556 Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. 30 brumaire an 11 20 novembre 1793 IV. Admission a la barbe d’une députation de GENDARMES BLESSÉS ET FAITS PRISONNIERS dans la Vendée (1). Compte rendu des Annales 'patriotiques et littéraires (2). ; Ou admet à la barre un grand nombre de gen¬ darmes qui ont été blessés et faits prisonniers dans la Vendée. Ces braves défenseurs de la République, couverts d’honorables cicatrices et hors d’état de soutenir les fatigues de la guerre, demandent à être incorporés dans les gendarmes qui font le service auprès des tribunaux ou du département de Paris. Ces militaires sont invités aux honneurs de la séance et leur pétition renvoyée au comité de la guerre pour en faire un prompt rapport. V. Lettre du président du comité de sur¬ veillance DE LA COMMUNE DE BRUNOY (3). Compte rendu de journal de Perlet (4). Le président du comité de surveillance de la commune de Brunoy écrit que, faute de voitures, il n’a pu faire conduire à Paris 4,800 pesant de fer doré, mais qu’il les enverra à la première occasion. AWWEXE 1 à la séance 30 brumaire ISÎS 3.) de la Convention nationale «lu an II. (mercredi, 30 novembre Comptes rendus, par divers journaux, de l’admis&ion à la barre de la section de l’Unité (5). I. Compte rendu du Journal des Débats et des Décrets. (6) Plusieurs membres de la section de V Unité sont a la barre. Ile annoncent que les républi¬ cains de la section, leurs frères, vont défiler (1) La pétition des gendarmes blessés et faits pri¬ sonniers dans la» Vendée n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 30 brumaire an II; mais il y est fait allusion dans le compte rendu dé cette séance publié par les Annales patriotiques et littéraires. (2) Annales patriotiques et littéraires [n° 324 du 1er frimaire an II (jeudi 21 novembre 1793), p. 1501, col. 1]. (3) La lettre du président du comité de surveil¬ lance de la commune de Brunoy n’est pas mention¬ née au procès-verbal de la séance du 30 brumaire an II; mais il y est fait allusion dans le compte rendu de cette séance publié par le Journal de Perlet. (4) Journal de Perlet [n° 425 du 1er frimaire an II (jeudi 21 novembre 1793), p. 410]. (5) Voy. ci-dessus, même séance, p. 548, le compte rendu du Moniteur. (6} Journal des Débats et des Décrets (brumaire an II, n° 428, p. 406). dans le sein de la Convention. Le bruit du tam¬ bour se fait entendre; la marche s’ouvre : les sapeurs sont vêtus de chapes enrichies de do¬ rures; les canonniers portent aussi des habits pontificaux et sacerdotaux; les citoyens qui les suivent ont le même costume; rien n’égale la richesse des ornements et la gaieté de ceux qui les portent. Une musique guerrière entre dans la salle, en jouant des airs delà Révolution ; elle est suivie d’un cortège de jeunes filles vê¬ tues de blanc et ceintes de rubans tricolores. L’enthousiasme se manifeste par les accla¬ mations et les applaudissements. Vivent la liberté, V égalité, la République ! s’écrie-t-on de toutes parts. Aussitôt les voix s’élèvent ; la musique les accompagne; elles chantent les hymnes : Allons, enfants de la patrie ; Veillons au salut de V empire ; et le peuple répète, en chœur, les derniers vers de chaque strophe. Dubois, orateur de la section, obtient la parole; il n’est pas surpris du triomphe de la raison sur l’erreur et delà victoire que le peuple vient de remporter sur le sacerdoce; mais il s’étonne que, pendant 18 siècles, on ait regardé comme divine une religion qui n’est connue que par les maux qu’elle a causés à l’humanité, et par les crimes qu’elle a fait commettre. Il rappelle les principales époques de l’his¬ toire où le christianisme se maintint par des massacres et des assassinats; il déclare à la Convention que la section de l’Unité ne recon¬ naît plus d’autre culte que celui de la raison, qu’elle a juré de n’en jamais reconnaître d’autre, et qu’elle en va renouveler le serment. Nous jurons, dit l’orateur (Tous étendent aussitôt leurs bras vers le Président), nous jurons de ne plus reconnaître d’autre culte que celui de la raison, d’autre divinité que la liberté, d’autres prêtres que nos magistrats, et de main¬ tenir jusqu’à la mort l’unité et l’indivisibilité de la République. — Oui, nous le jurons, nous le jurons, s’écrie-t-on de toutes parts, et la salle retentit d’applaudissements. La réponse du Président est aussi fort ap¬ plaudie. La marche continue, des citoyens paraissent ; ils sont vêtus d’ornements noirs; et portent un drap mortuaire; ils chantent : MalbrouTc s’en va-t’en guerre, etc. ... Des citoyens se placent de nouveau à la barre : l’un d’eux prononce un discours dicté par le patriotisme le plus pur. On élève ensuite un enfant dont l’extrême jeunesse contraste de la manière la plus intéressante, avec l’éner¬ gie de son élocution et du discours qu’il pro¬ nonce. On lui a inspiré de bonne heure l’amour de la patrie ; il en paraît vivement pénétré ; il jure de mourir pour la liberté, s’il le faut, et d’imiter les vertus des braves montagnards qui soutiendront la République. (On applaudit vivement.) Le jeune enfant passe dans les bras de ceux qui le séparent du bureau jusqu’au Président, qui le reçoit, l’embrasse, et le féli¬ cite au nom de la Convention. Après avoir répondu à l’adresse que l’on avait lue, le Président s’adresse à la Convention : Je dois, dit-il, vous faire part d’une déclaration que me fait le jeune patriote que vous avez en¬ tendu. S’il n’avait pas craint d’abuser de vos moments, il vous aurait récité toute la décla¬ ration des droits, qui est gravée dans sa mé¬ moire, mais plus profondément encore dans son cœur. ( On applaudit.) Il me demande encore si je sais à quelle époque