ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [7 novembre 1789.] 7lg [Assemblée nationale.] voulu se ménager le moyen de la refuser, en faisant admettre une exclusion générale. Je dis ensuite : moi-même, parce que des bruits populaires répandus sur mon compte ont donné des craintes à certaines personnes, et peut-être des espérances à quelques autres ; qu’il est très-possible quel’auteurdelamotion ait crucesbruits, qu’il est très-possible encore qu’il ait de moi l’idée que j’en ai moi-mêine; et dès lors je ne suis pas étonné qu’il mecroieincapablederemplir une mission que je regarde comme fort au-dessus, non de mon zèle ni de mon courage, mais de mes lumières et de mes talents, surtout si elle devait me priver des leçons et des conseils que je n’ai cessé de recevoir dans cette Assemblée. Voici donc, Messieurs, l’amendement que je vous propose: c’est de borner l’exclusion demandée à M. de Mirabeau, député des communes de la sénéchaussée d’Aix. Je me croirai fort heureux si, au prix de mon exclusion, je puis conserver à cette Assemblée l’espérance de voir plusieurs membres, dignes de toute ma confiance et de tout mon respect, devenir les conseillers intimes de la nation et du Roi, que je ne cesserai de regarder comme indivisibles. M. Mougins de Roquefort invoque, dans la même vue que M. Lanjuinais, le cahier de Draguignan. M. de Castellane. La motion est contraire aux principes ; elle est honorable à l’Assemblee pour le désintéressement qu’elle prouve ; mais il est impossible de l’adopter. Le plus grand avantage que nous puissions retirer des assemblées législatives permanentes doit consister à connaître les hommes utiles ; et il serait étonnant que ceux qui, par de grands talents et de grandes vertus, auraient mérité la confiance ne pussent en obtenir des témoignages. Je demande au moins l’ajournement. L’Assemblée rejette la proposition de M. de Mirabeau. M. Treilliard demande la division de la proposition de M. Lanjuinais. M. le comte de Crillon dit que la division est de droit. M.le Président prend les voix et la division est prononcée. La première partie de la motion de M. Lanjuinais, conforme à celle deM. Blin est décrétée en ces termes : « Aucun membre de l’Assemblée nationale ne « pourra obtenir aucune place de ministre pen-« dant la session de l’Assemblée actuelle. » Le surplus de la motion est ajourné à l’épo-ue où l’éligibilité des ministres et autres agents u pouvoir exécutif sera discutée constitutionnellement. M. le Président. Je viens de recevoir de M. le garde des sceaux un mémoire dont je donne lecture : il est de la teneur suivante : « M. le garde des sceaux s’empresse, en sortant du conseil, de faire part à M. le président: