50 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE tomba sous le glaive de la loi, qu’il avoit trop long-tems méconnue, mais ses nombreux partisans ne furent que plus audacieux, et leur arrestation seule pouvoit assurer la paix et la tranquilité publique. Voilà, Représentans, la cause impérieuse des arrestations faites à Avignon; si elles furent multipliées, c’est que les coupables étoient en grand nombre. Que l’œil perçant de vos comités s’arrête un instant sur cette commune, et ils connoîtront qu’aux grands maux il faut de grands remèdes; que contenir dans les bornes que la loi a fixées, les habitans de plusieurs communes du Midi, est une opération presque surnaturelle. Prononcez sur cette dénonciation, que Mai-gnet reste au milieu de nous, et nos vœux seront comblés, vous porterez le coup mortel aux ennemis de la chose publique, atterrés par sa fermeté et son énergie, nos vies, nos fortunes sont à la patrie, il n’est aucun sacrifice que nous ne soyons décidés à lui faire, restez à votre poste et ne quittez pas le gouvernail du vaisseau de la République, que quand il sera hors du danger. Vive la République, Vive la Convention nationale, guerre étemelle aux tyrans et aux traîtres. 67 [Adresse de la société populaire d’Aubagne, département des Bouches-du-Rhône, à la Convention nationale, s. d.] (142) Citoyens Représentans, Enfin la patrie respire, les républicains sont rendus à leur sécurité, à leur dignité première, le sang de nouveaux Cromwell, de nouveaux Catilina vient d’arroser l’arbre de la liberté : il en sera et plus majestueux et plus inaccessible aux vents de l’aristocratie, du fédéralisme, de la royauté et du modérantisme. Périssent les scélérats qui oseroient encore imiter ou regretter ces monstres pétris de tous les vices et de tous les crimes. Législateurs! ceux qui prêchent morale et vertu, ne sont pas toujours ceux qui les pratiquent : ceux qui parlent toujours de liberté et d’égalité, ne sont pas ceux qui les défendent avec le plus de fermeté et de désintéressement; ceux qui parlent toujours énergie, gouvernement révolutionnaire, sont quelquefois ceux qui en improuvent le plus les principes et qui sont les plus jaloux d’en entraver l’éxé-cution. Législateurs, nous vous félicitons sur l’impassible courage, sur l’énergie que vous avez déployée contre les exécrables continuateurs de l’infâme Capet, mais pour que notre re-connoissance soit durable, ne vous désistez jamais de cette juste rigueur qui dans toutes les terres a sauvé la République, en sauvant les patriotes; tonnez, frappez du glaive de la loi, de la foudre révolutionnaire, tous les agens, tous les fauteurs de mille et une conspirations qui ont menacé et qui menacent encore la liberté du peuple, son incontestable souveraineté. Les patriotes ont toujours combattu avec vous; ils ont juré de vaincre ou de mourir avec vous; Oui, ils veulent partager avec les Montagnards le même échafaud ou le même char de triomphe; mais que ni les nobles, ni les prêtres ne puissent entraver vos utiles et glorieuses opérations; que les patriotes voient enfin leurs chaînes brisées, mais les aristocrates, les traîtres, les conspirateurs, les d’Au-mont, les Valentinois ne soient associés ni à la cause, ni aux triomphes du patriotisme; qu’une liste exacte des élargis et de leurs défenseurs, soit à la nation entière le gage authentique de l’impassibilité du comité de Sûreté générale et de la sûreté publique; que les tribunaux révolutionnaires promptement organisés, frappent tous les coupables, et que la liberté ne voie plus enfin sur cette terre qui lui est consacrée, que ses énergiques défenseurs et ses véritables amis. Vive la Montagne! vive la République. Suivent les signatures. (142) J. Mont., n° 134.