2 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES-{ mets sous les yeux de la Convention ma de mande. « Maure aîné. » Dubignon (Du Bignon), député d’Ule-et-Vir laine, écrit à la Convention qu’il renoncq air. baptême dont il a été souillé par les prêtes, ut n’admet d’autre culte que celui de la-liberté et de l’égalité. “ \ ' Insertion au « Bulletin Suit la lettre � de Bignon (2). � $ ’JPàiSâ, ' 24 brumaire, l’an II de la t * - * République. « Citoyens et Collègues, « Des prêtres imbéciles et trompeurs ont ou¬ tragé en moi la nature et l’homme, ils m’ont souillé par les cérémonies d’un baptême auquel je renonce pour mes enfants et pour moi. Je renonce encore à' tous les actes de leur ensei¬ gnement stupide. « Nous sommes sortis purs des mains du créa¬ teur de toutes choses ; je reconnais la sublimité de la nature et de son ouvrage. Je proscris les impostures de cet infâme prêtre de Rome qui doit un jour porter sa tête sur l’échafaud, châtiment trop doux pour ce monstre féroce qui, de concert avec les rois, a causé tous les malheurs du genre humain. « Je reviens à la nature. Je n’admets d’autre culte que celui de la liberté, de l’égalité; je ne bâtirai des autels qu’à la République. « Salut et fraternité. « Du BnâNON, député d’JMe-et-Vilaine. » L’aecusateur militaire du 1er arrondissement de l’armée du Rhin, annonce à l’Assemblée que ce tribunal, érigé par Saint-Just et Lebas, repré¬ sentante du peuple, en Commission révolution¬ naire, fait tous les jours justice des traîtres, et que cette armée sera bientôt totalement épurée. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (3). Suit la lettre de V accusateur militaire du pre¬ mier arrondissement de V armée du Rhin {4)„ A la Convention nationale. « Strasbourg, le 23 brumaire, l’an II de la République une et indi¬ visible. « Je vous envoie, citoyens représentants, un étendard pris sur l’ennemi, c’est une charmante petite croix de Saint-Louis dont le ci-devant chevalier de Béril n’aura plus besoin demain, car il sera fusillé en présence de l’armée. Il est (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 66. (2) Archives nationales., carton G 285, dossier 828. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p, 66. (4) Archives naimtmtes, carton C 283, dossier 797. convaincu d’avoir porté sur lui des signes de royauté et de rébellion, notamment une cocarde blanche qu’il à déchirée et cherché à enfouir quand il a été arrêté. Il y avait ensuite une petite lettre qu’il a eu de la peine à reconnaître �quoiqu’elle lui recommandât Dieu et le roi, et cet ' homme était chef de brigade du 8e régiment des chasseurs à cheval. « Comme sur mémoire du tribunal, nos col¬ lègues Saint-Just et Lebas nous ont érigés en commission révolutionnaire pour juger sans forme de procédure par juré, les agente et par¬ tisans de l’ennemi, ainsi que les agents infi¬ dèles des administrations, et que depuis ils ont donné un second arrêté pour déclarer acquis à la République les biens des traîtres qui seront condamnés à mort; ceux de Béril sont con¬ fisqués, et je vous envoie d’abord les bijoux d’or et d’argent qu’il avait sur lui. « Je joins, citoyens représentants, quelques exemplaires des jugements que j’ai fait impri¬ mer pour l’aimée. Vous y trouverez celui d’un autre ci-devant noble, Tansin, chef de brigade, qui avait perdu son corps, mais que nous avons purgé de 4 officiers, et celui du général Isam-bert, l’nn des auteurs de l’abandon des lignes de Wissembourg, qui est mort en contre-révo¬ lutionnaire avec et à côté d’un soldat qui, moins fin que lui, criait tout haut : Vive le roi. Heu¬ reusement ceux-ci sont rares, l’armée est bonne, malgré les scélérats qu’elle renferme encore, et si, depuis 15 jours que je suis ici, nous sommes déjà parvenus à en frapper autant, nous espé¬ rons bien que la purge entière ne passera pas l’arrière saison. « Ainsi périssent les traîtres et vive la 'Répu¬ blique ! « L’accusateur militaire du 1er arrondissement de l'armée du Rhin : « Jos. Bru at. » Les représentants du peuple près l’armée de la Moselle annoncent que cette année vient de force? les Prussiens d’abandonner leur position, et que l’armée française occupe Deux-Ponts� ils font passer un arrête contenant plusieurs desti¬ tutions. Cette lettre est renvoyée au comité 4e Salut publie, elle sera insérée au « Bulletin » (1) . Suit ha lettre de Stmbrany et Richaud, repré¬ sentants du peuple près formée de la Moselle (2). Les représentante du peuple près de formée de la Mo&ëHe, à la Convention nationale, « Au quartier général de l’armée de la Moselle, à Deux -Ponts, le 1er de frimaire, 2e année de la République française, une et indivisible. « L’armée de la République a séjourné à Bliescastel, pour donner à la colonne d’Ambert, (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 66. (2) Bulletin de la Convention du 4e jour de la lre décade du 3e mois de l’an II (dimanche 24 no¬ vembre 1783) ; Archives du ministère 4e in guerre ; Armées du Rhin et de la Moselle, carton 2 /24. Muni- [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, i A iciïaaire anll 3 J ' (24 novembre 1793 venant de Sarre libre, le temps d’arriver à la hauteur et d’attaquer le même jour. Une «donne partie de Bliescastel est allée hier, sous les ordres du général Tapponier, occuper le poste ■de Horneback (Hornbacb); elle n’a trouvé aucun obstacle sur sa route, mais arrivée près d’ Horneback, l’ennemi a voulu lui disputer cette position que les braves soldats de la République ont emportée, malgré la résistance qu’ils ont •éprouvée; nous n’y avons perdu que peu de monde. « L’ennemi, qui occupait à gauche les hauteurs de Mittelback au-dessus de Deux-Ponts, pou¬ vant inquiéter les convois qui se rendaient à Horneback, l’on fit sortir hier au soir de Blies¬ castel cinq bataillons, une compagnie d’artillerie légère et de la cavalerie pour les repousser. Les ennemis les reçurent avec une grêle d’obus et de boulets auxquels nos braves soldats répon¬ daient par les cris de Vive la République ! Ce leu très vif dura jusqu’au moment où notre artillerie légère eût pris deux positions à droite et à gauche, et nous eûmes la satisfaction de voir nos batteries, par un feu croisé, faire sur-le-champ taire celui de l’ennemi qui s’enfuit avec précipitation, laissant des morts sur le •champ de bataille. « Il fut suivi avec la même célérité et se retira sur une position fort avantageuse, dé¬ fendue par 16 pièces d’artillerie en 4 batteries, derrière des retranchements. Il recommença de là un feu des plus vifs. Nous n’avions avec nous que deux pièces d’artillerie légère qui, néan¬ moins, lui répondirent pendant longtemps sans pouvoir espérer de faire taire un feu aussi supé¬ rieur. Ne pouvant les déloger de là, attendu qu’il était déjà tard, la partie fut remise à ce matin ; les troupes ont occupé pendant la nuit là première position d’où elles avaient chassé l’ennemi, et qui facilitait l’attaque projetée pour aujourd’hui des hauteurs de Deux -Ponts. « Le général Hoche est parti ce matin de Bliescastel avec sa colonne pour s’en emparer ; Pennerai les avait abandonnées pendant la nuit et nous sommes arrivés à Deux -Ponts sans avoir éprouvé le moindre obstacle. H est éton¬ nant que l’ennemi ait pu se décider à nous abandonner ainsi des positions aussi avanta¬ geuses qu’il eût pu, au moins, nous disputer longtemps. « La f acilité avec laquelle nous sommes entrés dans Deux-Ponts ne doit pas néanmoins être regardée comme un de ces événements heureux de la guerre dont le hasard dispose souvent, nous devons au général Hoche la justice de dire qu’elle est le résultat des différentes marches combinées de l’armée qu’il commande et de la sagesse de ses dispositions. « Le général Ambert, venu de Sarrelibre, et le général Vincent, venu de Sarrebruck, doi¬ vent attaquer ce matin Hambourg et le Carls-berg; le général Hoche attend avec la plus grande impatience les nouvelles de l’issue de eette attaque. Si nous en avons avant le départ de notre courrier, nous vous en ferons part. « Le besoin de purger l’armée nous a mis dans leur universel [n° 65 du 5 frimaire an II (lundi 25 no¬ vembre 1793), p. 264, col. 2]; Journal des Débats «I des Décrets (frimaire an I I, n° 432, p. 61) ; Aulard : Recueil des actes et de la correspondance du comité de Salut publie, t. 8, p. 612, , îe cas de prononcer beaucoup de suspensions ou de destitutions ; nous avons fait passer S votre comité tous nos arrêtés à cet égard; nous vous en adressons un que nous venons de prendre sur la demande du général, eontre plusieurs -offi¬ ciers, les uns absents de leur poste un jour d’affaire, d’autres qui, à l’aide d’un billet d’hô¬ pital, sont allés chez eux et ont ainsi désobéi à la loi qui défend tout congé. « Après avoir vu dans notre dernière lettre la signature de Lacoste, qui nous remplace, vous seriez peut-être surpris que nous n’ayons pas obéi au décret qui nous rappelle au sein de la Convention. Nous devons vous prévenir que Lacoste, venu à Bliescastel pour se concerter avec nous, en repartit quelques heures après pour se rendre à l’armée du Rhfh. Notre collègue Ehrmann étant toujours malade à Sarrebruck, nous pensons qu’il est de notre devoir de rester à cette armée. Nous nous félicitons de pouvoir être les compagnons de nos braves frères d’ armes ; la rapidité de leurs premiers succès nous en présage de plus brillants ; trop heureux de partager leurs travaux et leurs dangers, nous serons auprès de la France entière les inter¬ prètes de leur courage et de leur dévouement à la patrie (1). « P.-A. Soxjbrany; H. Richaud. » Arrêté (2). Les représentants du peuple près l’armée de la Moselle, Considérant que c’est surtout en faisant prompte justice des chefs qui s’écartent de leur devoir que l’on peut maintenir dans les armées le bon ordre et la discipline' si nécessaires pour leurs succès et pour l’honneur et le triomphe de la République ; Suspendent provisoirement de leurs fonctions les dénommés ci-après, sauf à plus forte peine s’il y a Heu, contre quelqu’un d’eux, après un plus ample informé : Les citoyens Royer, capitaine au 5e bataillon de la Meurthe, et Poisson, capitaine an 5e ba¬ taillon de la Meuse, pour s’être absentés de leurs postes pendant plusieurs jours au moment d’une action ; Le citoyen Gérard, capitaine au 3e bataillon de la Meuse, pour avoir aeheté des effets de femme, volés; Le citoyen Selle, capitaine an 14e régiment de dragons, pour s’être absenté le jour d’une action et être rentré ivre ; Le citoyen Giroux, sous-lieutenant au 4e ba¬ taillon de la Haute-Saône, pour avoir quitté son poste pendant quatre jours; Le citoyen Porcherot, lieutenant au 4e ba¬ taillon de la Haute-Saône, pour avoir quitté son poste pendant trois jours; Le citoyen Aubry, capitaine au 7® bataillon de la Meurthe, pour s’être absenté de son corps depuis plus d’un mois, à la faveur d’un billet (1) D’après le Journal de Perlel [n° 429 du 5 fri¬ maire an II (lundi 25 novembre 1793), p. 443, la lecture de cette lettre fut accueillie par de vifs applaudissements. (2) Archives nationales , carton C 283, dossier 797*