230 ARCHIVES PARLEMENTAIRES CONVENTION NATIONALE Un membre est monté à la tribune et a dit : citoyens, la représentation nationale ne fut jamais plus grande que dans l’orage du 9 de ce mois, et elle acquiert de nouveaux droits à notre reconnoissance; mais, que ce sentiment soit pour nous un angagement sacré de ne jamais nous écarter de ces principes. Que n’avons[-nous] eu la gloire de partager avec le peuple pur de la commune centrale les dangers de la Convention nationale ! Nous nous serions fait tous immoler avant qu’il eût été porté atteinte au respect que notre amour lui a sans cesse voué. Qu’il est doux à des âmes républicaines de faire ruisseler le sang des traîtres et des factieux ! nous avons tous juré raillie-mentfsîc�) constant à la Convention nationale. Ce serment ne s’effacera jamais de notre mémoire. La mort la plus cruelle, plutôt que d’y manquer ! A l’instant, la société populaire et les tribunes se sont levées et ont renouvellé le serment de la société : « Nous jurons haine éternelle aux tyrans et à tous les rois, quelque forme et quelque nom qu’ils empruntent pour nous asservir; nous jurons railliement constant à la Convention nationale, soumission entière aux lois, nous jurons de maintenir jusqu’à la mort l’égalité, la liberté, l’unité et l’indivisibilité de la République ». Les cris mille fois répétés de vive la République et vive la Convention ont terminé ce serment. Le même membre a observé qu’il prévoyoit les regrets de ses concitoyens de n’avoir pu se rendre à la séance et d’y réunir leurs vœux et leur serment à ceux que le sentiment venoit de dicter, qu’il demandoit que la séance fut continuée au temple de l’Etre suprême, où le peuple seroit invité de se rendre. La motion, mise aux voix, a été adoptée à l’unanimité. La société s’étant rendue au temple, une foule immense de citoyens de tout âge et de tout sexe, après avoir entendu la lecture des lettres et papiers nouvelles, spontanément et unanimement ont répété le serment précédent, aux acclamations de vive la République et vive la Convention ! La société a arrêté à l’unanimité l’envoi d’un extrait de la présente séance à la Convention nationale, comme l’expression de son adhésion à tous ses décrets. A également arêté qu’il seroit envoyé la même copie au représentant Souhait, pour lui témoigner combien la société avoit éprouvé de sensibilité à la lecture de ses lettres (1). J [Les administrateurs du départ' de la Haute-Marne à la Conv.; S.l.n.d .] (2) Citoyens représentans, De nouveaux tyrans avoient formé le projet insensé d’asservir le peuple françois. Ils avoient (1) P.c.c. par J. GAILLARD (présid.), GUERARD (secret.), RICHARD (secrét.), L. FEBVREL, M. PETITDIDIER fils (secrét.). (2) C 312, pl. 1 244, p. 4. couvert du manteau du patriotisme la conjuration la plus horrible et la mieux concertée; ils touchoient au moment de l’exécution. Déjà l’étendart de la révolte étoit déployé; le signal étoit donné, le tocsin sonnoit de toutes parts, et la troupe des scélérats marchoit sur la Convention. Mais soudain la vengeance nationale, plus prompte que la foudre, éclate sur leurs têtes, les frappe et les anéantit. Ils ne sont plus. Grâces immortelles vous en soient rendues, dignes représentans d’un peuple libre. C’est votre courage héroïque qui a purgé la France de ces nouveaux triumvirs. La patrie est sauvée, et c’est à votre énergie, à votre activité qu’elle doit son salut. L’histoire burinera sur l’airain le glorieux triomphe de la liberté sur la tyrannie; mais la reconnoissance a déjà gravé dans nos cœurs, en caractères plus durables encore, votre dévouement généreux et spontané. Les sentimens de notre admiration et de notre gratitude passeront à nos descendans avec les noms de nos libérateurs. Ils sçauront que vous aviez juré de vous ensevelir avec la liberté; mais ils apprendront aussi que votre mort auroit trouvé en nous des vengeurs terribles, et la liberté de courageux déffenseurs. Peuple de Paris, tu participes aussi à la gloire de la journée du 9 thermidor. Toute la France eût ambitionné d’en partager avec toi l’honneur, mais les circonstances l’ont réservé à toi seul. Les cris séditieux de la révolte, les ordres de tes magistrats rebelles n’ont fait qu’exciter ton indignation : tu n’as entendu que la voix de nos représentans et tu as volé à leur deffense. En servant d’égide à la représentation nationale, en formant autour d’elle un rempart impénétrable aux traits des scélérats, tu t’es montré digne de conserver dans tes murs le précieux dépôt que la France t’a confié, et tu as acquis de nouveaux droits à notre amour et à notre estime. Sainte égalité ! les tyrans ne sont plus; périssent avec eux les factieux et leurs complices. Qu’ils tremblent, les monstres ! Quelque forme qu’ils prennent, de quelques couleurs qu’ils se parent pour assassiner plus sûrement la liberté, la Convention éclairera leur conduite et les livrera au glaive de la justice nationale. Pour nous, Citoyens représentans, toujours fidels aux principes, inviolablement attachés à la Convention nationale, nous renouvelions entre vos mains le serment de deffendre jusqu’au dernier soupir la liberté et l’égalité. Vive la République ! A. Dubois, J.Bte Mathieu, Legerin l’aîné, J.H. Bellefontaine, B.F. Godinerleys, F. Trunier, E.N. Bonnetot. k [L’administration du distr. de Mirande à la Conv.; Mirande, s.d. (1) Rappeller vos travaux, c’est vous exprimer les sentiments de reconnoissance des Français, (1) C 312, pl. 1 244, p. 3. Mentionné par J. Paris, n° 584; J. Fr., n° 681. 230 ARCHIVES PARLEMENTAIRES CONVENTION NATIONALE Un membre est monté à la tribune et a dit : citoyens, la représentation nationale ne fut jamais plus grande que dans l’orage du 9 de ce mois, et elle acquiert de nouveaux droits à notre reconnoissance; mais, que ce sentiment soit pour nous un angagement sacré de ne jamais nous écarter de ces principes. Que n’avons[-nous] eu la gloire de partager avec le peuple pur de la commune centrale les dangers de la Convention nationale ! Nous nous serions fait tous immoler avant qu’il eût été porté atteinte au respect que notre amour lui a sans cesse voué. Qu’il est doux à des âmes républicaines de faire ruisseler le sang des traîtres et des factieux ! nous avons tous juré raillie-mentfsîc�) constant à la Convention nationale. Ce serment ne s’effacera jamais de notre mémoire. La mort la plus cruelle, plutôt que d’y manquer ! A l’instant, la société populaire et les tribunes se sont levées et ont renouvellé le serment de la société : « Nous jurons haine éternelle aux tyrans et à tous les rois, quelque forme et quelque nom qu’ils empruntent pour nous asservir; nous jurons railliement constant à la Convention nationale, soumission entière aux lois, nous jurons de maintenir jusqu’à la mort l’égalité, la liberté, l’unité et l’indivisibilité de la République ». Les cris mille fois répétés de vive la République et vive la Convention ont terminé ce serment. Le même membre a observé qu’il prévoyoit les regrets de ses concitoyens de n’avoir pu se rendre à la séance et d’y réunir leurs vœux et leur serment à ceux que le sentiment venoit de dicter, qu’il demandoit que la séance fut continuée au temple de l’Etre suprême, où le peuple seroit invité de se rendre. La motion, mise aux voix, a été adoptée à l’unanimité. La société s’étant rendue au temple, une foule immense de citoyens de tout âge et de tout sexe, après avoir entendu la lecture des lettres et papiers nouvelles, spontanément et unanimement ont répété le serment précédent, aux acclamations de vive la République et vive la Convention ! La société a arrêté à l’unanimité l’envoi d’un extrait de la présente séance à la Convention nationale, comme l’expression de son adhésion à tous ses décrets. A également arêté qu’il seroit envoyé la même copie au représentant Souhait, pour lui témoigner combien la société avoit éprouvé de sensibilité à la lecture de ses lettres (1). J [Les administrateurs du départ' de la Haute-Marne à la Conv.; S.l.n.d .] (2) Citoyens représentans, De nouveaux tyrans avoient formé le projet insensé d’asservir le peuple françois. Ils avoient (1) P.c.c. par J. GAILLARD (présid.), GUERARD (secret.), RICHARD (secrét.), L. FEBVREL, M. PETITDIDIER fils (secrét.). (2) C 312, pl. 1 244, p. 4. couvert du manteau du patriotisme la conjuration la plus horrible et la mieux concertée; ils touchoient au moment de l’exécution. Déjà l’étendart de la révolte étoit déployé; le signal étoit donné, le tocsin sonnoit de toutes parts, et la troupe des scélérats marchoit sur la Convention. Mais soudain la vengeance nationale, plus prompte que la foudre, éclate sur leurs têtes, les frappe et les anéantit. Ils ne sont plus. Grâces immortelles vous en soient rendues, dignes représentans d’un peuple libre. C’est votre courage héroïque qui a purgé la France de ces nouveaux triumvirs. La patrie est sauvée, et c’est à votre énergie, à votre activité qu’elle doit son salut. L’histoire burinera sur l’airain le glorieux triomphe de la liberté sur la tyrannie; mais la reconnoissance a déjà gravé dans nos cœurs, en caractères plus durables encore, votre dévouement généreux et spontané. Les sentimens de notre admiration et de notre gratitude passeront à nos descendans avec les noms de nos libérateurs. Ils sçauront que vous aviez juré de vous ensevelir avec la liberté; mais ils apprendront aussi que votre mort auroit trouvé en nous des vengeurs terribles, et la liberté de courageux déffenseurs. Peuple de Paris, tu participes aussi à la gloire de la journée du 9 thermidor. Toute la France eût ambitionné d’en partager avec toi l’honneur, mais les circonstances l’ont réservé à toi seul. Les cris séditieux de la révolte, les ordres de tes magistrats rebelles n’ont fait qu’exciter ton indignation : tu n’as entendu que la voix de nos représentans et tu as volé à leur deffense. En servant d’égide à la représentation nationale, en formant autour d’elle un rempart impénétrable aux traits des scélérats, tu t’es montré digne de conserver dans tes murs le précieux dépôt que la France t’a confié, et tu as acquis de nouveaux droits à notre amour et à notre estime. Sainte égalité ! les tyrans ne sont plus; périssent avec eux les factieux et leurs complices. Qu’ils tremblent, les monstres ! Quelque forme qu’ils prennent, de quelques couleurs qu’ils se parent pour assassiner plus sûrement la liberté, la Convention éclairera leur conduite et les livrera au glaive de la justice nationale. Pour nous, Citoyens représentans, toujours fidels aux principes, inviolablement attachés à la Convention nationale, nous renouvelions entre vos mains le serment de deffendre jusqu’au dernier soupir la liberté et l’égalité. Vive la République ! A. Dubois, J.Bte Mathieu, Legerin l’aîné, J.H. Bellefontaine, B.F. Godinerleys, F. Trunier, E.N. Bonnetot. k [L’administration du distr. de Mirande à la Conv.; Mirande, s.d. (1) Rappeller vos travaux, c’est vous exprimer les sentiments de reconnoissance des Français, (1) C 312, pl. 1 244, p. 3. Mentionné par J. Paris, n° 584; J. Fr., n° 681. SÉANCE DU 19 THERMIDOR AN II (6 AOÛT 1794) - N° 1 231 et les droits que vous avez à celle de l’Europe entière. Les administrateurs du district de Mirande vous doivent le témoignage de leur dévouement, et ils ne peuvent mieux l’exprimer qu’en disant que vous avez tout fait et que vous faites tout pour le peuple. Les factions étouffées, les tirans coalisés fuyant le sol de la liberté, les traits d’héroïsme et de courage de nos braves deffenseurs, dont n’aprocheront jamais les héros de la Grèce et de Rome; la justice et la probité établies sur les ruines du despotisme; le triomphe de la raison sur les ruines de la superstition et du fanatisme; le règne de toutes les vertus à la place de tous les vices : voilà votre ouvrage, sublimes représen-tans. Mais vous n’avez pas tout fait. Tant qu’il existera un tiran, tant qu’il existera un ennemi du peuple, pensez que la liberté est en danger; restez donc fermes à votre poste; honnorez-vous des coups de poignards qui sont dirigés sur vous, et ne dessendez de l’auguste montagne qu’après qu’il ne restera plus rien à faire pour l’affermissement de la liberté. De retour allors dans vos foyers, vous trouverez votre récompense dans le spectacle de la félicité publique. Vive la montagne ! Vive la République ! Duclos (présid.), Lubel (secrét.-gal). 1 [La sté popul. régénérée de la comm. de Mantes à la Conv.; Mantes, 1er therm. II] { 1) Citoyens représentants, Qui peut mieux que son auteur achever un ouvrage ? Vous avez la confiance de la nation française. Vous la méritez. Restez donc à votre poste. Pitt et Cobourg existent encore. Vous avez jusqu’à présent coupé les trames de leurs infâmes projets. Redoublez d’efforts et de vigilance pour les empêcher d’en ourdir de nouveaux. C’est sur votre céleste Montagne que notre République a pris naissance. Vous l’avez préservée des dangers de son enfance. C’est à vous qu’elle doit son accroissement. La voilà sortie de son berceau pour passer dans les mains des vertus que vous avez mises à l’ordre du jour. Ce sont elles qui attesteront à l’univers que l’Etre suprême la protège. Armez-vous de notre indignation contre les scélérats du dehors et de l’intérieur qui, par des plis et replis tortueux, ont recours à l’hypocrisie, au fanatisme et à une infinité de moyens astucieux pour l’énerver et retarder ses progrès. Mais qu’ils se trompent fort, ces vils esclaves de la tyrannie, ces lâches stipendiés des despotes. Le républicain connoit ses droits, le peuple français sent sa force, il est debout. De foible roseau qu’il étoit sous la féodalité, il est devenu un chêne capable de résister à tous les vents les plus impétueux qui tenteraient de l’agiter, de l’ébranler et l’abbattre. (1) C 315, pl. 1 261, p. 36. Mentionné par J. Fr., n° 681. Arrosé du sang de ses ennemis, des traîtres, chaque année une nouvelle sève multipliera ses rameaux; la justice les émondera. Tous les peuples à l’envi les uns des autres, jaloux de sa vigueur, de son élévation, ambitionneront son majestueux feuillage. Ils viendront ramasser ses glands, et, ardents à jouir d’un pareil ombrage, ils ne tarderont point à planter chez eux cet a[r]bre auguste, symbole de notre heureuse liberté et le présage de la leur. S. et F. Framboisier (présid.), Muville (secrét.). m [Les administrateurs du distr. de Belfort à la Conv.; Belfort, 14 therm. II] (1) Citoïens représentans, La conjuration qui vient d’éclater nous a d’abord rempli d’effroi, mais cette première sensation, faisant place à l’indignation, nous nous sommes ensuite livrés aux sentimens délicieux de l’admiration et de la confiance, qu’ont dû inspirer le courage et la fermeté, que vous avez opposés aux dangers et aux traîtres. Restez, représentans, restés inébranlables à vos postes jusqu’à l’affermissement le plus parfait de la République une et indivisible. Grâces infinies soyent rendues au peuple de Paris, qui, en se ralliant autour de vous et vous couvrant de son égide, a secondé votre énergie et a rendu inutiles les tentatives des chefs perfides de la force armée qui vous menaçoit. La Convention nationale est le centre du salut public, auquel nous renouvelions le serment de rester invinciblement attaché, et de mourir joïeusement, s’il le faut, soit pour le défendre, soit pour en faire exécuter les glorieux travaux. Guy, Royer, Rossée (agent nat.), Borneque, Schirmer, Bernard, Cordionne (secrét. -gal). n [La sté popul. et républicaine de Vervins (2), aux cns représentans du peuple; séance du 16 therm. II] (3) Vous féliciter d’avoir, par de généreux efforts, sauvé de nouveau la République, en faisant tomber sous le glaive de la loi des triumvirs puissants; d’avoir eu le courage d’ab-battre l’idole du peuple en lui arrachant son triple masque de patriotisme, de probité et d’égalité, pour ne montrer à découvert qu’un tiran qui, par ses artiffices, s’étoit formé un parti considérable et dangereux, afin de se constituer, sur de nouveaux cadavres, un pouvoir inique et absolue, avec des complices qui, déjà, ont couvert la patrie de deuil, et d’avoir (1) C 312, pl. 1 244, p. 2. (2) Aisne. (3) C 315, pl. 1 261, p. 35. Bm, 23 therm. Mentionné par J. Paris, n° 584; J. Fr., n° 681. SÉANCE DU 19 THERMIDOR AN II (6 AOÛT 1794) - N° 1 231 et les droits que vous avez à celle de l’Europe entière. Les administrateurs du district de Mirande vous doivent le témoignage de leur dévouement, et ils ne peuvent mieux l’exprimer qu’en disant que vous avez tout fait et que vous faites tout pour le peuple. Les factions étouffées, les tirans coalisés fuyant le sol de la liberté, les traits d’héroïsme et de courage de nos braves deffenseurs, dont n’aprocheront jamais les héros de la Grèce et de Rome; la justice et la probité établies sur les ruines du despotisme; le triomphe de la raison sur les ruines de la superstition et du fanatisme; le règne de toutes les vertus à la place de tous les vices : voilà votre ouvrage, sublimes représen-tans. Mais vous n’avez pas tout fait. Tant qu’il existera un tiran, tant qu’il existera un ennemi du peuple, pensez que la liberté est en danger; restez donc fermes à votre poste; honnorez-vous des coups de poignards qui sont dirigés sur vous, et ne dessendez de l’auguste montagne qu’après qu’il ne restera plus rien à faire pour l’affermissement de la liberté. De retour allors dans vos foyers, vous trouverez votre récompense dans le spectacle de la félicité publique. Vive la montagne ! Vive la République ! Duclos (présid.), Lubel (secrét.-gal). 1 [La sté popul. régénérée de la comm. de Mantes à la Conv.; Mantes, 1er therm. II] { 1) Citoyens représentants, Qui peut mieux que son auteur achever un ouvrage ? Vous avez la confiance de la nation française. Vous la méritez. Restez donc à votre poste. Pitt et Cobourg existent encore. Vous avez jusqu’à présent coupé les trames de leurs infâmes projets. Redoublez d’efforts et de vigilance pour les empêcher d’en ourdir de nouveaux. C’est sur votre céleste Montagne que notre République a pris naissance. Vous l’avez préservée des dangers de son enfance. C’est à vous qu’elle doit son accroissement. La voilà sortie de son berceau pour passer dans les mains des vertus que vous avez mises à l’ordre du jour. Ce sont elles qui attesteront à l’univers que l’Etre suprême la protège. Armez-vous de notre indignation contre les scélérats du dehors et de l’intérieur qui, par des plis et replis tortueux, ont recours à l’hypocrisie, au fanatisme et à une infinité de moyens astucieux pour l’énerver et retarder ses progrès. Mais qu’ils se trompent fort, ces vils esclaves de la tyrannie, ces lâches stipendiés des despotes. Le républicain connoit ses droits, le peuple français sent sa force, il est debout. De foible roseau qu’il étoit sous la féodalité, il est devenu un chêne capable de résister à tous les vents les plus impétueux qui tenteraient de l’agiter, de l’ébranler et l’abbattre. (1) C 315, pl. 1 261, p. 36. Mentionné par J. Fr., n° 681. Arrosé du sang de ses ennemis, des traîtres, chaque année une nouvelle sève multipliera ses rameaux; la justice les émondera. Tous les peuples à l’envi les uns des autres, jaloux de sa vigueur, de son élévation, ambitionneront son majestueux feuillage. Ils viendront ramasser ses glands, et, ardents à jouir d’un pareil ombrage, ils ne tarderont point à planter chez eux cet a[r]bre auguste, symbole de notre heureuse liberté et le présage de la leur. S. et F. Framboisier (présid.), Muville (secrét.). m [Les administrateurs du distr. de Belfort à la Conv.; Belfort, 14 therm. II] (1) Citoïens représentans, La conjuration qui vient d’éclater nous a d’abord rempli d’effroi, mais cette première sensation, faisant place à l’indignation, nous nous sommes ensuite livrés aux sentimens délicieux de l’admiration et de la confiance, qu’ont dû inspirer le courage et la fermeté, que vous avez opposés aux dangers et aux traîtres. Restez, représentans, restés inébranlables à vos postes jusqu’à l’affermissement le plus parfait de la République une et indivisible. Grâces infinies soyent rendues au peuple de Paris, qui, en se ralliant autour de vous et vous couvrant de son égide, a secondé votre énergie et a rendu inutiles les tentatives des chefs perfides de la force armée qui vous menaçoit. La Convention nationale est le centre du salut public, auquel nous renouvelions le serment de rester invinciblement attaché, et de mourir joïeusement, s’il le faut, soit pour le défendre, soit pour en faire exécuter les glorieux travaux. Guy, Royer, Rossée (agent nat.), Borneque, Schirmer, Bernard, Cordionne (secrét. -gal). n [La sté popul. et républicaine de Vervins (2), aux cns représentans du peuple; séance du 16 therm. II] (3) Vous féliciter d’avoir, par de généreux efforts, sauvé de nouveau la République, en faisant tomber sous le glaive de la loi des triumvirs puissants; d’avoir eu le courage d’ab-battre l’idole du peuple en lui arrachant son triple masque de patriotisme, de probité et d’égalité, pour ne montrer à découvert qu’un tiran qui, par ses artiffices, s’étoit formé un parti considérable et dangereux, afin de se constituer, sur de nouveaux cadavres, un pouvoir inique et absolue, avec des complices qui, déjà, ont couvert la patrie de deuil, et d’avoir (1) C 312, pl. 1 244, p. 2. (2) Aisne. (3) C 315, pl. 1 261, p. 35. Bm, 23 therm. Mentionné par J. Paris, n° 584; J. Fr., n° 681.