€4 [Genvention nationale.] ARCHIVEE PARLEMENTAIRES. I * frimaire an 11 I 24 novembre 1793 muae nous donne déjà un produit de mille �quarante-deux marcs argenterie net. « Législateurs, c’est en vos mains que ce dépôt est confié; d’autres bientôt le suivront. Que cette masse changée en fer prépare des armes triomphantes qui portent la mort et la terreur .au dernier des tyrans. « La commune de Saint-Quentin a prononcé la destruction de tous les clochers, leurs flèches al¬ tières vont tomber et se rangeront sous le niveau de l’égalité, nos mains arracheront le plomb -qui les couvrait, elles en formeront > des balles meurtrières qui, d’un coup assuré, renverseront •enfin l’hydre aristocratique, pour ne laisser exister sur notre sel républicain, que la paix, le bonheur et pour toujours la liberté. « Vive la République! vive la raison! Six prêtres viennent de déposer à la maison com¬ mune leurs chiffons de fanatiques; ils ont de¬ mandé l’incendie de leurs lettres de prêtrise, abjuré les erreurs du catholicisme, et rendus à là saine philosophie, ils ne reconnaissent avec nous qu’un culte, celui de la vérité et de la raison et de salut que celui de la République une et indivisible. « Les membres composant le conseil général de la commune de Saint-Quentin. « Le 29 brumaire l’an II de la République, une •et indivisible et impérissable. . ( Suivent 25 signatures. ) 'Récapitulation : « De l’or, de l’argenterie dorée et non dorée -que renferment les cinq caisses adressées à la Convention nationale : marcs on "es. « Trois marcs cinq onces d’or pur. 3 5 « Trois cent-quatre-vingt sept marcs trois onces d’ argent doré, ci . 387 3 « Six cent quarante trois marcs d’argent .................... . • 643 » « Ensemble mille trente-quatre marcs ........................ . 1.034 « Certifié cet état véritable et se portant à mille trente-quatre marcs au lieu de mille qua¬ rante deux annoncés par erreur dans l’adresse ci-contre. » (Suivent 10 signatures.) Compte rende des Annales patriotiques et littéraires (1); La commune de Saint-Quentin dépose sur l’autel de la patrie 1044 marcs d’argent. Les pétitionnaires annoncent que chez eux on ne reconnaît plus d’autre culte que celui de la rai¬ son et de la liberté. (Applaudi; honneurs de la séance.) (1 ) Annales patriotiques et littéraires [n° 328 du -5 frimaire an II (lundi 25 novembre 1793), p. 1520, col. 2]. Dés commissaires du comité révolutionnaire du district dé Saint-Flour présentent sur l’autel de la patrie 700 marcs d’argent, provenant des églises de leur canton. Ils invitent la Montagne à rester à son poste jusqu’à la paix. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit l'offrande des commissaires du comité révolutionnaire du district de Saint-Flour (2). « Citoyens représentants, « Liberté, égalité, unité, indivisibilité de la République ou la mort, voilà les sentiments qui animent les citoyens du district de Saint-Flour: Chez nous plus de superstition, plus de préjugés, plus d’églises, plus de prêtres; nos temples-ser¬ vent aujourd’hui à la célébration des fêtes ci¬ viques. Le jour de la décade a remplacé la fête du dimanche. Les cloches ont été converties en canons et nous portons sur l’autel de la patrie, au nom de nos concitoyens, 700 marcs d’argent, premières dépouilles de la superstition et des préjugés religieux. Ce métal va être purifié au creuset de la philosophie et de la raison et la couronne à triple étage de ce pape d’argent dit Saint-Silvestre, traduit à votre barre, servira plus utilement, par cette heureuse métamor¬ phose, et la révolution et la liberté. « Montagne de la Convention, qui fus toujours le soutien de cette liberté chérie, les sans-eulottes du département ' du Cantal, qui fut aussi la montagne de la liberté contre les re¬ belles de la Lozère et de l’Aveyron, qui sut se préserver de l’esprit de fédéralisme qui menaça la France, te félicitent d’avoir sauvé la Répu¬ blique. Poursuis tes glorieux travaux et reste à ton poste jusqu’à la paix. « Vivo la République ! vive la Convention nationale ! « Les commissaires du comité révolutionnaire du district de Saint-Flour, département du Cantal. « Lamoureux; S. -T. Ceavière; A. Bernard.» Deux sans-culottes de Pontoise, députés, l’un par la Société montagnarde de cette ville, et l’autre par la commune, viennent apporter des effets d’argenterie sur l’àutel de la patrie. Ils assurejit la Convention de leur dévouement au maintien de la République. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (3). Suit la déclaration des deux sans -culottes de Pontoise (4). « Citoyens, « Le zèle ardent du patriotisme, le vif amour de la ehose pubüque et le sincère désir du (1) Procès-verbaux de la Convention T t. 26, p. 141. (2) Archives nationales, carton G 283, dossier 805. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 142. (4) Archives nationales, carton G 285, dossier 828. [Convention nationale.) ARCHIVES PARLEMENTAIRES. lÆenArenoa .&> triomphe de notre liberté, amènent ici, dans le sanctuaire de la majesté française, deux républi¬ cains, deux sans-culottes de la ville de Pontoise, l’un envoyé par la municipalité, et l’antre par la Société montagnarde du même lieu de Pon¬ toise. Nous vous apportons à notre tour, non pas des discours élégants, encore moins le faste verbeux du modérantisme, mais au contraire l’argenterie des fabriques, tous les joujoux du christianisme, une bonne Vierge d’argent. « C’est ainsi que, pour abréger, nous préférons les choses aux paroles, l’effet à la jactance et la prédication d’exemple à celle purement orale. « Nous nous trouverons bien récompensés de notre démarche, la commune de Pontoise et la Société populaire du lieu seront au comble de la satisfaction, si votre amour pour le bien général et votre attachement à la confection de votre ouvrage vous font rester courageuse¬ ment à vos postes. « C’est avec cette confiance que nous retour¬ nons rendre compte de notre mission à nos com¬ mettants. ') Le citoyen Raffaneau, de la commune de Men-necy, présente à la Convention des effets d’or et d’argent dont il a fait don à la patrie, ainsi qu’une somme da 1,000 livres à prendre sur une plus forte somme à lui due; il propose d’établir des fêtes dans chaque commune. Mention honorable, insertion au « Bulletin » et renvoi au comité d’instruction publique (1). Suit V adresse du citoyen Eaffaneau (2). Adresse de Pierre-Benigne-Victoire Eaffaneau , citoyen de la commune de Mennecy, à la Con¬ vention nationale. « Vive la Eépublique! vive la Montagne! « Citoyen président, « Convaincu de l’incontestable vérité que la dépravation des mœurs et l’ignorance, mère du fanatisme et des préjugés, font le triomphe de l’intrigue et sont les causes certaines de tous les fléaux qui ont inondé la France, je demande, pour couper à l’avenir le mal jusque dans sa racine, et en tarir à jamais la source fatale, que la Convention veuille bien hâter la promulgation du mode de l’éducation nationale. « Je demande, pour donner une vive émulation aux habitants des campagnes, pour leur inspi¬ rer du goût pour la vertu et pour les familia¬ riser tout à fait avec le véritable amour de la patrie, qu’il soit institué une fête civique, qui aurait heu tous les ans, dans chaque commune, le dernier jour des sans-eulottides, jour de la fête des récompenses, où, en présence de tous les citoyens assemblés, le maire donnera un prix et une couronne de chêne qui aura pour légende: JOa nation reconnaissante, au civisme et à la vertu, ceindra la tête du père de famille qui aura le plus scrupuleusement rempli les devoirs de ei-(1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 142. (2j Archives nationales, carton C 283, dossier 805. lrc SÉRIE, T. LXXX. toyen et qui, en ua mot, aura le mieux mérité de la patrie. « Je finis par remercier la Convention natio¬ nale d’avoir mis sous sa sauvegarde tous les dépôts qui étaient entre les mains dés notaires ; d’avoir, par cette opération sage et politique, ôté des ressources aux malveillants, et assuré, en même temps, les deniers des bons citoyens victimes de l'insatiable cupidité de ces coupables spéculateurs. Pénétré de reconnaissance envers la nation d’un tel service, je la prie d’accepter ce peu d’effets en or et en argent, que je lui offres je la prie d’agréer,* sur une somme de vingt et une à vingt-deux mille livres en assignai qui m’appartient, et sans oppositions, vu que j’en ai les mainslevées, dans un dépôt, versé à la Trésorerie nationale, et provenant du prix d’une vente faite il y a trois ans et plus, par mes frères et par moi, d’une manufacture de cuivre, le seul bien dont nous ayons hérité de notre père, « L’abandon que je lui fais, en ce jour, de celle de mille livres, pour les frais de la guerre. « Eaffakeau, citoyen . «De Mennecy, ce primidi, 1er jour de frimaire de l’au II de la République française. » La citoyenne Marie-Agathe Bezançon (Besan¬ çon), Acadienne, épouse d’Antoine-André Gi¬ rardot, de la section de Brutus, fait don à la patrie de la pension que lui a fait la République, et des arrérages échus jusqu’à ce jour. Bile dépose sur le bureau son titre et ses quit¬ tances. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la déclaration de la citoyenne Besançon (2). A la Convention nationale , « Représentants du peuple, « Vous vous immortalisez par vos travaux in¬ fatigables; vous avez détruit en un instant les erreurs de 14 siècles; l’hydre du fanatisme est abattu, les Français électrisés vous apportent de toutes les contrées les hochets de la supersti¬ tion, chaque citoyen s’empresse de vous donner des marques de son attachement inviolable aux principes de la liberté et de l'égalité que vous venez d’affermir. « Une Acadienne, la citoyenne Marie-Agathe Besançon, épouse d’ Antoine-André Girardot, citoyen de la section de Brutus, est jalouse de suivre l’impulsion que vous avez donnée à tons les Français. « Un décret du 21 février 17*91 aceorde des pensions à ceux dont les biens avaient été dévas¬ tés par nos plus cruels ennemis, les Anglais. Orpheline et ayant perdu toute sa fortune, la citoyenne Girardot se trouve portée pour une (1) Procès-verbaux de la -Convention, t. 26, p, 142, (2) Archives nationales , carte» C -283, dossier 805. 5