[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. |gf 4793 89* «t de leur accorder la protection promise à tous les peuples qui briseraient leurs chaînes. Merlin {de Thionville) appuie cette pétition, qu’il convertit en motion. Il observe que l’année dernière les citoyens habitants des Deux-Ponts avaient voté leur réunion à la France; que de¬ puis, le duc régnant y étant rentré, une foule d’excellents patriotes, premiers moteurs de la réunion, y auraient été égorgés s’ils n’eussent fui. « Ce sont eux, dit Merlin, qui’ vous demandent aujourd’hui des secours. » Il demande que la Convention leur accorde les secours qu’ils de¬ mandent ; que le ministre de la guerre donne les ordres nécessaires pour la réintégration de ces citoyens dans leurs propriétés, et qu’il en rende compte dans trois jours. Un membre voulait que ce fût le comité de Salut public et non le pouvoir exécutif que l’on chargeât de faire droit sur la pétition. maire an II (mardi 26 novembre 1793), p, 449] rendent compte 'de [la pétition des habitants des Deux-Ponts dans les termes suivants i I. • Compte rendu du Moniteur universel : Un des secrétaires fait lecture d’une pétition adressée à la Convention par les patriotes de la ci-devant principauté des Deux-Ponts, réfugiés en France, lesquels sollicitent un secours pour retourner dans leur pays, et s’y faire remettre en possession de leurs biens, en justifiant de leurs titres. Merlin. Les armées triomphantes de la Répu¬ blique viennent de rentrer dans le pays des Deux-Ponts. Je convertis en motion la pétition des pa¬ triotes de ce petit pays, et je demande que le conseil exécutif soit autorisé à leur donner tous les secours nécessaires et soit tenu d’en rendre compte à la Con¬ vention dans le plus bref délai. Cette proposition est décrétée. II. Compte rendu de l'Auditeur national. Les patriotes de la ville de Deux -Ponts qui, lors de la dernière campagne, embrassèrent avec ardeur la cause de la liberté française, se sont présentés à la barre et, après avoir rappelé les sacrifices qu’ils ont faits pour se soustraire aux poursuites de la tyrannie, ont demandé que la Convention leur accordât les secours nécessaires pour aller rentrer en possession des biens dont ils ont été dépouillés. Cette pétition a été appuyée et convertie en mo¬ tion par Merlin. Un décret a ordonné au conseil exécutif de fournir à ces citoyens les moyens néces¬ saires pour se rendre dans leur patrie, rentrer dans leurs biens et en jouir sous la protection qu’ils ont droit d’attendre des troupes de la République. III. Compte rendu du Journal de Perlet. 80 habitants de Deux-Ponts, obligés d’abandonner leurs foyers lors de l’entrée des Prussiens dans leur pays, sollicitent des secours pour y rentrer, mainte¬ nant qu’ils en ont été chassés par les républicains, et une recommandation auprès du général de l’armée de la Moselle pour les aider à recouvrer les propriétés dont ils ont été dépouillés, Cependant la Convention adopte les propo¬ sitions de Merlin. La Société populaire, séant à la Châtre, fait passer à la Convention le procès-verbal de la. fête civique qui a été célébrée dans cette com¬ mune à l’occasion de la victoire remportée sur les rebelles de la Vendée (1). Bapport sur la fête, civique exécutée en la com¬ mune de La Châtre, département de l’Indre, au. sujet de la victoire décisive remportée par les républicains sur les rebelles de la Vendée (2). Aujourd’hui septidi, sept brumaire de l’an IX de la République française, une et indivisible,, les commissaires de la Société populaire et des-Amis de la Constitution, séant à, La Châtre, dé¬ partement de l’Indre, nommés par elle à l’effet de régler l’ordre de la marche de la fête civique arrêtée dans la séance d’hier, en réjouissance do la victoire décisive remportée par les républi¬ cains sur les rebelles de la Vendée, d’en sur¬ veiller l’exécution, et d’en dresser procès-verbal, dressent le présent procès-verbal, ainsi qu’il suit : Dès le matin, le bruit du canon annonce-au peuple que ce jour est destiné à célébrer uit de ses plus éclatants triomphes. Déjà la joie et l’allégresse éclatent de toutes-parts; de nombreux détachements d’infanterie et de cavalerie se rassemblent sur les places� publiques. Des groupes d’enfants, la plus chère espérance de la patrie, se rassemblent aussi et, jaloux. d’imiter leurs aînés, ils se forment en compa¬ gnies et marchent en ordre de bataille. Les jeunes citoyennes, vêtues de blanc, ornées de ceintures tricolores, sortent de leurs foyers et attendent avec impatience le moment de célébrer par leurs chants le triomphe de la liberté sur le fanatisme. Bientôt un nouveau spectacle frappe les yeux p un chariot escorté d’un détachement de cava¬ lerie et de gendarmerie à pied, est ignominieu¬ sement traîné ; il porte les dépouilles sanglantes du fanatisme terrassé, de la féodalité anéantie;. il conduit au supplice le roi Buzot, et en sa personne tous les ennemis du peuple qui ont voulu fédéraliser la France; et il conduit l’en¬ nemi du genre humain, ce Pitt, justement dé¬ noncé à l’uni vers entier; l’infâme Cobourg, le traître Dumouriez et l’émigré ViUaine, que son pays rougit d’avoir vu naître; une nuée d’imprécations accompagne ces scélérats partout où il passent. Le cortège entier se réunit sur la place des-Piques, lieu du rendez-vous général; là, se trou¬ vent tontes les autorités constituées, la Société-populaire en masse et un nombre infini de ci¬ toyens. Le son du tambour et des instruments guer¬ riers donne le signal du départ, et une salve d’artillerie l’annonce. De toutes parts, on voit flotter le drapeau tricolore; des légendes répu¬ blicaines et énergiques paraissent en gros oarac-(1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 145» (2) Archives nationales, carton C 285, dossier 829, ,