48 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE sans effusion de sang, les ennemis de la patrie, la nuit du 9 au 10, que de vous offrir leurs bras et leur sang pour deffendre vos travaux, et vous procurer les moyens d’affermir d’une manière inébranlable les colonnes de la République une et indivisible. S. et F.! Renault ( commdl ), Brunet ( 2e commdt ), Dominique ( commdt ), Nauvin( secrét. ) [et 27 autres signatures], e’ [La sté popul. et la comm. de Mont-sur-Sioule (1), à la Conv.; s.d. ] (2) Citoyens représentans, pères et sauveurs de la patrie, la société et la commune de Mont-sur-Sioule, pénétrées des sentimens du plus vif patriotisme, s’empressent de vous féliciter sur vos glorieux travaux, sur les mesures sages et vigoureuses que vous prenés sans cesse pour le bien public, et notamment sur le triomphe que la liberté a remporté sur l’infernale conjuration que vous venés d’étouffer. Depuis la révolution, la chose publique a couru les plus grands dangers; elle en est toujours sortie victorieuse; les trahisons, les attentats de tous genre ne cessent de vous environner; les monstres de la royauté, du fanatisme et de l’aristocratie se remuent en tout sens, pour vous attaquer et vous dissoudre; mais la marche rapide et imposante que vous tenés, le courage et l’énergie que vous faites paroître, déjouent tous les complots liberticides; les tyrans de la patrie sont anéantis. Leurs têtes sont tombées sous la hache de la loi, et la République est encore sauvée : elle est impérissable. O crime inoui! Un triumvirat s’était formé dans votre enceinte. Des tigres altérés de sang s’étoient déjà partagé leur proye; ils avoient désigné leurs victimes, et le sénat français allait être égorgé par de nouveaux Catilina. Républicains, c’est de la cime de votre redoutable montagne que vous avés foudroyé les scélérats, ces titans orgueilleux qui avoient porté l’audace jusqu’à vouloir envahir les droits d’un peuple souverain, et poser leur trône sur des monceaux de cadavres; leur trône a été l’échafaud. Continués, législateurs, veillés sans cesse, conservés le précieux dépôt confié à vos soins. La société et la commune de Mont-sur-Sioule vous invitent à rester fermes à votre poste. Elles vous jurent un attachement inviolable; elles vous témoignent leur joye du supplice des traîtres et de leurs adhérans; elles vous protestent qu’elles sont et seront toujours entièrement dévouées à la loi et à la patrie. Vive la Convention, périssent les conspirateurs! Rousselin {secrét.), J. Vianot ( uice-présid .), Dinot {secrét.). (1) Ci-devant Saint-Pourçain, Allier. (2) C 316, pl. 1266, p. 53. Mentionné par B"1, 30 therm. (1er suppl1). r [La sté popul. de Lorquin (1), à la Conv.; s.d.] (2) Citoyens représentans, La société populaire de Lorquin, aussitôt qu’elle a appris la chute de la tirannie de Robespierre et de ses infâmes complices, a fait retentir le lieux de ses séances de cris de joie, et a été pénétrée de vénération pour les dignes représentans qui ont sauvé la République. Elle vous félicite sur l’énergie que vous venez de déployer contre les ennemis de la patrie, qui avaient osé espérer de l’asservir, et la trompaient en répétant souvent les mots du peuple qu’ils trahissaient, et de vertu lorsque le crime était au fond de leur âme. Le danger était grand; votre courage en a triomphé, et la liberté vous doit son salut. Continués, représentans, de sauver la chose publique de tous les naufrages; déjoués toutes les manoeuvres criminelles; qu’aucun conspirateur n’échappe à la hache de la loi. Parlés, et nous irons, s’il en est besoin, avec toute la France, vous faire un rempart de nos corps, et faire triompher la liberté. Mais les braves et vertueux citoyens de Paris vous entourent. La liberté ne sera jamais en danger. Les orages politiques ne serviront qu’à l’affermir davantage, et la foudre frappera toujours les traîtres. Qu’elle étoit sublime, qu’elle étoit digne du peuple et de vous, cette séance où, au milieu des périls qui menaçoient vos têtes et votre pays, vous décrétâtes la mise hors la loi des conjurés, et conservâtes au monde l’espoir d’être libre! Oui, pères du peuple, autant nous admirons vos vertus et votre énergique constance dans vos travaux salutaires, autant nous sommes pénétrés d’horeur et d’indignation contre ces hommes profondément perfides qui voulaient, en trompant le peuple, substituer un trône à la liberté, des chaînes à la patrie. Périssent à jamais les successeurs des Catilina et des Cromvel, et tous les hommes hipocrites et ambitieux! Vive la République, une et indivisible! Ancel {présid.), Thiery {secrét.), Lhuillier {secrét.). g [La société populaire et républicaine des sans-culottes de Villeneuve-de-Berg (3), la municipalité, les juges de paix, le tribunal du distr. du Coiron, et le c. de surveillance de ladite comm., réunis, à la Conv.; Villeneuve-de-Berg, séance du décadi 20 therm. II] (4) (1) District de Sarrebourg, Meurthe (aujourd’hui Moselle). (2) C 316, pl. 1266, p. 81. Mentionné par B‘n, 2 fruct. (3) Ardèche. (4) C 316, pl. 1266, p. 82. Mentionné par B‘n, 30 therm. (1er suppl1). SÉANCE DU 27 THERMIDOR AN II (14 AOÛT 1794) - N° 1 49 Représentans du peuple françois, Catilina, entourré d’assassins et d’incendiaires, comptant sur la milice de Sylla, méditoit la ruine de Rome et celle du sénat, la perte des gens de bien, et l’oppression du peuple. Ses espions veilloient partout; ses agens s’étoient distribués Rome et les provinces; le fer brillait, les torches s’allumaint; tout étoit prêt enfin, et la République touchait à sa dernière heure, lorsque Cicéron attaqua le monstre, face à face, au milieu du sénat, et lui arracha le masque de la probité. Catilina découvert sortit, en s’écriant qu’il ne périroit pas seul, et il se réfugia parmi les conjurés. Un décret immortel le déclara aussitôt, ainsi que ses complices, l’ennemi de la patrie, et ceux-ci, arrêtés, périrent sous le glaive de la loy. Rome sauvée proclama Cicéron et le sénat les libérateurs de la République. On n’entendit que ce seul cri : d’autres consuls ont reculé nos frontières par des victoires, ceux-ci ont conservé l’Etat même. Législateurs françois, dans ce tableau rapide et fidèle, reconnoissez les crimes de Robespierre et de ses agens, le courage éloquent de vos orateurs, vos périls, votre vertueuse fermeté, vos devoirs, nos voeux, et l’expression de notre reconnoissance. Nous avons renouvellé tous ensemble le serment unanime de poursuivre jusqu’au dernier des partisans de la tirannie et de l’aristocratie, de rester fidelles à la Convention nationale, et de la deffendre jusqu’à la mort. Vive la République! Vive la Convention nationale! Honneur aux fidelles sections de Paris! Mort aux tirans et à tous les ennemis du peuple! Teyssier ( présid . de la sté ), Durand ( secrét .), Maigron fils. Les membres du c. de correspondance : Aimard {présid.), Chapus, Ducros, Robert, Archambes, La Valette {archiviste) [et une signature illisible], Le tribunal du distr. du Coiron et juge de paix : Maurin, Moze, Challamel, Deliere {commissaire nat.), [une signature illisible {du présid.)], Vachet-Rigaud {juge de paix). Les membres du c. de surveillance: F. Ladet {présid.), Aimard {secrét.) [et 9 autres signatures]. h’ [La sté popul. de Tulle (1), à le Conv.; Tulle, 19 therm. II] (2) Citoyens représentants, Une nouvelle conspiration, plus terrible encore que toutes celles qui avoient éclaté jusqu’icy, s’étoit formée à côté de vous, pour l’anéantissement de la liberté. Les conjurés (1) Corrèze. (2) C 316, pl. 1266, p. 50. Mentionné par B‘n , 2 fruct. s’étoient emparés de la confiance du peuple; ils avoient une autorité puissante; ils tenoient une partie des rênes du gouvernement, et ils avoient su se couvrir de l’égide du patriotisme et de la vertu. Le génie de la France, qui veille sur nous, a dévoilé tout d’un coup la trame de leurs manoeuvres perfides. Votre sagesse, votre énergie et votre courage, qui se sont accrus avec le danger, ont encore une fois sauvé la patrie. A la première nouvelle de cette affreuse conspiration, un cri général d’indignation s’est fait entendre dans le lieu de nos séances, et nous avons tous unanimement prêté le serment des hommes libres d’immoler tout individu qui usurperoit la souveraineté. Qu’ils étoient petits, dans leurs projets criminels, ceux qui osoient prétendre se mettre à la place du peuple, à la place du souverain, qui lutte avec intrépidité, depuis 6 années, contre les ennemis de toute espèce qui se sont élevés contre luy; du peuple qui veut être libre, et qui maintiendra sa liberté par le poids de sa force et de sa puissance! Qu’ils étoient insensés, et coupables, en feignant de croire que le peuple avoit oublié l’existence de l’Etre suprême, et en cherchant à le luy persuader, pour mieux parvenir à l’égarer, et le préparer, peut-être, à recevoir de nouvelles erreurs. Le peuple n’a jamais perdu de vue le flambeau de la vérité et de la raison. Ce flambeau l’éclaire, et il le dirige, il dissipe devant luy tous les prestiges que la tyrannie ou l’intrigue pourroient luy présenter. Ainsy l’astre bienfaisant de la lumière dissipe les nuages qui s’élèvent derrière la montagne, et donne à l’univers une lumière pure. Cette nuit pendant laquelle la représentation nationale a été menacée, quelques instants, de sa dissolution prochaine; cette nuit pendant laquelle vous avés gardé cette attitude imposante et fière, digne des représentants d’un grand peuple; cette nuit pendant laquelle vous avés dicté des loix sévères et justes contre les conspirateurs, en ordonnant la chute de leurs têtes criminelles sous le fer vengeur de la liberté offensée; cette nuit ne sera jamais effacée des fastes de la République. Ils ont aussy bien mérité de la patrie, les Parisiens qui sont restés fidelles à la Convention nationale, qui l’ont entourée de leur force, qui ont exposé leur vie pour sa deffense, et qui ont fait exécuter ses ordres. Ah! Frères et amis, si nous eussions été près de vous, nous aurions partagé vos périls et votre gloire; nos corps auroient servi de rempart, comme les vôtres, à nos représentans, et nous aurions été percés de mille coups, avant que les conjurés eussent pu les atteindre. Continués, sages représentants, vos immortels travaux; la victoire couronne de ses brillants succès nos frères qui marchent au pas de charge contre les ennemis de l’extérieur. Les mêmes lauriers vous couronnent pour vos succès contre ceux de l’intérieur. La massue d’Her-cule est dans vos mains. Vous disposés de la force et de la puissance du peuple. Qu’elles soient la terreur de ses ennemis, et ne les déposés que lorsqu’ils seront entièrement anéantis.