[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. } |*r fnmaip a"'[ 6Ô3 L J ( 21 novembre 1793 c’est que je ne vis alors, avec tous les bons pa¬ triotes, dans cet éloignement de mon ancienne résidence : 1° que l’arbitraire et l’iniquité du très incivique ministre Duportail, qui m’enlevait ainsi à des habitudes de 12 années consécutives et à des intérêts précieux, tant personnels que relatifs à mon état; « 2° Qu’un triomphe - insultant pour l’in¬ croyable adversaire qui se complaisait à ma ruine par ses chicanes monstrueuses ; « 3° Que le comble de ce désastre, par le coût de mon déplacement et la perte de meubles qu’il m’occasionnait; « 4° Que de nouveaux obstacles et de plus grands frais pour la poursuite de cet exécrable procès ; « 5° Enfin il était facile à tout le monde de voir dans un acte aussi cruel qu’arbitraire, ce que le ministre feignait de ne pas y reconnaître, savoir qu’une telle -transplantation ne pouvait être que très préjudiciable au service public dont j’étais chargé, faute de la connaissance des localités et de l’idiome du pays où l’on me jetait. Mais à la vérité j’eus le bonheur d’être bien reçu à ma nouvelle résidence (Limoges), d’y être même conservé lors de l’épurement de 1792 sur la demande de tous les bons patriotes; et depuis, j’ai goûté celui d’y être vu constam¬ ment comme un franc républicain qui ne res¬ pire que pour ses devoirs. En effet, je le suis à la vie, à la mort. « Laurent Romand. « P. -S. J’apprends en ce moment que par bonne amitié et d’office, le citoyen Nicole, habitant de la commune d’Orléans, a présenté à la Convention nationale une pétition tendant •à me faire accorder l’indemnité en question, et que cette pétition, après avoir été entendue fa¬ vorablement, a été renvoyée au comité de légis¬ lation. » VIII. Lettre du représentant Boulet, chargé du RECRUTEMENT DES CHEVAUX DANS LES Dɬ PARTEMENTS DE l’Aisne et du Nord (1). Compte rendu du Bulletin de la Convention (2). Le représentant du peuple Bollet écrit de Soissons, le 28 brumaire : « La levée extraordinaire des chevaux de cava¬ lerie, dans les départements de l’Aisne et du Nord, tend à sa perfection; 1,500 chevaux de la (1[ La lettre de Bollet n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 1er frimaire an II; mais on en trouve un long extrait dans le Bulletin de la Convention de cette séance et il y est fait allu¬ sion dans le compte rendu de la même séance publié par T Auditeur national [n° 426 du 2 frimaire an II (vendredi 22 novembre 1793), p. 2]. (2) Premier supplément au Bulletin de la Conven¬ tion du 1er jour de la lre décade du 3e mois de l’an II (jeudi 21 novembre 1793). D’autre part, M. Aulard, dans son Recueil des actes et de la correspondance du comité de Salut public (t. 8, p. 532) donne pour cette lettre une analyse qu’il a empruntée aux Archives nationales (carton AFii, n° 234). La voici : « Bollet donne avis que la mission dont l’a chargé la Convention nationale, relativement à la levée des chevaux, tend à sa perfection j que 1,500 che¬ vaux de la plus grande beauté seront à la disposi-plus grande beauté seront à la disposition du ministre de la guerre à la fin de ce mois. Le surplus, au nombre de 711, est en route pour se rendre à Soissons. Les équipements et arme¬ ments souffrent un peu plus de difficultés, par la pénurie d’ouvriers de toute espèce, et par la lenteur et le peu d’activité qu’ont apportés cer¬ tains corps administratifs de cette division. Le représentant du peuple vient de les réveiller de leur léthargie par une circulaire : il a particulière¬ ment fait sentir son mécontentement aux admi¬ nistrateurs du département du Nord, desquels il avait le plus à se plaindre. Les districts d’A-vesne, Hazebrouck, Laon, la Liberté-sur-Marne, Bergues et Soissons se sont distingués par la beauté des chevaux qu’ils ont fournis; il n’en est pas de même de ceux de Douai, Cambrai et Vervins, auxquels le représentant du peuple a été obligé de renvoyer la moitié des envois qu’ils avaient faits, ce qui a retardé le complément de la réquisition. « Le conseil général de la commune de Sois¬ sons l’a aussi singulièrement entravé par la négligence qu’il a apportée dans l’arrangement des écuries destinées à recevoir les chevaux; mais des républicains ont procuré provisoire¬ ment des emplacements, en attendant l’achè¬ vement des écuries que le représentant du peuple a établies dans quelques églises supprimées; de sorte, dit -il, que présentement les chevaux réu¬ nis dans ces églises, et dans les réfectoires des moines qu’ils remplacent, donnent à l’œil un aspect plus satisfaisant, que ces êtres inutiles et paresseux. « Enfin, je puis assurer la Convention que tout ira bien, et que les despotes et leurs satel¬ lites trembleront à la vue de notre cavalerie. « Le magasin d’avoine destiné pour l’armée et qui se trouve à Soissons, diminue beaucoup; j’ai requis le district de Laon, de la Liberté-sur-Marne, de Soissons, de fournir leur contingent d’avoine exigé par la loi du 17 du mois dernier. Je fais restituer aux magasins de l’armée ce que j’en ai fait prendre. » IX. Les administrateurs du département de la Mayenne annoncent l’arrestation a Laval de deux femmes des principaux CHEFS DES REBELLES (1). Compte rendu de Y Auditeur national (2). Les. administrateurs de la Mayenne annon¬ cent qu’ils ont fait arrêter à Laval deux femmes tion du ministre de la guerre à la fin de brumaire; que le surplus, au nombre de 711, est en route pour Soissons; que les équipements et armements souf¬ frent un peu plus de difficultés par la pénurie d’ou¬ vriers de toute espèce et par la lenteur et le peu d’activité qu’ont apportés certains corps adminis¬ tratifs. Il fait passer copie de trois circulaires (ces pièces manquent) qu’il a écrites aux administrations de département, de district et aux municipalités. » (1) L’adresse des administrateurs du département de la Mayenne n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 1er frimaire an II; mais il y est fait allusion dans les comptes rendus de cette séance publiés par l 'Auditeur national et le Mercure uni¬ versel. (2) Auditeur national [n° 426 du 2 frimaire an II (vendredi 22 novembre 1793), p. 2], D’autre part, le Mercure universel [2 frimaire an II �vendredi