[Assemblée nationale.) ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [8 février 1791.! 53 Paris par le Trésor public, à imputer sur les ! 15 millions qui sont dus à la commune. Vous avez entendu, Messieurs, nos justes réclamations et l’urgence de nos besoins; nous nous sommes adressés avec confiance aux pères de la patrie, bien sûrs d’obtenir protection et justice pour un peuple qui a tout sacrifié à la Révolution et à la liberté. M. le Président. Messieurs, il est des pertes immenses que la ville de Pari? a regardées comme des bienfaits ; elle avait un privilège, celui de participer à des professions qui l’enrichissaient en la corrompant, et elle tient à honneur de n’avoir désormais d’autres richesses que celle de son industrie. L’égalité qu’elle réclame dans ses impôts n’est donc qu’une preuve de plus de son patriotisme; elle ne veut pas payer davantage, parce qu’elle a renoncé à tous les abus qui lui en avaient fourni les moyens. Ne soyez pas effrayés du poids de vos dettes, c’cst une avance faite à la liberté, vous avez semé sur une terre féconde, elle vous resti uera tous les trésors que vous lui avez confiés; une seule source de prospérité manque encore à cette capitale, c’est l’union de ses citoyens, c’est la tranquillité publique que de fausses alarmes y troublent sans cesse, et qu’une foule d’intrigants et d’ambitieux vomiraient compromettre, pour en être ensuite les modérateurs ; ce sont surtout les bonnes mœurs, sans lesquelles les meilleures lois ne seraient qu’un frein impuissant. Il est un despotisme du vice; celui-là serait-il le seul que la ville de Paris ne saurait pas renverser? Des jeux scandaleusement multipliés infectent partout cette capitale. ( Applaudissements réitérés.) On a dénoncé d’autres assemblées; celles-là ne présentent-elles donc aucun péril, même pour la liberté, lorsqu’on sait que la corruption des mœurs fut toujours le premier instrument de la tyrannie? L’Assemblée nationale examinera votre pétition avec le plus grand soin. Elle vous invite à assister à sa séance. M. Oufraisse-fiôucfoey. Je suis parfaitement d’avis que la ville de Paris doit être distinguée de toutes les autres villes du royaume. {Murmures.) Plusieurs membres : L’ordre du jour! M. Treilhard. La ville de Paris ne demande pas de distinction; elle la tiendrait pour une humiliation. Je demande l’ordre du jour. (L'Assemblée renvoie la pétition de la municipalité de Paris aux comités des finances et des impositions et i asse à l’ordre du jour.) La députation des Quinze-Vingts est introduite à la barre. M. l