298 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Citoyens Représentans, Vous avez mis la justice et la vertu à l’ordre du jour, mais de lâches ambitieux y avoient substitué la terreur; Ils vouloient détruire la représentation nationale et donner des maîtres aux François; ils vouloient un trône, ils ont trouvé l’échafaut; leçon juste et terrible pour ceux qui voudroient usurper la souveraineté du peuple ! Citoyens représentans, la République entière applaudit à votre énergie, et tous les tyrans coalisés en frémiront d’effroi. Nommées par les comités de salut public et de sûreté générale, dans la nuit mémorable du 9 au 10 thermidor, pour remplacer les rebelles magistrats du peuple, nous nous sommes rendus à notre poste, nous y avons fait de notre mieux pour veiller à la sûreté publique : nous avons cru qu’il valoit mieux agir que de parler; mais aujourd’hui qu’une partie des travaux de l’administration qui nous est confiée sont en repos, nous nous empressons de vous apporter notre vœu et celui de nos collègues, et jurer notre attachement inviolable à l’unité, l’indivisibilité de la République, et à la Convention nationale. Vive la République ! Les administrateurs provisoires de la patrie régénérée : Geroin, Ballay, A. Martineau, Albert, Barisson, Lecamus, Hivert, Reté, Thi-bours. le président : Le choix dont vous venez d’être honorés par les représentants du peuple, pour l’exercice des fonctions de la police de Paris, est, pour la Convention nationale, un sûr garant de la pureté de votre patriotisme et de votre profond dévouement à la cause de la liberté. La Convention nationale compte sur votre fermeté pour faire exécuter les lois, sur votre humanité pour les faire aimer, sur votre sagesse pour maintenir l’ordre dans toutes les parties qui sont confiées à votre surveillance. Applaudissements Sur la proposition de Dubarran (1), la Convention ordonne la mention honorable de l’adresse, et son insertion au bulletin, avec la réponse du président (2). [La sté popul. du canton de Chantilly (3) , le conseil gal et le c. révolutionnaire de cette commune, réunis fraternellement, à la Conv.; Chantilly, 15 therm. II] { 4). Citoyens représentans, Votre attachement inviolable à la cause de la liberté vient de déjouer la plus infâme (1) Ann. R.F., n° 249; J. Fr., n° 682. (2) Bm, 23 therm.; Moniteur (réimpr.), XXI, 435; Débats, n° 686, 349. (3) Oise. (4) C 315, pl. 1262, p. 47, 48; J. Sablier, n° 1486; Ann. R.F., n° 249; J. Fr., n° 682. Mentionné par B‘n, 29 therm. (suppl1). conspiration. En même tems que nous avons frémi d’horreur et d’indignation en apprenant les complots parricides dont vous avez failli être les premières victimes, votre dévouement héroïque à la deffence des droits du peuple nous a pénétrés d’admiration et de reconnaissance. Vous avez, dans cette circonstance périlleuse à jamais mémorable, déployé ce caractère d’énergie républicaine et de fermeté courageuse qui n’appartient qu’à des représentans incorruptibles. Sans vous, des ambitieux et sycophantes, de nouveaux Catilinas, dont les noms, voués a l’exécration publique, seront désormais un blasphème, auroient donc secoué sur nous les torches de la guerre civile, à dessein de nous replonger dans l’esclavage, si votre main tutélaire n’eut arraché le masque hypocrite qui nous ! déroboit depuis si longtems les traits hideux de ces conspirateurs, dont les têtes sacrilèges sont enfin tombées sous le glaive de la loi. Grâces éternelles vous en soient rendues ! la République française triomphe et vous doit encore une fois son salut et sa liberté. A ce bienfait inappréciable ajoutez-y, fidels représentans, celui de ne confier qu’a vous-mêmes la suitç et l’achèvement de vos impor-tans travaux. Restez à vôtre poste, jusqu’à ce que les tirans soient annéantis ! Et ne le quittez ! qu’après avoir tellement perfectionné le grand-œuvre de notre régénération, dont vous vous acquittés si dignement, que l’Europe entière, étonnée de la sublimité de votre ouvrage, s’empresse de rendre avec nous hommage à vos vertus, et d’adopter comme nous ce refrein chéri : vive la République ! Vive la Convention nationale ! Lallemand (présid. du c. révol.), Cazier (se-crét.-adj1 du c. révol.), Gaudiveau (off. mun.), Devaux (off. mun.), Vion (présid. de la sté), Victoire (secrét. de la sté), Manceau (secrét. p[rovisoi]re de la municipalité). [Les députés de la sté popul. du canton de Chantilly, du conseil gal et du c. révol. de la comm. du même nom, à la Conv.; s.d.J. Nous devons aussi faire entendre, dans le sein de la Convention, les accens de notre reconnoissance envers nos frères de Paris qui ont fait leur devoir en secondant votre énergie et votre courage, qui ont sauvé la République. Nous applaudissons au décret qui déclare qu’ils ont bien mérité de la patrie. Bonnemain, Rollet, Deschamps. [La garde nat. d’Angoulême (1) à la Conv.; 15 therm. II] (2). Représentants, Quels affreux complots viennent encore d’être découverts ! Robertspierre, Couthon, (1) Charente. (2) C 315, pl. 1262, p. 11. Mentionné par B"1, 29 therm. (2* suppl1); J. Fr., n° 682. 298 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Citoyens Représentans, Vous avez mis la justice et la vertu à l’ordre du jour, mais de lâches ambitieux y avoient substitué la terreur; Ils vouloient détruire la représentation nationale et donner des maîtres aux François; ils vouloient un trône, ils ont trouvé l’échafaut; leçon juste et terrible pour ceux qui voudroient usurper la souveraineté du peuple ! Citoyens représentans, la République entière applaudit à votre énergie, et tous les tyrans coalisés en frémiront d’effroi. Nommées par les comités de salut public et de sûreté générale, dans la nuit mémorable du 9 au 10 thermidor, pour remplacer les rebelles magistrats du peuple, nous nous sommes rendus à notre poste, nous y avons fait de notre mieux pour veiller à la sûreté publique : nous avons cru qu’il valoit mieux agir que de parler; mais aujourd’hui qu’une partie des travaux de l’administration qui nous est confiée sont en repos, nous nous empressons de vous apporter notre vœu et celui de nos collègues, et jurer notre attachement inviolable à l’unité, l’indivisibilité de la République, et à la Convention nationale. Vive la République ! Les administrateurs provisoires de la patrie régénérée : Geroin, Ballay, A. Martineau, Albert, Barisson, Lecamus, Hivert, Reté, Thi-bours. le président : Le choix dont vous venez d’être honorés par les représentants du peuple, pour l’exercice des fonctions de la police de Paris, est, pour la Convention nationale, un sûr garant de la pureté de votre patriotisme et de votre profond dévouement à la cause de la liberté. La Convention nationale compte sur votre fermeté pour faire exécuter les lois, sur votre humanité pour les faire aimer, sur votre sagesse pour maintenir l’ordre dans toutes les parties qui sont confiées à votre surveillance. Applaudissements Sur la proposition de Dubarran (1), la Convention ordonne la mention honorable de l’adresse, et son insertion au bulletin, avec la réponse du président (2). [La sté popul. du canton de Chantilly (3) , le conseil gal et le c. révolutionnaire de cette commune, réunis fraternellement, à la Conv.; Chantilly, 15 therm. II] { 4). Citoyens représentans, Votre attachement inviolable à la cause de la liberté vient de déjouer la plus infâme (1) Ann. R.F., n° 249; J. Fr., n° 682. (2) Bm, 23 therm.; Moniteur (réimpr.), XXI, 435; Débats, n° 686, 349. (3) Oise. (4) C 315, pl. 1262, p. 47, 48; J. Sablier, n° 1486; Ann. R.F., n° 249; J. Fr., n° 682. Mentionné par B‘n, 29 therm. (suppl1). conspiration. En même tems que nous avons frémi d’horreur et d’indignation en apprenant les complots parricides dont vous avez failli être les premières victimes, votre dévouement héroïque à la deffence des droits du peuple nous a pénétrés d’admiration et de reconnaissance. Vous avez, dans cette circonstance périlleuse à jamais mémorable, déployé ce caractère d’énergie républicaine et de fermeté courageuse qui n’appartient qu’à des représentans incorruptibles. Sans vous, des ambitieux et sycophantes, de nouveaux Catilinas, dont les noms, voués a l’exécration publique, seront désormais un blasphème, auroient donc secoué sur nous les torches de la guerre civile, à dessein de nous replonger dans l’esclavage, si votre main tutélaire n’eut arraché le masque hypocrite qui nous ! déroboit depuis si longtems les traits hideux de ces conspirateurs, dont les têtes sacrilèges sont enfin tombées sous le glaive de la loi. Grâces éternelles vous en soient rendues ! la République française triomphe et vous doit encore une fois son salut et sa liberté. A ce bienfait inappréciable ajoutez-y, fidels représentans, celui de ne confier qu’a vous-mêmes la suitç et l’achèvement de vos impor-tans travaux. Restez à vôtre poste, jusqu’à ce que les tirans soient annéantis ! Et ne le quittez ! qu’après avoir tellement perfectionné le grand-œuvre de notre régénération, dont vous vous acquittés si dignement, que l’Europe entière, étonnée de la sublimité de votre ouvrage, s’empresse de rendre avec nous hommage à vos vertus, et d’adopter comme nous ce refrein chéri : vive la République ! Vive la Convention nationale ! Lallemand (présid. du c. révol.), Cazier (se-crét.-adj1 du c. révol.), Gaudiveau (off. mun.), Devaux (off. mun.), Vion (présid. de la sté), Victoire (secrét. de la sté), Manceau (secrét. p[rovisoi]re de la municipalité). [Les députés de la sté popul. du canton de Chantilly, du conseil gal et du c. révol. de la comm. du même nom, à la Conv.; s.d.J. Nous devons aussi faire entendre, dans le sein de la Convention, les accens de notre reconnoissance envers nos frères de Paris qui ont fait leur devoir en secondant votre énergie et votre courage, qui ont sauvé la République. Nous applaudissons au décret qui déclare qu’ils ont bien mérité de la patrie. Bonnemain, Rollet, Deschamps. [La garde nat. d’Angoulême (1) à la Conv.; 15 therm. II] (2). Représentants, Quels affreux complots viennent encore d’être découverts ! Robertspierre, Couthon, (1) Charente. (2) C 315, pl. 1262, p. 11. Mentionné par B"1, 29 therm. (2* suppl1); J. Fr., n° 682. SÉANCE DU 20 THERMIDOR AN II (7 AOÛT 1794) - N° 1 299 Saint-Just, monstres ! Vous ne nous parliez de la liberté du monde que pour nous mettre dans les fers. Vos cœurs étoient corrompus. La vertu, la justice n’étoient que sur vos lèvres, le vice règnoit au fond de vos âmes, et votre éloquence perfide ne servoit qu’à nous tromper. Il est donc vrai que la patrie vient d’éprouver les plus grands dangers. Les jours de ses représentants ont été menacés. Les assassins avoient aiguisé leurs poignards. Une commune abominable avoit préparé l’antre du crime dans son sein. Ils étoient prêts à fraper, mais le génie qui veille sans cesse sur les destinées du peuple françois a encore déjoué cette horrible conspiration. Déjà les principaux conjurés n’existent plus, et leurs complices n’échaperont pas à la vengeance nationale. Grâces vous soient rendues, vertueux montagnards, pour la fermeté avec laquelle vous vous êtes conduits dans ces momens d’allarmes. La République est sauvée. Vous avez bien mérité du genre humain. Et toi, peuple de Paris, toi qui vis naître, et qui as maintenu la révolution au milieu des orages qui l’ont si souvent couverte, reçois le tribut d’éloges et de recon-noissance que tu mérite à si juste titre. Que la conduite forcenée d ’Hanriot dirige désormais ta confiance à l’égard de ceux qui occuperont la même place et qui voudroient en abuser pour perdre la République. Que ton énergie soit toujours la même. Placé au centre des grands événemens, ta surveillance doit être continuelle. Le sénat français est sous ta sauvegarde. Tu ne souffriras pas qu’il soit immolé à la rage des nouveaux Cromvel, des triumvirs, des Catilina, et de tous les scélérats qui voudroient s’élever à la dictature. Représentans, vous venez de vous immortaliser. L’univers saura que vous avez juré de mourir au poste où la nation vous a placés, ou de la délivrer de tous ses ennemis. Restez-y constament attachés jusqu’à ce qu’il n’en existe plus sur la terre. Le signal de leur défaite est donné. La grande secousse qui vient d’avoir lieu redoublera l’énergie, le courage de nos guerriers, et bientôt la liberté n’aura plus d’écueils. Quant à nous, nous ne recconoîtrons jamais d’autre gouvernement que le gouvernement républicain, d’autres loix que celles qui émaneront de la volonté générale du peuple, d’autre autorité que la Convention, d’autre point de ralliement que la montagne, qui a, plusieurs fois, sauvé la patrie. Nous jurons, sous la voûte des cieux, nous jurons sur nos armes, en présence et sous les auspices de l’Eternel, dont le peuple françois se plaît à reconnoître l’existence, nous jurons de maintenir l’ordre dans l’intérieur, d’exterminer tous les traîtres, et, s’il le faut, d’abandonner nos foyers pour aller combattre les ennemis du dehors et faire un rempart de nos corps avant qu’ils puissent atteindre nos représentants. Vive la République ! Guerre à mort aux tyrans ! Lescallier (chef de légion), Louis Sazerac (. command ‘ du 3e bataillon), Dervaud (chef d’escadron), L.B. Friens (?) (adjud‘-gal) [et plus de 100 signatures]. p" [La commission centrale de bienfaisance à la Conv.; s.d.J( 1). Citoyens représentants, La commission centrale de bienfaisance, tant en son nom qu’au nom des indigents dont vous lui avez confié les intérests, vient vous exprimer les sentiments d’admiration et la juste reconnaissance qui vous sont dus par la nation entière. Elle est enfin affermie, cette liberté qu’une tyrannie, d’autant plus dangereuse qu’elle était mieux déguisée, menaçait d’annéantir par une horrible conspiration. Vous avez encore une fois sauvé la France, citoyens représentants; votre vigilance a prévu les dangers, dont elle a préservé la chose publique; l’idole est renversée; l’énergie du vrai patriotisme a terrassé l’astucieuse imposture dans cette séance à jamais mémorable et que l’avenir ne retracera qu’avec enthousiasme; depuis cet heureux moment, la vérité et la justice ont repris tous leurs droits. Dignes représentants d’un grand peuple, continuez vos glorieux travaux; ils ont fondé la République; votre courage et vos vertus forceront nos ennemis à la respecter. Vive la République une et indivisible, vive La Convention nationale ! Gastoldy (secrét.). [Les c 118 réunis de la comm. de Vie (2) à la Conv.; Vie. 14 therm. Il] (3). Représentants du peuple, Nous venons d’apprendre tout à la fois la scélératesse et le châtiment de l’exécrable Robespierre et de ses complices. S’il a employé cinq ans à vouloir préparer des chaînes au peuple françois, un seul instant vous a suffi pour l’effacer du sol de la liberté. Qu’ils sachent donc une bonne fois, les traîtres, que toujours votre seul souffle les anéantira. Grâces immortelles vous soient rendues ! Vous venez encorre de sauver la patrie. Nous n’ignorons, ni les dangers que vous ne cessez de courir, ni la reconnoissance que nous vous devons. Un sentiment d’indignation contre ce nouveau Catilina avoit d’abord rempli nos âmes, mais bientôt nous nous sommes livrés à la plus grande joye. Nous avons célébré la chute de tous ces monstres, comme la plus grande conquête pour la liberté, et c’est sur la place publique que, dans l’effusion de leurs cœurs, au bruit du canon et aux sons des instruments, tous les magistrats, les militaires et tous les citoyens, les femmes et les enfants de cette commune, ne formant qu’une assemblée de (1) C 315, pl. 1262, p. 6. (2) Meurthe. (3) C 315, pl. 1262, p. 5. Mentionné par B”, 29 therm. (2e suppl1). SÉANCE DU 20 THERMIDOR AN II (7 AOÛT 1794) - N° 1 299 Saint-Just, monstres ! Vous ne nous parliez de la liberté du monde que pour nous mettre dans les fers. Vos cœurs étoient corrompus. La vertu, la justice n’étoient que sur vos lèvres, le vice règnoit au fond de vos âmes, et votre éloquence perfide ne servoit qu’à nous tromper. Il est donc vrai que la patrie vient d’éprouver les plus grands dangers. Les jours de ses représentants ont été menacés. Les assassins avoient aiguisé leurs poignards. Une commune abominable avoit préparé l’antre du crime dans son sein. Ils étoient prêts à fraper, mais le génie qui veille sans cesse sur les destinées du peuple françois a encore déjoué cette horrible conspiration. Déjà les principaux conjurés n’existent plus, et leurs complices n’échaperont pas à la vengeance nationale. Grâces vous soient rendues, vertueux montagnards, pour la fermeté avec laquelle vous vous êtes conduits dans ces momens d’allarmes. La République est sauvée. Vous avez bien mérité du genre humain. Et toi, peuple de Paris, toi qui vis naître, et qui as maintenu la révolution au milieu des orages qui l’ont si souvent couverte, reçois le tribut d’éloges et de recon-noissance que tu mérite à si juste titre. Que la conduite forcenée d ’Hanriot dirige désormais ta confiance à l’égard de ceux qui occuperont la même place et qui voudroient en abuser pour perdre la République. Que ton énergie soit toujours la même. Placé au centre des grands événemens, ta surveillance doit être continuelle. Le sénat français est sous ta sauvegarde. Tu ne souffriras pas qu’il soit immolé à la rage des nouveaux Cromvel, des triumvirs, des Catilina, et de tous les scélérats qui voudroient s’élever à la dictature. Représentans, vous venez de vous immortaliser. L’univers saura que vous avez juré de mourir au poste où la nation vous a placés, ou de la délivrer de tous ses ennemis. Restez-y constament attachés jusqu’à ce qu’il n’en existe plus sur la terre. Le signal de leur défaite est donné. La grande secousse qui vient d’avoir lieu redoublera l’énergie, le courage de nos guerriers, et bientôt la liberté n’aura plus d’écueils. Quant à nous, nous ne recconoîtrons jamais d’autre gouvernement que le gouvernement républicain, d’autres loix que celles qui émaneront de la volonté générale du peuple, d’autre autorité que la Convention, d’autre point de ralliement que la montagne, qui a, plusieurs fois, sauvé la patrie. Nous jurons, sous la voûte des cieux, nous jurons sur nos armes, en présence et sous les auspices de l’Eternel, dont le peuple françois se plaît à reconnoître l’existence, nous jurons de maintenir l’ordre dans l’intérieur, d’exterminer tous les traîtres, et, s’il le faut, d’abandonner nos foyers pour aller combattre les ennemis du dehors et faire un rempart de nos corps avant qu’ils puissent atteindre nos représentants. Vive la République ! Guerre à mort aux tyrans ! Lescallier (chef de légion), Louis Sazerac (. command ‘ du 3e bataillon), Dervaud (chef d’escadron), L.B. Friens (?) (adjud‘-gal) [et plus de 100 signatures]. p" [La commission centrale de bienfaisance à la Conv.; s.d.J( 1). Citoyens représentants, La commission centrale de bienfaisance, tant en son nom qu’au nom des indigents dont vous lui avez confié les intérests, vient vous exprimer les sentiments d’admiration et la juste reconnaissance qui vous sont dus par la nation entière. Elle est enfin affermie, cette liberté qu’une tyrannie, d’autant plus dangereuse qu’elle était mieux déguisée, menaçait d’annéantir par une horrible conspiration. Vous avez encore une fois sauvé la France, citoyens représentants; votre vigilance a prévu les dangers, dont elle a préservé la chose publique; l’idole est renversée; l’énergie du vrai patriotisme a terrassé l’astucieuse imposture dans cette séance à jamais mémorable et que l’avenir ne retracera qu’avec enthousiasme; depuis cet heureux moment, la vérité et la justice ont repris tous leurs droits. Dignes représentants d’un grand peuple, continuez vos glorieux travaux; ils ont fondé la République; votre courage et vos vertus forceront nos ennemis à la respecter. Vive la République une et indivisible, vive La Convention nationale ! Gastoldy (secrét.). [Les c 118 réunis de la comm. de Vie (2) à la Conv.; Vie. 14 therm. Il] (3). Représentants du peuple, Nous venons d’apprendre tout à la fois la scélératesse et le châtiment de l’exécrable Robespierre et de ses complices. S’il a employé cinq ans à vouloir préparer des chaînes au peuple françois, un seul instant vous a suffi pour l’effacer du sol de la liberté. Qu’ils sachent donc une bonne fois, les traîtres, que toujours votre seul souffle les anéantira. Grâces immortelles vous soient rendues ! Vous venez encorre de sauver la patrie. Nous n’ignorons, ni les dangers que vous ne cessez de courir, ni la reconnoissance que nous vous devons. Un sentiment d’indignation contre ce nouveau Catilina avoit d’abord rempli nos âmes, mais bientôt nous nous sommes livrés à la plus grande joye. Nous avons célébré la chute de tous ces monstres, comme la plus grande conquête pour la liberté, et c’est sur la place publique que, dans l’effusion de leurs cœurs, au bruit du canon et aux sons des instruments, tous les magistrats, les militaires et tous les citoyens, les femmes et les enfants de cette commune, ne formant qu’une assemblée de (1) C 315, pl. 1262, p. 6. (2) Meurthe. (3) C 315, pl. 1262, p. 5. Mentionné par B”, 29 therm. (2e suppl1).