[Conrentioa nationale. 1 ARCHIVES PARLEMENTAIRES* i � 711 Maribon-Moiitattt Je ne gaie pas par quel motif Hong serions déterminés à rendre un décret particulier pour Bazire et Chabot. Ils furent mes amis ; je suis prêt à leur rendre mon estime et mon amitié, dès que leur innocence sera clai¬ rement démontrée ; jusque-là, je m’oppose à toute mesure particulière. Si vous adoptiez aujourd’hui celle que Merlin vous propose, il m’est difficile de trouver un motif plausible pour vous empêcher de permettre aussi à tous les citoyens de Paris de voir ceux de leurs amis qui sont détenus. L’égalité doit être la base de toutes nos lois. Je ne crois pas que nous puis¬ sions, avant un examen approfondi de la con¬ duite de Bazire et Chabot, rendre le décret qui nous est proposé; car, je le répète encore, ils ne sont à mes yeux que de simples individus, jus¬ qu’à ce que le rapport du comité de sûreté géné¬ rale, et les pièces qu’il nous soumettra, aient fixé notre opinion. Je demande la question préa¬ lable snr la proposition de Merlin. Merlin f de Thionville). Je dois faire observer A Montaut que Bazire et Chabot ne sont pas dénoncés, mais dénonciateurs; il ne peut être défendu à personne de voir des dénonciateurs. Amar. Je dois annoncer à la Convention que le comité de sûreté générale, professant les prin¬ cipes de l’égalité la plus parfaite, n’a jamais entendu rien faire préjuger en faveur ou à la charge de qui que ce soit. Il veut s’éclairer avant tout, et se diriger par les vues de cette justice sévère qui fonde les Républiques, et dont l’exercice continu est la garantie de la liberté et de la sûreté du peuple. Je ne pense pas que la motion de Merlin puisse être adoptée. Basire et Chabot ont été mis au secret par mesure de sûreté générale, dans la crainte que l’obsession qu’ils pourraient essuyer de la part de quelques intéressés ou de quelques prévenus, ne parvînt à les faire dévier plus ou moins de l’exact© vérité. Voilà le motif que j’oppose à la proposi¬ tion de Merlin. Au reste, nous verrons demain les prisonniers pour conférer avec eux; et nous ferons le rapport de ce que nous aurons recueilli dans nos entretiens avec eux. Merlin retire sa motion. La Convention l’écarte en passant à l’ordre du jour. VIII BARÈRE PRONONCE UN DISCOURS ET PRÉSENTE UN ENSEMBLE DE MESURES DONT LE BUT EST DE RASSURER LES CITOYENS SUR LEURS IDÉES RELIGIEUSES (1). Compte rendu du Moniteur universel (2). Barère prononce un discours dont le but est d’anéantir les influences étrangères dans l’inté-(1) Le discours et le projet de décret de Barère ne sont pas mentionnés au procès-verbal de la séance du 15 frimaire an II; mais on en trouve des extraits dans les comptes rendus de cette séance publiés par les divers journaux de l’époque, (2) Moniteur universel [n° 78 du 18 frimaire an II rieur, de comprimer les fanatiques, et de rassu* rer les citoyens, sur les idées religieuses, A la, suite de ce discours il propose un projet de décret dont le but est de défendre aux autorités cons* (dimanche 8 décembre 1793), p. 314, coh $]'. D’autre part, le Journal de la Montagne [n° 23 du 16e jour du 3e mois de l’an II (vendredi 6 décembre 1793), p. 183, col. 1], le Mercure universel [16, frimaire an II (vendredi 6 décembre 1793), p. 253, coh 2], le Journal des Débals et des Décrets (frimaire an II, n® 443, p. 203) et le Journal de Perlel [n° 440 du 16 frimaire an II (vendredi 6 décembre Î793)% p. 45] rendent compte du discours prononcé et des mesures proposées par Barère dans les termes suivants •» I. � Compte rendu du Journal de ta Montagne* * Barère, au nom du même comité (celui de Salut public), présente des mesures pour déjouer les espérances que nos ennemis ont fondées sur l’into¬ lérance religieuse. Il propose de défendre aux autorités constituées et à la force armée de se mêler des querelles de superstition et d’inviter les citoyens à oublier toute idée de ce genre, pour ne s’occuper que du salut de la patrie. On demande l’ordre du jour, motivé sur la Décl&« ration des droits. Le projet est renvoyé à un nouvel examen dp comité. II. Compte rendu du Mercure universel. 1$ Barère fait un rapport sur le culte et les idée® religieuses. H propose qu’il soit défendu à toutes les autorités constituées et à la force publique de, s’immiscer en aucune manière dans ce qui regarde les cultes; que l’Assemblée n’entend déroger en rien aux mesures révolutionnaires décrétées précé¬ demment; qu’elle invite tous les bons citoyens à ne plus se mêler de controverses religieuses et à? ne s’occuper que du salut de la patrie. Après quelques observations, ces propositions sont renvoyées au comité. in. 4 i Compte rendu du Journal de Perkl. Barère. Les cultes sont égaux; la police doit les protéger tous. Dans un gouvernement libre, il ne faut ni religion dominante, ni religion dominée; la destruction totale du fanatisme et de la supers» tition doit être une fête pour le genre humain. En conséquence de la liberté des cultes que vous avez proclamée et pour déjouer tous les complots des malveillants, je vous propose de défendre à toute autorité constituée et force publique de s’immiscer, en aucune manière, à la liberté des cultes, à l’exception des cas particuliers de police, sans pourtant déroger en rien aux lois existantes sur les prêtres insermentés, etc... Fayau. Je demande l’ordre du jour, motivé su? la Déclaration des droits. Le projet de Barère est renvoyé au comité de Salut public. IV. Compte rendu du Journal des Débats el des Décrets» Barère, au mm du comité de Salul public, fait un rapport sur les progrès de la raison, la chute de la superstition et la conduite qu’% tenue lu