SÉANCE DU 30 PRAIRIAL AN II (18 JUIN 1794) - Nos 4 ET 5 703 sons broyés par un prêtre ne pourront anéantir l’être éternel vengeur des crimes et rémunérateur de la vertu. On traine les scélérats à l’échafaud leurs noms ne survivent à leurs forfaits que pour être en exécration aux siècles les plus reculés, mais on place au Panthéon les statues de ces hommes généreux qui, pour soutenir les intérêts de la justice, périssent sous des mains criminelles. Pour vous, représentans, quoiqu’entourés de dangers, vous ne cesserez de défendre les droits du genre humain, et de donner à l’univers l’exemple des plus sublimes vertus; nous n’offrons point de vous envoyer des gardes particulières, tous les français veillent autour de leurs représentans et leurs bras sont levés pour venger les outrages faits aux hommes vertueux qui ont proclamé l’existence de l’Etre Suprême et l’immortalité de l’âme ». Mailhes, Rigal, Delfraissy, Lalo, Delmas, Ninat, Mirande (agent nat.) [et 1 signature illisible]. 4 Les administrateurs du district du Beausset (1) expriment leur indignation sur l’horrible attentat dirigé par la scélératesse de Pitt contre les représentans du peuple Robespierre et Collot-d’Herbois; ils adressent à la Convention nationale l’hommage de leur attachement sans bornes, et la félicitent sur la découverte de l’infame conspiration et le triomphe de la liberté. « Nous vous la devons, disent-ils, cette douce liberté; rendez-en le règne inébranlable par l’extinction des tyrans qui enchaînent l’univers; affermissez de jour en jour le bonheur du peuple français par la sagesse de vos lois et par votre vigueur à les soutenir; et ne quittez votre poste que lorsqu’une heureuse paix, dont vous aurez dicté les conditions, aura transmis vos noms et votre gloire à l’immortalité ». Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Beausset, s.d.] (3) . «L’horrible attentat dirigé par la scélératesse de Pitt contre les représentans du peuple, Robespierre et Collot d’Herbois, nous a plongés dans la consternation et la douleur. Notre vif et tendre attachement pour la Convention nationale, seul espoir de la liberté et du bonheur des français, a mis le comble à notre indignation envers cette nation orgueilleuse, rivale étemelle de notre félicité. La sourde trahison, le vil appât de l’or, la bassesse de l’intrigue ont toujours été les puissants ressorts qu’elle a fait agir pour accroître sa puissance et causer nos malheurs, mais ces indignes manœuvres ne suffisent plus à la jalouse ambition dans un tems où les bases de la florissante république que vous venez de poser font disparaître le vice et la corruption, et mettent à leur place la probité et la vertu. Désespérée de voir tous ses (1) Var. (2) P.V., XXXIX, 382. (3) C 305, pl. 1152, p. 16. complots déjoués, et les efforts des puissances coalisées pleinement infructeux, loin d’arrêter la marche de son infâme politique, elle a recours à la dernière ressource des scélérats, elle aiguise des poignards et en arme quelques brigands, pour les enfoncer dans le sein des représentants du peuple. O bonheur ! cette trame ténébreuse, éclairée par l’œil du patriotisme, est découverte presqu’à l’instant fatal de l’exécution; et le ciel, favorable à nos vœux, nous conserve les sages représentans, fermes soutiens de la République. Sensibles à cet heureux évènement, nos cœurs, enivrés de la joie qu’en ressent partout le peuple français, vous adressent l’hommage de leur attachement sans bornes et vous félicitent sur la découverte de l’infâme conspiration et le triomphe de la liberté. Nous vous la devons, cette liberté; rendez-en le règne inébranlable par l’extinction des tyrans qui enchaînent l’univers. Affermissez de jour en jour le bonheur du peuple français par la sagesse de vos lois, par votre vigueur à les soutenir, et ne quittez votre poste que lorsqu’une heureuse paix dont vous aurez dicté les conditions aura transmis vos noms et votre gloire à l’immortalité ». Simon, Guigou, Laugier (présid.), Négrin, Bonhomme aîné ( agent nat.), Coulomb, Herrmitt. 5 La société populaire et régénérée de Bour-gueil (1) félicite la Convention nationale sur son décret du 18 floréal, et l’invite à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [ Bourgueil , 21 prair. Il] (3) . « Citoyens représentans, Les Hebert, les Chabot, les Dantons et autres infidelles à leur conscience et à la Patrie avaient dit dans leur rage impuissante : faisons du peuple français un peuple d’ Athées; et bientôt, ayant perdu le seul espoir qui reste à l’innocent persécuté, il reprendra les chaînes qu’il a brisé. La sentinelle, qui du haut de la Montagne veille sans cesse au bonheur du peuple, a vu le piège; et l’immortel decret du dix-huit germinal a fait rentrer dans la poussière tous ces êtres immondes, qui n’en paraissaient sortir que pour tuer la liberté naissante. Ainsi donc, représentans, puisque vous avez déclaré à la face de l’Univers que vous reconnaissiez l’existence d’un Etre Suprême et l’immortalité de l’ame, le guerrier, qui combat pour sa patrie, peut espérer encore, en combatant sous les coups d’un vil esclave, de vivre au delà du tombeau, et de trouver la recompense de son dévouement au bonheur de ses freres. Ainsi un représentans qui travaille avec courage à déjouer les infâmes projets des rois ligués contre la Republique, ne craint point de rencontrer un fer assassin, comme Socrate, il (1) Indre-et-Loire. (2) P.V., XXXIX, 382. (3) C 306, pl. 1166, p. 29. SÉANCE DU 30 PRAIRIAL AN II (18 JUIN 1794) - Nos 4 ET 5 703 sons broyés par un prêtre ne pourront anéantir l’être éternel vengeur des crimes et rémunérateur de la vertu. On traine les scélérats à l’échafaud leurs noms ne survivent à leurs forfaits que pour être en exécration aux siècles les plus reculés, mais on place au Panthéon les statues de ces hommes généreux qui, pour soutenir les intérêts de la justice, périssent sous des mains criminelles. Pour vous, représentans, quoiqu’entourés de dangers, vous ne cesserez de défendre les droits du genre humain, et de donner à l’univers l’exemple des plus sublimes vertus; nous n’offrons point de vous envoyer des gardes particulières, tous les français veillent autour de leurs représentans et leurs bras sont levés pour venger les outrages faits aux hommes vertueux qui ont proclamé l’existence de l’Etre Suprême et l’immortalité de l’âme ». Mailhes, Rigal, Delfraissy, Lalo, Delmas, Ninat, Mirande (agent nat.) [et 1 signature illisible]. 4 Les administrateurs du district du Beausset (1) expriment leur indignation sur l’horrible attentat dirigé par la scélératesse de Pitt contre les représentans du peuple Robespierre et Collot-d’Herbois; ils adressent à la Convention nationale l’hommage de leur attachement sans bornes, et la félicitent sur la découverte de l’infame conspiration et le triomphe de la liberté. « Nous vous la devons, disent-ils, cette douce liberté; rendez-en le règne inébranlable par l’extinction des tyrans qui enchaînent l’univers; affermissez de jour en jour le bonheur du peuple français par la sagesse de vos lois et par votre vigueur à les soutenir; et ne quittez votre poste que lorsqu’une heureuse paix, dont vous aurez dicté les conditions, aura transmis vos noms et votre gloire à l’immortalité ». Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Beausset, s.d.] (3) . «L’horrible attentat dirigé par la scélératesse de Pitt contre les représentans du peuple, Robespierre et Collot d’Herbois, nous a plongés dans la consternation et la douleur. Notre vif et tendre attachement pour la Convention nationale, seul espoir de la liberté et du bonheur des français, a mis le comble à notre indignation envers cette nation orgueilleuse, rivale étemelle de notre félicité. La sourde trahison, le vil appât de l’or, la bassesse de l’intrigue ont toujours été les puissants ressorts qu’elle a fait agir pour accroître sa puissance et causer nos malheurs, mais ces indignes manœuvres ne suffisent plus à la jalouse ambition dans un tems où les bases de la florissante république que vous venez de poser font disparaître le vice et la corruption, et mettent à leur place la probité et la vertu. Désespérée de voir tous ses (1) Var. (2) P.V., XXXIX, 382. (3) C 305, pl. 1152, p. 16. complots déjoués, et les efforts des puissances coalisées pleinement infructeux, loin d’arrêter la marche de son infâme politique, elle a recours à la dernière ressource des scélérats, elle aiguise des poignards et en arme quelques brigands, pour les enfoncer dans le sein des représentants du peuple. O bonheur ! cette trame ténébreuse, éclairée par l’œil du patriotisme, est découverte presqu’à l’instant fatal de l’exécution; et le ciel, favorable à nos vœux, nous conserve les sages représentans, fermes soutiens de la République. Sensibles à cet heureux évènement, nos cœurs, enivrés de la joie qu’en ressent partout le peuple français, vous adressent l’hommage de leur attachement sans bornes et vous félicitent sur la découverte de l’infâme conspiration et le triomphe de la liberté. Nous vous la devons, cette liberté; rendez-en le règne inébranlable par l’extinction des tyrans qui enchaînent l’univers. Affermissez de jour en jour le bonheur du peuple français par la sagesse de vos lois, par votre vigueur à les soutenir, et ne quittez votre poste que lorsqu’une heureuse paix dont vous aurez dicté les conditions aura transmis vos noms et votre gloire à l’immortalité ». Simon, Guigou, Laugier (présid.), Négrin, Bonhomme aîné ( agent nat.), Coulomb, Herrmitt. 5 La société populaire et régénérée de Bour-gueil (1) félicite la Convention nationale sur son décret du 18 floréal, et l’invite à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [ Bourgueil , 21 prair. Il] (3) . « Citoyens représentans, Les Hebert, les Chabot, les Dantons et autres infidelles à leur conscience et à la Patrie avaient dit dans leur rage impuissante : faisons du peuple français un peuple d’ Athées; et bientôt, ayant perdu le seul espoir qui reste à l’innocent persécuté, il reprendra les chaînes qu’il a brisé. La sentinelle, qui du haut de la Montagne veille sans cesse au bonheur du peuple, a vu le piège; et l’immortel decret du dix-huit germinal a fait rentrer dans la poussière tous ces êtres immondes, qui n’en paraissaient sortir que pour tuer la liberté naissante. Ainsi donc, représentans, puisque vous avez déclaré à la face de l’Univers que vous reconnaissiez l’existence d’un Etre Suprême et l’immortalité de l’ame, le guerrier, qui combat pour sa patrie, peut espérer encore, en combatant sous les coups d’un vil esclave, de vivre au delà du tombeau, et de trouver la recompense de son dévouement au bonheur de ses freres. Ainsi un représentans qui travaille avec courage à déjouer les infâmes projets des rois ligués contre la Republique, ne craint point de rencontrer un fer assassin, comme Socrate, il (1) Indre-et-Loire. (2) P.V., XXXIX, 382. (3) C 306, pl. 1166, p. 29.