[Assemblée naUonale.J ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [7 juin 1791./ latérales qui s’ouvriront à l’avenir, les édifices et superfices des domaniers seront partagés comme immeubles, selon les règles prescrites par la coutume générale de Bretagne, et par les décrets déjà promulgués ou qui pourront l’être par la guite comme lois générales pour tout le royaume. « Il en sera de même pour le douaire des veuves des domaniers, pour les sociétés conjugales et pour tous autres cas ; les édifices et superflues n’étant réputés meubles qu’à l’égard des propriétaires. » {Adopté.) M. Anioiik, rapporteur , donne lecture de l’article 10 ainsi conçu : » Pour éviter toute contestation, et nonobstant le décret du 1er décembre dernier, auquel il est dérogé quant à ce, pour ce regard seulement, et tans tirer à conséquence pour l’avenir, les do-mauicrs profiteront, pendant la durée des baillées actuelles, de l’exemption de la dîme; mais ils supporteront la totalité des impositions foncières, et ils retiendront au foncier, sur la redevance con-venancière, une partie de cet impôt proportionnellement à ladite redevance. » r Un membre propose, par amendement, de remplacer ie mot : « supporteront », par celui-ci : « acquitteront » et, en conséquence, au lieu de : « mais iis supporteront ia totalité des impositions foncières », de dire : « mais ils acquitteront la totalité, etc. ». M. Amoult, rapporteur. J’adopte l’amendement; voici eu conséquence l’article modifié : Art. 10. « Pour éviter toute contestation entre les fonciers et les domaniers, nonobstant le décret du 1er décembre dernier, auquel il est dérogé quant à ce, pour ce regard seu emem, et sans tirer à conséquence pour l’avenir, les domaniers profiteront pendant la durée des baillées actuelles, de l’exemption de la dîme; mais ils acquitteront la totalité des impositions foncières, et ils retiendront au fon iersur la redevance cuuvenancière, une partie de e t impôt proportionnellement à ladite redevance. » {Adopté.) La suite de la discussion est renvoyée à la séance de demain soir. M. le Président lève la séance à neuf heures et demie. ASSEMBLÉE NATIONALE. PRÉSIDENCE DE M. DAUCHY. Séance du mardi 7 juin 1791, au matin (l). La séance est ouverte à neuf heures du matin. M. Bouche, au nom, du comité des décrets. Messieurs, je crois devoir prévenir l’Assemblée que les procès-verbaux des séances tenues sous la présidence de M. Riquetti de Mirabeau , l’aîné , ne sont pas signés de lui. Je demande que i’Assem-19 blée veuille bien prendre une mesurq à cet égard. M. Leleu de La Aille-awx-BoIs. Je demande que ces procès-verbaux soient signés du président et des secrétaires actuels {Marques d'assentiment); et je propose le projet de décret vivant : <« L’Assemblée nationale autorise son président actuel à signer les procès-verbaux rédigés pendant la présidence de feu M. Biquetti aîné. Une copie signée jdu présent décret sera mise à la tête de la collection qui contiendra ladite quinzaine. » M. Gillet de La JFacqueminière, au nom des comités de commerce et d’ agriculture , des finances , de la marine et militaire. Messieurs,, votre Comité de constitution m’a chargé de vous rendre compte d’une pétition des intéressés aux établissements d'indret et du Creuzot, près Moncenis , qui sollicitent un secours de 400,000 livres pour pouvoir continuer les fournitures qu’ils doivent faire aux départements de la guerre et de la marine. Votre comité est d’avis d’accueillir cette pétition. Les fournitures que ces deux fonderies font à l’Etat se montent chaque année à 500,000 livres, et d’ailleurs l’avance de 400,000 livres aurait une hypothèque assurée. Nous observons, d’autre part, que ce secours est très urgent pour entretenir l’activité de cette manufacture que les circonstances rendent chaque jour plus utile et plus importante, et qu’il serait très dangereux et impolitique de laisser sans iravaux plus do 3,000 individus qui y trouvent de grandes ressources pour leur subsistance journalière. Il est hou d’ajouter enfin que le secours demandé serait en quelque sorte la compensation des sommes arriérées dues à ces établissements pour les fournitures qu’ils ont précédemment faites. Je suis chargé, en conséquence, devons proposer le projet de décret suivant : « L’Assemblée nationale, après avoir eniendu le rapport de ses comités d’agriculture et de commerce, des finances, delà manne et militaire, sur la pétition des intéressés aux établissements d’indret et du Creuzot, près le Moncenis, ten-da t à ce qu’il leur soit accordé une avance de 400, Ü00 livres remboursable en 4 ans, à raison de 100,000 livres par an; considérant la nature du service public auquel se sont engagés dans ce moment les intéressés à l’établissement, décrète ce qui suit : « Art. 1er. L’ordonnateur du Trésor public fera payer, par forme d’avance et dans le mois, aux fondés de pouvoir des intéressés aux établissements d’indret et du Creuzot, près le Moncenis, une somme de 400,000 livres, laquelle, conformément à la soumission ses intéressés, sera par eux rétablie à la caisse nationale d’ici à 4 années, en 4 payements égaux de 100,000 livres chacun, et aux époques fixes du l*1' juillet 1792, 1793, 1794, 1795. « Art, 2. Les établissements du Creuzot, près le Moncenis ensemble les habitations de Greusy, créées sur le pied de 500,000 livres chacune par l’arrêt du 10 décembre 1/86, ainsi que les dividendes accumulés depuis 1787 jusqu’à ce jour, demeureront spécialement hypothéqués et affectés au remboursement de ladite avance de 400,000 livres, et jusqu’à son parfait payement; (1) Cette séance est incomplète au Moniteur. 20 [Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [7 juin 1791.] et en effet le montant de cette somme sera fourni par les agents desdits intéressés. Il contiendra de leur part, et au nom desdits intéressés, l’obligation �hypothéquer tous les objets ci-dessus énoncés, ainsi que la renonciation pour l’avenir à une quantité annuelle de bénéfices à titre de dividende, avant d’avoir préalablement fait le remboursement progressif, mentionné en l’article 1er. » M. d’Ailly. Si, dans les circonstances actuelles, l’Assemblée nationale croit devoir prêter 400,000 livres à cette manufacture, je demanderais que les intéressés furent obligés de payer l’intérêt annuel de cette avance. M. Camus. Je demanderais que l’ordonnateur du Trésor public, avant de délivrer 400,000 livres aux entrepreneurs, nous fit connaître l’état du Trésor public : Or, la situation du Trésor ne lui permet pas de faire cette avance. Si les intéressés aux établissements d’Indret et du Greuzot ont des créances arriérées sur les départements de la guerre et de la marine, ils peuvent en poursuivre la liquidation; ils n’ont qu’à adresser leur réclamation au comité central. M. Gillet de La Jacquemlnière, rapporteur. Je demande si, quand les ministres de l’intérieur, de la marine et de la guerre vous écrivent que cette avance est indispensable et que, sans ce secours, les manufactures ne pourront pas faire les fournitures auxquelles elles se sont engagées et gui consistent principalement en 500 canons qui doivent être livrés le plus tôt possible pour le service de la marine et pour la garniture de nos côtes, je demande si ce n’est pas le cas de faire une avance d’autant plus utile que je n’ai pas besoin de développer dans cette Assemblée les motifs qui doivent la déterminer à faire ces fournitures. M. Gou pil-Préfeln . Les manufactures dont on parle ne travaillent point gratuitement. Leur faire une avance de 400,000 livres sans intérêt, c’est leur sacrifier le bien des peuples. M. Bouche. On prétend que ces établissements sont créanciers de l’Etat. Eh bien, Messieurs, il n’y a qu’à liquider leur créance, et, ce faisant, ils se trouveront avoir les 400,000 livres qu’ils demandent. Je demande donc la question préalable sur le projet de décret du comité et le renvui de la pétition au comité central de liquidation qui vérifiera s’il est dû ou s’il n’est pas du et qui fera sou rapport à l’Assemblée. (L’Assemblée consultée décrète qu’il n’y a pas lieu à délibérer sur le projet de décret présenté par M. Gillet de La Jacqueminière, et ordonne le renvoi de la pétition des intéressés aux établissements d’Indret et du Greuzot au comité central de liquidation.) M. Ganltier-Biauzaf, au nom du comité des pensions , expose que plusieurs erreurs ont été commises dans la rédaction de l’article 3 du décret rendu le 4 juin courant, en faveur des vainqueurs de la Bastille; il propose, en conséquence, la rédaction suivante pour cet article: « Les personnes ci-après nommées, savoir : Jean-Claude Bouilly-Beauchesne, Antoine-Nicolas Bouillat, Noël Dejouv, Pierre Michelot, Noël-Pierre Parnel, Pierre-Joseph de Laurière, Mat-i thieu Fougerand, Pierre Guerrare, Pierre Laloux, Jean-Baptiste Mondon, Charles-Léopold Nicolas, Julien Savigni, Yielh de Yarennes, sont reconnues pour avoir donné des preuves de courage et de bravoure au siège de la Bastille ; la liste de leurs noms sera jointe à celle déposée aux archives de l’Assemblée nationale ; il sera fourni à chacun d’eux, ainsi qu’aux dénommés dans les deux articles précédents, si fait n’a été, ua habit et un armement complet, conformément au décret du 19 juin 1790, et ils jouiront des autres avantages honorifiques assurés aux vainqueurs de la Bastille par le même décret. » (Cette rédaction est décrétée.) M, Camus, au nom du comité central de liquidation, présente un projet de décret concernant la liquidation et le remboursement de la dette de l'Etat. Ce projet de décret est ainsi conçu : « L’Assemblée nationale, ouï le rapport de son comité central de liquidation, qui lui a rendu compte des rapports faits par le directeur général de la liquidation, décrète qu’en conformité de ses précédents décrets sur la liquidation de la dette de l’Etat, et sur les fonds destinés à l’acquit de ladite dette, il sera payé aux différentes parties ci-après dénommées, et pour les causes qui vont être pareillement énoncées, les sommes suivantes, savoir : 1° Arriéré du département de la maison du roi. CHAMBRE AUX DENIERS. Appointements , traitements , nourriture à différents employés de la maison du roi, pour les années 1787, 1788 et 1789. Marie-Angélique de Fitte de Joucy de Mackau, sous-gouvernante des enfants de France, 1,777 1. 10 s., ci ........... .... Renée-Suzanne - Marie-Louise de Mackau de Fitte de Joucy, sous-gouvernante des enfants de France, 1,777 1. 10 s., ci. Elisabeth-Louise Lenoir de Fitte de Joucy, sous-gouvernante des enfants de France, 1 ,777 1. 10s., ci. Louis-George Gougenot, successeur de M. Melin, maître d’hôtel du roi, 22,830 1., ci. ........... Jean - Baptiste Pouret , chapelain du roi, 819 1. 12 s. 6 d., ci ........... Charles-MarlinDalmont, premier commis de pour-voirie du roi, 1,500 1., ci. Peyronnet, commis à la pourvoirieduroi,5001.,ci Pierre Bastard, garçon de garde-manger de la pourvoirie du roi, 1,0001., ci ... . ................. Nicolas-Joseph flermm-seau, 600 1., ci ......... Thomas Flamarion, portier et porteur de la pour-voirie du roi, 400 L, ci.. Anne-Martel, veuve d’A-lexandte-Ramond Olivier,