillés nous le faire parvenir. Nous avons été les 1ers de notre district à mettre notre ci devant curé en réclusion, qui est le seul de notre commune, même il est étranger. Nous avons été les 1ers à faire dessen-dre le clocher; nous ne sommes pas letterés mais notre civisme nous a donné l’estime de nos compatriotes. La municipalité ni eux n’avait pas de local comode pour nos séances : veuillez nous autho-riser à prendre possession de la cidevant maison presbitérale. Nous avons célébré aujourd’hui la victoire de nos braves frères d’armes; encore un peu de temps et le triomphe de la République est complet. S. et F. ». Pélissier ( présid .), Dupin ( secrét .). 36 La société populaire d’Arzano, département du Finistère, écrit à la Convention nationale qu’elle n’est composée que de laboureurs, qui tous brûlent du patriotisme le plus pur, et désirent ardemment le triomphe de la République; elle la félicite sur la découverte et la punition des conspirateurs, et l’invite à rester à son poste jusqu’à ce que le dernier des tyrans et des traîtres soit anéanti; elle termine par annoncer que les préjugés disparaissent devant le flambeau de la philosophie; que l’église est convertie en temple de la Raison, où, les jours de décade, chaque famille va entendre la lecture des décrets, et le récit des actions héroïques de nos guerriers, et du succès des armées de la République. Mention honorable, insertion au bulletin (4) . (1) Lot. (2) P.V., XXXIX, 357. Mon., XXI, 13. (3) D XL, 21, doss. 47. (4) P.V. XXXIX, 357. Mon., XXI, 13. [Arzano, 15 flor. II. Au présid. de la Conv.] (1). « Citoyen President, Nous te prévenons que nous avons formé une société populaire composée de presque tous les laboureurs qui brûlent du patriotisme le plus pur et désirent ardament le triomphe de la Liberté sous les loix de la Republique. Nous avons besoin de lumière. Eclaire nous. Nous te jurons de marcher sur la voie que ton patriotisme et ton zele nous indiquera. Nous sommes avec un parfait dévouement tes frères les membres de la société populaire D’Arzano ». Penverne (présid.), Père Lelievre (secrét.). « Citoyen président, L’Assemblée populaire apres avoir entendu lecture de la présente s’est appercuë qu’elle a manqué trop éssentiellement a la reconnoissance quelle doit a ses representans sur la decouverte de linfame trâme ourdie contre la sûreté de la Republique. Les traitres, les scélérats conspirateurs ont été punis de leurs forfaits. Grâces vous vous soient milles fois renduës; nos remerciements sonts tardifs et nos expressions faibles, mais nous vous prions de les recevoir du fond de nos cœurs et de rester à l’honorable poste ou vous mérités si justement notre confiance, ne l’abandonnés jamais, ne le quittés jamais enfin qu’après la destruction et l’aneantissement de tous nos tyrans et conspirateurs contre la liberté du peuple français. Comptés toujours jusqu’à la mort sur nos moyens secondaires. Les vieux préjugés d’un peuple induis en erreur par le fanatisme des prêtres s’étengnent déjà. Dans le canton on ne connoit plus de dimanche de messe ni de prône, le réceptacle des dogmes mensongers est converti en temple de la Raison ou chaque décadi, chaque famille vient entendre la lecture des decrets, et y recevois avec anthousiasme le recis des actions héroïques de nos gueriers et du succès des armées de la République ». Père Le Lièvre (secrét.) . 37 L’agent national près le district de Beauvais (2) écrit à la Convention nationale, que le décadi 20 floréal, l’administration du département de l’Oise, les membres composant le conseil-général permanent du district de Beauvais, et la municipalité de cette commune, ainsi que le peuple et la société populaire, se sont réunis sur la place nationale, et que de-là, avec la garde nationale de ladite commune, ils ont formé un cortège funèbre pour se rendre dans le temple de la Raison, afin d’y célébrer et honorer la mémoire du représentant du peuple Beauvais; mort victime des traîtres Toulonnais et des suppôts infâmes des tyrans coalisés; il annonce aussi que la vente des biens nationaux se fait dans ce district avec succès; plusieurs lots, estimés 151,371 liv., ont (1) C 306, pl. 1166, p. 7. (2) Oise. SÉANCE DU 29 PRAIRIAL AN II (8 JUIN 1794) - Nos 38 ET 39 685 été vendus 391,189 liv. : chaque commune de ce district a converti sa ci-devant église en temple de la Raison; et ses habitans n’adressent plus leurs vœux qu’à l’auteur de la nature, parce qu’ils sont bien persuadés qu’ils en sont les enfans. Il annonce encore que la fabrication du salpêtre est en grande activité; que 4 milliers vont être envoyés à Paris, ainsi qu’une première voiture de très-beau charbon pour fabriquer la poudre à tirer, et contenant environ 50 septiers. Maintenant, dit-il, que ces différens ateliers vont au pas de charge révolutionnaire, ils feront partir leurs productions pour Paris successivement : c’est ainsi, ajoute-t-il, que les citoyens composant l’administration du district de Beauvais s’occupent d’utiliser leurs travaux au profit de la République. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi à l’administration des poudres et salpêtres (1) . 38 Le représentant du peuple Foussedoire, délégué dans les départemens des Vosges et du Haut-Rhin, écrit à la Convention nationale, de Colmar le 18 prairial, et donne les détails de la fête célébrée le 14 par la société populaire et les citoyens et citoyennes de cette commune, pour rappeler le souvenir des glorieuses journées des 31 mai et 2 juin; il annonce que, depuis environ deux ans, il y a dans cette commune 45 à 50 jeunes adolescens formés en compagnie, sous la dénomination d’enfans de la patrie, bien tenus, bien disciplinés, manœuvrant comme des troupes réglées, et dont les plus âgés ne passent pas 14 ans; et qu’une députation de ces braves enfans l’aborda et lui dit : « Depuis long-temps la compagnie des enfans de la patrie désire avec ardeur de marcher sur les traces de ses frères ainés. Les rives du Haut-Rhin, nous assure-t-on, sont menacées d’une invasion de la part de ces vils esclaves qu’on appelle Autrichiens; permets qu’à l’instant nous nous rendions au Neuf-Brisack; nous nous présenterons devant ces lâches, et nous ferons aussi sentir que ce n’est pas en vain que nous avons juré de vivre libres ou de mourir ». Le représentant du peuple Foussedoire ajoute que si à l’instant il n’avoit écouté que son cœur; il auroit accédé à la demande de ces jeunes et valeureux républicains qui, voyant qu’après avoir fait l’éloge de leur dévouement, il persistoit dans le refus, se retirèrent les larmes aux yeux, en regrettant amèrement que leur âge trop tendre mît des bornes à l’essor de leur patriotisme et de leur courage. ( Applaudisemens ) Insertion au bulletin et renvoi au comité d’instruction publique (2) . (1) P.V., XXXIX, 357. B