360 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE AFFAIRES NON MENTIONNÉES AU PROCÈS-VERBAL 31 [Pflieger, repr. près l’armée de la Moselle, à ses collègues à la Conv.; Nancy, 16 therm. 7/7(1) A peine, citoyens mes collègues, la nouvelle de la conspiration découverte à Paris est-elle parvenue dans cette commune, que tous les citoyens de Nancy avec les authorités constituées se sont à l’instant réunis au temple de l’Etre suprême pour y juger que jamais ils ne se sépareroient de la Convention; que, quelque masque que prennent les traîtres, ils les avoient en horreur, qu’ils les poursuivroient; j’ai reçu leur serment, qui a été accompagné des cris touchans et mille fois répétés de : vive la République, vive la Convention, vive la Montagne ! Voilà la réponse des habitans de Nancy aux intrigans, aux calomniateurs qu’ils ont parmi eux, et qui, pour envahir l’authorité ou conserver celle qu’ils ont obtenu par la cabale, cherchent à persuader que la majorité de cette commune veut la contre-révolution. Mais la vérité se découvrira et vous verrez un jour que se sont les partisans des Hébert, des Danton et des derniers traîtres que le glaive de la loi vient de fraper, qui, seuls, ont empêché que les vrais sentiments des citoyens de Nancy ne soient connus : ils espèrent que bientôt les méchants seront démasqués. Continuez, mes collègues, à fraper tous les traîtres. Trop longtemp ils ont respiré. Vous avez pour vous la justice et la toute-puissance nationale. Respect, amour et reconnoissance pour la Convention : voilà le sentiment de tous les François. S. et F. Pflieger. Mention honorable, insertion au bulletin (2). 32 [Le trib. révol. séant à Brest, à la Conv.; Brest, 15 therm. 7/7(3). Le tribunal vient d’apprendre, par le représentant du peuple Prieur de la Marne, que la Convention nationale a déjoué une nouvelle faction de conspirateurs, et que la justice du peuple en a fait l’exemple le plus terrible et le plus prompt. Le tribunal considère cet événement mémorable comme la victoire la plus signalée et la plus efficacement utile aux intérêts de la République. Quels que soient les différentes factions qui pourroient chercher à l’avenir à saper l’autorité de la Convention nationale, le tribunal, en (1) C 311, pl. 1231, P-18. (2) Mention marginale du 21 thermidor. L’adresse est résumée au P.-V. du 22 therm. (Voir 22 therm., n° 10). (3) C 313, pl. 1245, p. 21. Mentionné par ffn, 29 therm. (2e suppl1). applaudissant à la sagesse et à la fermeté des mesures qu’elle a prises, renouvelle en ce jour, en présence du peuple assemblé, le serment de ne reconnoître d’autre autorité que la sienne, de n’obéir qu’aux décrets émanés de son sein et de mourir pour la liberté et l’égalité. Ragmey (présid.), Casquier (juge), Le barr fils (juge), P. Bonnes (substitut), Dané, Verteux (accusr public), Patis (juge), Marions (subst1. de l’accusr public), Cabon (greffier), M. Grandeau (substitut), Despujols (juré), Dessiriers (juré), félix Nouvel (juré), Brandin (juré), Raoul (juré), Queneudec (juré), Jullien (juré), Fournier (juré), [et 3 signatures illisibles], Mention honorable, insertion au bulletin (1). 33 [La sté popul. de Toulouse à la Conv.; Toulouse, 17 therm. 77/(2). Représentans du peuple, La liberté a été en grand péril, et vous l’avez sauvée; les triumvirs siégeaient au milieu du sénat, vous avez eu le courage d’arracher le masque qui les couvrait, et de livrer au glaive des loix populaires le Pysistrate de notre patrie. Gloire immortelle vous soit rendue ! Autrefois le peuple vous désigna les traîtres, aujourdhui c’est vous qui avez dénoncé les conspirateurs au tribunal de l’opinion. Une municipalité liberti-cide a osé servir d’azile aux modernes Catilinas. Vous avez énergiquement énoncé la volonté nationale, et le peuple de Paris, qui avait créé la liberté, a spontanément comblé le tombeau dans lequel le crime, couvert du manteau de la vertu, était à la veille de l’ensevelir. Pères de la patrie, vous vous êtes montrés aussi grands que le peuple dont vous êtes les mandataires. Point d’idolâtrie que celle de la République; la liberté et les loix sont tout; les individus ne sont rien. La société populaire de Toulouse et les citoyens fidelles habitués de leurs tribunes, ont applaudi avec anthousiasme à l’héroïque énergie que vous avez développé[e] dans cette périlleuse circonstance, et délibéré unanimement de vous faire parvenir, par un courier extraordinaire, que nous sommes fiers de votre vertu, et combien nous portons envie aux citoyens de Paris qui ont eu le bonheur, en vous couvrant de leurs personnes, de vous mettre hors d’atteinte des poignards du Cronmvel (sic) qui voulait nous perdre et de ses sbires sanguinaires qui projetaient de vous assassiner. Fondateurs de la République, restés fermes à votre poste. De quelques couleurs dont veuille s’affubler le royalisme, vos chaises curules seront inébranlables et nous mourrons libres. Desluirreaux (secrét.), Meilhan (présid.), Figuier (secrêt.), Bellecour fils (présid.). [et plus de 260 signatures]. Mention honorable, insertion au bulletin (3). (1) Mention marginale du 21 therm. IL (2) C 315, pl. 1263, p. 39. (3) Mention marginale du 21 thermidor. Reproduit au B ", 27 therm. (1er suppl1). 360 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE AFFAIRES NON MENTIONNÉES AU PROCÈS-VERBAL 31 [Pflieger, repr. près l’armée de la Moselle, à ses collègues à la Conv.; Nancy, 16 therm. 7/7(1) A peine, citoyens mes collègues, la nouvelle de la conspiration découverte à Paris est-elle parvenue dans cette commune, que tous les citoyens de Nancy avec les authorités constituées se sont à l’instant réunis au temple de l’Etre suprême pour y juger que jamais ils ne se sépareroient de la Convention; que, quelque masque que prennent les traîtres, ils les avoient en horreur, qu’ils les poursuivroient; j’ai reçu leur serment, qui a été accompagné des cris touchans et mille fois répétés de : vive la République, vive la Convention, vive la Montagne ! Voilà la réponse des habitans de Nancy aux intrigans, aux calomniateurs qu’ils ont parmi eux, et qui, pour envahir l’authorité ou conserver celle qu’ils ont obtenu par la cabale, cherchent à persuader que la majorité de cette commune veut la contre-révolution. Mais la vérité se découvrira et vous verrez un jour que se sont les partisans des Hébert, des Danton et des derniers traîtres que le glaive de la loi vient de fraper, qui, seuls, ont empêché que les vrais sentiments des citoyens de Nancy ne soient connus : ils espèrent que bientôt les méchants seront démasqués. Continuez, mes collègues, à fraper tous les traîtres. Trop longtemp ils ont respiré. Vous avez pour vous la justice et la toute-puissance nationale. Respect, amour et reconnoissance pour la Convention : voilà le sentiment de tous les François. S. et F. Pflieger. Mention honorable, insertion au bulletin (2). 32 [Le trib. révol. séant à Brest, à la Conv.; Brest, 15 therm. 7/7(3). Le tribunal vient d’apprendre, par le représentant du peuple Prieur de la Marne, que la Convention nationale a déjoué une nouvelle faction de conspirateurs, et que la justice du peuple en a fait l’exemple le plus terrible et le plus prompt. Le tribunal considère cet événement mémorable comme la victoire la plus signalée et la plus efficacement utile aux intérêts de la République. Quels que soient les différentes factions qui pourroient chercher à l’avenir à saper l’autorité de la Convention nationale, le tribunal, en (1) C 311, pl. 1231, P-18. (2) Mention marginale du 21 thermidor. L’adresse est résumée au P.-V. du 22 therm. (Voir 22 therm., n° 10). (3) C 313, pl. 1245, p. 21. Mentionné par ffn, 29 therm. (2e suppl1). applaudissant à la sagesse et à la fermeté des mesures qu’elle a prises, renouvelle en ce jour, en présence du peuple assemblé, le serment de ne reconnoître d’autre autorité que la sienne, de n’obéir qu’aux décrets émanés de son sein et de mourir pour la liberté et l’égalité. Ragmey (présid.), Casquier (juge), Le barr fils (juge), P. Bonnes (substitut), Dané, Verteux (accusr public), Patis (juge), Marions (subst1. de l’accusr public), Cabon (greffier), M. Grandeau (substitut), Despujols (juré), Dessiriers (juré), félix Nouvel (juré), Brandin (juré), Raoul (juré), Queneudec (juré), Jullien (juré), Fournier (juré), [et 3 signatures illisibles], Mention honorable, insertion au bulletin (1). 33 [La sté popul. de Toulouse à la Conv.; Toulouse, 17 therm. 77/(2). Représentans du peuple, La liberté a été en grand péril, et vous l’avez sauvée; les triumvirs siégeaient au milieu du sénat, vous avez eu le courage d’arracher le masque qui les couvrait, et de livrer au glaive des loix populaires le Pysistrate de notre patrie. Gloire immortelle vous soit rendue ! Autrefois le peuple vous désigna les traîtres, aujourdhui c’est vous qui avez dénoncé les conspirateurs au tribunal de l’opinion. Une municipalité liberti-cide a osé servir d’azile aux modernes Catilinas. Vous avez énergiquement énoncé la volonté nationale, et le peuple de Paris, qui avait créé la liberté, a spontanément comblé le tombeau dans lequel le crime, couvert du manteau de la vertu, était à la veille de l’ensevelir. Pères de la patrie, vous vous êtes montrés aussi grands que le peuple dont vous êtes les mandataires. Point d’idolâtrie que celle de la République; la liberté et les loix sont tout; les individus ne sont rien. La société populaire de Toulouse et les citoyens fidelles habitués de leurs tribunes, ont applaudi avec anthousiasme à l’héroïque énergie que vous avez développé[e] dans cette périlleuse circonstance, et délibéré unanimement de vous faire parvenir, par un courier extraordinaire, que nous sommes fiers de votre vertu, et combien nous portons envie aux citoyens de Paris qui ont eu le bonheur, en vous couvrant de leurs personnes, de vous mettre hors d’atteinte des poignards du Cronmvel (sic) qui voulait nous perdre et de ses sbires sanguinaires qui projetaient de vous assassiner. Fondateurs de la République, restés fermes à votre poste. De quelques couleurs dont veuille s’affubler le royalisme, vos chaises curules seront inébranlables et nous mourrons libres. Desluirreaux (secrét.), Meilhan (présid.), Figuier (secrêt.), Bellecour fils (présid.). [et plus de 260 signatures]. Mention honorable, insertion au bulletin (3). (1) Mention marginale du 21 therm. IL (2) C 315, pl. 1263, p. 39. (3) Mention marginale du 21 thermidor. Reproduit au B ", 27 therm. (1er suppl1).