[Gottvention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, 'j IVovombre itos" 241 CONVENTION NATIONALE Séance du 14 brumaire, l’an II de la République française, une et indivisible. (Lundi, 4 novembre 1793,) La séance est ouverte à 10 heures et demie. Les administrateurs du département de la po¬ lice de la commune de Paris font passer à la Convention l’état des prisonniers; le nombre s’élève à S, 222 (1). Suit la lettre des administrateurs du départe¬ ment de polies (2). « Commune de Paris, le 13 brumaire l’an II de la République une et indivisible. « Citoyen Président, « Les administrateurs du département de police te font passer le total journalier des détenus dans les maisons de justice, d’arrêt et de détention du département de Paris, à l’épo¬ que du 12 dudit. Parmi les individus qui y sont renfermés, il y en a qui sont prévenus de fabri¬ cation ou distribution de faux assignats; assas¬ sinats, contre-révolution, délits de police muni¬ cipale, correctionnelle, militaires, et d’autres pour délits légers. Conciergerie (y compris le ci-devant duc d’Orléans) ...................... 478 « Grande -Force (y compris .22 mili¬ taires) .............................. 593 « Petite-Force. ................ .... 212 « Sainte -Pélagie ....... . ........... 167 « Madelonnettes ................... 259 « Abbaye (y compris 21 militaires et 5 otages) ........................... 130 « Bicêtre .......................... 767 « A la Salpêtrière ......... ......... 383 « Chambres d’arrêt, à la Mairie ..... 55 « Luxembourg ..................... 178 « Total ................. 3,222 « Certifié conforme aux feuilles journalières à nous remises par les concierges des maisons de justice et d'arrêt du département de Paris : « N. Froidure ; Mennessier. La Société populaire de Pithiviers félicite la Convention sur les événements des SI mai, 2 juin et 3 octobre : « La Montagne, disent-ils, brille dans toute sa gloire, et ses rayons vont porter désormais leur chaleur bienfaisante dans toutes les parties de la terre. » Elle invite la Convention (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 301. (2) Procès-verbaux de ta Convention, t. 24, p. 301. . lre SÉRIE. T. LXXVIII. à rester à son poste jusqu’à raffermissement iné¬ branlable du gouvernement républicain. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (1). Suit la lettre d’envoi du procureur syndic dut district de Pithiviers (2). Le procureur syndic du district de Pithiviers, à la „ Convention nationale. « Pithiviers, le 10 brumaire de l’an II de la République une et indivisible. « Citoyen Président, « Je vous fais passer l’expression des senti¬ ments des corps constitués et de tous les vrais sans-culottes du district de Pithiviers. Daignez en faire agréer l’hommage à nos immortels re¬ présentants montagnards, en les priant de l’acueillir avec la même sincérité qu’il leur est offert. « Rouy. » Suit le texte de l’adresse (3). La Société populaire, les autorités constituées et les citoyens de la ville de Pithiviers, à la Con¬ vention nationale. « Citoyens représentants, « Rome renfermait dans son sein des Catilina, vous en aviez davantage à combattre dans lp vôtre. « Malgré le grand coup que vous avez porté le 31 mai et le 2 juin, le marais n’était pas des¬ séché, ses brouillards et ses exhalaisons impurs obscurcissaient encore l’éclat du soleil vivifiant de la Montagne, le nuage épais qui la couvrait n’était point entièrement dissipé, votre surveil¬ lance active et pénétrante l’a chassé, la Mon¬ tagne, depuis le 3 octobre, brille dans toute sa splendeur et sa gloire et ses rayons vont porter désormais leur chaleur bienfaisante dans toutes les parties de la terre. Grâces vous en soient à jamais rendues, nos bienfaiteurs et nos amis. « Vous avez rappelé tous les hommes à la vie ; les exposeriez-vous à une mort prochaine? « Couronnez votre ouvrage immortel, redou¬ blez, s’il est possible, de zèle et de courage en restant à votre poste, nous vous en conjurons, jusqu’à l’expulsion des satellites des despotes du territoire français et l’affermissement iné¬ branlable de notre gouvernement vraiment républicain. « Vos noms, déjà gravés dans nos oœurs en caractères ineffaçables, le seront dans ceux de nos descendants et des habitants de l’univers entier. « Tels sont les vœux des sans-culottes de la Société républicaine, des corps .administratifs, du tribunal et de toutes les autorités consti-. tuées du district et de la ville de (Pithiviers. (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 301. (2) Archives nationales, carton C .28,0, ■dossier 764. (3) Archives nationales, carton G Jw,4oss.ier?4(64. 16 242 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, i Y brum?ire H L 14 novembre 1793 « Le sixième jour de la première décade du 2e mois de l’an II de la République, une et indivisible. « (Suivent 97 signatures.) La Société républicaine des Sans-Culottes de Boulbon, en félicitant la Convention sur la des¬ truction du fédéralisme, l’invite à ne pas aban¬ donner son poste et à y rester inébranlable jus¬ qu’à ce que l’indépendance de la République française soit reconnue par les despotes coalisés « Qu’ils périssent, dit cette Société, les scélérats qui ont violé leur mandat. L’énormité de leur crime est à son comble. Que ceux qui ont fui pour se soustraire à la vengeance nationale n’échappent point; vous avez décrété qu’ils sont hors la loi; faites plus, mettez leurs têtes à prix. » Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (1). Suit V adresse de la Société républicaine des sans-culottes de Boulbon (2). La Société républicaine des sans-culottes de Boulbon, district de Tarascon, département des Bouches-du-Bhône, à la Convention nationale. « Citoyens législateurs, « Une faction scélérate, formée dans votre sein, avait conçu l’horrible complot d’attenter à l’unité et à l’indivisibilité de la République. Déjà les fédéralistes de notre département avaient arboré l’étendard de la rébellion, les patriotes y étaient assassinés, et sans l’arrivée d’une armée républicaine dirigée par le citoyen Albitte et ses collègues, les perfides auraient poussé leurs cruautés jusqu’aux dernières périodes. « Qu’ils périssent, les scélérats qui ont violé leur mandat, l’énormité de leur crime est à son comble. Que ceux qui ont fui pour se soustraire à la vengeance nationale n’échappent point. Vous avez décrété qu’ils sont hors la loi, faites plus, mettez leurs têtes à prix. << Pour vous, braves et courageux Montagnards qui avez donné au peuple français une Consti¬ tution qui fera son bonheur et l’admiration de l’univers, qui avez fait de si sages décrets sur les subsistances et l’agiotage, restez inébranlables à votre poste tant que l’indépendance de la République sera méconnue par les vils despotes coalisés. « Délibéré, en séance publique, le quatrième jour de la première décade du 2e mois de l’an II de la République française une et indivisible. « Béchet, président', Berlandier; Morat, secrétaire. » La Société républicaine de la commune de La Rochefoucauld témoigne les mêmes sentiments sur les grandes mesures prises contre les fédéra¬ listes par la Convention : elle l’invite à rester à son poste. (1 Y Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 301. (2) Archives nationales, carton C 280, dossier 764. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (1). Suit l’adresse de la Société républicaine de la Bochefoucauld (2). La Société républicaine de la ville de la Boche¬ foucauld, à la Convention nationale. « Représentants du peuple, « Enfin la cause de la liberté triomphe, et la patrie sera sauvée. Marie-Antoinette n’est déjà plus, les fédéralistes sont errants et leur doctrine hypocrite est confondue; les conspirateurs sont arrêtés; les traîtres vont être démasqués et la vengeance nationale est là qui les attend. Qu’ils frémissent, ces hommes pervers qui vous ont tant calomniés; le prestige s’est évanoui, le voile est déchiré et il ne reste plus que la colère d’un peuple d’autant plus terrible qu’il a été long¬ temps abusé, trahi à la tête des armées et jusque dans le Sénat. Où serait sa liberté sans les grandes mesures que votre sagesse a dictées ; que de victimes n’eût pas immolé le despo¬ tisme à son orgueil outragé ..... Mais si par votre génie révolutionnaire vous avez sauvé la République, quelles mains plus vigoureuses pourraient l’affermir. Demeurez donc à votre poste, dignes représentants, demeurez-y jus¬ qu’à ce que les despotes coalisés de l’Europe soient entièrement vaincus; c’est la patrie qui vous en conjure, c’est le sang de ses enfants versé pour elle qui l’implore, et tel est le vœu des braves sans-culottes de la ville de La Rochefoucauld. » (Suivent 82 signatures.) Les administrateurs du département de l’Aisne félicitent la Montagne sur ses travaux et sur la punition des traîtres; ils l’invitent à continuer, et à rester à son poste jusqu’à ce que l’orgueil des tyrans soit abattu. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (3). Suit l’adresse des administrateurs du départe¬ ment de l’Aisne (4). Les administrateurs du département de l’Aisne, aux citoyens représentants du peuple à la Convention natinale. « Laon, le IIe jour du 2e mois de l’an II de la République française une et indivisible. « Montagne républicaine, nous te félicitons. « Elle est enfin tombée la tête de l’altière Autrichienne, gorgée du sang du peuple, l’assemblage de tous les vices, de tous les crimes. « Elles viennent aussi de tomber ces vingt-deux têtes conspiratrices qui, immolant à leur (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 301. (2) Archives nationales, carton G 280, dossier 764. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 302. (4) Archives nationales, carton G 279, dossier 759.