SÉANCE DU 21 THERMIDOR AN II (8 AOÛT 1794) - N° 1 321 Tel est le vœu, législateurs, que votre courage a gravé dans nos cœurs. Vous venez de sauver la patrie d’un écueil d’autant plus dangereux, qu’une confiance aveugle le dérobait à tous les yeux : vous en avez plus de droits à notre reconnoissance. Continuez, pères du peuple, à servir la chose publique, par une énergie soutenue, continuez; c’est en arrosant les lauriers de la victoire du sang des conspirateurs que vous creuserez le tombeau des traîtres et des rois. Boudot (présid.), Jouzot (secret.), Léné (secrét.) [et plus de 130 signatures]. h [La stê popul. et révol. de Brest { 1) à la Conv.; Brest, 15 therm. 7/7(2). Citoiens représentans, Le supplice des conspirateurs déjà frappés par le glaive de la loi n’avait donc pas effrayé ces modernes Catilina, qui, cachés sous le masque d’une poularité usurpée, rassemblaient dans l’ombre les débris épars du trône sur lequel ils voulaient s’élever; ils croyaient donc, ces hypocrites ambitieux, que leurs services passés les plaçaient au-dessus de la loi, et qu’elle ne pourrait les atteindre. Vous leur avez prouvé, dignes représentans, que, fidelles à la liberté, vous ne saviez pas composer avec le crime et la tyrannie. Et nous avons à vous féliciter d’une victoire d’autant plus éclatante qu’elle est le fruit, et de votre mâle énergie, et du courageux discernement du peuple de Paris. Grâces vous soient rendues ! Poursuivez les complices de cette faction liberticide; nous applaudirons à vos travaux, et la Convention nationale, en dépit de toutes les conspirations, sera toujours le centre de nos espérances et le point invariable de notre ralliement. Jaubert (présid.) [et 87 autres signatures]. [La sté popul. et révol. de Brest aux braves Parisiens; Brest, 15 therm. II]. Frères et amis, Nous avons appris avec horreur que, dans votre commune, des conspirations s’étaient ourdies de la manière la plus atroce pour rétablir le trône : il nous est bien doux, frères et amis, de vous témoigner notre reconnoissance, en vous félicitant sur le courage intrépide que vous avez montré à punir des traîtres, qui, sous un masque trompeur de patriotisme, ne cherchaient qu’à détruire la liberté, et nous charger encore une fois de chaînes. Paris fut toujours le foyer du républicanisme; il fut, en même temps, l’asile des ennemis de la chose publique; votre vigilance à les poursuivre, votre ralliement à la Convention nationale, dont le génie tutélaire éclaire la France, nous est un sûr garant que vous redoublerez vos efforts tou-(1) Finistère. (2) C 315, pl. 1263, p. 22, 24 (la pièce 24 est au B?n, 26 therm.); J. Fr., n° 683. jours victorieux; nous nous unirons à vous et nous ne cesserons de répéter ensemble : vive la République, périssent les conspirateurs, vive la Convention ! Jaubert (présid.) [et près de 80 autres signatures]. i [La sté popul. et régénérée de Charolles(l) à la Conv.; Charolles, 3 therm. 77/(2). Législateurs, Votre décret portant qu’il ne sera fait aucun prisonniers Anglais a mis le comble aux désirs des républicains. Annéantir les esclaves et les antropophages, ne laisser que des hommes libres sur le territoire de la République, voilà ce que vous avez pu, et ce que nous maintiendrons dans tous les instans de notre vie. Les membres du c. de correspondance, P.L. Gayet, Devilleneuve, J. Perrin, Lamborot. j [Les membres composant le c. de correspondance de la sté popul. de la comm. de Roanne (3), à la Conv.; Roanne, 5 therm. 777(4). Citoiens représentans, Si nos dernières victoires semblent nous assurer le triomphe de la République, elles nous sont, en même tems, un présage sûr de la chutte des tirans. Représentants, restés à votre poste; l’heure de la mort de nos ennemis sonne; bientôt ils ne seront plus, et nous aurons ce bienfait à ajouter à tous ceux que nous avons déjà reçus de vous, s et F. Bouquet, Debourg, Chastelus, Devouroux. k [La sté popul. de Bazas{ 5) à la Conv.; s.d.J(6). Législateurs, Lorsque la société populaire de Bazas vous disait qu’un peuple fier de sa liberté se voyait avec horreur placé au milieu des peuples esclaves, vivant à l’ombre empoisonné des trônes, elle prévoyait l’éclat de nos triomphes. Elle avait fondé ses calculs sur les plans que vous faisiés tracer dans vos comités. Sourde à la voix traitresse des hommes froids et indiffé-(1) Saône-et-Loire. (2) C 315, pl. 1263, p. 4. Mentionné par B?n, 29 therm. (2e suppl1). (3) Loire. (4) C 315, pl. 1263, p. 6. Mentionné par Bfn, 29 therm. (2e suppl1). (5) Bec-d’Ambès. (6) C 315, pl. 1263, p. 10, 11 (en mention marginale: « renvoi au comité d’instruction publique »). Mentionné par J. Fr., n° 683 et J. Sablier, n° 1487 (Cazal, au lieu de Bazas, dans cette gazette). Mentionné par B‘n, 29 therm. (2e suppl1)- 21 SÉANCE DU 21 THERMIDOR AN II (8 AOÛT 1794) - N° 1 321 Tel est le vœu, législateurs, que votre courage a gravé dans nos cœurs. Vous venez de sauver la patrie d’un écueil d’autant plus dangereux, qu’une confiance aveugle le dérobait à tous les yeux : vous en avez plus de droits à notre reconnoissance. Continuez, pères du peuple, à servir la chose publique, par une énergie soutenue, continuez; c’est en arrosant les lauriers de la victoire du sang des conspirateurs que vous creuserez le tombeau des traîtres et des rois. Boudot (présid.), Jouzot (secret.), Léné (secrét.) [et plus de 130 signatures]. h [La stê popul. et révol. de Brest { 1) à la Conv.; Brest, 15 therm. 7/7(2). Citoiens représentans, Le supplice des conspirateurs déjà frappés par le glaive de la loi n’avait donc pas effrayé ces modernes Catilina, qui, cachés sous le masque d’une poularité usurpée, rassemblaient dans l’ombre les débris épars du trône sur lequel ils voulaient s’élever; ils croyaient donc, ces hypocrites ambitieux, que leurs services passés les plaçaient au-dessus de la loi, et qu’elle ne pourrait les atteindre. Vous leur avez prouvé, dignes représentans, que, fidelles à la liberté, vous ne saviez pas composer avec le crime et la tyrannie. Et nous avons à vous féliciter d’une victoire d’autant plus éclatante qu’elle est le fruit, et de votre mâle énergie, et du courageux discernement du peuple de Paris. Grâces vous soient rendues ! Poursuivez les complices de cette faction liberticide; nous applaudirons à vos travaux, et la Convention nationale, en dépit de toutes les conspirations, sera toujours le centre de nos espérances et le point invariable de notre ralliement. Jaubert (présid.) [et 87 autres signatures]. [La sté popul. et révol. de Brest aux braves Parisiens; Brest, 15 therm. II]. Frères et amis, Nous avons appris avec horreur que, dans votre commune, des conspirations s’étaient ourdies de la manière la plus atroce pour rétablir le trône : il nous est bien doux, frères et amis, de vous témoigner notre reconnoissance, en vous félicitant sur le courage intrépide que vous avez montré à punir des traîtres, qui, sous un masque trompeur de patriotisme, ne cherchaient qu’à détruire la liberté, et nous charger encore une fois de chaînes. Paris fut toujours le foyer du républicanisme; il fut, en même temps, l’asile des ennemis de la chose publique; votre vigilance à les poursuivre, votre ralliement à la Convention nationale, dont le génie tutélaire éclaire la France, nous est un sûr garant que vous redoublerez vos efforts tou-(1) Finistère. (2) C 315, pl. 1263, p. 22, 24 (la pièce 24 est au B?n, 26 therm.); J. Fr., n° 683. jours victorieux; nous nous unirons à vous et nous ne cesserons de répéter ensemble : vive la République, périssent les conspirateurs, vive la Convention ! Jaubert (présid.) [et près de 80 autres signatures]. i [La sté popul. et régénérée de Charolles(l) à la Conv.; Charolles, 3 therm. 77/(2). Législateurs, Votre décret portant qu’il ne sera fait aucun prisonniers Anglais a mis le comble aux désirs des républicains. Annéantir les esclaves et les antropophages, ne laisser que des hommes libres sur le territoire de la République, voilà ce que vous avez pu, et ce que nous maintiendrons dans tous les instans de notre vie. Les membres du c. de correspondance, P.L. Gayet, Devilleneuve, J. Perrin, Lamborot. j [Les membres composant le c. de correspondance de la sté popul. de la comm. de Roanne (3), à la Conv.; Roanne, 5 therm. 777(4). Citoiens représentans, Si nos dernières victoires semblent nous assurer le triomphe de la République, elles nous sont, en même tems, un présage sûr de la chutte des tirans. Représentants, restés à votre poste; l’heure de la mort de nos ennemis sonne; bientôt ils ne seront plus, et nous aurons ce bienfait à ajouter à tous ceux que nous avons déjà reçus de vous, s et F. Bouquet, Debourg, Chastelus, Devouroux. k [La sté popul. de Bazas{ 5) à la Conv.; s.d.J(6). Législateurs, Lorsque la société populaire de Bazas vous disait qu’un peuple fier de sa liberté se voyait avec horreur placé au milieu des peuples esclaves, vivant à l’ombre empoisonné des trônes, elle prévoyait l’éclat de nos triomphes. Elle avait fondé ses calculs sur les plans que vous faisiés tracer dans vos comités. Sourde à la voix traitresse des hommes froids et indiffé-(1) Saône-et-Loire. (2) C 315, pl. 1263, p. 4. Mentionné par B?n, 29 therm. (2e suppl1). (3) Loire. (4) C 315, pl. 1263, p. 6. Mentionné par Bfn, 29 therm. (2e suppl1). (5) Bec-d’Ambès. (6) C 315, pl. 1263, p. 10, 11 (en mention marginale: « renvoi au comité d’instruction publique »). Mentionné par J. Fr., n° 683 et J. Sablier, n° 1487 (Cazal, au lieu de Bazas, dans cette gazette). Mentionné par B‘n, 29 therm. (2e suppl1)- 21 322 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE rents sur le sort des nations, elle vous disait qu’une paix prématurée étoufferait la liberté. Qu’il falait en rejeter même l’idée, jusqu’à ce que vous pussiés en dicter les conditions, à la tête de nos armées triomphantes, sur un faisceau de sceptres brisés. Eh bien ! législateurs, nos intrépides deffen-seurs ont justifié nos calculs : du sein de la Convention, vous commandés à la victoire; elle s’élance en rayons pour porter le feu dans l’âme de nos soldats, sur tous les postes où vous les avés placés. Tous les trônes sont ébranlés; leurs satellites, éblouis par l’éclat de nos trophées, se dissipent, et bientôt il ne restera plus d’ennemis à vaincre que des rois à détrôner. Que ne pouviés-vous entendre les chants d’allégresse qui retentissent sur touts les points de la République ! Quelle jouissance vous est ravie ! Quel délassement délicieux, au milieu de vos pénibles traveaux, si des pinceaux délicats pouvaient retracer à vos yeux les bénédictions champêtres du peuple, dans les fêtes que vous faites célébrer !... La naïveté, la simplicité, la joye, l’union, la fraternité, l’égalité et la vertu, président à nos rassemblements; nous n’y voyons plus ces figures pâles et allongées qui se ridoient au bruit de nos victoires... Jetés un coup d’œil sur le plan de celle qui a eu lieu dans cette commune, le 26 messidor. Représentés-vous cinq cents indigents, réunis au pied d’une montagne couverte de verdure, tressaillant de joye à la chûte des ennemis de la félicité publique. Un banquet de gason, où la frugalité s’était associée avec la bienfaisance et où la vieillesse, servie par de jeunes citoyens, formait, par l’éclat des rubans tricolore dont ils étaient ornés, un contraste attendrissant. Trente groupes de jeunes danseurs, dans une vaste allée, rappellant à ces bons et respectables vieillards les doux plaisirs de la jeunesse, dont le souvenir rajeunissait les visages; tous les arbres ornés d’inscriptions rappellant le courage et les vertus des Barras, des Viellas (sic) et de tous nos jeunes héros. Des milliers de citoyens réunis, dansant et chantant la carmagnole; des vieillards des 2 sexes quitant leurs crosses pour gravir, à l’aide des bras républicains, le sommet de la montagne, promennant des regards attendrissants sur tous les groupes, qu’ils animaient par leurs gestes et leurs douces exhortations : des rondeaux mille fois croisés, sans causer un seul froissement. Touts les citoyens, se confondant et chantant en cœur, où peut-on être mieux qu’au sein d’une famille de frères ? Une si touchante fête, suivie d’une réunion au temple de l’Etre suprême, où un jeune enfant a fortement prononcé des vœux à l’Eternel, a remué l’âme de dix mille spectateurs. Elle a été terminée par des dons multipliés, destinés à garantir les glaces de la vieillesse des rigueurs de l’hiver, et par ces cris mille fois répétés : mort aux tirans, vive la République ! Mussotte, Latapy l’aîné (présid.), D’Arquey fils, Jn Anglade, Darquey, Pierron, Serviere père, Jean Fraîchit jeune, Bayley, Grenier, G. Pet-ger, Serviere fils, Latapy, Arman, Soumantiere, Darroman, Monclin, Jn Ardusset aîné, E. Maignet, Amat jeune (secrét.), Tarric, Ance-line, Pau, Salviat fils aîné, Sauteyroux Martin, Herman, Saintgérs, Lavialle, Dablans (archiviste et secrét. de la sté), Amat aîné, Giraud fils aîné, Jn Bourges, Claverie, Rougié jeune, Guiraud, Claverie aîné, Arman, Poujols, Des-cornes jne, Rougié, Harvrer, Dupuy, Js Sazerac, Tauzin, Vignolles, Souillous, Thomas [et 3 signatures illisibles], Plan proposé à la société populaire de Bazas pour la fête du 26 du courant. 1) Tambours et musique. 2) Un drapeau tricolor. 3) La statue de la liberté, environnée de jeunes filles, portant des paniers remplis de fleurs. 4) Le plus ancien des cultivateurs indigents, soutenu par le président de la société populaire, décoré d’un instrument d’agriculture, entouré de douze sociétaires. 5) Le plus ancien des artistes soutenu par deux administrateurs, décorés d’instruments servant aux arts. 6) Un groupe d’indigents et d’indigentes, au milieu desquels sera porté un drapeau tricolor. 7) La plus âgée des mères de famille indigentes, accompagnée par deux officiers municipaux. 8) Un groupe de jeunes gens. 9) La plus âgée des veuves indigentes soutenue par deux juges de paix. 10) Un groupe de citoyens qui chanteront des himnes patriotiques. 11) Indigents, membres de la société populaire, de l’administration, du comité révolutionnaire, de la commune, des tribunaux, du burrau de concilliation, avec leurs décorations aux 3 couleurs, réunis ensemble, sans distinction de rang. 12) Un détachement de la garde nationalle, avec son drapeau. Le cortège, formé dans l’ordre cy-dessus, partira du temple à l’Etre suprême pour se rendre, par la rue Ça ira et les allées les plus couvertes, au camp de la montagne, que graviront six républicains, pour en occuper le sommet, et en précipiter les ennemis de la félicité publique, dont la chûte écrasera touts les cra-peaux du marais, au milieu des acclamations du peuple. Ce succès sera célébré par des chans patriotiques, par des himnes à l’Etre suprême, qui recevra le serment des républicains d’exterminer les tirans ou de mourir pour la liberté et l’égalité. Alors sera préparé par quelques membres de chaque famille, le banquet civique. Le peuple si placera tranquillement; les malheureux, les vieillards, les mères chargées d’enfants, et les veuves infirmes y seront distinguées par des égards multipliés et les soins les plus touchants. L’empressement des jeunes gens à se rendre utiles auprès d’eux provoquera l’admiration des spectateurs et sera récompensé par le sentiment du devoir. 322 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE rents sur le sort des nations, elle vous disait qu’une paix prématurée étoufferait la liberté. Qu’il falait en rejeter même l’idée, jusqu’à ce que vous pussiés en dicter les conditions, à la tête de nos armées triomphantes, sur un faisceau de sceptres brisés. Eh bien ! législateurs, nos intrépides deffen-seurs ont justifié nos calculs : du sein de la Convention, vous commandés à la victoire; elle s’élance en rayons pour porter le feu dans l’âme de nos soldats, sur tous les postes où vous les avés placés. Tous les trônes sont ébranlés; leurs satellites, éblouis par l’éclat de nos trophées, se dissipent, et bientôt il ne restera plus d’ennemis à vaincre que des rois à détrôner. Que ne pouviés-vous entendre les chants d’allégresse qui retentissent sur touts les points de la République ! Quelle jouissance vous est ravie ! Quel délassement délicieux, au milieu de vos pénibles traveaux, si des pinceaux délicats pouvaient retracer à vos yeux les bénédictions champêtres du peuple, dans les fêtes que vous faites célébrer !... La naïveté, la simplicité, la joye, l’union, la fraternité, l’égalité et la vertu, président à nos rassemblements; nous n’y voyons plus ces figures pâles et allongées qui se ridoient au bruit de nos victoires... Jetés un coup d’œil sur le plan de celle qui a eu lieu dans cette commune, le 26 messidor. Représentés-vous cinq cents indigents, réunis au pied d’une montagne couverte de verdure, tressaillant de joye à la chûte des ennemis de la félicité publique. Un banquet de gason, où la frugalité s’était associée avec la bienfaisance et où la vieillesse, servie par de jeunes citoyens, formait, par l’éclat des rubans tricolore dont ils étaient ornés, un contraste attendrissant. Trente groupes de jeunes danseurs, dans une vaste allée, rappellant à ces bons et respectables vieillards les doux plaisirs de la jeunesse, dont le souvenir rajeunissait les visages; tous les arbres ornés d’inscriptions rappellant le courage et les vertus des Barras, des Viellas (sic) et de tous nos jeunes héros. Des milliers de citoyens réunis, dansant et chantant la carmagnole; des vieillards des 2 sexes quitant leurs crosses pour gravir, à l’aide des bras républicains, le sommet de la montagne, promennant des regards attendrissants sur tous les groupes, qu’ils animaient par leurs gestes et leurs douces exhortations : des rondeaux mille fois croisés, sans causer un seul froissement. Touts les citoyens, se confondant et chantant en cœur, où peut-on être mieux qu’au sein d’une famille de frères ? Une si touchante fête, suivie d’une réunion au temple de l’Etre suprême, où un jeune enfant a fortement prononcé des vœux à l’Eternel, a remué l’âme de dix mille spectateurs. Elle a été terminée par des dons multipliés, destinés à garantir les glaces de la vieillesse des rigueurs de l’hiver, et par ces cris mille fois répétés : mort aux tirans, vive la République ! Mussotte, Latapy l’aîné (présid.), D’Arquey fils, Jn Anglade, Darquey, Pierron, Serviere père, Jean Fraîchit jeune, Bayley, Grenier, G. Pet-ger, Serviere fils, Latapy, Arman, Soumantiere, Darroman, Monclin, Jn Ardusset aîné, E. Maignet, Amat jeune (secrét.), Tarric, Ance-line, Pau, Salviat fils aîné, Sauteyroux Martin, Herman, Saintgérs, Lavialle, Dablans (archiviste et secrét. de la sté), Amat aîné, Giraud fils aîné, Jn Bourges, Claverie, Rougié jeune, Guiraud, Claverie aîné, Arman, Poujols, Des-cornes jne, Rougié, Harvrer, Dupuy, Js Sazerac, Tauzin, Vignolles, Souillous, Thomas [et 3 signatures illisibles], Plan proposé à la société populaire de Bazas pour la fête du 26 du courant. 1) Tambours et musique. 2) Un drapeau tricolor. 3) La statue de la liberté, environnée de jeunes filles, portant des paniers remplis de fleurs. 4) Le plus ancien des cultivateurs indigents, soutenu par le président de la société populaire, décoré d’un instrument d’agriculture, entouré de douze sociétaires. 5) Le plus ancien des artistes soutenu par deux administrateurs, décorés d’instruments servant aux arts. 6) Un groupe d’indigents et d’indigentes, au milieu desquels sera porté un drapeau tricolor. 7) La plus âgée des mères de famille indigentes, accompagnée par deux officiers municipaux. 8) Un groupe de jeunes gens. 9) La plus âgée des veuves indigentes soutenue par deux juges de paix. 10) Un groupe de citoyens qui chanteront des himnes patriotiques. 11) Indigents, membres de la société populaire, de l’administration, du comité révolutionnaire, de la commune, des tribunaux, du burrau de concilliation, avec leurs décorations aux 3 couleurs, réunis ensemble, sans distinction de rang. 12) Un détachement de la garde nationalle, avec son drapeau. Le cortège, formé dans l’ordre cy-dessus, partira du temple à l’Etre suprême pour se rendre, par la rue Ça ira et les allées les plus couvertes, au camp de la montagne, que graviront six républicains, pour en occuper le sommet, et en précipiter les ennemis de la félicité publique, dont la chûte écrasera touts les cra-peaux du marais, au milieu des acclamations du peuple. Ce succès sera célébré par des chans patriotiques, par des himnes à l’Etre suprême, qui recevra le serment des républicains d’exterminer les tirans ou de mourir pour la liberté et l’égalité. Alors sera préparé par quelques membres de chaque famille, le banquet civique. Le peuple si placera tranquillement; les malheureux, les vieillards, les mères chargées d’enfants, et les veuves infirmes y seront distinguées par des égards multipliés et les soins les plus touchants. L’empressement des jeunes gens à se rendre utiles auprès d’eux provoquera l’admiration des spectateurs et sera récompensé par le sentiment du devoir. SÉANCE DU 21 THERMIDOR AN II (8 AOÛT 1794) - N° 1 323 Les chants patriotiques, le souvenir de nos victoires, de vifs témoignages de la plus douce amitié égayeront le repas; et, lorsqu’il sera fini, le cortège reviendra au temple, par la rue de la Liberté. La fête sera terminée par des danses civiques. Douze commissaires de la société populaire maintiendront constament l’ordre adopté par elle; et, à cet effet, il sera remis à chaqu’un d’eux une coppie du présent plan (1). 1 [La sté popul. de Cusset{ 2) à la Conv.; s.d.J(3). Citoyens représentans, La société populaire de Cusset, convaincue des avantages inappréciables de la révolution, vous invite de rester à votre poste, jusqu’au moment où le triomphe de la liberté et de l’égalité sera pour toujours assuré. Nous ne perdrons jamais de vue la conduite admirable et vraiment héroïque des phalanges françaises sur les frontières. Que les despotes coalisés tremblent ! Leur dernière heure est enfin arrivée. Dans l’intérieur, guerre impitoyable aux ci-devant nobles, prêtres fanatiques, et aux factions liberticides ! Que tous les ennemis de la patrie, sans distinction, tombent sous le glaive de la loi ! Le tribunal révolutionnaire a déjà fait justice de plusieurs conspirateurs de notre district; le reste va bientôt éprouver le même sort. Pour nous, fidèles à nos sermens, nous nous ferons un devoir, dans tous les tems, de nous rallier à la Convention nationale, qui, malgré les difficultés et les orages, saura conduire heureusement au port le vaisseau de la République. Le crime passe; la vertu seule reste. Périssent à jamais les tyrans suivis de leurs vils suppôts ! vive la République une et indivisible ! Brunel (ye -secrét.), Olivier (secrét.) [et une signature illisible (celle du président). m [La sté popul. de Pithiviers (4) à la Conv.; Pithiviers, 7 therm. 1/7(5). Pères du peuple, Vous avez juré la liberté du monde, et déjà, par l’effet de vos sages mesures, les vils esclaves de l’Autriche et de la Prusse, et le féroce Anglais fuient comme l’ombre à l’approche de nos armées triomphantes. Vous avez juré la chute des tirans, et déjà leurs trônes chancelans sont entourés des ruines de leur puissance. (1) Adopté à l’unanimité par la société populaire de Bazas, dans la séance du 22 messidor an II, LATAPY l’aîné (président). (2) Allier. (3) C 315, pl. 1263, p. 15. Mentionné par B1", 29 therm. (2e suppl'). (4) Loiret. (5) C 315, pl. 1263, p. 17. Mentionné par Bn, 29 therm. (2e suppl'). Encore quelques instans, et ces oppresseurs odieux ne seront plus. Nos victoires se succèdent avec une rapidité qui laisse à peine à nos lâches ennemis la ressource de la fuite. Telles devaient être les suittes de cette coalition impie contre un peuple qui ne voulait qu’être libre par cette horde de rois qui avaient la stupide prétention de se croire les propriétaires héréditaires du genre humain qu’ils avaient plongé dans les profonds abymes de l’esclavage et du malheur. Vous acquérez tous les jours de nouveaux droits à la reconnaissance du peuple. Il ne cesse de vous admirer et de vous bénir. A côté de l’édifice de son bonheur, il construit pour vous un temple à l’immortalité, où vous jouirez, dans la postérité, du fruit de vos sublimes travaux, et de la récompense de vos vertus. Ce temple, pères du peuple, est à l’abri des ravages des tems : Il repose dans le cœur de vingt-cinq millions d’hommes libres que vos efforts ont rendus à leur dignité primitive. Les membres composans le bureau de correspondance : Trélat, Pointeau [et 2 signatures illisibles]. n [Les membres composant la sté révol. et régénérée des sans-culottes de Blaye (1) à la Conv.; Blaye, 27 mess. II] ( 2). Représentans du peuple, C’est avec la joye la plus vive que la société révolutionnaire de Blaye a célébré la journée du 14 juillet, et les victoires que viennent de remporter sur les satellites des tyrrans les soldats de la République. En vain tant de despotes coalisés ont médité, dans l’ombre, et la trahison et les assassinats; votre génie révolutionnaire, guidé par l’amour sacré de la patrie, a vaincu tous les obstacles; tous leurs efforts viennent chaque jour se briser au pied de la Montagne, tandis que lès destinées de la République s’accomplissent pour le bonheur de l’humanité. Législateurs, c’est à vos soins paternels que la France Hbre doit ses victoires. Vous avez électrisé ses armées du feu de la liberté; vous avez pourvu à ses besoins. Votre zèle, votre amour pour le peuple que vous représentés vous ont montrés avec un si grand dévouement à sa cause, que la société de Blaye a arrêté qu’elle vous témoigneroit de nouveau sa juste et sincère reconnoissance, et qu’elle vous inviteroit à tenir les rênes de la République jusqu’à ce qu’elle ne compte plus d’ennemis. Vive la montagne ! A. Canon (secrét.), Langlumé (ve-présid.), David (secrét.). (1) Bec-d’Ambès. (2) C 315, pl. 1263, p. 20. Mentionné par B‘", 27 therm. (1er suppl'). SÉANCE DU 21 THERMIDOR AN II (8 AOÛT 1794) - N° 1 323 Les chants patriotiques, le souvenir de nos victoires, de vifs témoignages de la plus douce amitié égayeront le repas; et, lorsqu’il sera fini, le cortège reviendra au temple, par la rue de la Liberté. La fête sera terminée par des danses civiques. Douze commissaires de la société populaire maintiendront constament l’ordre adopté par elle; et, à cet effet, il sera remis à chaqu’un d’eux une coppie du présent plan (1). 1 [La sté popul. de Cusset{ 2) à la Conv.; s.d.J(3). Citoyens représentans, La société populaire de Cusset, convaincue des avantages inappréciables de la révolution, vous invite de rester à votre poste, jusqu’au moment où le triomphe de la liberté et de l’égalité sera pour toujours assuré. Nous ne perdrons jamais de vue la conduite admirable et vraiment héroïque des phalanges françaises sur les frontières. Que les despotes coalisés tremblent ! Leur dernière heure est enfin arrivée. Dans l’intérieur, guerre impitoyable aux ci-devant nobles, prêtres fanatiques, et aux factions liberticides ! Que tous les ennemis de la patrie, sans distinction, tombent sous le glaive de la loi ! Le tribunal révolutionnaire a déjà fait justice de plusieurs conspirateurs de notre district; le reste va bientôt éprouver le même sort. Pour nous, fidèles à nos sermens, nous nous ferons un devoir, dans tous les tems, de nous rallier à la Convention nationale, qui, malgré les difficultés et les orages, saura conduire heureusement au port le vaisseau de la République. Le crime passe; la vertu seule reste. Périssent à jamais les tyrans suivis de leurs vils suppôts ! vive la République une et indivisible ! Brunel (ye -secrét.), Olivier (secrét.) [et une signature illisible (celle du président). m [La sté popul. de Pithiviers (4) à la Conv.; Pithiviers, 7 therm. 1/7(5). Pères du peuple, Vous avez juré la liberté du monde, et déjà, par l’effet de vos sages mesures, les vils esclaves de l’Autriche et de la Prusse, et le féroce Anglais fuient comme l’ombre à l’approche de nos armées triomphantes. Vous avez juré la chute des tirans, et déjà leurs trônes chancelans sont entourés des ruines de leur puissance. (1) Adopté à l’unanimité par la société populaire de Bazas, dans la séance du 22 messidor an II, LATAPY l’aîné (président). (2) Allier. (3) C 315, pl. 1263, p. 15. Mentionné par B1", 29 therm. (2e suppl'). (4) Loiret. (5) C 315, pl. 1263, p. 17. Mentionné par Bn, 29 therm. (2e suppl'). Encore quelques instans, et ces oppresseurs odieux ne seront plus. Nos victoires se succèdent avec une rapidité qui laisse à peine à nos lâches ennemis la ressource de la fuite. Telles devaient être les suittes de cette coalition impie contre un peuple qui ne voulait qu’être libre par cette horde de rois qui avaient la stupide prétention de se croire les propriétaires héréditaires du genre humain qu’ils avaient plongé dans les profonds abymes de l’esclavage et du malheur. Vous acquérez tous les jours de nouveaux droits à la reconnaissance du peuple. Il ne cesse de vous admirer et de vous bénir. A côté de l’édifice de son bonheur, il construit pour vous un temple à l’immortalité, où vous jouirez, dans la postérité, du fruit de vos sublimes travaux, et de la récompense de vos vertus. Ce temple, pères du peuple, est à l’abri des ravages des tems : Il repose dans le cœur de vingt-cinq millions d’hommes libres que vos efforts ont rendus à leur dignité primitive. Les membres composans le bureau de correspondance : Trélat, Pointeau [et 2 signatures illisibles]. n [Les membres composant la sté révol. et régénérée des sans-culottes de Blaye (1) à la Conv.; Blaye, 27 mess. II] ( 2). Représentans du peuple, C’est avec la joye la plus vive que la société révolutionnaire de Blaye a célébré la journée du 14 juillet, et les victoires que viennent de remporter sur les satellites des tyrrans les soldats de la République. En vain tant de despotes coalisés ont médité, dans l’ombre, et la trahison et les assassinats; votre génie révolutionnaire, guidé par l’amour sacré de la patrie, a vaincu tous les obstacles; tous leurs efforts viennent chaque jour se briser au pied de la Montagne, tandis que lès destinées de la République s’accomplissent pour le bonheur de l’humanité. Législateurs, c’est à vos soins paternels que la France Hbre doit ses victoires. Vous avez électrisé ses armées du feu de la liberté; vous avez pourvu à ses besoins. Votre zèle, votre amour pour le peuple que vous représentés vous ont montrés avec un si grand dévouement à sa cause, que la société de Blaye a arrêté qu’elle vous témoigneroit de nouveau sa juste et sincère reconnoissance, et qu’elle vous inviteroit à tenir les rênes de la République jusqu’à ce qu’elle ne compte plus d’ennemis. Vive la montagne ! A. Canon (secrét.), Langlumé (ve-présid.), David (secrét.). (1) Bec-d’Ambès. (2) C 315, pl. 1263, p. 20. Mentionné par B‘", 27 therm. (1er suppl').