290 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE [La société populaire et républicaine du canton de Rugles à la Convention nationale, le 20 thermidor an II] (16) Citoyens Représentons, Vous êtes les restaurateurs des droits du Peuple, fondateurs de la République que vous venez de sauver en manifestant une grande énergie; par votre fermeté vous avez étouffé la plus perfide, et la plus odieuse des conjurations en anéantissant les conjurateurs; nous applaudissons à votre courage; restez à votre poste : achevez votre ouvrage consolidez par vos travaux le bonheur d’un grand peuple qui n’a point juré en vain d’être libre. Si ce n’est point assez de vous avoir investi de notre amour, parlez nous sommes prest à mourir s’il le faut en vous défendant. Nous venons d’adresser à l’administration de notre district 152 L 15 s à laquelle sont jointe sept chemises 5 paires de souliers deux aulnes de toile blanche et une paire de guêtres noires. Nous destinons ces objets aux besoins de nos frères défenseurs de la patrie; notre ci-devant église dont nous avons fait une Salpêtrière en pleine activité, vient de nous procurer l’avantage d’en offrir les prémices au chef-lieu de district montant à 600 livres avec notre soumission d’en fournir 100 livres par décade, il est de la plus excellente qualité. Nous venons de faire passer pareillement à l’administration la dépouille de nos ci-devants églises consistant en 15 000 L en assignats, 230 marcs d’argent, 1 050 livres pesant de cuivre, sans le métal produit de saize cloches, 1 246 livres de plomb et étain, 2 610 livres en fers et une quantité assez considérable de linges et cordages. Nous n’avons pas même oublié les gros livres des lutrins; nous avons pensé qu’ils seront excellents à faire des gargousses. C’est ainsi qu’en échange des malédictions que nous prodigues les esclaves coalisés nos braves canonniers leurs renverront des oremus qui ne peuvent convenir quà des Républicains. Mercier fils (président), Dujardin (secrétaire), Duval, Fournier fils (membres du bureau de correspondance). 8 L’adjudant général, chef de brigade, commandant l’avant-garde des troupes républicaines dans la vallée d’Eture [sic pour Aure] transmet l’adresse qu’elles ont votée à la Convention nationale pour la féliciter d’avoir fièrement abattu le tyran Robespierre, pour l’inviter à faire justice des scélérats de l’intérieur, et pour lui dire qu’elles ont aiguisé leurs baïonnettes, et qu’elles veulent la liberté ou la mort. Mention honorable, insertion au bulletin (17). (16) C 320, pl. 1 316, p. 5. Bull., 21 fruct. (suppl.). (17) P.V., XLV, 98. [L’adjudant général, chef de brigade, aux Barricades dans la vallée d’Aure, Armée des Alpes, le 24 thermidor an II] (18) Adresse à la Convention nationale. L’avant garde de l’armée des Alpes aux Barricades dans la vallée d’Aure ayant reçu les Bulletins des 9, 10, et 11 courant, par lesquels nous apprenons la plus noire de toutes les trahisons, que le scélérat Robespierre et ses complices tramoient pour nous replonger dans les chaines de l’esclavage; nous apprenons avec la plus grande satisfaction que le tranchant de la loy est tombé sur les têtes parricides et coupables. Nous admirons l’ouvrage et le courage que vous avez mis pour sauver notre liberté et la République du bord du précipice où elle étoit prête à tomber. Nous vous témoignons notre reconnoissance de tous vos grands travaux. Par le nouveau serment que nous faisons de nous rallier sous le drapeau de la Convention nationale, notre vœu est de soutenir la souveraineté du peuple. Nous vous invitons de continuer votre surveillance et d’exterminer les scélérats de l’intérieur. Quand à nous, nous avons aiguisé nos bayonettes, nous voulons la liberté ou la mort. Vive la République, vive la Convention nationale. L’adjudant général chef de brigade commandant l’avant garde aux barricades dans la vallée d’Aure, Armée des Alpes. Jumell (suivi de quatre pages de signatures). [L’adjudant général commandant l’avant-garde au président de la Convention, le 1er fructidor an II] (19) Citoyen Président, Les Piémontais depuis longtemps battus par nos soldats républicains et vraisemblablement fondant des espérances sur la conjuration ourdie par l’infâme Robespierre et ses complices, avoient médité de nous attaquer sur tous les points, dans la vallée d’Aure et principalement aux Barricades. Ils avoient à cet effet choisi l’élite de leurs troupes ils se sont présentés les 27 et 28 thermidor à trois heures du matin, au nombre de huit mille hommes mais les mesures que j’avois prises et la bravoure et bonne conduite de nos braves volontaires, disséminés sur plusieurs points dans l’espace de trois lieues au nombre de trois mille hommes, les ont reçu de façon à leur ôter l’envie d’y revenir. Ils nous ont laissé trente prisonniers, parmi lesquels des officiers, sous-officiers et deux espingardes. On peut juger du nombre de leurs morts et blessés par l’activité qu’ils mettoient à les emporter. Nous n’avons eu que quatre hommes de blessés dont un seul grièvement et pas un tué. (18) C 320, pl. 1 316, p. 10. Bull., 20 fruct; Débats, n° 717; Ann. Patr., n° 615; M.U., XLIII, 340-341; C. Eg., n° 750; F. de la Républ., n° 428; J. Perlet, n° 716; J. Fr., n° 713; J. Mont., n° 133. (19) C 320, pl. 1 316, p. 11. Bull., 20 fruct; Débats, n° 717, 351-352. SÉANCE DU 20 FRUCTIDOR AN II (6 SEPTEMBRE 1794) - N° 9-10 291 Vive la République, Vive la Convention. L’adjudant général chef de brigade commandant l’avant-garde des troupes républicaines dans la vallée d’Aure. JüMELL. 9 La municipalité de Montmédy, département de la Meuse, remercie la Convention nationale d’avoir déjoué, par une fermeté inébranlable, les complots des nouveaux conspirateurs, et jure, entre ses mains, de n’adopter jamais d’autre gouvernement que le républicain. Mention honorable, insertion au bulletin (20). [La municipalité de Montmédy à la Convention nationale, le 22 thermidor an II] (21) Grâces immortelles vous soyent rendues, Représentants d’un grand Peuple ! C’est par votre énergie et votre courage inflexible que la Patrie est encore une fois sauvée. Vous avez déjoué les complots de ces traitres envers qui nous avions une entière confiance, de ces monstres qui vouloient anéantir la Représentation nationale et rétablir sur les ruines ensanglantées de nos représentants le trône affreux de la Royauté que nous détestons, et que nous abhorrons perpétuellement. Le glaive de la Justice les a frappés ces tyrans, ils ne vivent plus. Que nos mémoires ne s’occupent de leur scélératesse que pour découvrir s’il existe encore de leurs indignes complices. Législateurs, Continués vos glorieux travaux, la confiance du peuple le demande, et nous vaincrons nos ennemis. Inviolablement attachés au gouvernement républicain nous jurons en vos mains de n’en adopter jamais d’autre, les traîtres qui voudraient attenter à l’unité de la représentation nationale et à la Liberté du peuple, périront. C’est notre vœu. Vive la République et la Convention nationale. • Mice (maire), Commard (agent national) et cinq autres signatures. 10 Les membres composant le tribunal criminel du département des Bouches-du-Rhône [sic], applaudissent à la mort du moderne Catilina, et l’invite à frapper avec la même vigueur les factieux et les ambitieux. Mention honorable, insertion au bulletin (22). (20) P. V., XLV, 99. (21) C 319, pl. 1 305, p. 33. (22) P.-V, XLV, 99. [Le tribunal criminel du Rhône, installé le 1er fructidor d’après l’arrêté des représentants du peuple Reverchon et Dupuy, en date du 23 thermidor mois, à la Convention nationale, s. d. ] (23) Représentants, De même que la gloire de la révolution n’appartient pas à quelques individus mais au peuple entier, de même le soin de conquérir la liberté, d’établir la République sur des fondements inébranlables en préparant par des loix sages le règne de l’égalité, en un mot le soin de sauver la patrie n’appartient pas à une fraction de la Convention, mais à la Convention toute entière. L’intégralité de la représentation nationale, voilà le palladium de la liberté. L’audace de cette rébellion des nouveaux triumvirs, nous paraissent [sic] le comble du délire et de la scélératesse, mais tels sont les effets de l’ambition et de la pente qui entraine insensiblement l’homme à l’amour, à la soif du despotisme, qu’à peine un individu s’est-il détaché du faisceau des hommes libres, qu’il travaille à attirer sur lui les regards de la foule, et que bientôt abusé par son orgueil, lorsqu’il a pu usurper une réputation énorme, il conçoit le projet insensé d’usurper le pouvoir souverain et qu’il étend des bras perfides et dégoûtants de sang pour en embrasser le colosse. Périssent donc ces demi philosophes, moralistes, hypocrites, pleins d’impudence, bouffis d’orgueil, cruels par foiblesse et par tempérament, qui veulent non pas républicaniser le monde, mais qui veulent égarer le peuple en dirigeant sa force contre les talents, le génie et la vertu, qui veulent fanatiser la multitude en semant une doctrine anarchique, en répandant des idées gigantesques, pour remettre peu à peu les esprits sous le joug des superstitions religieuses et parvenir à régner avec un sceptre de fer sur une nation abrutie par les secousses prolongées d’un gouvernement oppresseur. Jamais la Convention nationale ne déploya un aussi grand caractère, une aussi grande puissance que dans la nuit à jamais mémorable du neuf au dix, elle a frappé les rebelles avec la massue du peuple, oui la Convention tient cette massue terrible, elle ne peut perdre la force du peuple concentrée dans son sein. Tremblez factieux; les miroirs ardents d’Archimède brûleront la flotte de Marcellus : la Convention est le miroir ardent du peuple qui incendiera et consumera tous les tyrans, tous les ambitieux. Vive la Convention nationale, vive la République. CORUTELLE, MlOT, BERGER, PERRIN, BlSSAO. (23) C 319, pl. 1 305, p. 32, Bull., 21 fruct.