100 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE juste et bienfaisant, qui ne s’est servi du pouvoir dont vous l’avez investi, que pour nous rendre les grands principes de la justice ; que pour nous peindre la vertu avec tous ses charmes; que pour nous consoler, nous protéger. Boursault paroit dans nos murs, et des patriotes trompés ou calomniés, voient briser les verroux, sous lesquels ils gémissoient depuis un an, pour un moment d’erreur involontaire ou supposée. Le laboureur est rendu à sa charrue, l’artisan à son travail, l’homme utile à ses concitoyens, la mère à ses enfans, l’ami à son ami, le frère à son frère. Boursault a lu dans nos coeurs, et rendu hommage à notre civisme. Pour nous juger, lui avons nous dit : mets à côté de notre moralité, l’immoralité de nos détracteurs; de ces êtres, qui, souillés dans la fange avant la Révolution, et enrichi par elle, voudroient à force de clameurs et de calomnies, faire oublier ce qu’ils furent et ce qu’ils sont; ce que nous fûmes, et ce que nous sommes. Mais, Citoyens Représentans, quel nouveau titre ne venez vous d’acquérir à l’amour et au respect de tous les Français, en déchirant le crêpe funèbre que des despotes audacieux avoient depuis trop long-temps étendu sur le sol de la République. Sublime et paternelle proclamation! tous tes principes sont gravés dans nos coeurs; tu deviens pour nous l’aurore du plus beau jour; la boussole qui nous guidera dans les orages que des agitateurs et des intri-gans, tenteroient en vain de nous susciter; l’asyle et la sauve-garde du patriotisme ; l’oracle auquel nous sommes et serons toujours soumis. Que les fripons tremblent; que l’immoralité disparoisse ; que l’intrigue soit proscrite ; que le crime soit anéanti ; les moeurs et les vertus sont à l’ordre du jour. O vertus! O moeurs! non, vous n’êtes pas un vain nom; sans vous la Liberté ne seroit qu’un fantôme; fantôme actif, et d’autant plus dangereux, qu’il n’a d’autre pouvoir que celui de faire le mal. O vertus ! O moeurs ! reparaissez donc à la voix de nos courageux Représentans ; reprenez votre place sur l’autel de la patrie, vous êtes les dignes compagnes de l’égalité; toujours vous serez, avec elle, les idoles chéries de toutes les âmes honnêtes, de tous les Français. Disparoissez intérêts particuliers, passions orageuses, qui serviez de pilotes au vaisseau de l’Etat, qui vous plaisiez à le conduire d’écueils en écueils, de tempêtes en tempêtes. Et toi, douce innocence, dors d’un sommeil paisible, l’image affreuse des supplices ne t’épouvantera plus à ton réveil. Oui, Citoyens Représentans, c’est avec le plus vif enthousiasme, que les Républicains composant la société populaire et les tribunes de Rennes, ont applaudi à votre adresse du 18 vendémiaire. Avec vous ils veulent la Répu-(45) C 326, pl. 1415, p. 5. Pièce imprimée de 3 p. Rennes, chez Chausseblanche, imprimeur de la société populaire, ci-devant hôtel de Caradeuc, près la Motte. blique, une, indivisible et démocratique ; avec vous, ils veulent le gouvernement révolutionnaire ; mais avec lui, la justice et les moeurs, bases éternelles de tous gouvernement; avec vous, ils demandent la punition des traitres, des dilapidateurs, des agitateurs de toutes espèces; que le crime soit puni, que l’erreur involontaire soit pardonnée ; avec tous les Français, ils font entendre les cris répétés, de vive la République, vive la Convention nationale. Suivent 22 signatures de sociétaires et 130 de membres des tribunes. h * [La société populaire et les citoyens de la commune de Bazas, s. d.] (46) Égalité, Liberté Représentans, Le crime s’agite ; il s’attache à toutes les circonstances pour évoquer le sistème affreux de la terreur! Il se prête à tous les excès, et présente ensuite ses ravages, comme les funestes résultats d’une clémence inconsidérée; c’est lui qui dirige ces adresses dont la fastidieuse monotonie décèle les auteurs. Représentans d’un Peuple libre, le salut de la Patrie est dans vos mains ; après avoir frappé le tyran, ses complices existeroient-ils encore? Dépositaires des droits du Peuple! ne les laissez jamais violer; armez-vous de sa massue, mais surtout, qu’elle atteigne tous les coupables dans quels lieux qu’ils soient placés. Pour nous, étrangers à toutes les factions, nous jurons une guerre à mort aux aristocrates, aux agitateurs et aux fripons ; nous jurons de ne voir que la Convention, de ne vivre que pour exécuter ses loix. Nous jurons de maintenir la Liberté parée de tous les omemens de la justice et de la vertu; nous jurons tous la République, une et indivisible. Tels sont nos principes, telle est notre profession de foi. Latapy, président, Desblans, depau, Piraube, Amat, secrétaires, Dupin, maréchal et 128 autres signatures. V [La société républicaine de Cognac à la Convention nationale, le 24 vendémiaire an III] (47) (46) C 326, pl. 1415, p. 1. Bull., 25 brum. Pièce imprimée de 2 p. Bazas, imprimerie de M. Landrodie, rue de l’égalité, n° 11. (47) C 326, pl. 1415, p. 18. M.U., n° 1340.