248 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j Suit la lettre du citoyen Dombey (1). « Citoyen Président, « Un homme qui a toujours vécu sur les hautes montagnes d’Europe, avec les sauvages du Chili et du fleuve des Amazones, fait son offrande à la République de 4 pièces d’or et d’un assi¬ gnat de 50 livres pour subvenir aux frais de la guerre. « Salut et fraternité. « Dombey. « 7 frimaire 1793, l’an II delà République, une et indivisible. » Le représentant du peuple près le département de l’Yonne fait part à la Convention de l’action républicaine du citoyen Pichot fils, âgé de 21 ans, sous-lieutenant au 1er bataillon de l’Yonne. Frappé d’un coup mortel, il répondit à son frère qui le secourait et le consolait : « Va combattre l’ennemi; ton poste est à ta pièce de canon, et non auprès de moi. » Et il expira. Mention honorable de cette héroïque action et insertion au « Bulletin » (2). Suit le texte de la lettre de Maure d'après le Bulletin de la Convention (3). Maure, représentant du peuple dans le départe¬ ment de V Tonne, au Président de la Conven¬ tion nationale. « Auxerre, le 3 frimaire. « Présente à la Convention l’action répu¬ blicaine du citoyen Péchot fils, natif de Toucy, district d’Auxerre, âgé de 21 ans, sous-lieute¬ nant au 1er bataillon de l’Yonne, armée de la Moselle. Frappé d’un coup mortel, il répondit à son frère qui le secourait et le consolait : « Va combattre l’ennemi, ton poste est à la pièce de canon, et non auprès de moi », et il expira. « La Société populaire de Toucy me charge de transmettre ce fait à la Convention. J’en ai moi-même une parfaite connaissance. Ces senti¬ ments sont ceux de tous les citoyens du départe¬ ment de l’Yonne. « Signé : Maure. » (Renvoyé au comité d’instruction publique.) (1) Archives nationales, carton C 283, dossier 807; Journal de la Montagne [n° 15 du 8e jour du 3P mois de l’an II (jeudi 28 novembre 1793 ,'p. 119, col. 2]; Supplément au Bulletin de la Convention du 7e jour de la lre décade du 3e mois de l’an II (mercredi 27 novembre 1793 . (2. Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 179. (3, Supplément au Bulletin de la Convention du 7e jour de la lre décade du 3e mois de l’an II (mer¬ credi 27 novembre 1793;. Cette lettre n’est pas men¬ tionnée dans le Becueil des acles et de la correspon¬ dance-du comité de Salut public de M. Aulard. Compte rendu du Mercure universel (1). Maure, représentant du peuple dans le dépar¬ tement de l’Yonne, fait part du trait de courage du citoyen Pichaud, natif d’Auxerre, âgé de 21 ans, et sous -lieutenant au 2e bataillon de l’Yonne. Atteint d’une balle et voyant son frère courir pour le soulager, il s’écrie : « Laisse-moi; va combattre l’ennemi, ton poste n’est point ici, mais à ta pièce » et il expira. « Ces sentiments, dit Maure, sont ceux de tous les habitants du département de l’Yonnne. » Mention honorable. La Société montagnarde de Cahors félicite la Convention nationale sur ses travaux, et l’invite à rester à son poste. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (2). Lettre du représentant du peuple dans les Hautes et Basses-Alpes et la Drôme, par laquelle il annonce que le département des Hautes-Alpes était le refuge des sectionnaires dos Basses-Alpes, de l’Isère et d’ailleurs; qu’il les a tous fait arrê¬ ter, entre autres un ci-devant comte de Ruf; que le peuple, comme partout ailleurs, est très bon dans ce département. Insertion au « Bulletin » (3). Suit la lettre du citoyen Beauchamp représen¬ tant du peuple dans les Hautes et Basses-Alpes et la Drôme (4). J. Beauchamp, représentant du peuple dans les Hautes et Basses-Alpes et la Drôme, à la Con¬ vention nationale. « G-ap, le 29 brumaire de l’an II, de la Répu¬ blique française une et indivisible. « Citoyens collègues, « Spécialement chargé de la levée des che-(1) Mercure universel [8 frimaire an II (jeudi 28 no¬ vembre 1793), p. 118, col 2.]. D’autre part, le Jour¬ nal de Perlel [n° 432 du 8 frimaire an II (jeudi 28 no¬ vembre 1793), p. 465], rend compte du trait de cou¬ rage du citoyen Pichot dans les termes suivants : « La correspondance présente un nouveau trait de courage patriotique. Un volontaire de 21 ans, sous-lieutenant du 1er bataillon du département de l’Yonne, employé dans l’armée de la Moselle, atteint d’un coup mortel, était prêt à rendre le dernier soupir. Son frère était à ses côtés, autant pour lui donner des secours que pour lui présenter des mo¬ tifs de consolation. « Va combattre l’ennemi, lui dit « le mourant, ton poste n’est pas près de moi, mais « à ta pièce de canon. » Il expire après avoir pro¬ noncé ces mots. « La Convention, touchée de ce courage et de cette grandeur d’âme, charge son comité d’instruction pu¬ blique de recueillir ce trait dans nos annales révo¬ lutionnaires. » (“) Procès-vèrbaux de la Convention, t. 26, p. 180. (3) Ibid. (4) Archives nationales, carton C 283, dossier 798; Supplément an Bulletin de la Convention du 7e jour de la lre décade du 3e mois de l’an II (mercredi 27 novembre 1793).