380 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE ginée que pour nous replonger dans l’esclavage disparaisse pour jamais et fasse place à la justice, aux vertus, compagnes inséparables de la vraie liberté. Achevés, citoyens Représentons, votre glorieux ouvrage, en faisant le bonheur du peuple ; venés ensuite au milieu de lui pour en récueillir les fruits, et recevoir les bénédictions qu’il vous prépare. Arrêté dans la séance du 27 vendémiaire l’an 3e de la République une et indivisible. Suivent 35 signatures. r [La société populaire de Cassel à la Convention nationale, le 13 brumaire an III] (22) Liberté, Egalité, Fraternité ou la mort. Citoyens représentons, Tandis que vos sages décrets en déjouant les trames des intrigues et des factieux assurent l’affermissement de la liberté, tandis que la justice a l’ordre du jour remplace l’affreux système de la terreur, les membres de la société populaire de Cassel éprouvent avec tous les républicains de la ff ance, les sentimens de joie et d’allégresse qu’ont fait naitre la fermeté et la dignité de la représentation nationale au milieu des orages que l’intrigue lui suscitoit. Nous avons applaudi avec enthousiasme aux principes développés dans votre adresse du 18 vendémiaire, principes qui toujours ont été dans nos coeurs et qui ne cesseront jamais de nous guider. En recevant avec reconnaissance votre decret du 25 vendémiaire sur les sociétés populaires, nous n’y voyons que les mesures necessaires pour reconnoitre les fripons et les intriguans que nous surveillons sans relâche. Restez citoyens représentons au poste eminent ou la confiance du peuple vous a placé, maintenés le gouvernement révolutionnaire, consolidez le grand oeuvre de la régénération française que vous avez si glorieusement operée, et vous aurez toujours bien mérité de la patrie. Cassel ce 13 brumaire de l’an 3 de la République une et indivisible. Suivent 37 signatures. 8 [La société populaire de Louvres à la Convention nationale, le 19 brumaire an III] (23) Citoyens Représentans, Dans la foule des adresses de félicitation dont la Convention nationalle est envelopée, la société (22) C 326, pl. 1422, p. 17. (23) C 326, pl. 1422, p. 20. populaire de Louvres présente la sienne qui, quoi que dépourvue des ornements de la langue françoise, n’en est pas moins l’expression la plus vive de sa recconnoissance. Le tems des larmes est passé, où s’il en coule encore, elles sont d’un autre genre et prennent leur sources délicieuses dans les bienfaits de la Convention. Le sistéme affreux qui outragoit l’humanité, n’existe plus et l’empire de la vérité va s’élever sur ses ruines ; déjà les représentans dictent paisiblement leurs oracles ; les magistrats sont rendus à leurs fonctions, les laboureurs, à leurs charûes, les pères, à leurs enfants, les philosophes, à la morale, les malheureux, à la société, les artisans, à leurs travaux utiles, ... Enfin les citoyens respirent. Restoit à rendre le peuple à la lumière : et c’est l’ouvrage de votre adresse aux françois : sa lecture, acceuillie avec transport, à ralumée leur existence éteinte par le souffle orageux des factions et semble avoir fait germer l’olivier de la paix dans l’intérieur de la République ; si près d’entrer dans le port nous éprouvons encore quelque frémissements, sur le rivage nous sçavons que vous estes la et notre ame est tranquile. C’est au milieu de ce calme paisible que vous avez rendus à la nation, et que vous seuls pouvez entretenir, que les sociétaires s’assembleront désormais ; et leurs arrêtés pris dans le silence des passions, n’en auront pas moins de force contre ceux qui s’écarteront de la route que vous leur avez traçés, ou qui sous un masque hypocrite, tenteront de troubler l’harmonie que vous venez d’établir, et dont votre sagesse affermira les bases. Mugin, président, Ternois, vice-président, Cobne, Murest, secrétaires et 14 autres signatures. t [La société populaire de Montcenis à la Convention nationale, le 10 brumaire an III] (24) Vive la Convention nationale. Citoyens représentans, Votre adresse énergique aux français a esté lue et écoutée avec attendrissement a la séance du premier de ce mois; les principes qu’elle renferme ont porté un beaume salutaire dans tous les coeurs, la joÿe a succédé a la terreur et les cris de vive la Convention nationale, vive la liberté ont retentis dans l’enceinte de la société. Il est donc arrivé, se sont écriés tous les citoyens, ce jour heureux ou touttes les vertus républicaines ne seront plus comprimées par ces audacieux, ces intrigans qui sous le manteau du patriotisme cachoient le crime et n’avoient d’autres désirs que de voir leur patrie changée en un vaste tombeau ; ils sont donc anéantis ces (24) C 326, pl. 1422, p. 22. SÉANCE DU 29 BRUMAIRE AN III (19 NOVEMBRE 1794) - N° 1 381 continuateurs de Robespiere, puisque la justice et l’humanité ont succédés a la terreur et a l’opression. Et nous pouvons donc être assurés que la patrie est sauvée. C’est donc aujourd’huy que tous les hommes sensibles et justes ne feront qu’un voeu pour la prospérité de la République : continuez sages législateurs, le sublime ouvrage que vous avez commencé que la terreur ne soit plus que pour les traitres et les fripons ; et recevez notre serment d’être toujours unis a vous ainsy que de redoubler d’efforts pour, au prix de notre sang, soutenir l’assemblée nationale et les loix qu’elle dictera. Mais citoyens représentans n’oubliez pas que nous avons des enfans, des frères que le sort de la guerre tient enchainé chés nos barbares ennemis ; tandis que nous conservons chez nous leurs vils satellites jouissants de touttes les douceurs que leur procurent l’humanité d’un peuple généreux. Hâtez donc le retour de ces genereux deffenseurs par des échangés afin qu’ils viennent bientôt meler leurs âmes aux nôtres et crier avec nous, vive la République, vive la Convention nationale. Suivent 29 signatures. u [Les membres de la société des Amis de la Constitution de 1793 séante à Mont-de-Marsan à la Convention nationale, le 2 brumaire an III] (25) Représentans du peuple Nous avons lu avec un enthousiasme mêlé de reconnaissance vôtre adresse au peuple français. Les principes qu’elle contient étaient dans nos coeurs. Vous y rappellés des vérités éternelles qui font la consolation de la vertu et le désespoir du crime. C’est en vain que les continuateurs de Robespierre cherchent à ébranler la République, à égarer le peuple : l’aristocratie sourit à leurs manoeuvres, mais le patriotisme saura les déjouer. Ces hommes de sang redoutent la lumière; ils cherchent leur salut dans la confusion mais vous devés justice au peuple, de tous les intri-guans, des agitateurs, des dilapidateurs de la fortune publique, et vous la lui rendrés. Si l’aristocratie ose lever une tête audacieuse, la massue nationale est dans vos mains, vous saurés en faire usage. Telle est vôtre volonté solemnellement prononcée, tel est notre voeu. Nous voulons avec vous le gouvernement révolutionnaire. Il a sauvé la République mais nous ne voulons pas qu’il soit dans des mains perfides la cause du désordre, le prétexte des iniquités qui ont désolé tant de familles ; nous ne voulons pas enfin qu’il soit un moyen de fortune. (25) C 326, pl. 1422, p. 21. Que les fonctions publiques soyent exercées par des hommes probes, vertueux et véritablement amis du peuple ! que l’immoralité soit le premier titre d’exclusion, et la République sera affermie sur des bases inébranlables. Comme vous, nous saurons distinguer l’erreur, mais nous serons inexorables dans la recherche du crime. Nous voulons être les esclaves des loix, mais jamais nous ne courberons la tête sous le joug d’une volonté arbitraire, jamais nous ne serons les esclaves d’un tyran. Vous êtes seuls délégués par le peuple pour exprimer sa volonté. Nous obéirons avec respect à toutes les loix que vous dicteront et vôtre amour pour lui, et son bonheur dont il vous a chargés. La liberté, l’égahté, l’imité et l’indivisibilité de la république, tel est nôtre cri de ralliement, nôtre centre de réunion sera toujours la Convention nationale à qui seule appartient le droit de diriger l’esprit public autant nous avons opposé de force et de courage à la tyrannie, autant nous employerons de fermeté pour écraser tous les ennemis de la Convention qui ne peuvent être que ceux du peuple, et si jamais quelqu’un osait se montrer, nous jurons qu’il ne parviendra jusqu’à elle, qu’en foulant aux pieds nos cadavres sanglans. Les membres de la société des Amis de la Constitution de 1793 séante à Mont-de-Marsan, soussignés. Suivent alors 50 signatures. v [La société montagnarde et regénérée de la commune de Pau à la Convention nationale, s. d.] (26) Citoyens Représentants, Vôtre adresse aux français à été lüe plusieurs fois au peuple dans nos séances, et toujours elle à été couverte d’applaudissements. Les vérités que vous avez proclamés sont celles de la plus sage politique et de la plus saine morale. Vos sentimens et vos principes sont ceux de tous les bons citoyens qui composent nôtre société. Tous se sont ralliés à ces principes qui nous assurent le maintien de l'Égalité, de la liberté, du gouvernement révolutionnaire et le raffermissement de la République d’après ces principes l’aristocratie va être réduite au silence et l’immoralité éxécrée, par les français regénérés. Voila les deux fléaux rédoutables, sauvés la france fibre, enchai-nés les aristocrates, frappés les hommes immoraux, et la révolution faite, demure à jamais assise sur des bases inébranlables. Vive la République! vive la Convention! vive le Gouvernement révolutionnaire. Lassallette, Tonnelle, secrétaires et 81 autres signatures. (26) C 326, pl. 1422, p. 23.