{Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j fg [[“£.*"-93 et ce jusqu’à ce qu’il lui soit donné l’ordre de revenir à Paris. Il a appelé le général Duquesnoy pour com¬ mander provisoirement l’armée de l’Ouest, et devancer le puissant secours de l’armée du Nord. (Malheureusement ce général est tombé malade à Lisieux.) Arrêté du 23 brumaire. « Le comité de Salut public arrête que le ministre de la guerre donnera ordre au géné¬ ral Duquesnoy de se rendre sur-le-champ à l’armée dirigée contre les rebelles delà Vendée et pays circon voisins, pour prendre, en sa qua¬ lité de général de division, le commandement provisoire de l’armée de l’Ouest. » Le comité ne perdait pas de vue les besoins du soldat. Il prenait un arrêté dans le même temps pour des effets d’habillement. Arrêté du 23 brumaire. <<■ Le comité de Salut public arrête que le ministre de la guerre donnera, sur-le-champ, les ordres nécessaires pour faire partir en poste 4,000 paires de souliers pour l’armée de l’Ouest au Mans, et où le général de l’armée de l’Ouest les fera venir. » Malgré toutes ces mesures, des précautions nouvelles étaient sans cesse mises à l’ordre du jour par le comité. Il apprend que les brigands se détachent de l’armée, trompent la surveil¬ lance des gardes de la Loire avec de faux passe¬ ports, et rentrent furtivement dans la Vendée. Le comité ferme le passage. Arrêté du 23 brumaire. Le comité de Salut public informé que les brigands, échappés de la Vendée, cherchent à y rentrer, et se sont présentés en assez grand nombre dans les communes qui bordent la rive droite de la Loire, pour repasser cette rivière, arrête que le ministre de la guerre donnera les ordres les plus prompts pour que les points où ces passages seraient possibles soient occupés par des pelotons de force armée, à qui il sera donné la consigne de surveiller avec la plus scrupuleuse exactitude tous ceux qui s’en approcheront, avec ordre d’arrêter oeux qui seraient suspects, surtout s’ils avaient des armes, et au besoin de faire feu sur eux. Le ministre de la guerre fera connaître au comité de Salut public les mesures qui auront été prises en exécution du présent arrêté. J’entends ici le cri de ces improbateurs éter¬ nels. Pourquoi tant de temps perdu? Pourquoi tant de retardement dans l’attaque des bri¬ gands, tandis qu’ils dévastent? Chaque ville ehaque commune veut une armée. Chaque district, au lieu de se défendre, envoie à Paris une députation. Improbateurs malveillants, apprenez qu’on préparait les moyens de les exterminer à coup sûr. N’est-il pas absurde de vouloir à la fois et qu’on ne fasse que des attaques en masse, et qu’on attaque à l’instant même, lorsque les forces sont disséminées? Il faut être consé¬ quent, et donner aux masses le temps de se former. Les opérations de la guerre sont-elles mitre chose qu’un enchaînement de malheurs qui 496 désolent l’humanité? Le vrai courage ne verse pas des larmes stériles, De pousse pas des «ris impuissants : il calcule froidement les moyens d’attaque et de défense ; il en prépare le sucoès; il laisse bourdonner autour de lui les frelons parasites qui ne savent que faire des piqûres; et quand le moment est venu, il frappe le coup décisif. Pendant que nous prenions ces mesures, les brigands effrayaient et dévastaient les dépar¬ tements condamnés à leur passage. Il fallait aux brigands un port : la flotte anglaise, les brigands de Londres et les émigrés de Jersey étaient prêts; la mer était devenue subitement la confidente des crimes de Villiam Pitt et de son imbécile de maître. Les brigands attaquent Granville avec une violence égale à leur besoin; mais Lecarpen-tier avait tout disposé avec une énergie égale à celle des habitants de ce port. Les faubourgs sont brûlés par ses ordres; les fortifications sont défendues, et les brigands, honteusement forcés, sont obligés de se replier avec une perte considérable. Où fuiront-ils? Vers un autre point de la mer. Cancale leur aurait suffi. Saint-Malo était encore plus l’objet de leurs effroyables désirs. Cette ville fut mise promptement dans un état inex¬ pugnable, et les brigands en furent instruits. Où se porteront -ils? Ils pouvaient aller éga¬ lement dans le département des Côtes-du-Nord, ou surprendre Saint-Malo, ou s’emparer de Rennes ; ils pouvaient aussi diriger leur marche vers le Cotentin, y faire un établissement funeste et attaquer Cherbourg, cette partie si précieuse de la République. Le comité peut aujourd’hui vous annoncer quelles mesures il avait prises pour parer à ce malheur. Arrêté du 28 brumaire. « Le comité de Salut publie, informé que les rebelles menacent d’envahir le département de la Manche, considérant que dans cette situation ils pourraient recevoir des secours de l’Angleterre, et s’y maintenir facilement par l’avantage de leur position, arrête : « 1° Le conseil exécutif fera porter sans délai tous les secours disponibles d’hommes et d’ar¬ tillerie qui pourront être tirés des -départe¬ ments de l’Eure et de la 'Seine -Inférieure en avant des villes et communications de Saint-Lô et Coutanoes. « 2° Si cette première ligne était forcée, les troupes qui doivent la défendre se retireront sur la ligne de Carentan à Lassey, qu’ils défendront jusqu’à la dernière extrémité; « 3° Les subsistances et magasins qui se trou¬ veront à Coutances, Saint-Lô et pays circon-voisins, seront transportés dès ce moment, et avec toute la promptitude possible, en arrière de la seconde ligne dont il vient d’être question, entre Carentan et Lassey ; « 4° Les secours qui doivent provisoirement supposer aux rebelles pour les empêcher de pénétrer dans la presqu’île du ei-devant Coten¬ tin, comme il vient d’être dit ci-dessus, seront renforcés au plus tôt par les premières forces qai seront tirées de l’armée du Nord, en vertu des précédents arrêtés ; « 5° Le conseil exécutif pressera la réuniou des forces de l’armée de l’Ouest et de cèdes des