84 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE [Les canonniers de la section de Guillaume-Tell à la Convention nationale ] (60) Législateurs, Les canonniers de la section de Guillaume-Tell, ont tous juré de maintenir la République une et indivisible, et leur conduite a prouvé et prouvera qu’ils n’ont pas juré en vain ; c’est au moment où l’intrigue s’agite en tout sens pour diviser les citoyens, pour les décourager, qu’ils ont le plus besoin de se resserer autour de la Convention nationale, le seul et légitime palladium de la République; c’est cette vérité bien sentie qui nous amène dans ce sanctuaire des loix, pour y déclarer, en présence du génie de la liberté, que nous ne reconnoissons et ne re-connoitrons jamais d’autre point de ralliement que la Convention nationale, que bien convaincus, que la justice et l’établissement de la République une et indivisible sur des colonnes inébranlables, sont le but qu’elle veut atteindre, nous soutiendrons ses efforts jusqu’à la dernière goutte de notre sang. Nous le jurons tous en cet instant, et nous saurons garder notre serment avec fidélité et courage. Vive la République une et indivisible! Vive la Convention nationale! Deshays, commandant et cinq autres signatures. f [La section de la Réunion à la Convention nationale ] (61) Citoyens Représentans, Toujours d’accord avec les principes de la Convention nationale, fière du décret glorieux d’avoir bien mérité de la patrie, toujours à la hauteur de la Révolution, les droits de l’homme et la justice dans le coeur, la section de la Réunion vient vous assurer que rien ne la fera dévier des principes étemels qu’elle a professé et manifesté avec vous, principes qui sont la base de son dévouement à vos loix en général, et en particulier, de son adhésion aux principes développés dans votre adresse au Peuple français. Comme vous la section de la Réunion a toujours repoussé le sistème de terreur répandu sur la République, comme vous, elle rejette l’intrigue et l’intrigant, comme vous, elle veut la justice, mais la sévérité... avec vous, elle maintiendra de tout son pouvoir le gouvernement révolutionnaire, avec vous, elle attendra l’instant heureux où, anéantis, ou au moins réduits à l’impuissance de nuire, nos ennemis nous permettront enfin l’exercice du gouvernement républicain. Mais pour y parvenir sûrement, il nous faut de la persévérance, de la fermeté, de la vigi-(60) C 322, pl. 1353, p. 26. (61) C 322, pl. 1353, p. 37. Débats, n" 750, 329; Bull., 21 vend, (suppl. 2). lance, il faut, par tous les moyens, déraciner jusqu’au dernier germe de la malveillance ; il faut, dussent-ils en frémir de honte et de rage, que ces aveugles forcenés qui se plaisent à porter ou à regretter les chaines du despotisme, vous doivent eux-mêmes, leur bonheur; il faut faire, à l’égard de nos ennemis intérieurs, ce que nos braves déffenseurs font dans nos armées, il faut vigilance, sévérité, force, courage, sacrifices, rien ne doit nous coûter. Eh! pou-rions-nous abandonner les fleurs, après avoir arraché tant d’épines ! Encore quelques mo-mens, et nos jouissances vont tout réparer. Alors, si nous nous souvenons encore de nos peines et de nos fatigues, ce sera pour revenir dans cette enceinte, vous féliciter de l’énergie qui, en couronnant vos travaux, fera fleurir, fructifier l’olivier de la paix, et vous fera jouir du bonheur d’entendre tous les Français répéter à l’unisson Vive la république française une et indivisible. Petit, Doue, commissaire civil. [Extrait du registre des délibérations du 7e comité de surveillance séant section de la Réunion, du 21 vendémiaire an 7/7] (62) Le comité adhère à l’unanimité à l’adresse cÿ dessus, et charge le citoyen Milliet de porter son voeu à la Convention nationale en portant celui de l’assemblée générale de la section de la Réunion. Lebelle, secrétaire. 18 De nombreuses députations des sections de l’Observatoire ®, de celle de Brutus b, de celle de Marat c, de la Halle-au-Blé d, de la section de l’Indivisibilité e, de celle de Po-pincourtf [Paris], ont été successivement introduites à la barre, où elles ont témoigné leurs sentimens de reconnoissance des principes énoncés dans l’Adresse au Peuple français. Mention honorable, insertion au bulletin (63). a [La section de l’Observatoire à la Convention nationale, le 21 vendémiaire an 777] (64) (62) C 322, pl. 1353, p. 37. (63) P. V., XL VII, 123. Ann. R.F., n 21; C. Eg., n" 785; F. de la Républ., n” 21; J. Fr., n” 747; J. Mont., n 2 ; J. Per-let, n” 749; Mess. Soir, n” 785; M.U., XLIV, 334-335; Rép., n" 22. (64) C 322, pl. 1353, p. 32. Débats, n” 750, 323; Bull., 21 vend, (suppl. 2).