[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j 63 Extrait des registres des délibérations du di/rec-toire du département de la Haute-Marne (1). Béance publique et permanente du 29 bru¬ maire de l’an II de la République française, une et indivisible. Il a été fait ouverture d’uu paquet adressé à l’Administration, lequel renfermait une lettre en date du 28 courant, du citoyen Regnaut, chirur¬ gien et juge de paix du canton de Reynel, par laquelle il la prie de faire passer à la Convention nationale, comme une preuve de son amour et de son dévouement au maintien de la République, une médaille’d’or qui lui a été décernée par l’aca¬ démie de chirurgie de Paris, dans sa séance publique de 1787 pour le premier prix d’émula¬ tion; laquelle médaille était jointe à la lettre. Sur quoi, le directoire, le procureur général syndic entendu, en acceptant l’offre généreuse et patriotique du citoyen Regnaut, arrête que la médaille d’or dont il fait hommage à la Répu¬ blique, sera incessamment adressée à la Conven¬ tion nationale et qu’ expédition du présent sera délivrée audit citoyen Regnaut. Pour expédition conforme : C. Mariotte, secrétaire général. La Société populaire d’Avize (Avize), départe¬ ment de la Marne, félicite la Convention natio¬ nale qui, du haut de la miraculeuse Montagne, a foudroyé les scélérats, et elle l’invite à ne quitter son poste que lorsque tous les tyrans et leurs satellites seront anéantis. Mention honorable, insertion au « Bulletin» (2). Suit V adresse de la Société populaire d’Avize (3). « Avize, décadi, 20e jour du mois de bru¬ maire de l’an II de la République fran¬ çaise, une et indivisible. « Citoyens représentants, « Votre courage et votre sagesse sont les ga¬ rants assurés du salut de la patrie. Du haut de la miraculeuse Montagne vous promenez fière¬ ment vos regards paternels sur la vaste étendue de la République. Vous pénétrez et déjouez aussitôt les trames infernales de nos ennemis; votre attitude imposante les atterre, ils vou¬ draient, les scélérats, vous voir rouler dans le marais fangeux où s’éteindrait, selon leurs in¬ fâmes désirs, le feu sacré du civisme pur qui em¬ brase vos âmes. Tonnez ! Frappez ! Écrasez ! jus¬ qu’au dernier ces osas (sic) téméraires qui me¬ nacent l’arche sainte d’une atteinte sacrilège ! Nouveaux hercules, que la terrible massue dont vos bras nerveux sont armés fasse rentrer dans le néant tous les tyrans et leurs automatisés sa¬ tellites ! Alors, mais pas plus tôt, rentrez dans vos foyers, couverts des bénédictions de la géné¬ ration présente, doux et juste présage de celles que donnera à votre mémoire la race future. (1) Archives nationales, carton C 283, dossier 805. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 141. (3) Archives nationales, carton C 285, dossier 828. Attendez-y avec confiance le jugement do la sévère et impartiale postérité, soyez assurés que ce juge incorruptible consacrera vos glorieux, vos immortels travaux qui surnageraient dans l’abîme des siècles. « Voilà, valeureux Montagnards, le vœu sin¬ cère de la Société populaire des amis de la Répu¬ blique une et indivisible, qui s’est formée ces jours derniers dans la commune d’Avize, chef-lieu de canton, district d’Epernay, département de la Marne ; son premier regard s’est porté vers vous. Ces fiers républicains qui la composent, enfants de vos principes, zélés partisans de vos maximes, voudraient avoir mille vies à consacrer à la chose publique, et vous prouver leur admira¬ tion et leur dévouement. Sous de tels auspices, ils ouvrent, avec courage, leur carrière politique, et jurent guerre aux tyrans, aux muscadins de toute espèce, amour et fraternité aux sans-- culottes. « Grâce enfin aux vœux réitérés de la Répu¬ blique, à vos mesures vigoureuses, au sang des martyrs de la liberté qui criait si hautement vengeance de toutes parts, la tête exécrable de T Autrichienne est tombée sous le glaive des lois, le fédéralisme est anéanti, le fanatisme s’éteint tous les jours. Quelles couronnes sauraient payer des bienfaits si inappréciables ! Le bonheur de la République est votre unique objet, quand nous en jouirons nous partagerons notre ré¬ compense. « Le Brun, secrétaire; Pointe; Bertrand, Sq ? secrétaire; Brouillet, président. » Le conseil général de la commune de Saint-Quentin fait passer à la trésorerie nationale 1,030 marcs d’argent, fruit des dépouilles des temples de la superstition; il exprime avec éner¬ gie les sentiments républicains dont il est animé. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre du conseil général de la, commune de Saint-Quentin (2). Le conseil général de la commune de Saint-Quentin, à la Convention nationale. « Citoyens représentants, « Des hommes libres ne reconnaissent qu’un culte, celui de la raison, qifi, dépouillé des pré¬ jugés et de l’erreur, est simple et pur comme la nature. Les habitants de Saint-Quentin ren¬ dant hommage à cette déité ont anéanti pour jamais les hochets du fanatisme, leurs mains républicaines ont brisé les ornements fastueux qui décoraient les temples et leurs froides reli¬ ques serviles, instruments de l’astuce des prê¬ tres pour abuser le peuple; ces trésors, analysés par l’erreur mensongère, vont donc servir à écraser nos ennemis. « Le dépouillement des églises de cette com-(1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 141. (2) Archives nationales, carton G 283, dossier 805.