SÉANCE DU 5 MESSIDOR AN II (23 JUIN 1794) - N° 44 125 veulent en vain s’y opposer ». Elle ajoute que ce cavalier, enflammé de la gloire de venger la patrie, et qui a 14 ans de service dans la cavalerie, demande d’être encadré de suite dans un régiment, et brûle d’impatience de se mesurer avec les satellites des tyrans. Le président répond, admet la députation à la séance; et la Convention décrète la mention honorable, l’insertion au bulletin de l’adresse, et le renvoi à la commission de l’organisation et du mouvement des armées de terre (1). [Applaudissements] 44 Un députation de la société populaire de Choisy-sur-Seine, admise à la barre, annonce que, plus riche en patriotisme qu’en espèces, et animée du désir de concourir à la défense de la patrie, elle a ouvert une collecte volontaire à l’effet d’armer un cavalier jacobin : « Tous les sans-culottes, dit-elle, se sont empressés d’y contribuer, et ont fait des dons bien au-dessus de leurs facultés; mais il n’en a pas été de même des riches égoïstes de cette commune qui, malgré les invitations réitérées qui leur ont été faites, n’ont pas même donné, en raison de leur fortune, la valeur de l’offrande du plus pauvre sans-culotte ». Cette commune, ayant fourni, depuis l’époque de la guerre, 120 volontaires, est dans l’impossibilité de fournir un cavalier qui réunisse les qualités requises; mais elle offre à la patrie le montant de la collecte, qui est de 1,563 liv. 10 s., ainsi qu’une partie de l’équipement qui a été fourni par plusieurs membres de la société. Elle remercie aussi la Convention nationale du décret sublime et immortel qui proclame l’existence de l’Etre-Suprême et l’immortalité de l’ame, et joint les détails de la fête qu’elle a célébrée le 20 prairial (2). L’orateur de la députation : Représentons du peuple, Les sans culottes, de la société populaire de Choisy sur seine plus riches en patriotisme qu’en especes annimés du désir de concourire à la deffense de la patrie ont ouvert une collecte volontaire à l’effet d’armer un cavallier jacobin Tous les sans culottes se sont empressés d’y contribuer et on fait des dons bien au dessus de leurs facultées. Il n’en a pas etez de même des riches egoistes de cette commune qui malgréz les invitations réitérées qui leur ont été faitte non pas même donné en raison de leurs fortunes la valleure de l’offrande du plus pauvre des sans culottes En conséquence la dite collectte ne s’est monté qu’a la somme de 1573 liv. 10 s. plus un chabrac un habit. (1) P.V., XL, 104. Bin, 7 mess.; Débats, n° 641. (2) P.V., XL, 104 et 255 (Le produit de la collecte a été déposé par les cns guéraud et Bordes, dit Fronton). Bin, 7 mess. Mentionné par C. Eg., n°674; Mess. Soir, n°673; J. Fr., n°637; J. Sablier, n°1395; J. Lois, n° 633; Ann. R.F., n° 205. La Commune de Choisy observe en outre qu’ayant fourni depuis l’epoque de la guerre contre les tyrans 120 volontaires elle s’en trouve tellement dénuées quelle est dans l’impossibilité de fournire un cavallier qui réunise les qualités requises pour aller combattre les ennemis de la patrie. En conséquense la sociétée a arrettez quelles nommeroit 2 Conducteurs a l’effet d’aller offrir à nos dignes representans le montant de la dite Collecte, ainsy qu’un partie de Pequipement qui à etez fourni par plusieurs membres de la dite sociétté, laisant aux peres de la Patrie le choix du brave républicain qui ira en notre nom faire mordre la poussière aux tyrans et a leurs vils esclaves. Elle charge en outre ses commissaires de réitérér a nos dignes législateurs nos remerciements pour le decret sublime et immortel qui consacre l’existence de l’être suprême et l’immortalité de l’âme Et pour immortaliséer cette auguste vérité si consolante pour tous les cœurs vertueux. Elle s’est fait un devoir de Celebreer une fete pour honoreer l’Etemel et le remercier de la protection visible qu’il a bien voulu accorder aux français qui par leur courage sont parvenus à s’affranchir du joug odieux d’un double despotisme, le trône et l’autel Elle luy a aussi adressé les veux les plus ardents pour qu’il daigne veilleer sur les jours pretieux de nos dignes législateurs qui ne s’occupent que du bonheur du peuple. Nous joignons à cette adresse le detail de la fête que nous avons celebréer avec une majestueuse simplicitée d’autant plus digne de l’auteur de la Nature, qu’elle seule en a fait tous les frais. Des branches d’arbres des guirlandes de verdure formoient la décoration de nos maisons Une montagne, entouré d’arbustes. Un autel sur la quelle etoit placé un vase plein d’encens La fête à etez annoncée au levéer de l’aurore par une salve d’artillerie A 6 heures on à battû le rappel A 8 heures ont s’est reunis dans le temple de l’être suprême chacun s’est rangé sous ses bannières respectives. On à chantéz des himnes à l’être suprême à la liberté avec accompagnement de l’orgue. On a prononcée en suitte plusieurs discours analogues à la fête. On a entonnéz une himne au depar du temple, on est party au bruit d’une salve d’artillerie La marche etoit ouverte 1° par la gendarmerie 2° les tambours 3° bataillon quarré de jeunes citoyens de l’âge de 12 à 16 ans armés de piques et de fusils marchant sur 4 de front et ayant au millieu d’eux leurs drapeaux 4° une forge ambulante et des établis de menuisiers trainnér par des chevaux 5° meres de familles avec leurs filles s’avançant sur 2 lignes a droite les meres tenant a la main des bouquets de roses à gauche leurs filles portant des corbeilles de fleurs. 6° Déffenseurs de la patrie etât militaire et administration de l’hospice de Choisy précédez de 2 brancarts, portant 2 volontaires blessés dudit hospice de Choisy. 7° Sociétée populaire, les Comités reunis de SÉANCE DU 5 MESSIDOR AN II (23 JUIN 1794) - N° 44 125 veulent en vain s’y opposer ». Elle ajoute que ce cavalier, enflammé de la gloire de venger la patrie, et qui a 14 ans de service dans la cavalerie, demande d’être encadré de suite dans un régiment, et brûle d’impatience de se mesurer avec les satellites des tyrans. Le président répond, admet la députation à la séance; et la Convention décrète la mention honorable, l’insertion au bulletin de l’adresse, et le renvoi à la commission de l’organisation et du mouvement des armées de terre (1). [Applaudissements] 44 Un députation de la société populaire de Choisy-sur-Seine, admise à la barre, annonce que, plus riche en patriotisme qu’en espèces, et animée du désir de concourir à la défense de la patrie, elle a ouvert une collecte volontaire à l’effet d’armer un cavalier jacobin : « Tous les sans-culottes, dit-elle, se sont empressés d’y contribuer, et ont fait des dons bien au-dessus de leurs facultés; mais il n’en a pas été de même des riches égoïstes de cette commune qui, malgré les invitations réitérées qui leur ont été faites, n’ont pas même donné, en raison de leur fortune, la valeur de l’offrande du plus pauvre sans-culotte ». Cette commune, ayant fourni, depuis l’époque de la guerre, 120 volontaires, est dans l’impossibilité de fournir un cavalier qui réunisse les qualités requises; mais elle offre à la patrie le montant de la collecte, qui est de 1,563 liv. 10 s., ainsi qu’une partie de l’équipement qui a été fourni par plusieurs membres de la société. Elle remercie aussi la Convention nationale du décret sublime et immortel qui proclame l’existence de l’Etre-Suprême et l’immortalité de l’ame, et joint les détails de la fête qu’elle a célébrée le 20 prairial (2). L’orateur de la députation : Représentons du peuple, Les sans culottes, de la société populaire de Choisy sur seine plus riches en patriotisme qu’en especes annimés du désir de concourire à la deffense de la patrie ont ouvert une collecte volontaire à l’effet d’armer un cavallier jacobin Tous les sans culottes se sont empressés d’y contribuer et on fait des dons bien au dessus de leurs facultées. Il n’en a pas etez de même des riches egoistes de cette commune qui malgréz les invitations réitérées qui leur ont été faitte non pas même donné en raison de leurs fortunes la valleure de l’offrande du plus pauvre des sans culottes En conséquence la dite collectte ne s’est monté qu’a la somme de 1573 liv. 10 s. plus un chabrac un habit. (1) P.V., XL, 104. Bin, 7 mess.; Débats, n° 641. (2) P.V., XL, 104 et 255 (Le produit de la collecte a été déposé par les cns guéraud et Bordes, dit Fronton). Bin, 7 mess. Mentionné par C. Eg., n°674; Mess. Soir, n°673; J. Fr., n°637; J. Sablier, n°1395; J. Lois, n° 633; Ann. R.F., n° 205. La Commune de Choisy observe en outre qu’ayant fourni depuis l’epoque de la guerre contre les tyrans 120 volontaires elle s’en trouve tellement dénuées quelle est dans l’impossibilité de fournire un cavallier qui réunise les qualités requises pour aller combattre les ennemis de la patrie. En conséquense la sociétée a arrettez quelles nommeroit 2 Conducteurs a l’effet d’aller offrir à nos dignes representans le montant de la dite Collecte, ainsy qu’un partie de Pequipement qui à etez fourni par plusieurs membres de la dite sociétté, laisant aux peres de la Patrie le choix du brave républicain qui ira en notre nom faire mordre la poussière aux tyrans et a leurs vils esclaves. Elle charge en outre ses commissaires de réitérér a nos dignes législateurs nos remerciements pour le decret sublime et immortel qui consacre l’existence de l’être suprême et l’immortalité de l’âme Et pour immortaliséer cette auguste vérité si consolante pour tous les cœurs vertueux. Elle s’est fait un devoir de Celebreer une fete pour honoreer l’Etemel et le remercier de la protection visible qu’il a bien voulu accorder aux français qui par leur courage sont parvenus à s’affranchir du joug odieux d’un double despotisme, le trône et l’autel Elle luy a aussi adressé les veux les plus ardents pour qu’il daigne veilleer sur les jours pretieux de nos dignes législateurs qui ne s’occupent que du bonheur du peuple. Nous joignons à cette adresse le detail de la fête que nous avons celebréer avec une majestueuse simplicitée d’autant plus digne de l’auteur de la Nature, qu’elle seule en a fait tous les frais. Des branches d’arbres des guirlandes de verdure formoient la décoration de nos maisons Une montagne, entouré d’arbustes. Un autel sur la quelle etoit placé un vase plein d’encens La fête à etez annoncée au levéer de l’aurore par une salve d’artillerie A 6 heures on à battû le rappel A 8 heures ont s’est reunis dans le temple de l’être suprême chacun s’est rangé sous ses bannières respectives. On à chantéz des himnes à l’être suprême à la liberté avec accompagnement de l’orgue. On a prononcée en suitte plusieurs discours analogues à la fête. On a entonnéz une himne au depar du temple, on est party au bruit d’une salve d’artillerie La marche etoit ouverte 1° par la gendarmerie 2° les tambours 3° bataillon quarré de jeunes citoyens de l’âge de 12 à 16 ans armés de piques et de fusils marchant sur 4 de front et ayant au millieu d’eux leurs drapeaux 4° une forge ambulante et des établis de menuisiers trainnér par des chevaux 5° meres de familles avec leurs filles s’avançant sur 2 lignes a droite les meres tenant a la main des bouquets de roses à gauche leurs filles portant des corbeilles de fleurs. 6° Déffenseurs de la patrie etât militaire et administration de l’hospice de Choisy précédez de 2 brancarts, portant 2 volontaires blessés dudit hospice de Choisy. 7° Sociétée populaire, les Comités reunis de 126 CONVENTION NATIONALE ARCHIVES PARLEMENTAIRES Bienfaisance surveillance s’avançant sur 2 lignes tenant des branches de chenes. 8 Plusieurs grouppes de coriphées de l’un et l’autre sexe paréer des couleurs nationales chantant des himnes 9 1 brancar triomphal portant tous les instruments de l’agriculture grouppes avec divers autres instruments des arts utils, autour du brancar etoit rangé de jeunes enfants grouppées par des guirlandes de fleurs 10 Les authorittées constitueer tenant des épis de bled, Il Les viellards invalides de l’hospice de Choisy. Le Cortège après avoir parcouru presque tout-tas les rues de la commune est entré dans le parc et a passéz devant la terasse du ci devant chateau ou sont logés les volontaires malades. Là des cris mille fois repeteer de vive la République de vive nos braves volontaires se sont fait fait entendre. Arrivé a la place de la reunion ou se trouvoit placé la montagne et l’autel a l’être suprême, lès autoritéeês constituées ont montéz au haut de la montagne Le reste du cortège s’est rangéz a droitte et a gauche. Des chœurs de jeunes citoyennes au bas de la montagne ainsy q’un autre chœurs de citoyens ont chanté des himnes en honneur de l’eternel et la liberté. Le peuple repetoit chaque refrain. La fête s’est terminé par une salve d’artillerie et par le chant male et guerier de l’himne dès marseillois par des embrassemments fraternels et par les cris de vive la République, la liberté et la montagne (1). Le président répond, admet la députation à la séance; & la Convention décrète la mention honorable, & l’insertion au bulletin, de l’offrande & de l’adresse. 45 Le citoyen Vigneron, chasseur au 6e régiment, blessé au service de la patrie, Sollicite une inscription provisoire au grand livre, pour jouir d’une rente, qui lui est due. H demande des secours, étant dans le besoin le plus urgent Renvoyé aux comités des secours et dé liquidation�). 46 La citoyenne Marie-Jeanne Griard, femme de Louis Legendre, huissier du district de Versailles, sollicite la liberté de son mari, en arrestation depuis 6 mois. Renvoyé r au comité de sûreté-générale (3) . (1) Ç 309, pl. 1203, p. 10, daté du 26 prair. et signé T .Entre (présid.), Seyalla (notable) et une signature illisible. (2) P.V., XL, 105. (3) P.V., XL, 106. Mention dans J. Sablier, n° 1396. iV— 47 Des députés de la commune et société populaire de Granville présentent à la Convention nationale une adresse énergique, au nom de leurs concitoyens, pour la féliciter sur ses travaux; ils sollicitent de sa justice les indemnités qui leur sont dues en dédommagement des propriétés incendiées dans le faubourg de cette commune lors de l’invasion des brigands de la Vendée (1). U orateur : Citoyens représentants, la commune de Granville a bien mérité de la patrie; vous l’avez proclamé dans cet asile sacré de la liberté, et ce décret solennel est gravé en traits de feu dans nos âmes républicaines. Quel titre plus honorable pour des citoyens français ! Quel garant plus sûr de l’énergie qu’ils opposeront toujours aux efforts liberti-cides des ennemis de là patrie ! Oui, législateurs, la Société populaire de Granville et les habitants jurent ici, par notre organe, de défendre jusqu’à la mort du dernier de leurs enfants le boulevard important qu’ils ont conservé à la république, et dont les bouches d’airain ont puni de leur criminelle audace cette horde rebelle et fanatique, qui souilla trop longtemps le sol de la liberté. Pour vous, citoyens représentants, qui marchez si courageusement sur la ligne de la révolution, qui, toujours prêts à vous immoler pour le triomphe de la république, travaillez sans relâche à consolider le bonheur du peuple français, parcourez votre glorieuse carrière, restez fermes et inébranlables au poste qui vous est confié, jusqu’à l’entier anéantissement de la tyrannie. C’est le vœu que nous sommes chargés de vous exprimer au nom de nos concitoyens. Ils ont frémi d’indignation en apprenant l’horrible attentat qui a menacé les jours précieux de vos collègues Collot et Robespierre; mais le génie de la liberté couvrait de son égide ces intrépides défenseurs des droits du peuple. Lâche et perfide Albion ! tu diriges en vain tes poignards assassins; l’Etre suprême veille sur les destinées de la république. Citoyens représentants, en proclamant l’existence de l’Etre suprême par votre sublime décret du 18 floréal, vous avez été les fidèles interprètes de nos sentiments; vous avez imprimé dans nos cœurs le principe vivifiant de toutes les vertus sociales; c’est en les pratiquant que nous rendrons désormais à l’Auteur de la nature le seul hommage vraiment digne de lui. Après vous avoir offert, au nom de nos concitoyens, le tribut de la reconnaissance, il nous reste un autre devoir à remplir, et vous nous entendrez avec le même intérêt. Quand il a fallu repousser les brigands nous n’avons pas calculé nos sacrifices; mais aujourd’hui la justice nationale a voulu calculer nos pertes, et nous venons solliciter les indemnités qu’elle nous a permis de réclamer. L’évaluation de ces indemnités se monte, d’après les états détaillés dont nous sommes por-(1) P.V., XL, 105. 126 CONVENTION NATIONALE ARCHIVES PARLEMENTAIRES Bienfaisance surveillance s’avançant sur 2 lignes tenant des branches de chenes. 8 Plusieurs grouppes de coriphées de l’un et l’autre sexe paréer des couleurs nationales chantant des himnes 9 1 brancar triomphal portant tous les instruments de l’agriculture grouppes avec divers autres instruments des arts utils, autour du brancar etoit rangé de jeunes enfants grouppées par des guirlandes de fleurs 10 Les authorittées constitueer tenant des épis de bled, Il Les viellards invalides de l’hospice de Choisy. Le Cortège après avoir parcouru presque tout-tas les rues de la commune est entré dans le parc et a passéz devant la terasse du ci devant chateau ou sont logés les volontaires malades. Là des cris mille fois repeteer de vive la République de vive nos braves volontaires se sont fait fait entendre. Arrivé a la place de la reunion ou se trouvoit placé la montagne et l’autel a l’être suprême, lès autoritéeês constituées ont montéz au haut de la montagne Le reste du cortège s’est rangéz a droitte et a gauche. Des chœurs de jeunes citoyennes au bas de la montagne ainsy q’un autre chœurs de citoyens ont chanté des himnes en honneur de l’eternel et la liberté. Le peuple repetoit chaque refrain. La fête s’est terminé par une salve d’artillerie et par le chant male et guerier de l’himne dès marseillois par des embrassemments fraternels et par les cris de vive la République, la liberté et la montagne (1). Le président répond, admet la députation à la séance; & la Convention décrète la mention honorable, & l’insertion au bulletin, de l’offrande & de l’adresse. 45 Le citoyen Vigneron, chasseur au 6e régiment, blessé au service de la patrie, Sollicite une inscription provisoire au grand livre, pour jouir d’une rente, qui lui est due. H demande des secours, étant dans le besoin le plus urgent Renvoyé aux comités des secours et dé liquidation�). 46 La citoyenne Marie-Jeanne Griard, femme de Louis Legendre, huissier du district de Versailles, sollicite la liberté de son mari, en arrestation depuis 6 mois. Renvoyé r au comité de sûreté-générale (3) . (1) Ç 309, pl. 1203, p. 10, daté du 26 prair. et signé T .Entre (présid.), Seyalla (notable) et une signature illisible. (2) P.V., XL, 105. (3) P.V., XL, 106. Mention dans J. Sablier, n° 1396. iV— 47 Des députés de la commune et société populaire de Granville présentent à la Convention nationale une adresse énergique, au nom de leurs concitoyens, pour la féliciter sur ses travaux; ils sollicitent de sa justice les indemnités qui leur sont dues en dédommagement des propriétés incendiées dans le faubourg de cette commune lors de l’invasion des brigands de la Vendée (1). U orateur : Citoyens représentants, la commune de Granville a bien mérité de la patrie; vous l’avez proclamé dans cet asile sacré de la liberté, et ce décret solennel est gravé en traits de feu dans nos âmes républicaines. Quel titre plus honorable pour des citoyens français ! Quel garant plus sûr de l’énergie qu’ils opposeront toujours aux efforts liberti-cides des ennemis de là patrie ! Oui, législateurs, la Société populaire de Granville et les habitants jurent ici, par notre organe, de défendre jusqu’à la mort du dernier de leurs enfants le boulevard important qu’ils ont conservé à la république, et dont les bouches d’airain ont puni de leur criminelle audace cette horde rebelle et fanatique, qui souilla trop longtemps le sol de la liberté. Pour vous, citoyens représentants, qui marchez si courageusement sur la ligne de la révolution, qui, toujours prêts à vous immoler pour le triomphe de la république, travaillez sans relâche à consolider le bonheur du peuple français, parcourez votre glorieuse carrière, restez fermes et inébranlables au poste qui vous est confié, jusqu’à l’entier anéantissement de la tyrannie. C’est le vœu que nous sommes chargés de vous exprimer au nom de nos concitoyens. Ils ont frémi d’indignation en apprenant l’horrible attentat qui a menacé les jours précieux de vos collègues Collot et Robespierre; mais le génie de la liberté couvrait de son égide ces intrépides défenseurs des droits du peuple. Lâche et perfide Albion ! tu diriges en vain tes poignards assassins; l’Etre suprême veille sur les destinées de la république. Citoyens représentants, en proclamant l’existence de l’Etre suprême par votre sublime décret du 18 floréal, vous avez été les fidèles interprètes de nos sentiments; vous avez imprimé dans nos cœurs le principe vivifiant de toutes les vertus sociales; c’est en les pratiquant que nous rendrons désormais à l’Auteur de la nature le seul hommage vraiment digne de lui. Après vous avoir offert, au nom de nos concitoyens, le tribut de la reconnaissance, il nous reste un autre devoir à remplir, et vous nous entendrez avec le même intérêt. Quand il a fallu repousser les brigands nous n’avons pas calculé nos sacrifices; mais aujourd’hui la justice nationale a voulu calculer nos pertes, et nous venons solliciter les indemnités qu’elle nous a permis de réclamer. L’évaluation de ces indemnités se monte, d’après les états détaillés dont nous sommes por-(1) P.V., XL, 105.