90 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Convention nationale a dirigé ses mouvemens, et la patrie a été sauvée. Grâces immortelles soient rendues à cette montagne sacrée, qui est le palladium de la Révolution, qui la soutient au milieu des orages, qui, après avoir résisté à l’incendie, au poison, à l’assassinat, à la calomnie, a scu résister, avec la même énergie, au fer parricide qui était caché sous le manteau du patriotisme, et qui allait ouvrir à de nouveaux tyrans le chemin de la roïauté sur les cadavres ensanglantés des patriotes. Qu’ainsi périssent tous les ambitieux, tous les intriguants, tous les ennemis de la société; et qu’il ne reste plus, sur le sol de la liberté, que des hommes purs comme la nature; dans la représentation nationale que des amis du peuple et des pères de la patrie. C’est le vœu bien prononcé des administrateurs du département de l’Yonne. Vive la République ! Périssent les tyrans ! Mousset ( présid .), Beruilher ( secrét .). f [Auxerre, 12 therm. II] (1) Eh quoi ! toujours des trahisons ! Des complots liberticides se forment encore au sein même de la représentation nationale; et lorsque le peuple français prononce avec tant d’énergie son vœu déterminé pour conserver une liberté conquise par tant d’efforts, des hommes atroces, des monstres vomis de l’enfer, abusent d’une confiance trop généreuse pour tromper une nation qui les combloit d’honneurs et de bienfaits ! Que leurs noms soient en horreur à tous les siècles ! Que l’abus indigne qu’ils ont fait de leurs talents et de leurs pouvoirs rende leur mémoire encore plus exécrable; et que les scélérats qui voudroient les imiter apprennent que des républicains punissent les traîtres avec d’autant plus de sévérité qu’ils leur ont montré plus d’attachement et de confiance lorsqu’ils les en ont cru dignes. Représentans, cette nouvelle conjuration n’a pas eu le tems d’éclater. Le châtiment a marché en même tems que l’action et, grâces à votre sagesse et à votre courage, la chose publique est sauvée; elle le sera jusqu’à ce que le gouvernement devienne à la fois solide et paisible. Le génie de la république veille pour elle. Le peuple veut être libre, et il le sera. Les ambitieux, les égoïstes, les agitateurs perfides qui veulent sans cesse troubler pour dominer, échoueront toujours contre la puissance nationale, parce qu’elle a pour base la droiture et la justice. Législateurs, les principes de la commune d’Auxerre vous sont connus depuis longtems. Vous assurer que nous y persévérerons, c’est renouveller solemnellement l’engagement de vivre pour maintenir la liberté ou de mourir pour la sauver. (1) C 312, pl. 1 241, p. 4. Mention dans J. Mont., n° 96; Bm , 27 therm. (1er suppl1)- les membres composant le conseil général de la commune d’Auxerre en permanence, Salle, Limoux, Vranne fils aîné, Tenaille, J. Robineu (maire), Rapin, Liegard, Burat fils, Milon fils, Petit Salomon, H. Sanglé, Drillion, Duplessis, Morillion, Jouque, Lelièvre aîné, Degourre, Saulnier ( secrét . gal) [et une signature illisible], g [Douai, 12 therm. II] (1) Citoyens représentans, Il est grand, le peuple que vous représentez ! Quelque soit le degré de confiance où parvient l’homme qui sait se masquer de toutes les vertus, au moment où la vérité détruit le prestige, le peuple applaudit à son supplice et se rallie à ses fidèles représentans. La société populaire de Douai, extraordinairement assemblée, après avoir appris le crime et la punition des traîtres, Robespierre, Saint-Just, Couthon, et leurs noirs complices, a renouvellé avec un concours immense de citoyens et citoyennes de la commune, le serment de rester inviolable-ment attachée à l’unité, à l’indivisibilité de la république, à la démocratie, aux vertus républicaines, aux principes éternels de l’égalité et à la Convention nationale. Elle s’est portée en masse auprès des corps constitués, pour les inviter à renouveller avec tout le peuple les mêmes sermens autour de l’arbre de la liberté. Des cris mille fois répétés de vive la république, vive la Montagne, ont retenti dans toute la commune. Toutes les autorités administratives, tous les patriotes de 89 ont été invités à la plus exacte surveillance afin de déjouer les manœuvres que les conspirateurs auroient pu secrètement se ménager dans cette partie du territoire de la république. C’est ainsi, représentans, que nous avons applaudi au salut du peuple. Continuez à réduire nos ennemis intérieurs et extérieurs. La moitié du peuple de Douay alloit partir pour le siège de Valenciennes. Nous restons tous ici et nous avons les yeux ouverts sur le grand nombre de réfugiés et de prisonniers qui affluent dans notre commune. S. et F. P. Caselli, P.A. Duenien (présid.). h [Alençon, 12 therm. II] (2) Représentans, Quoy, les hommes, qui, d’une bouche profondément hipocrite, proclamoient le règne des vertus et de la justice, méditoient l’assasinat de la Convention, la ruine de la patrie, la perte de la liberté ! (1) C 314, pl. 1 259, p. 32. Mention dans J. Paris, n° 581; J. Sablier, n° 1 477; B‘", 16 therm. (2) C 314, pl. 1 259, p. 34. Mention dans J. Sablier, nl 1 477; J. Paris, n° 581. Bm, 27 therm. (1er suppl1). 90 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Convention nationale a dirigé ses mouvemens, et la patrie a été sauvée. Grâces immortelles soient rendues à cette montagne sacrée, qui est le palladium de la Révolution, qui la soutient au milieu des orages, qui, après avoir résisté à l’incendie, au poison, à l’assassinat, à la calomnie, a scu résister, avec la même énergie, au fer parricide qui était caché sous le manteau du patriotisme, et qui allait ouvrir à de nouveaux tyrans le chemin de la roïauté sur les cadavres ensanglantés des patriotes. Qu’ainsi périssent tous les ambitieux, tous les intriguants, tous les ennemis de la société; et qu’il ne reste plus, sur le sol de la liberté, que des hommes purs comme la nature; dans la représentation nationale que des amis du peuple et des pères de la patrie. C’est le vœu bien prononcé des administrateurs du département de l’Yonne. Vive la République ! Périssent les tyrans ! Mousset ( présid .), Beruilher ( secrét .). f [Auxerre, 12 therm. II] (1) Eh quoi ! toujours des trahisons ! Des complots liberticides se forment encore au sein même de la représentation nationale; et lorsque le peuple français prononce avec tant d’énergie son vœu déterminé pour conserver une liberté conquise par tant d’efforts, des hommes atroces, des monstres vomis de l’enfer, abusent d’une confiance trop généreuse pour tromper une nation qui les combloit d’honneurs et de bienfaits ! Que leurs noms soient en horreur à tous les siècles ! Que l’abus indigne qu’ils ont fait de leurs talents et de leurs pouvoirs rende leur mémoire encore plus exécrable; et que les scélérats qui voudroient les imiter apprennent que des républicains punissent les traîtres avec d’autant plus de sévérité qu’ils leur ont montré plus d’attachement et de confiance lorsqu’ils les en ont cru dignes. Représentans, cette nouvelle conjuration n’a pas eu le tems d’éclater. Le châtiment a marché en même tems que l’action et, grâces à votre sagesse et à votre courage, la chose publique est sauvée; elle le sera jusqu’à ce que le gouvernement devienne à la fois solide et paisible. Le génie de la république veille pour elle. Le peuple veut être libre, et il le sera. Les ambitieux, les égoïstes, les agitateurs perfides qui veulent sans cesse troubler pour dominer, échoueront toujours contre la puissance nationale, parce qu’elle a pour base la droiture et la justice. Législateurs, les principes de la commune d’Auxerre vous sont connus depuis longtems. Vous assurer que nous y persévérerons, c’est renouveller solemnellement l’engagement de vivre pour maintenir la liberté ou de mourir pour la sauver. (1) C 312, pl. 1 241, p. 4. Mention dans J. Mont., n° 96; Bm , 27 therm. (1er suppl1)- les membres composant le conseil général de la commune d’Auxerre en permanence, Salle, Limoux, Vranne fils aîné, Tenaille, J. Robineu (maire), Rapin, Liegard, Burat fils, Milon fils, Petit Salomon, H. Sanglé, Drillion, Duplessis, Morillion, Jouque, Lelièvre aîné, Degourre, Saulnier ( secrét . gal) [et une signature illisible], g [Douai, 12 therm. II] (1) Citoyens représentans, Il est grand, le peuple que vous représentez ! Quelque soit le degré de confiance où parvient l’homme qui sait se masquer de toutes les vertus, au moment où la vérité détruit le prestige, le peuple applaudit à son supplice et se rallie à ses fidèles représentans. La société populaire de Douai, extraordinairement assemblée, après avoir appris le crime et la punition des traîtres, Robespierre, Saint-Just, Couthon, et leurs noirs complices, a renouvellé avec un concours immense de citoyens et citoyennes de la commune, le serment de rester inviolable-ment attachée à l’unité, à l’indivisibilité de la république, à la démocratie, aux vertus républicaines, aux principes éternels de l’égalité et à la Convention nationale. Elle s’est portée en masse auprès des corps constitués, pour les inviter à renouveller avec tout le peuple les mêmes sermens autour de l’arbre de la liberté. Des cris mille fois répétés de vive la république, vive la Montagne, ont retenti dans toute la commune. Toutes les autorités administratives, tous les patriotes de 89 ont été invités à la plus exacte surveillance afin de déjouer les manœuvres que les conspirateurs auroient pu secrètement se ménager dans cette partie du territoire de la république. C’est ainsi, représentans, que nous avons applaudi au salut du peuple. Continuez à réduire nos ennemis intérieurs et extérieurs. La moitié du peuple de Douay alloit partir pour le siège de Valenciennes. Nous restons tous ici et nous avons les yeux ouverts sur le grand nombre de réfugiés et de prisonniers qui affluent dans notre commune. S. et F. P. Caselli, P.A. Duenien (présid.). h [Alençon, 12 therm. II] (2) Représentans, Quoy, les hommes, qui, d’une bouche profondément hipocrite, proclamoient le règne des vertus et de la justice, méditoient l’assasinat de la Convention, la ruine de la patrie, la perte de la liberté ! (1) C 314, pl. 1 259, p. 32. Mention dans J. Paris, n° 581; J. Sablier, n° 1 477; B‘", 16 therm. (2) C 314, pl. 1 259, p. 34. Mention dans J. Sablier, nl 1 477; J. Paris, n° 581. Bm, 27 therm. (1er suppl1). SÉANCE DU 16 THERMIDOR AN II (3 AOÛT 1794) - N° 1 91 La destinée d’un peuple grand et magnanime est-elle de passer, pour arriver au bonheur, par tous les degrés de la perfidie et des trahisons ? Si telles sont les destinées de la république françoise, les vôtres, citoyens représentants, sont écrites dans les dangers que vous avez courus, dans le courage que vous dévelopez, dans la majestueuse dignité qui a caractérisé l’immortelle séance du 10 thermidor. Au milieu des brûlants transports de notre fureur et des sentiments d’horreur dont nous ont pénétrés les conspirateurs, nous nous empressons de vous féliciter sur les mesures promptes et vigoureuses que vous avez prises pour le salut du peuple. Qu’ils connoissent peu son inviolable attachement à la liberté, les montres féroces qui, dans leurs noires et barbares combinaisons, projettent de se servir de ses propres mains pour lui forger des fers ! Non... les mains des François ne sçavent que fraper les traîtres, punir les conspirateurs et cueillir les lauriers de la victoire. Votre sublime courage va servir de règle et de modèle à nos actions. Nous renouvelions entre vos mains le serment de ne reconnoître d’autre point de ralliement que l’égalité, la liberté et la Convention nationale. Sans idolâtrie pour les hommes, nous n’adorerons que les maximes saintes de la démocratie. Honneurs aux braves et fidèles Parisiens ! Leur courage a resserré les nœuds qui nous unissoient à eux. Le 9 thermidor sera placé dans les annales révolutionnaires à côté du 10 aoust. Ce jour, un seul tyran fut frapé de mort; mais le 10 thermidor a vu tous les tirans, les dictateurs et les triumvirs anéantis sous la massue du peuple. S. et F. Drevey ( présid ), Letourneur ( ue-secrét .), Martin Fils ( ex-secrét .), Denoz l’aîné ( secrét ., Dernes (secret.). i [Dieppe, 12 therm. II] (1) Citoyens représentants du peuple français Il est doux à des républicains de déclarer que ses (sic) représentants ont bien mérité d’eux, digne récompense des citoyens sans ambition qui ont fait leur devoir. Vous avez restés fermes à votre poste dans les plus grands dangers; vous avez méprisé la mort en combattant et terrassant les ambitieux. Vous avez enfin prouvé à L’Europe entière que le peuple français veut être toujours libre et que la mort sera la récompense de tous ceux qui voudraient s’emparer de la souveraineté du peuple, sous telle dénomination que ce soit. Courage, représentants, le grand exemple de fermeté que vous avez montré doit être le dernier coup pour nos ennemis. Quelle consolation pour les vrais patriotes qui sont persua-(1) C 312, pl. 1 241, p. 6. Mention dans J. Sablier, n° 1 477; J. Paris, n° 581. B‘", 27 therm. (1er suppl1). dés que vos travaux et votre surveillance sont des rochers où viennent échouer toutes les conspirations. Nous avons apris avec horreur les trames ourdies par de ces scélérats, dont les noms ne doivent être cités qu’avec horreur, et leur projet qui devait souiller l’enceinte de la représentation nationnalle. Représentants, comme vous, nous avons gravé dans nos cœurs : mourir pour la patrie est le devoir des républicains. Vous avez été les envoyés du peuple pour fonder la République. Vous êtes ses représentants pour soutenir le gouvernement républicain, et vous serez ses sentinelles pour sauver la patrie. Vive la république, une et indivisible. S. et F. Les membres composant le susdit comité [révol.] : Mairiez, Lucas (présid.), Gourdin, Joseph Pierre, R. Poutau, Gautties, Mel Godeby, Louis Breton, Jean Langlois, Auguste Balancy (secrét). j [Les administrateurs et l’agent nat. du distr. d’Amboise à la Conv.; Amboise, 12 therm. II] (1) Citoyens représentans, Placé sur un volcan creusé et sans cesse agité par les secousses des factions, vous avez su braver avec un courage imperturbable, les nouvelles éruptions qui devaient vous engloutir. C’était donc contre vous que des poignards étaient dirigés par des hommes qui ne se vantaient d’être les amis du peuple que pour mieux l’asservir. Leurs coups sont parés; la Convention nationale a terrassé le nouveau tyran. Nous applaudissons avec le plus vif empressement à cet élan généreux que vous avez montré et auquel la république entière doit son salut. Qu’ils périssent, les factieux qui conspirent contre leur patrie ! Qu’ils périssent, les perfides qui nous promettaient un bonheur que nous n’attendons que de la Convention seule ! Qu’ils disparaissent de la terre de la liberté, ces hardis conspirateurs qui nous présentaient les bords emmiellés de la coupe empoisonnée de la tirannie ! Représentans, soutenez cette fermeté héroïque que vous avez déployée dans la nuit mémorable du 8 au 9 thermidor; nous adhérons de toutes nos forces aux mesures que vient de dicter votre sagesse; elles seront l’effroi des hommes pervers et la consolation des sincères amis de la justice, de la vertu, de la liberté et de l’égalité. Mais, citoyens représentans, vous le savez, c’est dans les moments de crises que (1) C 312, pl. 1 241, p. 7. Mention dans J. Sablier, n° 1 477; Ann. R. F., n° 245; J. Fr., n° 678; B‘", 27 therm. (1er suppf).