64 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Citoyens représentons, Tandis que les années victorieuses d’un peuple libre dispersent les phalanges ennemies, envahissent ou renversent les boulevards élevés par la tyrannie, et font pâlir le crime sur tous les trônes de l’univers; il vous restoit, immortels Législateurs, à terrasser dans le sein de la République et l’intrigue et la malveillance ; à fixer le peuple sur ses intérêts, comme sur ses devoirs. Votre Adresse aux français, a comblé ses vœux, a ranimé ses espérances. Le concert unanime de bénédictions qui s’est élevé de tous les points de la République, atteste la grandeur du bienfait et celle de la reconnaissance. Le bonheur et la félicité d’un grand peuple, sont dans vos mains. Votre énergie nous répond du succès ; déjà la terreur à fait place à la justice ; que les aristocrates, les hommes immoraux, les intriguants, les délapidateurs, les fripons, en un mot, tous les ennemis de la Révolution soient démasqués et punis, et ne quittés le poste que vous avez si glorieusement occupé, que lorsque vous aurez forcé nos ennemis abatus à une paix glorieuse pour la République et consolidé la liberté sur des bases immuables. Notre cri, comme notre point de raliement, sera toujours Vive la République , vive la Convention nationale. Suivent 10 signatures. c [Les administrateurs composant le conseil général du district de Besançon, Besançon, le 12 brumaire an III] (6) Citoiens représentons, Cette commune qui ne devait son air de splendeur qu’à la réunion des corps quelle possédait dans son sein, vous doit, sages Législateurs, des biens plus précieux et plus durables. Les représentons Sevestre, Foucher (du Cher) et Pelletier accompagnés de leur collègue Besson viennent, par une épuration salutaire, d’en éloigner la terreur, et de répandre dans nombre de familles désolées cette joye et ce bonheur qui entretiennent ou augmentent le violent et sincère attachement à la Révolution. Ils ont donnés aux citoiens de cette intéressante commune des magistrats et des administrateurs de leur choix. Ces représentans ont été félicités, applaudis et assurés de la confiance et de l’obéissance générale à vos décrets, ils sont l’aimant irrésistible qui entraîne tous les cœurs vers la Liberté, l’Égalité et l’immuable imité de la République. Les administrateurs composant le Conseil général du District de Besançon. Suivent 6 signatures. (6) C 328 (1), pl. 1446, p. 7. Bull., 5 frim. (suppl.). d [Les membres composant le tribunal du district de Cambrai à la Convention nationale, Cambrai, s. d.] (7) Citoÿens représentans, En développant aux yeux de tous les français les principes qui vous dirigent ; en exposant à la face de l’univers votre profession de foi, vous consolez le patriote des maux que la tirannie lui a fait éprouver : vous rehaussez son zèle pour la chose publique (si toutefois ce zèle est susceptible d’accroissement), vous portez le désespoir dans les cœurs du médisant et vous semez partout la douce satisfaction. Oui les ennemis du gouvernement républicain cherchaient à l’anéantir ; à ériger sur ses débris fumans un horrible despotisme. La force armée qui les suivait s’affaiblit bientôt devant vos courageuses cohortes ; la perfidie lui succède ; la corruption, la trahison, enfin tous les crimes furent emploiés pour renverser le temple de la liberté que cinq ans venaient d’ériger. Un français que l’apparence des vertus républicains avaient rendu l’idole de son pays, qui s’en était attiré toute la confiance ; qui ne paraissait vivre, qui ne semblait respirer que pour la liberté, que pour le bonheur de ses semblables ; Robespierre en était le tiran le plus cruel et le plus dangereux. Un sistême abominable de conspiration était préparé entre ses main, l’hipocrisie en fournissait les levains, et tout ce qu’il ÿ avait d’hommes de sang dans la France en étaient les instrumens. Déjà flottait l’étendart de la proscription, les talens et tout ce qui était soupçonné d’avoir assez de lumières pour éclairer le peuple sur ses dangers, était menacé et proscrit. La terre était jonchée de cadavres et l’océan s’engloutissait dans des gouffres immenses des milliers de victimes. Les ravages s’étendaient partout ; des assassins armés d’un fer sacré s’appesantissaient sur les têtes innocentes autant que sur celles des coupables. La France n’offrant plus qu’une forêt d’échaffauds, et bientôt n’eut été qu’un vaste cimetière. C’est là sans doute où voulait nous mener le tiran. C’est là l’objet de tous ses vœux. C’était là la mission de ses infâmes satellites. Citoÿens représentans, ses poignards alors se fussent levés contre vous, et ne trouvant plus d’obstacle, Robespierre eut élevé sans peine son trône infernal. Mais le génie qui veille sur nos destinées arrêta le monstre dans sa course, il en a fait justice, et la tirannie est disparüe du sol de la République. Bientôt les restes impurs qu’elle a laissés après elle, ces Phalaris modernes, ces sycophantes obscurs disparaîtront aussi de la société qu’ils infectent. Ô nos concitoyens, bons, vous ne verrez plus dans vos murs un tigre farouche tout couvert du sang de vos frères porter la désolation dans vos familles ; vous ne verrez plus ces féroces satelli-(7) C 328 (1), pi. 1446, p. 4. Bull., 5 frim. (suppl.) ; Moniteur, XXII, 601.