SÉANCE DU 6 FLORÉAL AN II (25 AVRIL 1794) - Nos 53 à 55 345 53 L’agent national du district de Mantes annonce à la Convention nationale qu’il fait partir 315 marcs 6 onces 3 gros et demi d’argenterie et de vermeil, provenant des églises de ce district : un nouvel envoi aura lieu incessamment. Les biens d’émigrés se vendent avec grand succès; cinq petits lots estimés 3283 liv., ont été vendus 12,050 liv. Au nom de tous les individus composant le district de Mantes, l’agent national félicite la Montagne sur son activité à déjouer les complots ourdis contre la représentation nationale, et proteste de la défendre au prix de leur sang, s’il étoit possible qu’elle fût jamais menacée. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité des domaines nationaux (1). 54 La société populaire de Privas, après avoir rendu hommage aux travaux de la Convention nationale, et à l’attitude fière et imposante qu’elle a conservée lors des propositions de paix, l’invite à conserver son poste jusqu’au renversement de tous les trônes. Cette société instruit la Convention nationale qu’elle vient de fournir trois défenseurs à la patrie, et qu’elle se dispose à faire partir un cavalier armé et équipé. Instruite du nouveau complot qui vient d’être déjoué par la surveillance du Comité de salut public, elle demande le prompt châtiment réservé à de tels conspirateurs. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Privas, s.d.] (3). « Citoyens représentans, Les français ont voulu être libres et vous avez posé les bases de leur liberté que vous affermissez chaque jour. Ils ont voulu être égaux et vous avez anéanti cette différence odieuse qui naguère existait entre les blancs et les noirs. Ils veulent résister à la tyrannie et vous avez rempli leur vœu en déclarant que vous n’écouteriez aucune proposition de paix, que lorsque le sol de la République ne serait plus souillé par les vils agens du despotisme. Non ! point de paix, point de trêve, jusqu’au renversement de tous les trônes. C’est le cri de tous les républicains. Ils ne composeront jamais sur l’article de la liberté et pour en soutenir la cause, les sacrifices seront autant de jouissances. Nous venons, Représentans, de fournir 3 défenseurs qui sont allés joindre la Légion montagnarde; nous nous disposons à faire partir un cavalier armé et équipé. Les Ardéchiens savent se battre; ils savent vaincre; ils savent mourir (1) P.V., XXXVI, 144. Bin, 6 flor. (suppl‘), 7 flor. et 13 flor. (2e suppl*); Débats, n° 586, p. 117; Feuille Rép., n° 297; M.U., XXXIX, 104. (2) P.V., XXXVI, 145. Bin, 7 flor. et 13 flor. (2e suppl1) ; J. Univ., n° 1625. (3) C 303, pl. 1105, p. 6. pour le maintien de la République. Et vous qui, déjà, l’avez sauvée tant de fois, demeurez fermes à votre poste et ne quittez le gouvernail du vaisseau de l’Etat que lorsque vous l’aurez conduit dans le port à l’abri des orages. La Société vient d’être instruite qu’une nouvelle conspiration avait été formée contre la Représentation nationale et par conséquent, contre la République entière; elle a frémi d’horreur ! Mais, grâces en soient rendues à votre active et salutaire surveillance, cet infernal complot a encore été déjoué, et bientôt sans doute la hache de la loy fera justice des monstres qui avaient osé le tramer. Continuez, Représentans, à acquérir des droits à la reconnaissance du peuple, son énergie secondera la vôtre. Vive la Montagne ! Vive la République ! » Les membres du C. de correspondance : Duval, Regard, Bouviez, Bion, Deroure. 55 Les administrateurs du district d’Ernée annoncent l’envoi des dépouilles des ci-devant églises de leur district; elles consistent en 466 marcs 6 onces d’argenterie, 37 marcs de galon d’or, 28 marcs de galon d’argent, 66 liv. de cuivre argenté, 813 liv. de cuivre ou potin, 19,000 liv de métal de cloches, et un grand nombre d’autres objets tant en or qu’en argent et métaux de différentes espèces. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [. Ernée , 10 germ. II; Au présid. de la Conv .] (2). « Citoyen, L’empire de la Raison s’est fait sentir en presque toutes les commîmes de notre district; le fanatisme y a disparu, tous les prêtres y ont abdiqué leurs fonctions mensongères et hypocrites. Tous les hochets qui servaient à alimenter et fomenter en tous les esprits la supersition ont été amenés en ce district pour en faire offrande à la patrie et les destiner à la défense de notre liberté que tous les tyrans coalisés cherchaient à nous enlever. Nous te prévenons, Citoyen, que le 13 de ce mois nous avons, à l’adresse de la caisse de l’administration générale des monnaies à Paris, chargé à la messagerie de Mayenne 466 marcs 6 onces d’argenterie, 37 marcs de galon d’or, 28 marcs de galon d’argent, 66 livres de cuivre argenté, le tout provenant des églises de notre district, que le 12 nous avons fait partir pour Rennes 813 livres de cuivre ou potin, et 19 000 livres de métal de cloche. Nous avons, il y a 2 mois, envoyé à Rennes au représentant du peuple Esnuë-Lavallée 90 marcs d’argent et 12 000 livres au moins de cloches n’ayant pu les peser vu leur pesanteur. Il a été également envoyé à Paris au caissier ‘ de la Monnaie par le citoyen Quentin, administrateur du département, 80 marcs d’argent et plus de 100 livres de cuivre argenté provenant de l’église d’Ernée; nous avons précédemment envoyé à Nantes au directeur des Monnaies 191 marcs d’argenterie, 1 941 (1) P.V., XXXVI, 145. Btn, 13 flor. (2e suppl4). (2) C 301, pl. 1078, p. 33. SÉANCE DU 6 FLORÉAL AN II (25 AVRIL 1794) - Nos 53 à 55 345 53 L’agent national du district de Mantes annonce à la Convention nationale qu’il fait partir 315 marcs 6 onces 3 gros et demi d’argenterie et de vermeil, provenant des églises de ce district : un nouvel envoi aura lieu incessamment. Les biens d’émigrés se vendent avec grand succès; cinq petits lots estimés 3283 liv., ont été vendus 12,050 liv. Au nom de tous les individus composant le district de Mantes, l’agent national félicite la Montagne sur son activité à déjouer les complots ourdis contre la représentation nationale, et proteste de la défendre au prix de leur sang, s’il étoit possible qu’elle fût jamais menacée. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité des domaines nationaux (1). 54 La société populaire de Privas, après avoir rendu hommage aux travaux de la Convention nationale, et à l’attitude fière et imposante qu’elle a conservée lors des propositions de paix, l’invite à conserver son poste jusqu’au renversement de tous les trônes. Cette société instruit la Convention nationale qu’elle vient de fournir trois défenseurs à la patrie, et qu’elle se dispose à faire partir un cavalier armé et équipé. Instruite du nouveau complot qui vient d’être déjoué par la surveillance du Comité de salut public, elle demande le prompt châtiment réservé à de tels conspirateurs. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Privas, s.d.] (3). « Citoyens représentans, Les français ont voulu être libres et vous avez posé les bases de leur liberté que vous affermissez chaque jour. Ils ont voulu être égaux et vous avez anéanti cette différence odieuse qui naguère existait entre les blancs et les noirs. Ils veulent résister à la tyrannie et vous avez rempli leur vœu en déclarant que vous n’écouteriez aucune proposition de paix, que lorsque le sol de la République ne serait plus souillé par les vils agens du despotisme. Non ! point de paix, point de trêve, jusqu’au renversement de tous les trônes. C’est le cri de tous les républicains. Ils ne composeront jamais sur l’article de la liberté et pour en soutenir la cause, les sacrifices seront autant de jouissances. Nous venons, Représentans, de fournir 3 défenseurs qui sont allés joindre la Légion montagnarde; nous nous disposons à faire partir un cavalier armé et équipé. Les Ardéchiens savent se battre; ils savent vaincre; ils savent mourir (1) P.V., XXXVI, 144. Bin, 6 flor. (suppl‘), 7 flor. et 13 flor. (2e suppl*); Débats, n° 586, p. 117; Feuille Rép., n° 297; M.U., XXXIX, 104. (2) P.V., XXXVI, 145. Bin, 7 flor. et 13 flor. (2e suppl1) ; J. Univ., n° 1625. (3) C 303, pl. 1105, p. 6. pour le maintien de la République. Et vous qui, déjà, l’avez sauvée tant de fois, demeurez fermes à votre poste et ne quittez le gouvernail du vaisseau de l’Etat que lorsque vous l’aurez conduit dans le port à l’abri des orages. La Société vient d’être instruite qu’une nouvelle conspiration avait été formée contre la Représentation nationale et par conséquent, contre la République entière; elle a frémi d’horreur ! Mais, grâces en soient rendues à votre active et salutaire surveillance, cet infernal complot a encore été déjoué, et bientôt sans doute la hache de la loy fera justice des monstres qui avaient osé le tramer. Continuez, Représentans, à acquérir des droits à la reconnaissance du peuple, son énergie secondera la vôtre. Vive la Montagne ! Vive la République ! » Les membres du C. de correspondance : Duval, Regard, Bouviez, Bion, Deroure. 55 Les administrateurs du district d’Ernée annoncent l’envoi des dépouilles des ci-devant églises de leur district; elles consistent en 466 marcs 6 onces d’argenterie, 37 marcs de galon d’or, 28 marcs de galon d’argent, 66 liv. de cuivre argenté, 813 liv. de cuivre ou potin, 19,000 liv de métal de cloches, et un grand nombre d’autres objets tant en or qu’en argent et métaux de différentes espèces. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [. Ernée , 10 germ. II; Au présid. de la Conv .] (2). « Citoyen, L’empire de la Raison s’est fait sentir en presque toutes les commîmes de notre district; le fanatisme y a disparu, tous les prêtres y ont abdiqué leurs fonctions mensongères et hypocrites. Tous les hochets qui servaient à alimenter et fomenter en tous les esprits la supersition ont été amenés en ce district pour en faire offrande à la patrie et les destiner à la défense de notre liberté que tous les tyrans coalisés cherchaient à nous enlever. Nous te prévenons, Citoyen, que le 13 de ce mois nous avons, à l’adresse de la caisse de l’administration générale des monnaies à Paris, chargé à la messagerie de Mayenne 466 marcs 6 onces d’argenterie, 37 marcs de galon d’or, 28 marcs de galon d’argent, 66 livres de cuivre argenté, le tout provenant des églises de notre district, que le 12 nous avons fait partir pour Rennes 813 livres de cuivre ou potin, et 19 000 livres de métal de cloche. Nous avons, il y a 2 mois, envoyé à Rennes au représentant du peuple Esnuë-Lavallée 90 marcs d’argent et 12 000 livres au moins de cloches n’ayant pu les peser vu leur pesanteur. Il a été également envoyé à Paris au caissier ‘ de la Monnaie par le citoyen Quentin, administrateur du département, 80 marcs d’argent et plus de 100 livres de cuivre argenté provenant de l’église d’Ernée; nous avons précédemment envoyé à Nantes au directeur des Monnaies 191 marcs d’argenterie, 1 941 (1) P.V., XXXVI, 145. Btn, 13 flor. (2e suppl4). (2) C 301, pl. 1078, p. 33.