128 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE lité. Guerre à mort aux tirans, aux royalistes, aux modérés et à tous les ennemis du bien public. Telle est la profession de foi des administrateurs du district de Faulquemont. Beaufort, agent national et 4 autres signatures. I [Les administrateurs du district de Mortain à la Convention nationale, s. d.] (31) Représentons, Nouvellement appelés aux fonctions administratives, nous ne pouvons entrer sous de plus heureux hospices dans la carrière glorieuse que nous avons à parcourir, que dans le moment où la Convention vient de développer avec tant d’éloquence des principes qui ont toujours été les nôtres. Aujourd’hui le peuple, éclairé par votre adresse qu’il a lue avec tant d’intérêt, et reçue avec enthousiasme, rejetera avec indignation ces intrigans perfides qui, sous le voile d’un faux patriotisme, cherchoient à l’égarer pour abuser de sa confiance. L’homme de bien, réduit autrefois à la pratique des vertus domestiques dans le silence de sa retraite, pourra se montrer avec avantage et contribuer au bonheur de ses concitoyens par ses conseils, ses lumières et ses exemples. Alors les mesures révolutionnaires dirigées par la justice, employées avec humanité, ne seront plus dans la main des oppresseurs un instrument terrible des haines et des passions individuelles. Alors, le glaive de la loi, toujours suspendu sur la tête des méchans, ne frappera que des coups bas ; alors enfin l’innocence, marchant avec assurance, pourra jouir en paix dans une douce sécurité de tous les fruits de la Révolution. Oui, représentants, nous le jurons, la loi sera notre flambeau, la vertu notre guide, et la Convention le point d’appui et le centre de réunion de tous nos mouvements moraux et politiques. Suivent 10 signatures. [Le tribunal du district du Blanc à la Convention nationale, Le Blanc, le 15 brumaire an III\ (32) Citoyens législateurs, Nous avons entendu avec enthousiasme votre adresse aux Français, et pleins des transports de joie et de la reconnoissance qu’elle nous a inspiré, nous vous votons nos remerciemens. Oui, pères de la patrie, chacun de nous n’a pu entendre cette adresse sans la plus douce émotion ; chacun de nous, en se scrutant lui-même a trouvé gravé dans son cœur ces principes immortels et sacrés que vous lui tracés. Eh, comment ne les partagerions nous pas? C’est notre bonheur, c’est celui (31) C 328 (1), pl. 1446, p. 16. Bull., 4 frim. (32) Bull., 4 frim. C328 (1). 1446, p. 14. du peuple français, c’est le règne de la justice que vous nous assurés; c’est le règne enfin que le vertueux Cherrier, votre collègue, venoit à l’instant même de nous annoncer, en nous prouvant par sa conduite que la vertu est réellement chez vous à l’ordre du jour. Restés donc et achevés votre ouvrage, dignes représentans d’un peuple libre, restés à votre poste et soutenés le courage et cette énergie, avec lesquels vous avez fait pâlir les despotes, renversé les tirans, détruit les conspirateurs antropophages et déjoué les intrigans : restés, nous vous le conjurons, et conservés cette belle attitude imposante qui fait votre force, car c’est d’elle et de vous que dépend la liberté et le salut de la patrie. Pour nous, fidèles observateurs des lois que vous nous dicterés, nous vous jurons de la faire avec autant de zèle que de respect. Et en nous dirigeant par les principes sublimes de morale et de justice dont vous nous donnés l’exemple, nous saurons les propager et les appliquer dans la distribution qui nous est confiée; et c’est ainsi que nous soutiendrons de tout notre pouvoir les droits sacrés de ce peuple immense, qui comme nous, jure de toutes parts, de n’avoir point d’autre point de ralliement, et de ne reconnoitre d’autre puissance supérieure que la Convention nationale, qui seule méritant sa confiance est dépositaire de la souveraineté. Salut et vive la République ! Périssent les conspirateurs et les traîtres ! GOUMAIN, président, GASTEPOIL, Dorér, juges, Mernand, commissaire national, Bastide, Martin Lafond, suppléants. n [La municipalité, le conseil-général et la société populaire de Montech à la Convention nationale, Montech, le 10 brumaire an III] (33) Citoyens représentans, La mort du scellerat Robespierre, et de quelques mis de ses infâmes complices, avait soulagé l’ame trop longtemps oppressée du sincère républicain, mais votre Adresse au peuple français a mis le comble à sa joye, il a senti que la grande énergie qu’elle a développé, brisera les efforts de toute ambition criminelle, et qu’elle effacera à jamais la tirannie et la terreur du cœur d’une nation libre, aussi nous empressons nous de vous en témoigner notre juste reconnaissance.... L’homme vertueux et probe pourra dire enfin qu’il est français, et qu’il a une patrie. L’homme à talens pourra répandre ses lumières pour le bonheur de l’humanité, sans craindre pour ses jours, le père de famille ne jettera plus un œil inquiet sur les fruits de sa tendresse, il ne craindra plus de donner le jour à des infortunées victimes, la proie des tirans coalisés, et de leurs perfides émissaires. Vos principes sacrés sont les surs garants de leur bonheur, ils anéantissent tous les complots de sang ; ils ont plus fait pour (33) C 328 (1), pl. 1446, p. 19. Bull., 4 frim. SÉANCE DU 4 FRIMAIRE AN III (24 NOVEMBRE 1794) - N° 7 129 notre liberté, que dix années de victoires. Vos principes seuls vont faire de tous les peuples des amis, et des frères, et eux seuls vont tourner contre les tirans les fers dont ils les avaient armés pour anéantir nos droits. Mais ne vous endormés point, Citoyens Représentants, une trop cruelle expérience nous a appris qu’ils n’est point de repos pour le crime, continués sauveurs de la patrie à terrasser, à anéantir tous les scélérats, tous les fripons et tous les intrigans. Nous sommes debouts pour vous faire un rempart de nos corps et nous veillerons toujours pour vous les démasquer. Restés à votre poste tous les temps qu’il existera un seul de ces monstres destructeurs de toute société, que vous aurés assis la République sur les bases durables du bonheur, et de la prospérité. Vive la République une et indivisible, vive la Convention nationale, périssent tous les fripons, tous les tirans, tous les intrigans, et tous les dila-pidateurs des fortunes publiques et particulières. Ce 10 brumaire 3ème année républicaine. Tou JE AN, officier municipal, CALS AN, expert, ÜAUBAUD, notable et 35 autres signatures. o [Les citoyens de la commune de Prissac à la Convention nationale, Prissac, le 16 brumaire an III\ (34) Citoyens représentons, La municipalité de Prissac, la société populaire et le peuple assemblés décadi dernier pour célébrer la fête des victoires et de l’évacuation du teritoire français par les satellites des despotes ; cette fête a été terminée par la lecture de votre sublime adresse aux français : elle a été entendue avec une émotion, un épanouissement de joie qu’il est impossible d’exprimer. Combien elle contrastait avec les horreurs commises à Nantes et dont on nous avait donné lecture au commencement de la séance! Aussi un membre de la société ayant demandé que la société populaire votât une adresse de remerciements à la Convention, tous les citoyens ont exigé unanimement que l’adresse fut signée de toute la commune. Recevez donc, dignes représentans, nos actions de grâces pour les principes que vous y proclamez. L’humanité conciliée avec le patriotisme, une justice sévère dégagée de la terreur même envers les factieux, les intrigans, les dila-pidateurs de la fortune publique et tous les hommes immoraux ; l’erreur distinguée du crime, le règne des lois et de la vertu; nulle autorité intermédiaire entre le peuple et la Convention, unique centre de ralliement pour tous les Français ; deux classes seulement de citoyens, les hommes vertueux qui seront toujours d’excellents patriotes et les hommes sans mœurs qui sont essentiellement anticiviques : tels sont les principes et les maximes d’après lesquels vous voulez conduire, même révolutionnairement le (34) C 328 (2), pl. 1454, p. 19. Bull., 4 Mm. vaisseau de la République au port. Tels sont les principes que tout bon français trouve gravés dans son cœur; tels sont ceux qu’a proclamé et suivi constament dans sa mission le représentant Cherrier que vous nous avez envoyé. Continuez lui sa mission jusqu’à ce qu’il ait rétabli la circulation des grains et qu’il ait dissipé la pauvreté la plus effrayante où se trouve notre district en général et notre commune en particulier. Représentans nous souhaitons la fin du gouvernement révolutionnaire parce que nous désirons avec ardeur la paix et le honneur que de concert avec la liberté et l’égalité, elle nous procurera ; mais jusqu’à cette époque mémorable, nous voulons le gouvernement révolutionnaire tel qu’il marche actuellement. Restez donc à votre poste jusqu’à ce moment désiré et pour lors tous les Français proclameront unanimement que vous avez bien mérité de la patrie, et ceindront vos têtes de lauriers qu’ils s’occupent à vous tresser. Vive la Convention nationale. Les citoyens composant la commune de Prissac. Suivent 38 signatures. P [Les membres de la société populaire de Lagnieu à la Convention, Lagnieu, le 20 brumaire an III\ (35) Citoyens représentans, Un assemblage odieux de crimes atroces étoit organisé en système: les trop fidels agens du perfide Robespierre s’étoient divisés le sol heureux de la République pour les exécuter et faire haïr la liberté. D’un côté c’étoient les noyades, d’un autre les fusillades; ailleurs des égorgements, ailleurs des assassinats; partout une affreuse dilapidation de la fortune publique et des fortunes particulières ; le langage étoit corrompu, les mœurs perdues et la morale avilie. Heureusement, citoyens représentans, vous avez le 9 thermidor, recueillis en vous-mêmes les principes étemels de la justice et de la raison, et par l’apphcation que vous en avez faitte, la tête du chef qui étoit dans votre sein est tombée. Aujourd’hui par votre sublime addresse au peuple françois, vous propagez au loin ces mêmes principes ; ils viviffient ceux qui germoient dans les âmes vraiment républicaines; ils sont l’expression des purs sentimens de notre société. Si leur première exposition a entraîné la chûte du chef ; leur manifestation générale dans toute la République ne voit-elle pas amener l’anéantissement de tous les indignes ministres, malheureusement trop disséminés dans toutes ses parties. Ainsi, citoyens représentans, s’il peut jamais être nécessaire de faire une application prompte des principes énergiquement consacrés dans votre addresse, c’est en punissant d’une manière (35) C 328 (2), pl. 1454, p. 17. Bull., 4 Mm.