SÉANCE DU 28 MESSIDOR AN II (16 JUILLET 1794) Nos 71-72 221 blics sur la pétition de la citoyenne Marie - Françoise Mazilier, veuve Belot, laboureur, âgée de 63 ans, et de Pierrette, Marie Jeanne, Madeleine et Aimée Belot, ses 4 filles, toutes domiciliées à Montlay, département de la Côte-d’Or; lesquelles, après 9 mois de détention, ont été acquittées et mises en liberté par jugement du tribunal révolutionnaire de Paris, du 18 messidor présent mois; « Décrète que, sur la présentation du présent décret, la trésorerie nationale paiera à la citoyenne veuve Belot la somme de 500 liv., à titre de secours provisoire, pour elle et ses en-fans, et pour les aider à retourner dans leur domicile, à imputer sur l’indemnité qui leur sera accordée en définitif s’il y a lieu. « Le présent décret ne sera pas imprimé. » (l). 71 « La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de son comité des secours publics sur la pétition de la citoyenne Isabelle Paris, femme Boyau, aubergiste à Esquermes, district de Lille, département du Nord; laquelle, après 3 mois 1/2 de détention, a été acquittée et mise en liberté par jugement du tribunal révolutionnaire de Paris, du 24 messidor présent mois; « Décrète que, sur la présentation du présent décret, la trésorerie nationale paiera à la citoyenne Paris, femme Boyau, la somme de 350 liv., à titre de secours et indemnité, et pour l’aider à retourner dans son domicile. « Le présent décret ne sera pas imprimé. » (2). 72 Un membre du comité de salut public [BA-RÈRE] annonce qu’une attaque générale a eu lieu sur le Rhin le 24 de ce mois. « L’artillerie, dit-il, a long-temps harcelé nos troupes : l’infanterie a prouvé encore une fois qu’elle peut résister à cette cavalerie, à qui les journaux des émigrés ont fait une si haute réputation : trois fois elle a repoussé la cavalerie de Berlin : notre infanterie, fatiguée des vaines canonnades qu’elle lui prodiguoit, a pris le parti de la baïonnette, et le succès le plus complet a répondu à cette arme des républicains. L’armée du Rhin a pris aux Prussiens six pièces de canons et deux obusiers; et les sti-(l) P.V., XLI, 299. Minute de la main de Briez. Décret n° 9971. (2) P.V., XLI, 299. Minute de la main de Briez. Décret n° 9972. pendiaires de Londres ont été hachés dans les redoutes (l). BARÈRE : Au milieu des succès éclatants de la république, qu’est devenue l’armée du Rhin ? se demandent les politiques. Nous venons répondre. En attendant des nouvelles de l’armée du Nord, le comité vient vous parler aujourd’hui de l’armée du Rhin, qui méditait des succès; elle a voulu avoir aussi sa portion dans le patrimoine de gloire destiné aux armées de la république. Une attaque générale a eu lieu sur le Rhin, le 24 de ce mois. L’artillerie a longtemps harcelé nos troupes. L’infanterie a prouvé encore cette fois qu’elle peut résister à cette cavalerie, à qui les journaux des émigrés ont fait une aussi haute réputation; cinq fois elle a repoussé la cavalerie de Berlin. Notre infanterie, fatiguée des vaines canonnades qu’elle lui prodiguait, a pris le parti de la baïonnette, et le succès complet a répondu a cette arme des républicains. L’armée du Rhin a pris aux Prussiens 6 pièces de canon et 2 obusiers, et ces stipendiâmes de Londres ont été hachés dans les redoutes. Voici la lettre officielle : [Moreau, command! provisoirement VA. de Moselle, au C. de S. P.; Au quartier gal à Schemenlberg, 25 mess. Il], « Je vous ai promis par ma lettre d’hier, citoyens, de vous rendre compte aujourd’hui du résultat de l’attaque générale qui a eu lieu; je m’empresse de le faire. « Hier, dans notre mouvement préparatoire, notre infanterie s’est supérieurement battue; la cavalerie ennemie l’a chargée cinq fois, et toutes les fois elle a été repoussée avec perte. « L’ennemi a été repoussé de tous ses avant-postes. Aujourd’hui nous avons attaqué Trippstadt; l’ennemi est en force; il a beaucoup d’artillerie, il s’en est servi contre nous, qui n’avions pu en conduire aucune pièce à cause des montagnes escarpées qu’il a fallu gravir pour l’attaquer. Nous lui avons enlevé à la baïonnette six pièces de 7 et deux obusiers. « La constance de nos républicains, qui ont souffert pendant trois heures un feu terrible d’artillerie, quoiqu’ils ne pussent répondre qu’à coups de fusil, nous a fait perdre environ trois cents hommes tués ou blessés. « L’ennemi a été culbuté et haché dans la redoute, où on lui a pris son artillerie ; sa perte est considérable. « Je vous donnerai des détails plus circonstanciés dans un autre moment. « Moreau. » (2) [Longs et vifs applaudissements] (l) P.V., XLI, 300. Minute de la main de Barère. Décret n° 9974. Reproduit dans B"\ 28 mess. ; -J. Univ., n° 1696; Audit, nat., n° 661 ; F.S.P., n° 377 ; Ann. R.F., n° 227 ; -J. Mont., n°81; -J. Fr., n° 660 ; Ann. patr., n° DLXII ; -J. Paris, nos 563, 564; C. Eg., n° 697 ; Rép. , n° 209 ; M.U., XLI, 461; Mess, soir, n° 696 ; -J. Lois, n° 656 ; C. Univ., n° 928 ; -J. Perlet, n° 662 ; -J.S. Culottes, n° 517 ; -J. Sablier, n° 1441 ; Débats, n° 664. (2) Mon., XXI, 235. SÉANCE DU 28 MESSIDOR AN II (16 JUILLET 1794) Nos 71-72 221 blics sur la pétition de la citoyenne Marie - Françoise Mazilier, veuve Belot, laboureur, âgée de 63 ans, et de Pierrette, Marie Jeanne, Madeleine et Aimée Belot, ses 4 filles, toutes domiciliées à Montlay, département de la Côte-d’Or; lesquelles, après 9 mois de détention, ont été acquittées et mises en liberté par jugement du tribunal révolutionnaire de Paris, du 18 messidor présent mois; « Décrète que, sur la présentation du présent décret, la trésorerie nationale paiera à la citoyenne veuve Belot la somme de 500 liv., à titre de secours provisoire, pour elle et ses en-fans, et pour les aider à retourner dans leur domicile, à imputer sur l’indemnité qui leur sera accordée en définitif s’il y a lieu. « Le présent décret ne sera pas imprimé. » (l). 71 « La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de son comité des secours publics sur la pétition de la citoyenne Isabelle Paris, femme Boyau, aubergiste à Esquermes, district de Lille, département du Nord; laquelle, après 3 mois 1/2 de détention, a été acquittée et mise en liberté par jugement du tribunal révolutionnaire de Paris, du 24 messidor présent mois; « Décrète que, sur la présentation du présent décret, la trésorerie nationale paiera à la citoyenne Paris, femme Boyau, la somme de 350 liv., à titre de secours et indemnité, et pour l’aider à retourner dans son domicile. « Le présent décret ne sera pas imprimé. » (2). 72 Un membre du comité de salut public [BA-RÈRE] annonce qu’une attaque générale a eu lieu sur le Rhin le 24 de ce mois. « L’artillerie, dit-il, a long-temps harcelé nos troupes : l’infanterie a prouvé encore une fois qu’elle peut résister à cette cavalerie, à qui les journaux des émigrés ont fait une si haute réputation : trois fois elle a repoussé la cavalerie de Berlin : notre infanterie, fatiguée des vaines canonnades qu’elle lui prodiguoit, a pris le parti de la baïonnette, et le succès le plus complet a répondu à cette arme des républicains. L’armée du Rhin a pris aux Prussiens six pièces de canons et deux obusiers; et les sti-(l) P.V., XLI, 299. Minute de la main de Briez. Décret n° 9971. (2) P.V., XLI, 299. Minute de la main de Briez. Décret n° 9972. pendiaires de Londres ont été hachés dans les redoutes (l). BARÈRE : Au milieu des succès éclatants de la république, qu’est devenue l’armée du Rhin ? se demandent les politiques. Nous venons répondre. En attendant des nouvelles de l’armée du Nord, le comité vient vous parler aujourd’hui de l’armée du Rhin, qui méditait des succès; elle a voulu avoir aussi sa portion dans le patrimoine de gloire destiné aux armées de la république. Une attaque générale a eu lieu sur le Rhin, le 24 de ce mois. L’artillerie a longtemps harcelé nos troupes. L’infanterie a prouvé encore cette fois qu’elle peut résister à cette cavalerie, à qui les journaux des émigrés ont fait une aussi haute réputation; cinq fois elle a repoussé la cavalerie de Berlin. Notre infanterie, fatiguée des vaines canonnades qu’elle lui prodiguait, a pris le parti de la baïonnette, et le succès complet a répondu a cette arme des républicains. L’armée du Rhin a pris aux Prussiens 6 pièces de canon et 2 obusiers, et ces stipendiâmes de Londres ont été hachés dans les redoutes. Voici la lettre officielle : [Moreau, command! provisoirement VA. de Moselle, au C. de S. P.; Au quartier gal à Schemenlberg, 25 mess. Il], « Je vous ai promis par ma lettre d’hier, citoyens, de vous rendre compte aujourd’hui du résultat de l’attaque générale qui a eu lieu; je m’empresse de le faire. « Hier, dans notre mouvement préparatoire, notre infanterie s’est supérieurement battue; la cavalerie ennemie l’a chargée cinq fois, et toutes les fois elle a été repoussée avec perte. « L’ennemi a été repoussé de tous ses avant-postes. Aujourd’hui nous avons attaqué Trippstadt; l’ennemi est en force; il a beaucoup d’artillerie, il s’en est servi contre nous, qui n’avions pu en conduire aucune pièce à cause des montagnes escarpées qu’il a fallu gravir pour l’attaquer. Nous lui avons enlevé à la baïonnette six pièces de 7 et deux obusiers. « La constance de nos républicains, qui ont souffert pendant trois heures un feu terrible d’artillerie, quoiqu’ils ne pussent répondre qu’à coups de fusil, nous a fait perdre environ trois cents hommes tués ou blessés. « L’ennemi a été culbuté et haché dans la redoute, où on lui a pris son artillerie ; sa perte est considérable. « Je vous donnerai des détails plus circonstanciés dans un autre moment. « Moreau. » (2) [Longs et vifs applaudissements] (l) P.V., XLI, 300. Minute de la main de Barère. Décret n° 9974. Reproduit dans B"\ 28 mess. ; -J. Univ., n° 1696; Audit, nat., n° 661 ; F.S.P., n° 377 ; Ann. R.F., n° 227 ; -J. Mont., n°81; -J. Fr., n° 660 ; Ann. patr., n° DLXII ; -J. Paris, nos 563, 564; C. Eg., n° 697 ; Rép. , n° 209 ; M.U., XLI, 461; Mess, soir, n° 696 ; -J. Lois, n° 656 ; C. Univ., n° 928 ; -J. Perlet, n° 662 ; -J.S. Culottes, n° 517 ; -J. Sablier, n° 1441 ; Débats, n° 664. (2) Mon., XXI, 235.